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MOIS DU ROSAIRE  –  jour 23 – Heure annuelle du rosaire perpétuel, Horloge du Rosaire

MOIS DU ROSAIRE  –  jour 23 – Heure annuelle du rosaire perpétuel, Horloge du Rosaire

 

Reine du Saint Rosaire
Reine du Saint Rosaire

Nous avons déjà fait connaître le rosaire perpétuel; l’heure annuelle en est la pratique. Elle a pris son origine dans le couvent des Dominicains de Bologne, en 1625, et elle a eu l’approbation des Souverains Pontifes. Cet usage précieux s’est répandu ensuite partout et à toujours été la source de mille bénédictions.

Chacun est libre de l’adopter, mais comme le rosaire perpétuel est un privilège inhérent à la Confrérie du Rosaire, hors de laquelle on ne peut participer à l’indulgence qui y est attachée, les confrères seuls peuvent s’y faire inscrire. Puisqu’il y a une indulgence plénière il faut que, le jour fixé pour l’heure annuelle, on s’approche du Saint Sacrement.

Pendant cette heure on récite le Rosaire en entier pour tous les confrères et personnes connues, et en particulier pour les agonisants, car c’est surtout pour obtenir de Dieu les secours nécessaires dans les derniers moments de la vie qu’on a établi cette pratique de dévotion.

Nous implorons tous les jours la Sainte Vierge de prier pour nous à l’heure de notre mort; par la pratique du Rosaire perpétuel, nous Lui consacrons une heure tout spécialement pour qu’elle protège nos confrères agonisants ou personnes connues.

Faisons aux autres ce que nous voudrions qu’ils nous fissent; or, puisque nous considérerions comme un bonheur insigne qu’on implorât pour nous cette Mère toute-puissante de Miséricorde lorsque les angoisses de la mort nous accableront, faisons-nous un plaisir de rendre ce service: c’est une œuvre de Charité qui ne peut qu’être très agréable à Jésus et à Marie.

L’association du Rosaire Perpétuel est organisée en peu d’endroits; dans ceux où elle se trouve régularisée, on donne à celui qui s’y fait inscrire un imprimé qui contient la formule et les prières suivantes que nous transcrivons comme étant propres à donner une idée exacte de cette association.

«O Jésus, mon Sauveur, qui nous as tant recommandé la Charité par tes leçons et ton exemple, moi soussigné, je te prie de vouloir bien agréer l’offrande que je te fais du Saint Rosaire pour le soulagement de nos confrères agonisants et les personnes que je connais. Plein de confiance en mes saints Patrons N. N., aujourd’hui du mois de… à heure du soir (ou du matin), je me propose de réciter le Rosaire, avec le plus de ferveur possible; et j’ose te supplier humblement, ô aimable Sauveur, par la médiation puissante de Marie ta Mère, de protéger et de défendre les moribonds contre les embûches du malin, de les fortifier et assister dans leur agonie, afin que leur mort soit un heureux passage dans le sein de ta gloire.»

Après chaque dizaine de ce rosaire, on dit le credo; et à la fin la prière suivante : «O aimable Jésus, par cette douleur amère que tu as éprouvée dans l’agonie du jardin des Oliviers, et surtout sur la croix, lorsque tu as remis ton âme entre les mains de ton Père, secoure l’âme de tous nos frères agonisants, au moment de leur mort. Ainsi soit-il.»

O Divin Sauveur, si plein de Charité pour les hommes, tu nous as dit : « Je ne veux point la perte de l’impie, mais la conversion du pécheur, et le salut de tous ceux qui se jetteront avec confiance dans le sein de Mon infinie Miséricorde », et tu nous as promis de ne jamais refuser ce que l’on demanderait en ton Nom. Je te prie donc, par ton Saint Nom, de daigner accorder à tous nos confrères ou connaissances qui sont à l’article de la mort, un sentiment profond de leur misère, une vive douleur de leurs offenses, une foi éclairée, une espérance ferme et une Charité parfaite, afin que chacun puisse dire du fond d’un cœur pur: « Seigneur, je remets mon âme entre tes mains». Ratifie ce vœu, ô Dieu de bonté, et exauce ma prière. Ainsi soit-il.»

Comme il n’y a pas d’heures ni de moments dans la vie, dit saint Augustin, où l’on ne jouisse des bienfaits du Seigneur, on n’en doit pas laisser passer sans se souvenir de Lui pour lui rendre des actions de grâces. Entre les moyens conseillés pour se recueillir en la présence de Dieu à toutes les heures de la journée, sans cesser ni son travail ni ses occupations ordinaires, il en est un très facile et dont le Saint Rosaire a donné l’idée:

il consiste à consacrer chaque heure du jour à la mémoire et à l’honneur d’un Mystère du Saint Rosaire, en disant un Ave Maria lorsque l’heure sonne, et en faisant une élévation d’esprit et de cœur vers Jésus-Christ et la sainte Vierge. Le cœur de l’homme est comme une horloge dont les poids sont ses affections qui tendent toujours en bas, aux choses de la terre et à l’amour-propre, et se dérangent si on ne les relève souvent vers le Ciel par des oraisons jaculatoires.

Si vous voulez faire usage de ce moyen facile et salutaire de se tenir en la sainte présence de Dieu, et qu’on appelle à juste titre l’Horloge du Rosaire (à répartir plus facilement à sa convenance sur deux jours !) :

A une heure, pensez au mystère de l’incarnation, adorez le Fils de Dieu fait homme dans le sein de la plus pure des Vierges, et pratiquez l’humilité.

A deux heures, considérez la Visitation, admirez la Charité de Jésus, sanctifiant saint Jean, et celle de Marie visitant sainte Élisabeth; secourez votre prochain.

A trois heures, rappelez-vous la Nativité de Jésus-Christ, remerciez-Le d’avoir voulu naître et reposer sur la paille dans une crèche; fuyez toute sensualité.

A quatre heures, pensez à la Purification, bénissez avec le saint vieillard Siméon, Jésus présenté au temple; aimez et conservez la pureté.

A cinq heures, voyez Jésus recouvré dans le Temple; soupirez et cherchez avec la sainte Vierge, Jésus que vous avez tant de fois perdu par le péché.

A six heures,  ici Jean-Baptiste baptise Jésus, le Christ Rédempteur,  et nous invite à comprendre notre propre baptême comme mystère de mort et de résurrection.

A sept heures, avec Marie sa mère, aux noces ce Cana, comprenons le premier signe  de Jésus, préfigurateur de l’eucharistie.

A huit heures, le sermon sur la montagne nous délivre les Béatitudes. Soyons bienheureux comme nous le propose Jésus.

A neuf heures, avec Pierre, Jacques et Jean, contemplez Jésus transfiguré entouré de Moïse et d’Élie, représentant la Loi et les Prophètes. Goutez la voix du Père dire : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le ».

A dix heures, soyez à la Cène avec Jésus et les Apôtres  pour partager fraternellement son eucharistie en communion de cœur et d’esprit.

A onze heures, écoutez l’oraison de Jésus au Jardin des Oliviers; compatissez à sa tristesse et à Son Agonie où Il sua du Sang; résignez-vous à souffrir pour Son Amour.

A midi, assistez à la Flagellation, détestez vos péchés qui ont fait souffrir Jésus-Christ; et faites pénitence.

A une heure, contemplez le Sauveur couronné d’épines; honorez le Roi des rois Jésus outragé, injurié et ayant la Face couverte de crachats; aimez les mépris.

A deux heures, suivez avec Marie, Jésus chargé de Sa Croix gravissant la montagne du Calvaire sans se plaindre ni murmurer; supportez de même les croix que Dieu vous envoie.

A trois heures, voyez Jésus Crucifié et expirant sur la Croix pour votre Salut; pardonnez à vos ennemis pour son amour.

A quatre heures, réjouissez-vous de la résurrection de Jésus-Christ et de la victoire qu’Il a remportée sur la mort et le démon; ressuscitez promptement du péché à la grâce.

A cinq heures, accompagnez avec les Anges et les âmes des justes détenus dans les limbes, Jésus montant au ciel en triomphe; dédaignez la terre et vivez spirituellement dans le Ciel.

A six heures, adorez le Saint-Esprit descendant sur les Apôtres, demandez Sa grâce par Jésus-Christ, et travaillez à la gloire de Dieu.

A sept heures, contemplez l’Assomption de la Sainte Vierge, louez-La élevée par les Anges au ciel, et conservez-vous en état de grâce pour y monter aussi un jour.

Enfin à huit heures, assistez au couronnement de la sainte Vierge; invoquez-La comme Reine du Ciel et de la terre, et persévérez dans Sa dévotion.

Oh ! combien ne serait pas fécond en mérites et en bénédictions un jour consacré ainsi au Saint Rosaire sans négliger en rien ses devoirs d’état ! combien ne serait pas sainte cette manière de passer toutes les heures d’une journée !

Résolution

Pour les enfants du siècle tout moyen est bon pour arriver à leurs fins, et ils sont ardents pour adopter tout ce qu’ils croient propre à leur procurer quelque plaisir, quelque bien temporel: les enfants de lumière seront-ils moins ardents à mettre en pratique des moyens tout à la fois faciles, simples et efficaces pour marcher en la sainte présence de Dieu et sanctifier le temps qui ne leur est donné que pour procurer la gloire de Dieu en sauvant leur âme. Qu’il n’en soit pas ainsi de notre part; essayons de cette horloge pour bien passer une journée, et nul doute que nous n’en fassions usage de nouveau, tellement nous nous en trouverons bien.

Prière

Tu as dit, Dieu de vérité, que quiconque marcherait en ta Présence serait parfait; or, puisque tu m’as fait connaître aujourd’hui le moyen de marcher en ta Sainte Présence en méditant dans le cours de la journée les Mystères du Rosaire, accorde-moi la grâce de passer ainsi souvent mon temps en les méditant, afin de t’être uni d’esprit et de cœur et de sanctifier ton Saint Nom dans toutes mes actions. Ainsi soit-il.

D’après le manuel de Liège 1847

LA PRIÈRE QUI ÉLÈVE LES SENTIMENTS

Le Saint Rosaire est la prière chrétienne, évangélique et ecclésiale, mais aussi une prière qui élève les sentiments et les affections de l’homme. Dans les mystères joyeux, sur lesquels nous nous arrêtons brièvement aujourd’hui, nous retrouvons un peu tout ceci: la joie de la famille, de la maternité, de la parenté, de l’amitié, de l’entraide réciproque.

Ces joies, que le péché n’a pas totalement effacées, le Christ naissant les a assumées en soi et les a sanctifiées. Il a accompli cela à travers Marie. Ainsi c’est par elle que, même aujourd’hui, nous pouvons cueillir et faire nôtres les joies de l’homme: simples et humbles en elles-mêmes, mais qui en Marie et en Jésus deviennent grandes et saintes.

Saint Jean-Paul II, Osservatore Romano 43, 25-10-1983

L’espérance remplit le vide de la tristesse

L’espérance remplit le vide de la tristesse

Ce mercredi matin place Saint-Pierre, le Pape a poursuivi son cycle de catéchèses sur «Jésus notre espérance». Commentant «la joie inattendue des disciples d’Emmaüs» qui découvrent que le «Seigneur est réellement ressuscité», il souligne que la résurrection du Christ «peut guérir l’une des maladies de notre temps: la tristesse».

LÉON XIV

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 22 octobre 2025

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Cycle de catéchèse – Jubilé 2025. Jésus-Christ notre espérance.
La Résurrection du Christ et les défis du monde actuel 2. La Résurrection du Christ, réponse à la tristesse de l’être humain

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Chers frères et sœurs, bonjour ! Et bienvenu à tous

La résurrection de Jésus-Christ est un événement que l’on ne cesse jamais de contempler et de méditer, et plus on l’approfondit, plus on s’émerveille, plus on est attiré, comme par une lumière insoutenable mais fascinante.

C’est une explosion de vie et de joie qui a changé le sens de toute la réalité, du négatif au positif ; cependant, elle ne s’est pas produite de manière retentissante, encore moins violente, mais douce, cachée, on pourrait dire humble.

Aujourd’hui, nous réfléchirons à la manière dont la résurrection du Christ peut guérir l’une des maladies de notre temps : la tristesse. Envahissante et répandue, la tristesse accompagne les journées de tant de personnes. C’est un sentiment de précarité, parfois de profond désespoir, qui envahit l’espace intérieur et semble l’emporter sur tout élan de joie.

La tristesse enlève sens et vigueur à la vie, qui devient comme un voyage sans direction ni signification. Cette expérience très actuelle nous renvoie à la célèbre histoire des deux disciples d’Emmaüs dans l’Évangile de Luc (24, 13-29). Déçus et découragés, ils quittent Jérusalem, laissant derrière eux les espoirs placés en Jésus, crucifié et enseveli.

Dans les premières lignes, cet épisode montre un paradigme de la tristesse humaine : la fin de l’objectif sur lequel on a investi tant d’énergie, la destruction de ce qui semblait être l’essentiel de la vie. L’espoir s’est évanoui, la désolation s’est emparée du cœur. Tout a implosé en très peu de temps, entre le vendredi et le samedi, dans une dramatique succession d’événements.

Le paradoxe est vraiment emblématique : ce triste parcours de défaite et de retour à l’ordinaire se déroule le même jour que la victoire de la lumière, de la Pâque pleinement consommée. Les deux hommes tournent le dos au Golgotha, à la terrible scène de la croix encore gravée dans leurs yeux et dans leurs cœurs. Tout semble perdu. Il faut retourner à sa vie d’avant, en faisant profil bas, en espérant ne pas être reconnu.

À un moment donné, un voyageur rejoint les deux disciples, peut-être l’un des nombreux pèlerins qui se sont rendus à Jérusalem pour Pâques. C’est Jésus ressuscité, mais ils ne le reconnaissent pas. La tristesse voile leur regard, annihile la promesse que le Maître a faite à plusieurs reprises : qu’il serait tué et que le troisième jour il ressusciterait.

L’inconnu s’approche et s’intéresse à ce qu’ils disent. Le texte dit que les deux « s’arrêtèrent, le visage triste » (Lc 24,17). L’adjectif grec utilisé décrit une tristesse intégrale : sur leurs visages transparaît la paralysie de l’âme.

Jésus les écoute, les laisse exprimer leur déception. Puis, avec une grande franchise, il leur reproche d’être « sans intelligence et lents de cœur à croire à tout ce qu’ont dit les prophètes » (v. 25) et, à travers les Écritures, il montre que le Christ devait souffrir, mourir et ressusciter.

Dans le cœur des deux disciples, la chaleur de l’espérance se rallume et, alors que le soir tombe et qu’ils arrivent à destination, ils invitent leur mystérieux compagnon à rester avec eux.

Jésus accepte et se met à table avec eux. Il prend le pain, le rompt et l’offre. À ce moment-là, les deux disciples le reconnaissent… mais il disparaît immédiatement de leur vue (v. 30-31). Le geste du pain rompu rouvre les yeux du cœur, illumine à nouveau la vue obscurcie par le désespoir. Et alors tout devient clair : le chemin partagé, la parole tendre et forte, la lumière de la vérité…

Aussitôt, la joie se ravive, l’énergie circule à nouveau dans les membres fatigués, la mémoire devient gratitude. Et tous deux se hâtent de retourner à Jérusalem, pour tout raconter aux autres.

« Le Seigneur est vraiment ressuscité » (cf. v. 34). Dans cet adverbe, vraiment, s’accomplit sûrement notre histoire d’êtres humains. Ce n’est pas un hasard si c’est la salutation que les chrétiens échangent le jour de Pâques.

Jésus n’est pas ressuscité avec des paroles, mais avec des faits, avec son corps qui conserve les marques de la passion, le sceau éternel de son amour pour nous. La victoire de la vie n’est pas un vain mot, mais un fait réel et concret.

Que la joie inattendue des disciples d’Emmaüs soit pour nous un doux rappel dans les moments difficiles. C’est le Ressuscité qui change radicalement la perspective, répandant l’espérance qui remplit le vide de la tristesse.

Sur les sentiers du cœur, le Ressuscité marche avec nous et pour nous. Il témoigne de la défaite de la mort, il affirme la victoire de la vie, malgré les ténèbres du Calvaire. L’histoire a encore beaucoup à espérer en bien.

Reconnaître la Résurrection signifie changer notre regard sur le monde : revenir à la lumière pour reconnaître la Vérité qui nous a sauvés et qui nous sauve. Sœurs et frères, restons vigilants chaque jour dans l’émerveillement de la Pâque de Jésus ressuscité. Lui seul rend possible l’impossible !

* * *

Je salue cordialement les personnes de langue française, en particulier les pèlerins venus de Suisse, de Belgique, du Canada, de France, spécialement des diocèses de Marseille, de Pontoise, Rouen, de Chartres, de Coutances et Avranches, avec leurs Pasteurs respectifs.

Frères et sœurs, adressons-nous fréquemment à Notre Dame du Rosaire en ce mois d’octobre qui lui est dédié. Demeurons vigilants chaque jour dans l’émerveillement de la Pâque de Jésus ressuscité, Lui qui rend possible l’impossible.

Que Dieu vous bénisse !

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Résumé de la catéchèse du Saint-Père

Frères et sœurs, la résurrection de Jésus-Christ a été une explosion de vie et de joie qui a changé le sens de toute réalité. Aujourd’hui nous verrons comment la résurrection du Christ peut guérir l’une des maladies de notre temps : la tristesse. Il s’agit d’un sentiment de précarité, de profond désespoir. La tristesse prive la vie de sens et de vigueur. Elle devient un voyage sans direction et sans signification.

Ce mal-être actuel renvoie au célèbre récit de l’Évangile de Luc sur les deux disciples d’Emmaüs déçus et découragés après la crucifixion et la sépulture de Jésus. Leur triste voyage de défaite et de retour à la vie ordinaire s’accomplit le jour même de la Pâques. En chemin ils ne reconnaissent pas Jésus car la tristesse obscurcit leur regard et efface la promesse faite plusieurs fois par le Maître.

Sur leur visage transparaît la paralysie de l’âme. Le geste du pain rompu rouvre les yeux de leur cœur. La joie inattendue des disciples d’Emmaüs peut être pour nous un encouragement quand le chemin devient difficile.

Le Ressuscité répand l’espérance et marche avec nous. Reconnaître la Résurrection signifie changer son regard sur le monde, revenir à la lumière pour reconnaitre la Vérité qui nous a sauvés et qui nous sauve encore.

Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

Saint Jean-Paul II

Saint Jean-Paul II

Saint Jean-Paul II
Saint Jean-Paul II

Le 12 avril 2011, la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements a émis le décret fixant au 22 octobre la mémoire liturgique du bienheureux Jean-Paul II, inscrite au calendrier diocésain de Rome et de la Pologne, jour anniversaire de l’inauguration de son pontificat. Il a été canonisé le 27 avril 2014 en même temps que Jean XXIII.

Karol Jozef Wojtyla naît à Wadowice, en Pologne, en 1920. Sa famille et son enfance sont marquées par divers deuils.

En 1939, quand l’Allemagne nazie envahit la Pologne, le troisième Reich ferme l’université Jagellon de Cracovie qu’il fréquentait; c’est ainsi que le jeune Karol commence à travailler, d’abord dans une carrière, puis dans l’industrie chimique Solvay pour pouvoir gagner de quoi vivre et éviter la déportation en Allemagne.

A partir de 1942, en se sentant appelé au sacerdoce, il suit les cours de formation au grand séminaire clandestin de Cracovie, dirigé par l’archevêque Adam Stefan Sapieha.

Pasteur dans une Pologne enfin libre

A la fin de la guerre, Karol peut continuer ses études au grand séminaire de Cracovie et à la Faculté de théologie de l’Université Jagellon, jusqu’à son ordination sacerdotale en 1946. En 1948 il reçoit sa première charge, en Pologne, comme coadjuteur dans la paroisse de Niegowic, près de Cracovie, puis dans celle de saint Florian, en ville.

Il est aumônier des étudiants universitaires jusqu’en 1951, et par la suite, il enseignera la théologie morale et l’éthique au grand séminaire de Cracovie et à la faculté de théologie de Lublin. Le 13 janvier 1964 il est nommé archevêque de Cracovie par Paul VI, qui le crée cardinal trois ans plus tard. Aussitôt après il participe au Concile Vatican II où il donne une importante contribution pour la rédaction de la constitution Gaudium et spes.

Premier polonais sur le siège de Pierre

Après la disparition prématurée de Jean-Paul I, Karol Wojtyla, contre tout pronostic, est élu pape le 16 octobre 1978. C’est le premier pape non italien après 455 ans, depuis Adrien VI, et le premier pape polonais de l’histoire et aussi le premier pontife en provenance d’un pays de langue slave.

Son pontificat commence aussitôt à enregistrer des records: ses voyages apostoliques dans le monde, expression de sa constante sollicitude pastorale de successeur de Pierre pour toutes les Églises, sont au nombre de 100; aidé par la connaissance de onze langues, Jean Paul II a toujours travaillé pour construire des ponts de relations entre nations et religions diverses, dans le signe de l’œcuménisme, la vraie boussole qui l’a guidé pendant son long pontificat. En Italie, enfin, les visites pastorales sont de 146 et, comme évêque de Rome, il a visité 317 paroisses romaines.

Un ministère vraiment universel

Sa sollicitude de pasteur trouve son expression, par ailleurs, dans l’érection de nombreux diocèses et circonscriptions ecclésiastiques, dans la promulgation des Codes de Droit Canonique latin et des Églises orientales, du catéchisme de l’Église catholique.

En proposant au peuple de Dieu des moments de particulière intensité spirituelle, il célèbre l’Année de la Rédemption, l’Année Mariale et l’Année de l’Eucharistie ainsi que le Grand Jubilé de l’an 2000.

Il se rapproche des jeunes générations en décidant la célébration de la Journée Mondiale de la Jeunesse qui a ses débuts dans la première rencontre à Rome le 31 mars 1985 et qui, depuis lors, sera célébrée tous les deux ans dans une ville différente du monde, choisie par le Pape, en prenant progressivement toujours plus d’importance.

Aucun autre pape avant lui, n’avait rencontré autant de personnes que Jean Paul II: aux Audiences Générales de mercredi, environ plus de 1160, avec la participation de plus de 17 millions six cents-mille pèlerins, sans compter toutes les autres audience spéciales et les cérémonies religieuses, et les millions de fidèles dont il a serré la main et donné une caresse au cours des visites pastorales en Italie et dans le monde.

L’attentat place Saint Pierre

Jean Paul II a aussi subi un grave attentat sur la place Saint Pierre le 13 mai 1981; c’était au moment où il venait à peine de commencer son parcours parmi la foule, lors de l’audience générale de mercredi, qu’il a été blessé par un projectile de pistolet tiré contre lui . Après un long séjour à l’hôpital, il pardonne à celui qui a attenté à sa vie, un turc du nom de Ali Agça, en lui rendant visite à la prison, où il a eu un long entretien avec lui.

En rendant grâce d’avoir été sauvé par la main maternelle de la Mère de Dieu , le Pape, ensuite, fera incruster dans la couronne de la statue de Notre Dame de Fatima, le projectile qui l’avait touché, en souvenir donc de l’attentat qui avait eu lieu justement le jour de la fête de la Vierge de Fatima. Convaincu d’avoir reçu une nouvelle vie, Jean Paul II intensifie alors ses engagements avec une générosité héroïque.

Documents et textes

Jean Paul II, au cours de son long pontificat, a aussi publié divers documents qui font partie aujourd’hui du Magistère de l’Eglise. Parmi les principaux documents on peut citer 14 Encycliques,15 Exhortations apostoliques, 11 Constitutions apostoliques et 45 Lettres apostoliques.

Parmi celles-ci on peut mentionner deux encycliques sur le thème du travail et de la doctrine sociale comme Laborem exercens en 1981 et Centesimus Annus en 1991, à l’occasion du centenaire de l’encyclique Rerum Novarum de Léon XIII. On peut aussi évoquer la Constitution apostolique Pastor bonus de 1998 où il procède à l’organisation de la Curie romaine et des tâches des divers dicastères.

On doit aussi attribuer 5 livres au pape Jean Paul II: Varcare la soglia della Speranza (Franchir le seuil de l’espérance – octobre 1994), Dono e mistero (Don et mystère) à l’occasion du 50° anniversaire de mon sacerdoce (novembre 1996); Trittico romano,meditazioni in forma di poesia (Triptyque romaine, méditations sous forme de poésie – mars 2003); Alzatevi, andiamo (Levez- vous et allons-y! – mai 2004), et Memoria e Identità ( Mémoire et Identité – février 2005).

La mort et le culte

Jean Paul II meurt à Rome, dans le Palais Apostolique du Vatican, samedi le 2 avril 2005, à 21h37, la veille du Dimanche in Albis ou de la Divine Miséricorde, qu’il avait instituée. Son pontificat a été le troisième le plus long de l’histoire, après celui de Pierre et celui de Pie IX.

Ses funérailles solennelles de sur la place saint Pierre ont été célébrées le 8 avril, avec une affluence incroyable de personnes. Béatifié en 2011 par son successeur immédiat Benoît XVI, il a été canonisé par le pape François le 27 avril 2014.

Voici une prière que Jean Paul II avait apprise pendant son enfance et qu’il récitait chaque jour

«Viens, 0 Esprit créateur,
Visite nos cœurs
Remplis de ta grâce les cœurs que tu as créés
O doux consolateur, don du Père Très haut, eau vive, feu, amour, saint crème de l’âme.
Doigt de la main de Dieu, promis par le Sauveur, donne tes sept dons, suscite en nous la parole.
Sois la lumière de l’intellect, flamme ardente dans le cœur, soigne les blessures avec le baume de ton amour.
Défends nous de l’ennemi, donne la paix, toi, guide invincible, préserve nous du mal.
Lumière d’éternelle sagesse, révèle nous le grand mystère de Dieu Père et du Fils unis dans un seul Amour.
Gloire soit à Dieu Père, au Fils, qui est ressuscité des morts et à l’Esprit Saint pour les siècles des siècles
Amen.