Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

la docilité à l’Esprit Saint…

… est une source de joie

15-04-2016 Source : Radio Vatican

Philippe et l'eunuque de la reine CandaceIl faut être dociles à l’Esprit Saint, ne pas lui résister : c’est ce qu’a dit le Pape François lors de la messe matinale à Sainte-Marthe, ce jeudi 14 avril 2016.

Il a mis en garde ceux qui justifient une telle résistance avec une soi-disant fidélité à la loi. Il a encore invité tous les fidèles à demander la grâce de la docilité à l’Esprit.

Philippe a évangélisé l’Éthiopien, haut fonctionnaire de la reine Candace. Le Pape François s’est appuyé sur cet épisode des Actes des Apôtres, dans la 1ère lecture, pour aborder le thème de la docilité à l’Esprit Saint.

Ne pas résister à l’Esprit avec l’excuse de la fidélité à la loi

Le protagoniste de cette rencontre, en effet, n’est pas tant Philippe ni même l’Éthiopien, mi même l’Éthiopien, mais justement l’Esprit. «C’est Lui qui fait les choses, c’est l’Esprit qui fait naître et croître l’Église.»

«Dans les jours précédents, l’Église nous a proposés le drame de la résistance à l’Esprit : les cœurs fermés, durs, imbéciles, qui résistent à l’Esprit. Nous avons vu les choses : la guérison de l’estropié faite par Pierre et Jean à la porte du Temple, les paroles et les choses grandes que faisait Étienne…» a rappelé le Pape, tout en précisant qu’ils sont restés fermés à ces signes de l’Esprit et ont fait de la résistance à l’Esprit. Ils cherchaient à «justifier cette résistance avec une soi-disant fidélité à la loi, c’est-à-dire à la lecture de la loi».

Aujourd’hui, l’Église nous propose le contraire : «non pas la résistance à l’Esprit, mais la docilité à l’Esprit, qui est justement l’attitude du chrétien». «C’est cette docilité à l’Esprit qui fait que l’Esprit peut agir et avancer pour construire l’Église». Lors de cet épisode, il y a Philippe, un des apôtres, «occupé, comme tous les évêques, et ce jour-là, il avait sûrement son planning de travail». Mais l’Esprit lui dit de laisser ce qu’il avait prévu, et d’aller vers l’Éthiopien, «et il lui a obéi».  L’Esprit «travaillait dans le cœur de l’Éthiopien», il lui a offert «le don de la foi, et cet homme a senti quelque chose de nouveau dans son cœur». Et à la fin, il a demandé à être baptisé, il a été docile à l’Esprit Saint.

La docilité à l’Esprit nous donne la joie

Pour ces «deux hommes, un évangélisateur et un autre qui ne savait rien de Jésus», «l’Esprit avait semé la curiosité saine et non cette curiosité des bavardages.» Et à la fin, l’eunuque poursuit sa route avec joie, «la joie de l’Esprit, de la docilité à l’Esprit».

«Nous avons entendu, ces derniers jours, ce que fait la résistance à l’Esprit ; aujourd’hui nous avons un exemple de deux hommes qui ont été dociles à la voix de l’Esprit. Et le signe est la joie. La docilité à l’Esprit est source de joie. « Mais moi je voudrais faire ceci, cela… Mais je sens que le Seigneur me demande quelque chose d’autre. La joie je la trouverais là-bas, où il y a l’appel de l’Esprit. »»

C’est l’Esprit Saint qui fait avancer l’Église

Une belle prière pour demander cette docilité peut se trouver dans le premier Livre de Samuel, la prière que le prêtre Eli suggère au jeune Samuel, qui dans la nuit a entendu une voix qui l’appelait : «parle, Seigneur, car ton serviteur écoute».

«C’est une belle prière que nous pouvons faire, nous, toujours : « parle Seigneur, car je t’écoute ». La prière pour demander cette docilité à l’Esprit Saint, et avec cette docilité faire avancer l’Église, être les instruments de l’Esprit pour que l’Église puisse avancer. « Parle Seigneur, car ton serviteur écoute. » Prions comme cela, de nombreuses fois chaque jour. Quand nous avons un doute, quand nous ne savons pas ou quand simplement nous voulons prier. Et avec cette prière, demandons la grâce de la docilité à l’Esprit Saint.»

miséricorde et enseignements de Jésus

Lors de l’audience générale de ce mercredi 13 avril 2016, Place Saint-Pierre, le Pape François a poursuivi son exploration du thème de la miséricorde dans les enseignements de Jésus. Il s’est appuyé sur une parole du Christ relatée dans le chapitre 9 de l’Évangile de Matthieu, et inspirée du prophète Osée : «C’est la miséricorde que je veux et non les sacrifices».

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 13 avril 2016

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Frères et sœurs, comme Matthieu le publicain, malgré nos péchés, nous pouvons tous nous approcher du Seigneur. Il ne regarde pas tant le passé du pécheur, mais il lui ouvre un avenir nouveau. Encore faut-il répondre à son invitation, le cœur humble et sincère, se reconnaître pécheur, accepter d’avoir besoin du pardon ; choses impossibles à l’orgueilleux. Jésus appelle les pécheurs à sa table. Il les nourrit de sa Parole – parfois dure à entendre – qui entre en profondeur dans les cœurs, illumine et purifie, donne force et espérance, et de son eucharistie, qui donne la vie même de Jésus et renouvelle sans cesse la grâce du baptême. Dieu attend de nous un cœur loyal, qui reconnaît ses péchés et se repent, qui cherche à retrouver l’alliance avec Dieu. Sans un cœur contrit toute action religieuse est inefficace.

Nous sommes tous invités à la table du Seigneur. Répondons à son invitation et, le cœur humble et contrit, approchons nous sans crainte afin de recevoir les bienfaits de sa miséricorde et de la vivre avec nos frères.

Que Dieu vous bénisse.


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persécutions diverses et grande apostasie

«La persécution est le pain quotidien de l’Église» : le Pape l’a dit lors de la messe de ce mardi 12 avril, célébrée dans la chapelle de la Maison Sainte-Marthe.

Štefan_Šubic_-_Kamenjanje_sv._ŠtefanaComme c’est arrivé à Étienne, le premier martyr, ou aux «petits martyrs» tués par Hérode, aussi aujourd’hui de nombreux chrétiens sont tués pour leur foi en Christ, et d’autres sont persécutés idéologiquement, parce qu’ils veulent manifester la valeur du fait d’être enfants de Dieu.

Il existe des persécutions sanguinaires, comme le fait d’être dévorés par des fauves pour la joie du public dans les tribunes, ou pulvérisés par une bombe à la sortie de la messe. Et il y a«des persécutions en gants blancs, des persécutions culturelles, celles qui te confinent dans un recoin de la société, qui en viennent à te faire perdre ton travail si tu n’adhères pas aux lois qui vont contre Dieu Créateur.»

Martyrs de tous les jours

Le récit du martyre d’Étienne, décrit dans l’extrait des Actes des Apôtres proposé par la liturgie, pousse le Pape à des considérations nouvelles sur une réalité qui depuis 2000 ans fait partie de l’histoire de la foi chrétienne : la persécution.

«La persécution, je dirais, est le pain quotidien de l’Église. Jésus l’a dit. Nous, quand nous faisons un peu de tourisme à Rome et allons au Colisée, nous pensons que les martyrs étaient ceux qui étaient tués avec les lions. Mais les martyrs n’ont pas été seulement ceux-là. Ce sont des hommes et femmes de tous les jours : aujourd’hui, le jour de Pâques, il y a à peine trois semaines… Ces chrétiens qui fêtaient Pâques au Pakistan ont été martyrisés justement parce qu’ils fêtaient le Christ Ressuscité. Et ainsi l’histoire de l’Église avance avec ses martyrs.»

Des persécutions «éduquées»

Le martyre d’Étienne amorça une cruelle persécution antichrétienne à Jérusalem, analogue à celles subies par ceux qui aujourd’hui ne sont pas libres de professeur leur foi en Jésus.«Mais il y a une autre persécution dont on ne parle pas tellement», une persécution «travestie de culture, travestie de modernité, travestie de progrès».

«C’est une persécution, je dirais un peu ironiquement, « éduquée ». C’est quand l’homme est persécuté non pas pour avoir confessé le nom du Christ, mais pour avoir voulu manifesté les valeurs du Fils de Dieu. C’est une persécution contre Dieu le Créateur, dans la personne de ses enfants ! Et ainsi nous voyons tous les jours que les puissances font des lois qui obligent à aller sur cette voie, et une nation qui ne suit pas ces lois modernes, ou au moins qui ne veut pas les avoir dans sa législation, en vient à être accusée, à être persécutée « poliment ». C’est la persécution qui coupe à l’homme la liberté de l’objection de conscience.»

La grande apostasie

«Cela, c’est la persécution du monde» qui «coupe la liberté», alors que «Dieu nous fait libres»de donner le témoignage «du Père qui nous a créés, et du Christ qui nous a sauvés». Et cette persécution «a aussi un chef» :

«Le chef de la persécution polie, éduquée, Jésus l’a nommé : « le prince de ce monde ». Et quand les puissances veulent imposer des attitudes, des lois contre la dignité des enfants de Dieu, ils persécutent ceux-ci et vont contre le Dieu Créateur, a répété le Souverain pontife.C’est la grande apostasie. Ainsi la vie des chrétiens avance avec ces deux persécutions. Mais le Seigneur nous a promis de ne pas s’éloigner de nous : « Soyez attentifs, soyez attentifs ! Ne tombez pas dans l’esprit du monde. Soyez attentifs ! Mais allez de l’avant ! Moi, Je serai avec vous”».