Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

Audience générale: notre époque a aussi besoin de guérison

Audience générale: notre époque a aussi besoin de guérison

«Notre époque a aussi besoin de guérison, car elle est imprégnée de violence et de haine qui bafouent la dignité humaine», a dit le Saint-Père, en conclusion ce mercredi 30 juillet de son cycle de catéchèses sur la vie publique de Jésus, faite de rencontres, de paraboles et de guérisons. Face à la «boulimie» de connexions des réseaux sociaux qui infecte notre société, «le Seigneur nous offre une proximité silencieuse, par des gestes qui parlent d’une rencontre profonde».

LÉON XIV

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 30 juillet 2025

___________________________________

Cycle de catéchèse – Jubilé 2025. Jésus-Christ notre espérance. II. La vie de Jésus. Les guérisons 12. Le sourd-muet.

Extrêmement frappés, ils disaient : « Il a bien fait toutes choses : il fait entendre les sourds et parler les muets. » (Mc 7,37)

Chers frères et sœurs,

Avec cette catéchèse, nous terminons notre parcours sur la vie publique de Jésus, faite de rencontres, de paraboles et de guérisons. Notre époque a aussi besoin de guérison. Notre monde est traversé par un climat de violence et de haine qui porte atteinte à la dignité humaine.

Nous vivons dans une société qui tombe malade à cause d’une « boulimie » des connexions des réseaux sociaux : nous sommes hyperconnectés, bombardés d’images, parfois même fausses ou déformées. Nous sommes submergés par de multiples messages qui suscitent en nous une tempête d’émotions contradictoires.

Dans ce contexte, il est possible que nous ayons envie de tout éteindre. Nous pouvons en arriver à préférer ne plus rien entendre. Même nos paroles risquent d’être mal interprétées et nous pouvons être tentés de nous enfermer dans le silence, dans une incommunicabilité où, même si nous sommes proches, nous ne parvenons plus à nous dire les choses les plus simples et les plus profondes.

À ce propos, je voudrais m’arrêter aujourd’hui sur un passage de l’Évangile de Marc qui nous présente un homme qui ne parle pas et n’entend pas (cf. Mc 7, 31-37). Tout comme cela pourrait nous arriver aujourd’hui, cet homme a peut-être décidé de ne plus parler parce qu’il ne se sentait pas compris, et de devenir muet parce qu’il était resté déçu et blessé par ce qu’il avait entendu.

En effet, ce n’est pas lui qui va vers Jésus pour être guéri, mais il est amené par d’autres personnes. On pourrait penser que ceux qui le conduisent vers le Maître sont ceux qui sont préoccupés par son isolement.

La communauté chrétienne a également vu dans ces personnes l’image de l’Église, qui accompagne chaque personne vers Jésus afin qu’il écoute sa parole. L’épisode se déroule dans un territoire païen, nous sommes donc dans un contexte où d’autres voix tendent à couvrir la voix de Dieu.

Le comportement de Jésus peut sembler étrange au premier abord, car il prend cette personne avec lui et l’emmène à l’écart (v. 33a). Il semble ainsi accentuer son isolement, mais à y regarder de plus près, cela nous aide à comprendre ce qui se cache derrière le silence et la fermeture de cet homme, comme s’il avait compris son besoin d’intimité et de proximité.

Jésus lui offre tout d’abord une proximité silencieuse, à travers des gestes qui expriment une rencontre profonde : il touche les oreilles et la langue de cet homme (cf. v. 33b). Jésus n’use pas beaucoup de mots, il dit la seule chose qui lui est nécessaire à ce moment-là : « Ouvre-toi ! » (v. 34). Marc rapporte le mot en araméen, effatà, presque pour nous en faire ressentir “en direct” le son et le souffle.

Ce mot, simple et magnifique, contient l’invitation que Jésus adresse à cet homme qui a cessé d’écouter et de parler. C’est comme si Jésus lui disait : « Ouvre-toi à ce monde qui t’effraie ! Ouvre-toi aux relations qui t’ont déçu ! Ouvre-toi à la vie que tu as renoncé à affronter ! ». Se fermer n’est en effet jamais une solution.

Après sa rencontre avec Jésus, cette personne non seulement recommence à parler, mais elle le fait « correctement » (v. 35). Cet adverbe inséré par l’évangéliste semble vouloir nous en dire davantage sur les raisons de son silence. Peut-être cet homme avait-il cessé de parler parce qu’il avait l’impression de mal s’exprimer, peut-être ne se sentait-il pas à la hauteur.

Tous, nous faisons l’expérience d’être mal compris et de ne pas nous sentir compris. Nous avons tous besoin de demander au Seigneur de guérir notre façon de communiquer, non seulement pour être plus efficaces, mais aussi pour éviter de blesser les autres avec nos paroles.

Reprendre correctement la parole est le début d’un cheminement, ce n’est pas encore le point d’arrivée. En effet, Jésus interdit à cet homme de raconter ce qui lui est arrivé (cf. v. 36). Pour vraiment connaître Jésus, il faut accomplir un cheminement, il faut rester avec Lui et passer aussi par sa Passion.

Quand nous l’aurons vu humilié et souffrant, quand nous aurons fait l’expérience de la puissance salvifique de sa Croix, alors nous pourrons dire que nous l’avons vraiment connu. Pour devenir disciples de Jésus, il n’y a pas de raccourcis.

Chers frères et sœurs, demandons au Seigneur de nous apprendre à communiquer de manière honnête et prudente. Prions pour tous ceux qui ont été blessés par les paroles des autres. Prions pour l’Église, afin qu’elle ne renonce jamais à sa mission d’amener les gens à Jésus, afin qu’ils puissent écouter sa Parole, en être guéris et devenir à leur tour porteurs de son message de salut.

* * *

Je salue cordialement les pèlerins de langue française, en particulier les jeunes qui participent au Jubilé et je souhaite que ces journées jubilaires puissent transmettre au monde un message d’espérance, de paix et d’amour.

Que Dieu vous bénisse !

________

APPELS

Je renouvelle ma profonde douleur face à la brutale attaque terroriste qui a eu lieu dans la nuit du 26 au 27 juillet dernier à Komanda, dans l’est de la République démocratique du Congo, où plus de quarante chrétiens ont été tués dans une église durant une veillée de prière et dans leurs propres maisons.

Tout en confiant les victimes à la miséricorde aimante de Dieu, je prie pour les blessés et pour les chrétiens qui continuent de subir violences et persécutions dans le monde, exhortant les responsables locaux et internationaux à collaborer pour prévenir de telles tragédies.

Le 1e août marquera le 50e anniversaire de la signature de l’Acte final d’Helsinki. Animés par le désir de garantir la sécurité dans le contexte de la guerre froide, 35 pays ont inauguré une nouvelle ère géopolitique, favorisant un rapprochement entre l’Est et l’Ouest.

Cet événement a également marqué un regain d’intérêt pour les droits de l’homme, avec une attention particulière pour la liberté religieuse, considérée comme l’un des fondements de l’architecture de coopération alors naissante de « Vancouver à Vladivostok ».

La participation active du Saint-Siège à la Conférence d’Helsinki – représenté par l’Archevêque Agostino Casaroli – a contribué à favoriser l’engagement politique et moral en faveur de la paix. Aujourd’hui plus que jamais, il est indispensable de préserver l’esprit d’Helsinki : persévérer dans le dialogue, renforcer la coopération et faire de la diplomatie le moyen privilégié pour prévenir et résoudre les conflits.

___________________

Résumé de la catéchèse du Saint-Père :

Frères et sœurs, avec cette catéchèse nous achevons notre itinéraire sur la vie publique de Jésus, faite de rencontres, de paraboles et de guérisons. Notre époque a aussi besoin de guérison car elle est imprégnée de violence et de haine qui bafouent la dignité humaine. Notre société est malade à cause d’une boulimie de connexions des réseaux sociaux. Dans ce contexte peut naître en nous le désir de tout éteindre.

C’est pourquoi je voudrais m’arrêter sur l’épisode du sourd-muet dans l’Évangile de Marc. Comme cela pourrait nous arriver aujourd’hui, peut-être cet homme a décidé de ne plus parler parce qu’il ne se sent pas compris. La communauté chrétienne voit aussi dans ces personnes qui amènent le sourd-muet à Jésus l’image de l’Église qui accompagne au Christ toute personne blessée et isolée.

Le Seigneur lui offre une proximité silencieuse, par des gestes qui parlent d’une rencontre profonde. “Effatà”, “ouvre-toi”, un mot simple et très beau avec lequel Jésus invite à s’ouvrir au monde qui fait peur, aux relations qui ont déçu, à la vie qu’on a renoncé d’affronter. Se renfermer n’est jamais une solution.

Pour connaître vraiment Jésus, il faut faire un cheminement, demeurer avec Lui et passer par sa Passion. Il n’existe pas de raccourcis pour devenir disciple de Jésus.


Copyright © Dicastero per la Comunicazione – Libreria Editrice Vaticana

Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

Saint Justin de Jacobis

Saint Justin de Jacobis

saint Justin de Jacobis
saint Justin de Jacobis

Avec la Famille Vincentienne, dont l’Association de la Médaille Miraculeuse fait partie, nous faisons mémoire aujourd’hui de Justin de Jacobis. Il est né le 9 octobre 1800 à San Fele dans le royaume de Naples. Admis en 1818 dans la Congrégation de la Mission fondée par Saint  Vincent de Paul (Lazaristes) et ordonné prêtre à Brindisi en 1824, il évangélise les pauvres quinze ans durant dans le sud de l’Italie.

En 1839, Rome l’envoie en Afrique comme Préfet apostolique d’Éthiopie et des régions voisines. Arrivé peu après, il s’établit à Gouala. La mission ne compte que quelques centaines de chrétiens constamment persécutés.

Ordonné évêque le 7 janvier 1849, Monseigneur de Jacobis anime pendant vingt et un ans ces minorités dans un climat hostile. Il a été un artisan du rapprochement avec l’Église copte par son dévouement et son humilité et a eu le souci de la formation d’un clergé indigène.

Ses proches ont donné à Justin le nom d’Abba Yacob Mariam, ou Jacob de Marie, à cause de sa grande dévotion à la Vierge Bienheureuse.

Plusieurs fois arrêté, relaxé, ré-emprisonné, exilé, il a connu la soif et la faim et  est mort épuisé dans le désert du val d’Alighede, près de Massou, le 31 juillet 1860, et inhumé à Hebo. Il est canonisé le 26 octobre 1975 par Paul VI.

Neuvaine de la Transfiguration 2

Deuxième jour de la neuvaine – Jésus resplendit comme le soleil

la transfiguration Raphaël Musées du Vatican
la transfiguration Raphaël Musées du Vatican

L’aspect habituel de Jésus est changé. Sa face resplendit «comme le soleil». Son vêtement devient «d’une blancheur fulgurante». C’est en ceci que consiste la Transfiguration.

Son visage resplendit comme le soleil, car dans sa divinité il est identifié avec la lumière immatérielle ; c’est pour cela qu’il est devenu le Soleil de justice (Mi 3,20). Ses vêtements deviennent blancs comme la neige, car ils reçoivent la gloire.

Et « une nuée de lumière les couvrit de son ombre », rendant sensible le resplendissement de l’Esprit. Il est Dieu, Lumière de Lumière.  Même les vêtements de Jésus deviennent immaculés et resplendissants.

Le Christ-Dieu nous a caché la vérité sur lui-même sous le voile de sa pleine humanité, mais sur le Thabor, en se transfigurant, il nous a dit, l’espace d’un instant : « Je ne suis pas du monde »

(Jn 17,16), je suis « la lumière née de la Lumière » (Credo).

Venu dans le monde, passant tel un rayon surgi de l’intime de la Trinité, le Christ augmente notre ardeur à rechercher « le trésor caché » (Mt 13,44), il donne à notre esprit la force de le découvrir comme homme et vrai Dieu, pour que nous ne le crucifiions plus jamais en l’oubliant ou en l’ignorant.

Les disciples voient la gloire de Jésus, même si ce n’est que pour un court instant. Le texte nous dit que le visage de Jésus apparaît tout autre et que ses vêtements deviennent d’une blancheur éclatante!

Dans l’antiquité, le vêtement était signe de la vie même de la personne, de son intériorité. Les témoins de la scène cherchent à nous dire que la prière illumine la vie de Jésus, la transfigure, la transforme profondément. Jésus rayonne!

Si Jésus invite ses amis à le suivre, c’est parce qu’il les croit capables d’entamer ce chemin de dialogue, de relation, cette marche vers une autre Présence toute de Lumière et de Pureté.

La Transfiguration est un événement de prière : en priant, Jésus s’immerge en Dieu, s’unit intimement à Lui, adhère avec sa volonté humaine à la volonté de l’Amour du Père, et ainsi la lumière l’envahit et apparaît visiblement la vérité de son être.

Seigneur, élimine toute inquiétude de ma vie par ta simple présence : tu es avec moi, et tu as vaincu le monde.

Gloire et louange à notre Dieu, éblouissant de sainteté!

Ta transfiguration révèle ta lumière qui veut se donner aux hommes.

Prières quotidiennes