Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

Ne nous lassons jamais de chercher le Christ ressuscité

Ne nous lassons jamais de chercher le Christ ressuscité

Avant le Regina Coeli de ce Lundi de Pâques, dit aussi «lundi de l’Ange», le Pape a parlé précisément de la figure du messager de Dieu qui annonce la nouvelle de la Résurrection aux saintes femmes. Il est une manifestation concrète de l’intervention de Dieu lui-même et de sa victoire sur la mort.

PAPE FRANÇOIS

REGINA COELI

Bibliothèque du Palais Apostolique
Lundi de l’Ange, 5 avril 2021

La présence de l’ange

Chers frères et sœurs, bonjour!

Le lundi après Pâques est aussi appelé le lundi de l’ange, car nous nous souvenons de la rencontre de l’ange avec les femmes qui sont venues au tombeau de Jésus (cf. Mt 28, 1-15). A elles l’ange dit: « Je sais que vous cherchez Jésus, le crucifié. Il n’est pas ici. Il est ressuscité »(vv. 5-6).

Cette expression «Il est ressuscité» dépasse les capacités humaines. Même les femmes qui étaient allées au tombeau et l’ont trouvé ouvert et vide, ne pouvaient pas dire: « Il est ressuscité », mais seulement dire que le tombeau était vide.

Que Jésus était ressuscité ne pouvait être dit que par un ange avec le pouvoir d’être un annonciateur du ciel, avec le pouvoir donné par Dieu de le dire, tout comme un ange – seul un ange – ait pu dire à Marie: «Tu concevras un fils […] et sera appelé Fils du Très-Haut »(Lc 1, 31). C’est pourquoi nous disons que c’est le lundi de l’ange car seul un ange avec la force de Dieu peut dire: « Jésus est ressuscité ».

Matthieu l’Évangéliste raconte qu’en cette aube de Pâques «il y eut un grand tremblement de terre. Un ange du Seigneur, en effet, est descendu du ciel, s’est approché, a roulé la pierre et s’est assis dessus »(cf. v. 2). Cette grande pierre, qui aurait dû être le sceau de la victoire du mal et de la mort, a été placée sous les pieds, elle devient le tabouret de l’ange du Seigneur.

Tous les plans et défenses des ennemis et des persécuteurs de Jésus étaient vains. Les sceaux sont tous tombés. L’image de l’ange assis sur la pierre du tombeau est la manifestation concrète et visuelle de la victoire de Dieu sur le mal, la manifestation de la victoire du Christ sur le prince de ce monde, la manifestation de la victoire de la lumière sur les ténèbres.

Le tombeau de Jésus n’a pas été découvert pour un phénomène physique, mais pour l’intervention du Seigneur. L’apparition de l’ange, ajoute Matthieu, «était comme la foudre et sa robe était blanche comme la neige» (v. 3).

Ces détails sont des symboles qui affirment l’intervention de Dieu lui-même, porteur d’une nouvelle ère, des derniers temps de l’histoire, car avec la résurrection de Jésus commence le dernier temps de l’histoire qui pourrait durer mille ans mais c’est la dernière fois .

Nier la vérité

Face à cette intervention de Dieu, une double réaction a lieu. Celle des gardiens, incapables de faire face à la force écrasante de Dieu et choqués par un tremblement de terre intérieur: ils ont été stupéfaits (cf. v. 4). Le pouvoir de la résurrection renverse ceux qui avaient été utilisés pour garantir l’apparente victoire de la mort.

Et qu’est-ce que ces gardes étaient censés faire? Allez voir ceux qui lui avaient donné l’ordre de le garder et de dire la vérité. Ils étaient confrontés à une option: soit dire la vérité, soit être convaincus par ceux qui leur avaient donné le mandat de garder.

Et le seul moyen de les convaincre était l’argent, et ces pauvres gens, pauvres, ils ont vendu la vérité et avec l’argent dans leurs poches ils sont allés dire: « Non, les disciples sont venus et ont volé le corps ». L’argent «seigneur», même ici, à la résurrection du Christ est capable d’avoir du pouvoir, de la nier.

La réaction des femmes est très différente, car elles sont expressément invitées par l’ange du Seigneur à ne pas craindre: « N’ayez pas peur! » (v. 5) et à ne pas chercher Jésus dans le tombeau. Et à la fin ,elles n’ont pas peur.

La  pleine joie

Des paroles de l’ange nous pouvons recueillir un enseignement précieux: ne nous lassons jamais de chercher le Christ ressuscité, qui donne la vie en abondance à ceux qui le rencontrent. Trouver le Christ signifie découvrir la paix du cœur. Les mêmes femmes de l’Évangile, après la perturbation initiale, éprouvent bien sûr une grande joie à trouver le Maître vivant (cf. vv. 8-9).

En cette période pascale, je souhaite à tous d’avoir la même expérience spirituelle, accueillant dans les cœurs, les maisons et les familles la bonne nouvelle de Pâques: « Le Christ ressuscité ne meurt plus, la mort n’a plus de pouvoir sur lui » (Antiphonaire de la communion) .

L’annonce de Pâques est la suivante: « Le Christ est vivant, le Christ accompagne ma vie, le Christ est à côté de moi ». Le Christ frappe à la porte de mon cœur pour le laisser entrer, le Christ est vivant. En ces jours de Pâques, il nous fera du bien de répéter ceci: « le Seigneur vit ».

Cette certitude nous amène à prier, aujourd’hui et tout au long de la période pascale: « Regina Coeli, laetare – c’est-à-dire Reine du Ciel, réjouissez-vous ». L’ange Gabriel la salua ainsi la première fois: « Réjouis-toi, pleine de grâce! » (Lc 1, 28). Maintenant la joie de Marie est complète: Jésus vit, l’Amour a gagné. Que ce soit aussi notre joie!

Après le Regina Caeli

Chers frères et sœurs,

Dans l’ambiance pascale qui caractérise la journée d’aujourd’hui, je salue affectueusement tous ceux qui participent à ce moment de prière par les moyens de communication sociale.

Mes pensées vont en particulier aux personnes âgées, aux malades, reliées par leurs propres maisons ou par les maisons de repos et de soins infirmiers. Je leur adresse un mot d’encouragement et de gratitude pour leur témoignage. Je suis proche d’eux.

Je vous souhaite à tous de passer avec foi ces jours de l’octave de Pâques où se prolonge le souvenir de la résurrection du Christ. Saisissez toutes les bonnes occasions d’être témoins de la joie et de la paix du Seigneur ressuscité. Joyeuses Pâques, paisibles et saintes à tous! N’oubliez pas de prier pour moi.

Bon déjeuner et au revoir!


© Copyright – Libreria Editrice Vaticana

La célébration de la Pâque

La célébration de la Pâque

octave-de-Pâques
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La célébration de la Pâque se développe au long des sept semaines que couronne la Pentecôte.

Les huit premiers jours constituent une octave, consacrée avant tout à la prise de conscience du fait de la résurrection du Christ et au souvenir du baptême, dans une liturgie où se recoupent sans cesse les allusions à l’Exode et le rappel de l’événement sauveur.

Le Christ est ressuscité :

c’est pour nous un « jour de fête et de joie » dans lequel nous renouvelons « notre fidélité à l’alliance du Seigneur », implorant pour nos frères les nouveaux baptisés la grâce « d’être fidèles toute leur vie au sacrement qu’ils ont reçu dans la foi ». Foi et sacrement, sacrement et vie, telle est la loi de l’agir chrétien.

Les Actes des Apôtres

Selon une très ancienne tradition commune à la plupart des Églises, on lit, au cours du temps pascal, les Actes des Apôtres. Ce livre constitue la suite de l’Évangile selon saint Luc.

En ce tome II de son œuvre, saint Luc décrit la naissance et le développement de l’Église, comme il a décrit dans l’évangile la naissance et le ministère de son fondateur. L’auteur montre la vie et l’expansion de l’Église sous l’influence du Ressuscité et de l’Esprit Saint qui a été envoyé par Jésus dès ses origines.

Pierre Jounel

Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

Urbi et Orbi – contre la mentalité de guerre

Urbi et Orbi – contre la mentalité de guerre

À l’issue de la messe de Pâques célébrée par le Pape François en présence de 150 fidèles en la basilique saint-Pierre, le Souverain pontife a donné sa bénédiction « Urbi et Orbi », à la Ville et au monde, devant l’autel de la Chaire de saint Pierre, ce dimanche 4 avril 2021. Un message de soutien spirituel aux plus fragiles qui souffrent de la crise mondiale, et d’appels à la paix là où règne toujours le conflit dans certaines régions du monde.

 

«L’annonce de Pâques ne montre pas un mirage, elle ne révèle pas une formule magique, elle n’indique pas une échappatoire face à la situation difficile que nous traversons».

La pandémie est encore en cours, et la crise sociale et économique est très lourde, en particulier pour les plus pauvres, a rappelé le Pape François, qui s’est dit scandalisé par le fait que «les conflits armés ne cessent pas et les arsenaux militaires se renforcent»«C’est le scandale d’aujourd’hui.»

Jésus, le crucifié, est ressuscité

Au milieu de cette réalité complexe, l’annonce de Pâques renferme  un événement qui donne l’espérance qui ne déçoit pas: «Jésus, le crucifié, est ressuscité».

«Cette annonce de Pâques ne parle pas d’anges ou de fantômes, mais d’un homme, un homme en chair et en os, avec un visage et un nom : Jésus. Le crucifié, pas un autre, est ressuscité.»

Jésus ressuscité porte gravées les plaies des mains, des pieds et du côté. «Ces plaies sont le sceau éternel de son amour pour nous. Quiconque souffre une dure épreuve, dans son corps et dans son esprit, peut trouver refuge dans ces blessures, recevoir à travers elles la grâce de l’espérance qui ne déçoit pas.» Comme «ceux qui souffrent encore à cause de la pandémie, les malades et ceux qui ont perdu une personne chère».

Que soit le réconfort du Seigneur pour «les efforts des médecins et des infirmiers», pour «les personnes les plus fragiles, qui ont besoin d’assistance et ont le droit d’avoir accès aux soins nécessaires».

Crise sociale et économique

«Le Crucifié ressuscité est un réconfort pour ceux qui ont perdu leur travail ou traversent de graves difficultés économiques et qui sont privés de protections sociales adéquates. Que le Seigneur inspire l’action des autorités publiques afin qu’à tous, en particulier aux familles les plus nécessiteuses, soient offertes les aides nécessaires à une subsistance suffisante.»

Au cher peuple d’Haïti

«Il faut que les pauvres de toute sorte se reprennent à espérer», disait saint Jean-Paul II lors de son voyage à Haïti, cité par le Pape François. Et c’est justement vers «le cher peuple haïtien» que sa pensée et ses encouragements  se sont tournés en premier en ce jour, «pour qu’il ne soit pas vaincu par les difficultés mais qu’il regarde vers l’avenir avec confiance et espérance».

Aux jeunes du monde et de Birmanie

«Jésus ressuscité est l’espérance aussi pour de nombreux jeunes qui ont été contraints de passer de longues périodes sans aller à l’école ou à l’université ni partager le temps avec leurs amis.» «Je suis proche des jeunes du monde entier et, en ce moment, en particulier de ceux de Birmanie, qui s’engagent pour la démocratie en faisant entendre pacifiquement leur voix, conscients que la haine ne peut être éliminée que par l’amour.»

Les migrants et ceux qui leur viennent en aide

Que la lumière du Ressuscité soit source de renaissance pour les migrants fuyant la guerre et la misère. «Sur leurs visages, reconnaissons le visage défiguré et souffrant du Seigneur qui monte au Calvaire». Le Pape a remercié ainsi les pays qui accueillent avec générosité ceux qui souffrent et cherchent refuge, «en particulier le Liban et la Jordanie qui accueillent de très nombreux réfugiés ayant fui le conflit syrien».

Pour le Liban et la Syrie

«Que le peuple libanais, qui traverse une période de difficultés et d’incertitudes, fasse l’expérience de la consolation du Seigneur ressuscité et soit soutenu par la Communauté internationale dans sa vocation d’être une terre de rencontre, de coexistence et de pluralisme.» aLe Souverain pontife a souhaité également la paix dans «la bien-aimée et martyrisée Syrie, où des millions de personnes vivent désormais dans des conditions inhumaines», ainsi qu’au Yémen «dont les événements sont entourés d’un silence assourdissant et scandaleux», et en Libye «où l’on entrevoit enfin la sortie d’une décennie de disputes et d’affrontements sanglants».

Pour le Moyen-Orient et l’Afrique

Le Pape a ensuite tourné ses pensées naturellement vers Jérusalem, appelant Israéliens et Palestiniens à retrouver la force du dialogue pour une solution stable à deux États, de même que vers l’Irak, pays visité le mois dernier, pour lequel il prie pour que «puisse continuer le chemin de pacification entrepris».

Il a invoqué «la force du Ressuscité» pour les populations africaines qui voient leur avenir compromis par des violences internes et par le terrorisme international, en particulier au Sahel et au Nigeria, ainsi que dans la région du Tigré et de Cabo Delgado.

Vaincre la mentalité de guerre

«Il y a encore trop de guerres et trop de violence dans le monde!» Le Saint-Père appelle le Seigneur à nous aider «à vaincre la mentalité de la guerre». Ils a aussi prié pour les prisonniers de guerre, particulièrement en Ukraine orientale et dans le Haut-Karabakh, avant de rappeler, ce 4 avril, Journée mondiale de lutte contre les mines antipersonnel, combien ces «sournois et horribles engins qui tuent ou mutilent chaque année de nombreuses personnes innocentes, empêchent l’humanité de marcher ensemble sur les chemins de la vie». «Comme un monde sans ces instruments de mort serait meilleur!»

Pour la fin des restrictions sanitaires aux cultes

«Chers frères et sœurs, cette année aussi, en divers endroits, de nombreux chrétiens ont célébré Pâques avec de sévères limitations et, parfois, sans même pouvoir accéder aux célébrations liturgiques. Nous prions pour que de telles limitations, ainsi que toute limitation de la liberté de culte et de religion dans le monde, soient supprimées et que chacun soit autorisé à prier et à louer Dieu librement. Prions pour que ces restrictions, comme toute restriction à la liberté de culte et de religion dans le monde, puissent être supprimées et que chacun soit autorisé à prier et à louer Dieu librement.»

«Parmi les nombreuses difficultés que nous traversons, n’oublions jamais que nous sommes guéris des blessures du Christ (cf. 1 P 2, 24). À la lumière du Ressuscité, nos souffrances sont transfigurées. Là où il y avait mort, il y a maintenant vie, là où il y avait deuil, il y a maintenant consolation. Et maintenant prions pour que les effets bénéfiques de cette guérison s’étendent à travers le monde entier. Joyeuses Pâques à tous!», a conclu le Saint Père, avant de donner sa bénédiction Urbi et Orbi.


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Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse