Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

EUCHARISTIE MÉDITÉE 17

EUCHARISTIE MÉDITÉE 17

Les célestes fiançailles.

Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis. Jn 15, 16

Eucharistie- Motif sculpté sur porte d'église - Bruxelles
Eucharistie- Motif sculpté sur porte d’église – Bruxelles

17e ACTION DE GRÂCES.

Je vous adore, ô Jésus, divin époux des âmes vierges, comme la source de toute pureté, de toute innocence, de toute sainteté. Vous êtes la fleur de Jessé, qui avez fleuri sur la tige immaculée de la virginité. Vous êtes l’agneau divin qui vous plaisez parmi les lis de la pureté.

Ils germent à l’ombre de vos autels, ô bien aimé; votre regard les fait croître, ils s’épanouissent aux doux rayons du soleil de votre amour. C’est de vous, c’est de votre Eucharistie qu’émane toute vertu, toute pureté. Votre chair adorable purifie l’âme, qui s’en nourrit et votre sang divin est le vin généreux qui fait grandir les âme vierges, les remplit de courage, de générosité et d’amour.

Oui c’est votre Eucharistie, ô Jésus, qui féconde le sein de votre Église et lui fait enfanter aux jours de sa vieillesse et au milieu de la corruption de notre siècle ces âmes vierges qui sont à la fois sa consolation et sa gloire.

C’est vous, ô Jésus, qui, en les approchant de votre cœur en vous unissant à elles par la sainte communion, leur donnez l’horreur du vice, l’amour de la pureté et qui leur découvrez le prix inestimable de la perle cachée de la virginité.

C’est là encore où vous leur faites entendre des paroles d’amour qui ravissent leurs cœurs, là enfin où vous jetez dans leurs âmes les divines étincelles de ce feu sacré que vous êtes venu apporter sur la terre.

Les flammes de ce feu céleste ne peuvent rester cachées dans les âmes  et bientôt elles se font jour au dehors et se révèlent au monde par des actes héroïques de charité, de dévouement et d’immolation.

Multipliez, ô Jésus, multipliez au sein de votre Église le nombre des âmes vierges, augmentez le nombre de ces âmes pures qui élèvent sans cesse vers vous leurs mains innocentes et qui sont comme les paratonnerres placés dans le monde.

Que le parfum de leur innocence s’élève vers vous, ô Dieu de toute pureté, comme l’arôme embaumé qui s’échappe de la corolle des lis, qu’il réjouisse votre cœur et soit pour lui comme une compensation des crimes qui inondent la terre et vous forcent à en détourner les yeux avec horreur.

Ah ! souvenez-vous, Seigneur, que si dix justes se fussent trouvés dans les villes de Sodome et de Gomorrhe, en leur faveur vous eussiez épargné ces villes coupables. Ô mon Dieu, la corruption du monde est bien grande, elle doit exciter toute votre indignation et votre colère.  Mais au milieu de ce débordement d’iniquités, combien d’âmes sont restées pures et n’ont pas participé aux crimes de leurs frères !

Abaissez sur la terre, abaissez en particulier sur votre patrie, ô mon Dieu, le regard de votre miséricorde, et vous n’y verrez pas seulement dix justes, mais des milliers de justes, de cœurs vierges purs, qui se donnent sans cesse à votre gloire et vous offrent avec joie le sacrifice de tous les biens, de toutes les jouissances de la terre pour obtenir le salut des pécheurs.

Ces âmes vierges  vous consacraient leur vie soit dans les exercices du zèle et de la charité, soit dans les rudes travaux de la pénitence.

D’autres enfin vous la consacrent au milieu de ce monde qui vous oublie et vous méconnaît; elles y restent pour vous aimer là où vous l’êtes si peu, pour y être vos témoins, et vous dédommager par leur ferveur et leur fidélité, de l’indifférence et de l’abandon de tant d’ingrats.

Toutes, ô Jésus, unies par le même sentiment d’amour pour votre Eucharistie se pressent autour de vos tabernacles ; anges de la terre, elles veulent être votre garde d’honneur et se trouvent heureuses de vous offrir là où vous vous anéantissez pour elles, l’hommage constant de leurs adorations et de leur amour.

Ah! Seigneur, que cet amour soit comme un baume versé sur la blessure de votre cœur adorable, de ce cœur si aimant et cependant si peu aimé, et que tant d’ingrats se plaisent de nos jours à rassasier d’outrages, à abreuver du fiel amer de leurs mépris et d’une haine infernale.

Ô Jésus, Dieu d’amour, Dieu si bon, si aimable, vous pour qui l’homme, cette créature tant aimée et si peu digne de l’être, devrait se consumer de reconnaissance et d’amour, daignez accepter les humbles réparations que nous vous offrons pour notre propre ingratitude et pour celle de nos frères. Acceptez comme une compensation à tant d’outrages, l’amour des âmes qui vous aiment le plus et sur la terre et dans le ciel.

Acceptez surtout l’amour de votre auguste Mère, et que les brûlantes ardeurs du cœur immaculé de la Reine des vierges compensent la tiédeur et la coupable indifférence de ceux que sur le Calvaire elle accepta pour enfants. O Jésus, dilatez votre divin cœur en faveur des âmes qui vous aiment et accordez-leur la grâce de vous aimer plus encore.

Que les flammes ardentes qui consument ce cœur adorable s’attachent aux leurs, afin que vous y régniez seul et sans partage; mais dilatez-le aussi, ô miséricordieux Sauveur, en faveur des malheureux pécheurs que vous n’avez pas cessé d’aimer malgré leur ingratitude; souvenez-vous de tout ce qu’ils vous ont coûté, et ne délaissez pas le fruit de tant de souffrances endurées pour eux, de tant de larmes et de sang versés pour leur salut.

Brisez leur cœur par la grâce d’un sincère, d’un profond repentir, et pressez-les de vous aimer. Ah ! sauvez toutes ces âmes, et ne les faites brûler que du feu de votre amour. Renouvelez, Seigneur, la face de la terre, répandez sur le monde votre esprit de pureté ; répandez-le sur tous les états, sur toutes les classes de la société.

Que la fleur céleste de la virginité croisse et s’épanouisse toujours plus belle au sein de votre Église; que celle de la chasteté fleurisse à côté d’elle; que vos yeux infiniment purs en s’abaissant sur le monde la rencontrent partout, qu’ils la voient pleine de sève et de vie dans le cœur des époux chrétiens, au sein de leurs familles; que son suave parfum s’exhale.

O Marie, auguste Reine des vierges, vous qui êtes à la fois leur modèle et leur Mère, couvrez de votre maternelle protection toutes les âmes proches de votre divin Fils; soyez la gardienne de leur innocence; étendez sur elles votre main; défendez-les contre leurs ennemis; conservez-les chastes et pures; conduisez-les dans les voies du divin amour et introduisez-les un jour dans les tabernacles éternels. Ainsi soit-il.

Léonie Guillebaut

Le Décès de Sainte BERNADETTE

Le Décès de Sainte BERNADETTE

Bernadette Soubirous – photo – Lourdes

A Nevers, dans l’infirmerie devenue aujourd’hui un oratoire, âgée de trente-cinq ans, Sœur Marie Bernadette Soubirous a rendu le dernier soupir et s’est endormi dans le Seigneur, le 16 avril 1879, portant la MÉDAILLE MIRACULEUSE.

Elle était née le 4 janvier 1844 dans le bourg de Lourdes, de parents chrétiens, une famille de meuniers que l’arrivée des moulins à vapeur avait jetée dans la pauvreté.

Ayant survécu à l’épidémie de choléra, elle demeure de santé très précaire mais elle avait un heureux caractère ; elle était simple et droite. Pour apprendre à lire et à écrire, elle est accueillie, en janvier 1858, dans la classe des petites filles pauvres de l’Hospice de Lourdes dirigé par les Sœurs de la Charité de Nevers.

Entre le 11 février et le 16 juillet 1858, sur la grotte de Massabielle, la Vierge Marie lui apparut 18 fois. Comme Bernadette lui demandait avec insistance son nom, elle répondit en patois bigourdan : « Je suis l’Immaculée Conception. »

Le 18 février 1858, la Vierge Marie dit à Bernadette : « Je ne vous promets pas de vous rendre heureuse en ce monde mais dans l’autre. » Aussi est-ce le jour qui a été choisi pour fêter sainte Bernadette Soubirous.

Après avoir fidèlement transmis aux prêtres l’affirmation solennelle d’identité et d’autres messages célestes, Bernadette, pour mieux échapper à la vue du monde, demanda son admission chez les Sœurs de la Charité et de l’Instruction chrétienne de Nevers. Elle arriva à Nevers, à la Maison Mère de la Congrégation en juillet 1866.

Tour à tour aide infirmière, responsable de l’infirmerie, sacristine, mais souvent malade elle-même, elle vécut treize ans dans une vie humble et cachée, au service des autres. Son courage et sa bonne humeur étaient appréciés de toutes ses Sœurs. Ses traits d’humour étaient coutumiers.

Modèle de fidélité religieuse, supportant avec la plus grande patience toutes sortes de croix et des infirmités prolongées, elle se livrait fréquemment à l’oraison et à la méditation de la Parole du Seigneur, et elle entourait d’un amour filial la Vierge Immaculée.

Elle portait sur elle la MÉDAILLE MIRACULEUSE.  Dans l’infirmerie devenue aujourd’hui un oratoire, âgée de trente-cinq ans, elle rend le dernier soupir et s’endort dans le Seigneur, le 16 avril 1879.

Si l’Église l’a canonisée, on peut dire que c’est la grâce de Massabielle qui a fait sa sainteté. Bernadette a d’abord contemplé la gloire du Seigneur dans la beauté de la Mère de Dieu, car à son regard émerveillé est apparue Marie transfigurée. Dieu l’a choisie petite et pauvre ; elle répétait sans comprendre ce que la Vierge lui disait, car c’est aux petits de ce monde que sont révélés les secrets du Père.

Elle vécut un mystère d’ensevelissement ; à Nevers, la sœur Marie-Bernard, que sa supérieure déclarait « bonne à rien », conservait toutes ces choses dans son cœur ; elle se tint, des années durant, silencieuse près de Marie au pied de la Croix, jusqu’au moment où, en murmurant : « Sainte Marie Mère de Dieu, priez pour moi, pauvre pécheresse », elle devait être glorifiée avec le Christ. Le Pape Pie XI l’a inscrite dans le catalogue des saints.

« Jamais une enfant dévouée à Marie ne pourra périr. O ma bonne Mère, ayez pitié de moi. Je me donne tout entière à vous afin que vous me donniez à votre très cher Fils, que je veux aimer de tout mon cœur. Ma Bonne Mère, donnez-moi un cœur tout brûlant pour Jésus. » (Sainte Bernadette)

Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

La Manne et le Pain de Vie

La Manne et le Pain de Vie

Jean VI 30-35

Si les hommes ne croient pas en Celui que Dieu a envoyé, ils ne croient pas non plus véritablement en Dieu. Ils demeurent dans la mort spirituelle puisque la vie est offerte en lui. Hélas ! ils ne croient pas, comme le montre le verset 30. Au lieu de cela, ils demandent un miracle, suggérant que, s’il était suffisamment spectaculaire, il produirait de la foi dans leur cœur.

Comme ils supposent que Jésus va leur rappeler le miracle de la multiplication des pains et des poissons, auquel ils viennent d’assister, ils essaient de ne pas lui accorder de l’importance, en faisant référence au miracle de la manne, donnée à leurs pères dans le désert par Moïse pendant quarante ans.

Ceci amène la déclaration catégorique du verset 32. Ce n’est pas Moïse, mais Dieu qui a donné ce pain du ciel qui n’est qu’une image du véritable pain. Le vrai pain venu du ciel est donné par Dieu, révélé comme Père par Celui qui est ce don. Il est descendu lui-même du ciel comme Celui qui donne la vie au monde.

Dans le domaine de la nature, le pain entretient seulement la vie et ne la donne absolument pas ; mais le spirituel transcende toujours le physique. Le symbole sert à diriger nos pensées vers ce qui est divin, mais il ne peut jamais en contenir la plénitude. Ici Jésus est Celui qui donne la vie et Celui qui l’entretient.

Il agit ainsi en relation avec le monde et non pas seulement avec la petite nation juive au milieu de laquelle il vit. Nous avons déjà remarqué cette caractéristique : la Parole devenue chair ne peut être limitée, dans sa lumière et sa puissance génératrice de vie, à un cercle plus étroit que le monde.

Leur réponse, au verset 34, semble plus encourageante ; il n’y a pourtant aucune foi, comme le montre le verset 36. Elle conduit toutefois le Seigneur à se présenter lui-même, d’une manière précise et claire, comme le pain de vie. Il dit aussi que chaque besoin sera satisfait, si on vient à lui avec une foi véritable. Il accorde le don de l’Esprit qui conduit à la satisfaction du cœur, comme au chapitre 4.

De même ici, si on reçoit Jésus par la foi, on est comblé. Toute la plénitude de la divinité nous est révélée dans la connaissance de lui-même, et nous pouvons nous l’approprier. C’est cela qui satisfait. Ces hommes ne montrent aucune intention de venir à lui, mais le Père agit dans ses desseins et sa grâce ; il va donc y avoir une réponse.

C’est dans ce cadre que se trouve cette merveilleuse affirmation de 1’Évangile, si rassurante : « Je ne mettrai point dehors celui qui vient à moi ». Au chapitre 3, nous voit que personne n’a reçu son témoignage, et que pourtant quelques-uns l’ont reçu ! Maintenant, pour la première fois, nous découvrons ce qui se cache derrière ce paradoxe.

La grâce souveraine du Père a donné des hommes au Fils, et ceux-ci, sans exception, viennent à lui. Ces heureuses personnes sont conduites vers lui, dans la mesure où elles en sont conscientes, par diverses choses qui varient suivant les cas. Par-dessus tout, il y a cependant, comme explication finale, ce don du Père àu Christ ; un don d’amour, pourrions-nous dire.

Tous ceux que le Père a donnés viennent ; aucun de ceux qui viennent n’est mis dehors par le Fils. Il en est ainsi non seulement à cause de sa propre grâce et de son amour personnel pour de telles âmes, mais parce qu’elles sont le don du Père. C’est aussi parce que le vrai but de la venue de Jésus est d’accomplir la volonté du Père et de révéler ainsi son cœur.

Le Père a donné ces hommes pour qu’en venant au Fils, ils reçoivent de lui la vie et ce qui l’entretient ; ainsi ils pourront être vraiment heureux parce que le Père leur a été révélé. Il est impossible qu’il y ait désaccord entre le don du Père et le fait d’être reçu par le Fils.

En observant le contexte et la signification de ce passage, nous voyons avec quelle justesse et avec quel bonheur l’évangéliste dirige une âme inquiète, qui se tourne vers le Christ et qui est près de venir à lui, vers ces paroles d’or : « Je ne mettrai point dehors celui qui vient à moi ».

F.B. Hole 1937 dans Edification (traduit de l’anglais)