Archives de catégorie : Billet

sur la Médaille Miraculeuse, l’Église dans le monde

mettre le Christ dans sa vie

Malgré la pluie battante et le vent glacial, des pèlerins de tous les pays ont convergé par centaines de milliers jeudi soir vers la célèbre plage de Copacabana, à Rio de Janeiro, pour accueillir le pape François, une marée humaine en liesse venue participer à la traditionnelle « cérémonie d’accueil », un des temps forts des Journées mondiales de la jeunesse. Certains s’étaient acheminés très tôt, à pied, sous un ciel de plomb.

Brandissant les drapeaux de leurs pays, chantant à tue-tête, criant et applaudissant les jeunes ne se sont pas laissé décourager par le mauvais temps et le froid inhabituel. L’ambiance était à la fête. Et quand la voiture découverte du Saint-Père est arrivée sur le bord de mer, l’enthousiasme était à son comble. Plusieurs rues avaient été interdites à la circulation comme cela est d’ordinaire le cas pour le réveillon de la Saint-Sylvestre. Visiblement ravi, le pape François a embrassé des enfants, échangé sa calotte avec celle que lui tendait un jeune, adressé des gestes d’encouragements à la foule compacte à perte de vue.

Le pape François a cité la jeune française tué à Cayenne

Après avoir relevé que la présence des jeunes était la preuve que la foi est plus forte que le froid et la pluie, le pape François a rappelé le tragique accident en Guyane française où a perdu la vie la jeune Sophie Morinière, et où d’autres jeunes ont été blessés. Il a invité l’assemblée qui l’écoutait dans la nuit à observer une minute de silence. Puis, il a suscité l’enthousiasme de la foule en exprimant sa reconnaissance envers Benoît XVI qui a convoqué ces JMJ et qui –a-t-il confié – lui a promis avant son départ de les suivre à la télévision.

« Comme on ajoute du sel ou de l’huile dans un plat », il a exhorté les jeunes à mettre le Christ dans leur vie. La foi – a-t-il dit – accomplit dans notre vie une révolution que nous pourrions appeler copernicienne, parce qu’elle nous enlève du centre et le rend à Dieu. Et le Saint-Père a demandé aux jeunes d’être des disciples et des missionnaires. Des jeunes représentant les cinq continents ont pris la parole devant lui. Une jeune s’est émue jusqu’aux larmes. La soirée a été animée par des chants et des danses typiques. Elle s’est terminée par le chant du Notre Père et la bénédiction en latin.

Tout ce qui se partage se multiplie

25-07-2013 source :  Radio Vatican

Au cœur de la favela Varginha, à Rio de Janeiro, le Pape François a marché dans le dédale des étroites ruelles, accueilli par des centaines d’habitants au comble de la joie. Le Pape a salué sans compter des dizaines de personnes, embrassant des enfants, offrant son sourire et allant au contact sans se soucier de la pluie incessante. Comme le prévoyait le programme, le Pape François est entré dans une maison de son choix pour y rencontrer en privé ses occupants durant une quinzaine de minutes, la bénir et poursuivre son périple pour arriver ensuite sur le terrain de football de ce quartier défavorisé « pacifié » par la police il y a quelques mois, mais où le trafic de drogue et la violence, selon les médias locaux, n’auraient pas complètement disparu.

Le Pape, très à l’aise, appréciant visiblement l’accueil des plus chaleureux que lui réservait la population, est alors monté sur l’estrade préparée pour lui, et s’est adressé à un public conquis par sa simplicité et son enthousiasme. « Je frappe à la porte de cette communauté qui aujourd’hui représente tous les quartiers du Brésil ». « J’aurais voulu frapper à la porte de chaque maison, dire bonjour, demander un verre d’eau fraîche, prendre un « cafezinho », parler comme à des amis à la maison, écouter le cœur de chacun, de vous parents, vous les enfants, vous les grands-parents ». « Mais le Brésil est si grand ! » « Alors j’ai choisi de venir ici, de visiter votre ‘Communauté’ qui représente aujourd’hui tous les quartiers du Brésil. Qu’il est beau d’être accueillis avec amour, avec générosité, avec joie ! »

« On peut toujours ajouter plus d’eau aux haricots »

Le Pape François a alors souligné combien les brésiliens sont accueillants, et de préciser : « Lorsque nous sommes généreux dans l’accueil d’une personne, je vous le dis, et que nous partageons quelque chose avec elle – un peu de nourriture, une place dans notre maison, notre temps – non seulement nous ne restons pas plus pauvres, mais nous nous enrichissons. Lorsqu’une personne qui a besoin de manger frappe à votre porte, je sais bien que vous trouvez toujours une façon de partager la nourriture ; comme dit le proverbe, on peut toujours  » ajouter plus d’eau aux haricots  » ! Et vous le faites avec amour, montrant que la véritable richesse n’est pas dans les choses, mais dans le cœur ! »

Pour le Pape François, pas de doute, le peuple brésilien « en particulier les personnes plus simples, peut offrir au monde une précieuse leçon de solidarité, une parole souvent oubliée ou tue, parce qu’elle gêne. » Le Pape a alors lancé un appel aux autorités publiques et à tous les hommes de bonne volonté engagés pour la justice sociale pour qu’ils ne cessent de travailler pour un monde plus juste et plus solidaire ! « Personne ne peut rester insensible aux inégalités qu’il y a encore dans le monde », a ajouté le Pape, invitant à lutter contre la culture de l’égoïsme, de l’individualisme qui souvent régule notre société, et à se décider à construire une culture de la solidarité qui voit dans l’autre non un concurrent ou un numéro, mais un frère.

Une société ne peut abandonner dans la périphérie une partie d’elle-même

Le Pape François encourageait alors les efforts que la société brésilienne fait pour intégrer toutes ses composantes, même les plus souffrantes et nécessiteuses, dans la lutte contre la faim et la misère. « Aucun effort de “pacification” ne sera durable, il n’y aura ni harmonie, ni bonheur pour une société qui ignore, qui met en marge et abandonne dans la périphérie une partie d’elle-même. Une telle société s’appauvrit ainsi simplement et perd même quelque chose d’essentiel pour elle-même. Rappelons-nous-le toujours : c’est seulement quand nous sommes capables de partager que nous nous enrichissons vraiment ; tout ce qui se partage se multiplie ! La mesure de la grandeur d’une société est donnée par la façon dont elle traite celui qui est le plus nécessiteux, qui n’a rien d’autre que sa pauvreté ! »

Promouvoir la famille, défendre la vie, promouvoir l’éducation et la santé

Le Pape François a souligné par ailleurs que l’Église, “avocate de la justice et défenseur des pauvres contre les inégalités sociales et économiques intolérables qui crient vers le ciel” (Document d’Aparecida, p. 395), désire collaborer à toute initiative ayant le sens du vrai développement de tout homme et de tout l’homme. Mais il rappelait « qu’il n’y a ni de véritable promotion du bien commun, ni de véritable développement de l’homme quand on ignore les piliers fondamentaux qui soutiennent une Nation, ses biens immatériels : la vie, qui est don de Dieu, valeur à préserver et à promouvoir toujours ; la famille, fondement de la vie ensemble et remède contre l’effritement social ; l’éducation intégrale, qui ne se réduit pas à une simple transmission d’informations dans le but de produire du profit ; la santé, qui doit chercher le bien-être intégral de la personne, aussi dans sa dimension spirituelle, essentielle pour l’équilibre humain et pour une saine vie en commun ; la sécurité, dans la conviction que la violence peut être vaincue seulement à partir du changement du cœur humain. »

Le Pape François s’est enfin adressé directement aux jeunes de la favela et de tout le Brésil pour les encourager à ne pas se décourager face aux laideurs du monde, mais à continuer à vouloir vaincre les maux de la société. Car « la réalité peut changer, l’homme peut changer ».

La pluie et les pèlerins

25-07-2013 source : L’Osservatore Romano

A peine arrivé à Rio de Janeiro l’Evêque de Rome a conclu le premier discours en disant vouloir embrasser le Brésil tout entier, pour que «personne ne se sente exclu de l’affection du Pape». Toute la première partie de ce premier voyage international a montré, au-delà de tout soupçon, que ses paroles n’étaient pas du tout de circonstance. C’est en effet l’image de l’étreinte qui représente le mieux l’accueil réservé au Pontife et l’introduction éloquente à la Journée mondiale de la jeunesse  — dans la métropole carioca et au sanctuaire marial d’Aparecida — qui se sont  déroulés sans problèmes mais sous une pluie incessante.

Mais au froid hivernal ont répondu la chaleur et l’enthousiasme de nombreuses centaines de milliers de Brésiliens et de pèlerins, venus de toute l’Amérique latine et de toutes les parties du monde. Descendus dans les rues combles de Rio et à  Aparecida ils ont embrassé le Pontife, qui sans s’épargner a répondu, en souriant à tous, en serrant des mains, en caressant et en embrassant des enfants, des personnes âgées, des malades. Naturellement ce sont surtout les jeunes qui n’ont pas reculé devant le mauvais temps et une foule très nombreuse a participé à la concélébration vespérale d’ouverture de la journée mondiale, présidée par l’archevêque de Rio sur la plage de Copacabana, alors que des centaines de drapeaux se déployaient  au gré du vent de l’océan.

Mais le froid et la pluie n’ont pas non plus découragé les centaines de milliers de Brésiliens qui ont voulu prier avec le Pape dans le grand sanctuaire consacré à Marie ou l’attendre le long des routes de Rio, quand il les a empruntées pour aller visiter l’hôpital Saint-François. Quelques heures avant cette rencontre émouvante, à Aparecida, où chaque année se rendent plusieurs millions de personnes,  le Pape avait confié non seulement la rencontre mondiale des jeunes, mais la vie du peuple latino-américain en priant devant la petite image de la Vierge.

Dans le sanctuaire, le Pape François a voulu rappeler l’expérience extraordinaire vécue comme archevêque de Buenos Aires au cours de la Ve conférence de l’épiscopat de l’Amérique latine et des Caraïbes, inaugurée par Benoît XVI, en la définissant comme «un grand moment d’Eglise» en raison de ce qui s’était alors passé. Les évêques se sentirent en effet entourés — «encouragés, accompagnés et, dans un certain sens, inspirés» — par ceux qui chaque jour remplissaient le grand sanctuaire marial pour se confier à la Vierge.

«Précisément de ce tissage entre les travaux des pasteurs et la foi simple des pèlerins, sous la protection maternelle de Marie» — a dit le Pape  — est né le document d’Aparecida sur la rencontre avec le Christ et sur la mission de l’Eglise. C’est ainsi qu’était relancée de manière nouvelle la relation fondamentale entre l’évêque et le peuple, que le Pape François a voulu souligner le soir même de son élection en invoquant la bénédiction de Dieu.

A Aparecida et ensuite à  Rio, à  l’hôpital Saint-François — où l’on soigne également de nombreuses victimes de la drogue et du trafic de drogue qui s’enrichit sur la mort — l’Evêque de Rome a parlé d’espérance, en repoussant avec une ferme douceur la voie de la libéralisation des drogues et en indiquant celle résolutive de l’éradication des causes qui conduisent à leur usage: en particulier l’engagement pour une plus grande justice et la patience de la rééducation. Afin de devenir tous des «porteurs d’espérance» selon le modèle évangélique du bon samaritain.