Jamais seuls devant la mort

25 janvier 2014 source : L’Osservatore Romano

Les évêques français et le débat sur l’euthanasie

L’expérience de la mort est un moment de la vie qui doit rester, jusqu’à la fin, inséré dans un lien social, solidaire, avec d’autres êtres humains. Légiférer en cette matière doit sauvegarder cet objectif. C’est pourquoi nous devons abandonner l’idée d’une réponse technique à donner à un problème “à résoudre”.

Une loi n’évitera pas — le contraire serait dramatique pour la condition humaine — le débat moral entre personnel soignant,  souffrance des familles. La confrontation avec la mort est, quoi qu’il en soit, une souffrance, pour le patient mais aussi pour qui l’accompagne. Nous devons donc essayer de regarder en face une douloureuse vérité : quelles que soient les mesures prises pour accélérer la mort ou pour soulager l’agonie, nous ne pouvons pas nous débarrasser de la souffrance de la mort, qui n’est pas seulement constituée par la douleur physique, mais aussi par ce deuil intérieur et par le rapport avec l’autre que nous devons tous vivre».

C’est notamment sur le «devoir d’accompagner», jusqu’à la fin de leurs jours, «les plus vulnérables», représentés dans ce cas par les malades terminaux, qu’a réfléchi le Conseil ‘famille et société’ de la Conférence épiscopale française et diffusé ces derniers jours une contribution au débat sur l’euthanasie, au centre d’un dessein de loi controversé qui voudrait introduire une forme de suicide assisté pour soulager les souffrances du malade. Le document, Notre regard sur la fin de vie, se conclut avec ces paroles du président de la Conférence épiscopale, Mgr Georges Pontier : «Avant de légiférer encore, qu’on se demande si ce serait pour donner un signe plus grand du respect de la personne humaine, d’une solidarité avec elle ou bien plutôt celui d’un nouvel affaissement de nos solidarités familiales et sociales, exigeantes parfois, porteuses de fruits toujours».