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sur la Médaille Miraculeuse, l’Église dans le monde

Dieu agit et nous surprend

24-07-2013 source : Radio Vatican>

C’est à toute l’Eglise de l’Amérique latine que l’ancien archevêque de Buenos Aires a voulu consacrer son pèlerinage à Notre Dame d’Aparecida, ce mercredi, à 200 km de Rio de Janeiro où il présidera à partir de jeudi soir les 28° Journées mondiales de la jeunesse. Aparecida est le deuxième sanctuaire marial le plus visité du continent, avec 7 millions de pèlerins par an. Sa dévotion est notamment liée aux souffrances des esclaves noirs du Brésil. Pour s’y rendre, le pape François a sacrifié une journée de repos qui figurait sur l’agenda initial préparé pour Benoît XVI. Le Saint-Père a tenu personnellement à accomplir cet acte de dévotion mariale avant de rejoindre les jeunes.

A son arrivée, le Pape a été accueilli par le recteur du Sanctuaire, et s’est ensuite rendu dans la salle des douze apôtres qui abrite l’icône de la Vierge d’Aparecida. Le Pape est resté en prière de longues minutes, après s’être enlevé les lunettes, debout. Puis il a touché de la main la châsse qui protège la représentation de la Vierge, et il a déposé un bouquet de fleurs orange. L’assemblée a alors applaudi longuement et chaleureusement.

La Vierge d’Aparecida est fêtée le 12 octobre, le même jour que celui de la découverte de l’Amérique en 1492. La dévotion à cette madone est profondément liée à la souffrance et à l’espérance des populations afro-américaines. Cette présence à Aparecida est importante pour le Pape François très attaché au culte marial.

Résister à la tentation de l’argent et du pouvoir

Durant cette messe à laquelle participaient quelques 200 000 personnes, dont la plupart étaient sur l’esplanade de la basilique sous la pluie, le Pape François a exhorté ces mêmes jeunes à se défier des « idoles éphémères », comme l’argent et le pouvoir. « De nos jours, tous, un peu, et nos jeunes aussi, se sentent séduits par beaucoup d’idoles qui se substituent à Dieu et semblent donner l’espérance : l’argent, le succès, le pouvoir, le plaisir. Une sensation de solitude et de vide gagne souvent le cœur de beaucoup et les pousse à la recherche de compensations, de ces idoles éphémères », devait-il affirmer dans son homélie.

Le Saint-Père ne manquait pas d’inviter les pasteurs, les parents et les éducateurs à transmettre aux jeunes les valeurs qui feront d’eux les artisans d’un monde plus juste, plus solidaire et fraternel et à encourager la générosité qui les caractérise. Ils sont –a-t-il dit – un moteur puissant pour l’Église et pour la société. Ils n’ont pas besoin seulement de choses, ils ont besoin avant tout que leur soient proposées les valeurs immatérielles qui sont le cœur spirituel et la mémoire des peuples : la solidarité, la persévérance… des valeurs qui trouvent leurs plus profondes racines dans la foi chrétienne. Reprenant des idées qui lui sont chères, le pape François a recommandé trois attitudes : garder l’espérance, se laisser surprendre par Dieu, et vivre dans la joie. Même au milieu des difficultés, Dieu agit et nous surprend – a-t-il lancé- Le chrétien est joyeux, il ne peut pas être pessimiste !

Aparecida, où le Cardinal Bergoglio avait marqué les esprits en 2007

Mais le Pape François ne pouvait se rendre à Aparecida sans se souvenir de ce que ce lieu représente pour tout l’épiscopat latino-américain et pour lui-même. C’est là que s’est déroulée en 2007 la V° assemblée générale de l’épiscopat d’Amérique latine et des Caraïbes, inaugurée par Benoît XVI. A l’époque, le cardinal Bergoglio avait participé activement à la rédaction du document conclusif de cette assemblée où il avait fait forte impression. Un texte majeur, au fort contenu social et politique, visant à redonner un élan d’évangélisation au continent, marqué par l’influence et la pensée du futur pape. Le modèle proposé invite à sortir de l’enclos d’une Eglise autosuffisante pour atteindre toutes les périphéries humaines, surtout dans les grandes mégapoles, et souligne l’option préférentielle pour les pauvres. Cette assemblée apaisée, libre et participative, le pape François l’a évoquée lors de cette même homélie, parlant d’un « grand moment d’Eglise », et mettant l’accent sur un aspect qu’il affectionne : la richesse de la piété populaire, comme expression spontanée du peuple de Dieu.

« Dans ce sanctuaire, où s’est tenue la 5ème Conférence générale de l’Épiscopat de l’Amérique latine et des Caraïbes, il y a six ans, s’est déroulé un fait très beau dont j’ai pu me rendre compte personnellement : voir comment les évêques se sentaient encouragés, accompagnés et, dans un certain sens, inspirés par les milliers de pèlerins qui venaient chaque jour confier leur vie à la Vierge. Nous pouvons dire que le Document d’Aparecida est bien connu justement à cause de cette imbrication entre les travaux des pasteurs et la foi simple des pèlerins, sous la protection maternelle de Marie. »

Le Pape François embrasse la statue de la Vierge

Dans une brève allocution, l’archevêque d’Aparecida a rappelé que ce sanctuaire est une icône religieuse nationale. En le visitant, vous visitez symboliquement tout le Brésil – a-t-il dit à l’adresse du pape François. Le cardinal Damasceno a par ailleurs insisté sur l’importance pour l’Eglise de s’engager aux côtés et d’être pauvre pour évangéliser. Pour assister à la messe, des milliers de personnes avaient passé la nuit dehors malgré le froid.

Dès son arrivée au Sanctuaire d’Aparecida, le Pape s’était rendu dans la Salle de douze apôtres pour prier devant la statuette en terre cuite retirée des eaux d’un fleuve au début du 18° siècle et lui rendre un hommage floréal. Avant de l’embrasser tendrement.

Coup d’envoi des 28e JMJ

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24-7-2013 Radio Vatican

Les JMJ sont officiellement lancées et retrouvent le continent sud-américain après 26 ans. En 1987 la première édition internationale des Journées Mondiales de la jeunesse s’étaient tenues en Argentine à Buenos Aires, la ville de l’actuel Pape. Sur la plage de Copacabana, la messe d’ouverture a été célébrée par Monseigneur Orani João Tempesta. Une célébration festive dont les chants ont retenti dans la nuit brésilienne. L’archevêque de Rio de Janeiro a évoqué les jeunes “persécutés, marginalisés, dépendants“, ceux victimes d’injustice, mais aussi le décès dans un accident de bus en Guyane française, une semaine plus tôt, d’une jeune Parisienne devant participer aux JMJ.

Suivre le Christ en disciple

Un podium installé sur la mythique plage de Copacabana a vu défiler toute l’après-midi de mardi des groupes de chanteurs qui ont entretenu la ferveur des jeunes pèlerins qui n’ont cessé d’affluer jusqu’à la nuit tombée. Une heure avant le début de la messe, des dizaines d’évêques sont entrés en procession, avant l’arrivée de la croix des JMJ, portée par des jeunes. Malgré la pluie et le vent, ils étaient entre 500 et 600 000 à écouter l’homélie du prélat brésilien marquant le lancement officiel d’un évènement que tous attendaient et préparaient depuis des mois. Il les a invités à vivre en disciples du Christ pour vivre l’enthousiasme missionnaire, et à leur tour, aller faire d’autres disciples. Pendant une semaine, leur a-t-il dit, Rio est le centre de l’Eglise, vivante et jeune. Toutes les routes convergent vers Rio. C’est ici que les pèlerins puiseront la force et la joie d’être disciple du Christ et pourront devenir des missionnaires pour toutes les Nations.

La jeunesse est la réponse à la crise de nos sociétés

C’est un message d’espoir que Monseigneur Tempesta a délivré à la jeunesse massée sur la plage. Face à lui, ces dizaines de milliers de jeunes provenant des quatre coins du monde et faisant flotter au vent les drapeaux géants de leurs nations d’origine. La démonstration de l’Eglise vivante et universelle transcendant les peuples, les cultures et les langues. « Le visage des jeunes chrétiens est celui qui unit le témoignage d’une authentique vie chrétienne avec la dimension sociale de l’ Evangile » a déclaré l’archevêque de Rio. Un écho au premier discours du Pape François aux autorités brésiliennes qui insistait sur l’importance de valeurs spirituelles et humaines pour surmonter la crise qui frappe de plein fouet la jeunesse. Il a exhorté les jeunes à « construire des ponts à la place des murs », pour surmonter « barrières et injustices ». Des mots d’espoir pour la société dans son ensemble :

« Chers jeunes, vous êtes le cadeau d’espoir pour une société qui attend une solution à sa crise de valeurs. Vous êtes appelés à former une nouvelle génération qui vit la foi et la transmettra à la prochaine génération. Nous sommes invités à une expérience de foi et nous en sortirons renouvelés. Être impliqué dans la communauté, avec enthousiasme, sera l’occasion, vivant avec nos frères et sœurs, de témoigner qu’un autre monde est possible. Nous avons beaucoup d’obstacles et d’injustices à surmonter. Nous pouvons construire des ponts plutôt que des murs et des barrières. Grâce à vous, qui êtes ici, à Rio, le monde a besoin du témoignage de la solidarité, du partage et de l’amour du Christ Rédempteur. Il est temps de réveiller la confiance et l’espoir pour qu’ils se transforment en actions concrètes pour un avenir de lumière. »

« Allez, de toutes les Nations faites des disciples »

Le thème des JMJ était évidemment au cœur de cette célébration. Monseigneur Tempesta a insisté sur l’importance de cet évènement qui se trouve au cœur de l’Année de la Foi. Cette opportunité doit être un temps propice pour la confirmation des engagements pris devant la communauté chrétienne. Nous sommes appelés à vivre profondément notre foi en ce moment historique particulier marqué par tant de questions et un bouleversement sans précédent qui caractérise nos sociétés. Mais toujours avec l’enthousiasme et la cohérence de ceux qui se laissent guider par l’Esprit Saint. La boussole dans cette mer agitée est le Christ. Le Christ rédempteur symbole de la ville de Rio qu’il embrasse de ses bras ouverts comme il accueille les pèlerins qui y ont afflué en masse.

« Allez par les villes, témoignez de Jésus-Christ, engagez-vous pour un monde nouveau, contaminez tous de la joie et de la paix du Christ, soyez des sentinelles du matin, travaillant pour le renouvellement du monde à la lumière du plan de Dieu ! Nous vivons cet intense moment de pèlerinage que parce que Jésus-Christ est vivant parmi nous, nous donne son Esprit Saint, et nous sommes appelés à vivre cette réalité et à la transmettre à d’autres personnes d’une manière qui soit accessible et compréhensible. Jésus-Christ est toujours présent, surtout pour les jeunes qui cherchent la vérité, la justice et la paix – et ils ne peuvent la trouver que dans Jésus-Christ. »

Monseigneur Tempesta a invité les jeunes à suivre le « premier pèlerin », le pape François. « Il nous indiquera le chemin pendant ces jours-ci » leur a-t-il lancé. Il le fera sur la plage de Copacabana dès jeudi. Trois des cinq principales célébrations des JMJ vont en effet s’y dérouler. Elle sera le théâtre de la fête d’accueil des jeunes, présidée par le pape, sous forme de liturgie de la Parole, le 25 juillet. Enfin, le lendemain soir, le Pape participera au Chemin de croix de près d’une heure et quart qui se déroulera près de la plage.

Un humble pèlerin sur son continent natal

23-07-2013 source : Radio Vatican

Un humble pèlerin sur son continent natal

« Dieu a voulu que le premier voyage international de mon Pontificat m’offre la possibilité de retourner dans cette Amérique latine bien-aimée » a dit le pape a la présidente brésilienne, en la remerciant pour son accueil.

Fidèle à son image, c’est un pape humble qui s’est présenté pour cette semaine, lui qui vient en pèlerin et non en chef d’état. « J’ai appris que pour avoir accès au peuple brésilien, il fallait entrer par la porte de son cœur immense ; qu’il me soit donc permis aujourd’hui de frapper délicatement à cette porte. a-t-il souligné, demandant « la permission d’entrer et de passer cette semaine avec vous. » « Je n’ai ni or ni argent, mais je vous apporte ce qui m’a été donné de plus précieux : Jésus Christ ! »

Après avoir salué les autorités présentes, le pape est revenu sur le sens de cette rencontre avec les jeunes du monde entier : « des jeunes attirés par les bras grands ouverts du Christ Rédempteur. Ces jeunes veulent trouver refuge dans ses bras ouverts, tout proche de son Cœur, écouter à nouveau son appel clair et puissant : « Allez donc ! De toutes les nations, faites des disciples ».

La jeunesse est la fenêtre à travers laquelle l’avenir entre dans le monde

Le Christ leur offre une place, a-t-il poursuivi, il a confiance en eux et leur confie l’avenir de sa propre mission ; allez au-delà de ce qui est humainement possible et suscitez un monde de frères. Mais les jeunes aussi font confiance au Christ, ils n’ont pas peur de risquer avec lui l’unique vie dont ils disposent, parce qu’ils savent qu’ils ne seront pas déçus.

« La jeunesse est la fenêtre à travers laquelle l’avenir entre dans le monde, et elle nous propose donc de grands défis. » a expliqué aussi le pape François, conscient que derrière la jeunesse, c’est à la société tout entière qu’il parlait. Une jeunesse à qui il faut savoir faire une place et lui assurer les conditions matérielles et spirituelles nécessaires à son épanouissement ; lui transmettre des valeurs enracinées pour lesquelles il vaille la peine de vivre et lui assurer un horizon transcendant pour apaiser sa soif de bonheur authentique

Le pape a enfin élargi son regard à tout le Brésil, pays-continent : « De l’Amazonie à la pampa, des régions arides au Pantanal, des petits villages aux métropoles, que personne ne se sente exclu de l’affection du Pape. »

Le pape s’est ensuite entretenu en privé avec la présidente brésilienne, avant de rejoindre sa résidence à l’archevêché de Rio