3e SEMAINE APRÈS PÂQUES : JEUDI

Il y a bien des manières d’errer. La moindre ne serait pas de justifier et de vanter une conduite trop uniquement naturelle. Or c’est justement contre cette trahison de l’Évangile que cette prière nous met en garde : « Que tous ceux qui portent le nom de chrétiens rejettent ce qui est indigne de ce titre, et recherchent ce qui lui est conforme ».
Chacun sait que l’obstacle le plus commun à la conversion des incroyants ce sont les fautes, les injustices, ou même seulement la médiocrité des croyants : comment se rallier à ce qu’ils croient, quand eux-mêmes ont si peu l’air de s’occuper de Dieu et du ciel?
Par contre, rien n’est plus attirant que des chrétiens qui témoignent de leur foi, de leur espérance et de leur charité, par leur allégresse et leur bienfaisance, comme saint Pierre y exhorte. Il faut donc le demander avec l’oraison, « en pleurant » comme saint Paul : Dieu veuille que les chrétiens ne se conduisent pas « en ennemis de la croix du Christ, n’appréciant que les choses de la terre » (Ph. 3, 18-19).
Il faut y mettre toute son ardeur, sans réserve. Car « pour nous, notre cité se trouve dans les cieux, d’où nous attendons ardemment, comme Sauveur, le Seigneur Jésus-Christ, qui transfigurera notre corps de misère, avec cette force qu’il a de pouvoir même soumettre tout l’univers » (Ph. 3, 20-21).
Dom Claude Jean-Nesmy
Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse