Tous les articles par P. Jean-Daniel Planchot

La cupidité est une idolâtrie

19-10-2015 source : Radio Vatican

La cupidité est une idolâtrie

Jésus ne condamne pas la richesse mais l’attachement à la richesse, qui divise les familles et provoque les guerres. « La cupidité est une idolâtrie » à combattre par la possibilité de partager, de donner et de se donner aux autres. L’épineuse question de la relation entre l’homme et la richesse a été l’objet de la méditation du Pape François au cours de la messe célébrée à la Maison Sainte Marthe, dans la matinée du lundi 19 Octobre.

La religion ne doit pas devenir une agence d’assurance

« L’attachement aux richesses est une idolâtrie. » Il est impossible de « servir deux maitres » : ou bien on sert Dieu, ou bien on sert la richesse. Jésus « n’est pas contre les richesses en elles-mêmes », mais il met en garde contre le risque de mettre sa propre sécurité dans l’argent, ce qui pourrait faire de la « religion une agence d’assurance ». De plus, l’attachement à l’argent divise, comme dit l’Évangile, qui parle de « deux frères qui se disputent pour l’héritage ».

« Nous pouvons penser à ces familles qui se sont disputées, qui se méprisent pour un héritage. Cela peut détruire. Il y aussi les guerres, celles que nous ne voyons pas aujourd’hui. Lorsqu’il y a un idéal mais derrière se trouve l’argent : l’argent des trafiquants d’armes, l’argent de ceux qui profitent de la guerre. Et Jésus est clair : ‘Faites attention et tenez-vous éloignés de toute cupidité : c’est dangereux’. Parce qu’elle donne cette assurance qui n’est pas vraie ».

Jésus raconte la parabole d’un homme riche, un entrepreneur, dont « la terre avait donné une récolte importante », et qui « était riche ». Et il se demandait : ‘Si je divisais cela avec mes ouvriers, avec mes salariés, ils auraient un peu plus pour leurs familles’, mais il se disait aussi : ‘Comment puis-je faire, puisque je n’ai pas d’endroit où mettre mes récoltes ? Je ferais ainsi : je démolirais mes entrepôts, et j’en construirais d’autres plus grands’. Toujours plus. La soif de l’attachement aux richesses ne finit pas.

Nos richesses doivent être mises aux service des autres

Le chemin du salut est celui des Béatitudes : « la première est la pauvreté de l’esprit », c’est-à-dire ne pas être attaché aux richesses qui peuvent être mises « au service des autres ». C’est le signe que nous ne sommes pas « dans ce péché d’idolâtrie », c’est faire l’aumône, c’est donner « à ceux qui ont besoin », non pas ce qui m’est superflu, mais ce qui me coûte.

Il y a donc trois questions que nous pouvons nous poser :

« ‘Est-ce que je donne’, ‘combien je donne ?’ ‘Comment je donne ?’ Comme donne Jésus, avec la caresse de l’amour, ou comme celui qui paie une taxe ? Quand tu aides une personne, la regardes-tu dans les yeux ? Tu lui touches la main ? C’est la chair du Christ, c’est ton frère, ta sœur ».

« Demandons au Seigneur la grâce d’être libre de cette idolâtrie, de cet attachement aux richesses ; la grâce de le regarder Lui, qui est si riche d’amour et de générosité pour nous, dans sa miséricorde ; et la grâce d’aider les autres dans l’exercice de l’aumône, à la manière du Christ ».

Comme les nouveaux saints

se faire serviteur des autres

Zélie et Louis MartinAvoir le pouvoir en tant que serviteur et suivre Jésus sur le chemin de l’humilité et de la croix, comme ceux qui ont été faits saints ce dimanche, voici le sens de l’homélie du Pape François lors de la messe de canonisations place Saint-Pierre au Vatican.

Dès le début de la célébration, quatre bienheureux ont été canonisés par le Saint-Père, dont le premier couple de l’histoire de l’Église catholique à être canonisé : Louis et Zélie Martin, parents de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus. La date de cette canonisation ce dimanche est symbolique, non seulement parce qu’elle intervient au cœur du synode sur la Famille, mais aussi parce que ce 18 octobre l’Église fête la Journée missionnaire mondiale, placée sous le patronage de sainte Thérèse, elle-même canonisée il y a 90 ans, en 1925.

Les nouveaux saints, un témoignage du service joyeux pour les autres

Le Saint-Père a dit dans son homélie : « Ils ont constamment servi leurs frères avec une humilité et une charité extraordinaires ».

« Saint Vincent Grossi a été un curé plein de zèle, toujours attentif aux besoins de ses gens, spécialement aux fragilités des jeunes. Pour tous, il rompait avec ardeur le pain de la Parole et il est devenu un bon samaritain pour les plus nécessiteux. »

Sainte Marie de l’Immaculée Conception « a vécu elle-même dans une grande humilité le service des derniers, avec une attention particulière aux enfants des pauvres et aux malades. »

Quant aux saints époux Louis Martin et Marie Zélie Guérin, « ils ont vécu le service chrétien dans la famille, construisant jour après jour une atmosphère pleine de foi et d’amour; et dans ce climat ont germé les vocations de leurs filles, parmi lesquelles sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus. » 

Ces nouveaux Saints sont un « témoignage lumineux qui nous pousse à persévérer sur la route du service joyeux des frères. »

Lors de la prière de l’angélus, le Pape a salué les pèlerins « provenant de France, spécialement [du diocèse] de Bayeux, Lisieux et Sées : nous confions à l’intercession des saints époux Louis Martin et Marie Zélie Guérin les joies, les attentes et les difficultés des familles françaises et du monde entier. »

Les époux Martin « ont honoré le mariage et la famille chrétienne » Lire la suite →

JOURNÉE MONDIALE DES MISSIONS 2015

MESSAGE DU PAPE FRANÇOIS

Chers frères et sœurs,

la Journée missionnaire mondiale 2015 a lieu dans le cadre de l’Année de la Vie consacrée et en reçoit un élan pour la prière et la réflexion. En effet, si tout baptisé est appelé à rendre témoignage au Seigneur Jésus en annonçant la foi reçue en don, cela vaut de manière particulière pour la personne consacrée, parce qu’un lien fort subsiste entre la vie consacrée et la mission. La sequela Christi, qui a suscité l’avènement de la vie consacrée au sein de l’Église, répond à l’appel à prendre la croix et à se mettre à sa suite, à imiter sa consécration au Père et ses gestes de service et d’amour, à perdre la vie pour la retrouver. Et puisque toute l’existence du Christ a un caractère missionnaire, les hommes et les femmes qui le suivent de plus près assument pleinement ce même caractère.

La dimension missionnaire, en ce qu’elle appartient à la nature même de l’Église, est également intrinsèque à toute forme de vie consacrée, et ne peut être négligée sans créer un vide qui défigure le charisme. La mission n’est pas prosélytisme ou simple stratégie. Elle fait partie de la « grammaire » de la foi. Il s’agit de quelque chose d’indispensable pour celui qui se met à l’écoute de la voix de l’Esprit qui murmure « viens » et « va ». Celui qui suit le Christ ne peut que devenir missionnaire, et il sait que Jésus « marche avec lui, parle avec lui, respire avec lui, travaille avec lui. Il ressent Jésus vivant avec lui au milieu de l’activité missionnaire » (Exhortation apostolique Evangelii gaudium n. 266).

La mission est passion pour Jésus Christ et, en même temps, passion pour les personnes. Lorsque nous nous tenons en prière devant Jésus crucifié, nous reconnaissons la grandeur de son amour qui nous donne dignité et nous soutient et, en même temps, nous percevons que cet amour qui part de son cœur transpercé s’étend à tout le peuple de Dieu et à l’humanité entière. Ainsi nous sentons qu’il veut aussi se servir de nous pour arriver toujours plus près de son peuple bien-aimé (cf. ibid., n. 268) et de tous ceux qui le cherchent avec un cœur sincère. Dans le commandement de Jésus « Allez » sont présents les scénarios et les défis toujours nouveaux de la mission évangélisatrice de l’Église. En elle, tous sont appelés à annoncer l’Évangile par le témoignage de la vie. Aux consacrés, il est demandé en particulier d’écouter la voix de l’Esprit qui les appelle à aller vers les grandes périphéries de la mission, parmi les peuples auxquels n’est pas encore parvenu l’Évangile.

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