Voici en condensé ce qu’a dit Benoît XVI, ce dimanche 10 juillet 2011, à Castel Gandolfo, à l’occasion de la prière de l’Angélus :
En ce temps de vacances, je vous invite à refaire vos forces en vous émerveillant devant les splendeurs de la Création. Parents, apprenez à vos enfants à observer la nature, à la respecter et à la protéger comme un don magnifique qui nous fait pressentir la grandeur du Créateur ! En parlant en paraboles, Jésus a utilisé le langage de la nature pour expliquer à ses disciples les mystères du Royaume. Que les images qu’il emploie nous deviennent familières ! Retenons que la réalité divine est cachée dans notre vie quotidienne comme le grain enfoui dans la terre. À nous de lui faire porter du fruit ! Bon dimanche à tous !
Que la Vierge Marie nous aide, à son exemple, à être « la bonne terre » où la semence puisse porter beaucoup de fruit.
Faire un voyage au cœur de nous-mêmes, un voyage vers Dieu.
Viser à l’unification de nous-mêmes, parce que nous marchons tous sur des routes parallèles, mais le retour à la maison permet à ces routes de s’unir.
Aider à vivre une expérience de Dieu non pas en dépit de la vie quotidienne, mais précisément à partir de celle-ci.
Nous courons souvent le risque de penser que Dieu est ailleurs, alors que nous avons besoin d’une spiritualité à tester dans les expériences quotidiennes.
Redécouvrir la maison
Nous sommes toujours insatisfaits, frustrés, fatigués de la vie, parce que nous nous trouvons vivre, plusieurs fois, dans un motel anonyme, alors qu’au contraire nous avons une belle maison. Cette maison est notre cœur, non seulement un lieu de sentiment, mais un lieu intime pour la rencontre avec Dieu.
Pour rentrer chez nous, il faut trouver le «regard contemplatif», même en cette ère d’intimité publique, pour retrouver un espace perdu où seul le Père entre, un lieu pour être qui nous sommes. Et cela pour nous, associés de la Médaille Miraculeuse, bien sûr, en demandant l’intercession de la Sainte Mère, la Vierge Marie.
L’expérience de la crise
L’expérience de la crise est une étape fondamentale de notre voyage de retour. C’est là que nous expérimentons l’authenticité. Nous devons avoir le courage de rester dans la crise, nous devons ne pas avoir peur qu’elle veuille nous enlever quelque chose.
Solitude et altérité
Au-delà de la solitude, il y a aussi un besoin de rencontre avec l’autre. Quand nous vivons une vraie relation au début tout est très beau, mais quand elle devient authentique nous vivons un processus de vérité fondamentale, nous réalisons que nous sommes une personne qui a besoin des autres.
Ensuite, nous découvrons qu’il y a des gens qui nous accueillent comme nous sommes. Revenir à la maison signifie être blessé par cette relation, parce que de cette blessure naît une bénédiction.
Texte inspiré par le nouveau livre de Fra Roberto Fusco, « Tornare a casa », éd. Saint Paul (San Paolo), Rome : un véritable manuel de spiritualité.
Benoît XVI s’est uni spirituellement aux fidèles présents à Dax (France), ce dimanche 19 juin 2011, pour la béatification de la Soeur Marguerite Rutan. Le pape, au stade de Serravalle dans la République de Saint-Marin, a évoqué la nouvelle bienheureuse, au cours de l’Angélus qui « nous invite à nous adresser en prière à la Vierge Marie ».
Soeur Rutan signature
Il a rappelé que cette Fille de la Charité, durant la seconde moitié du 18e siècle, « travailla avec beaucoup d’ardeur à l’hôpital de Dax » avant d’être « condamnée à mort pour sa foi catholique et sa fidélité à l’Église durant les persécutions tragiques qui ont suivi la révolution ».
« Je participe spirituellement à la joie des Filles de la Charité et de tous les fidèles qui, à Dax, prennent part à la béatification de Sœur Marguerite Rutan, témoin lumineux de l’amour du Christ pour les pauvres ».
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PETITE BIOGRAPHIE
Allons puiser à la source de la foi de Marguerite Rutan
UN DESTIN INATTENDU, MARTYRE DE LA FOI
Une femme rayonnante et pleine d’audace
Supérieure de l’hôpital de Dax, Marguerite est remarquable par son esprit d’entreprise, sa modernité, son efficacité pour le bien-être des malades. Devant l’ampleur des travaux à entreprendre pour l’aménagement du nouvel hôpital de Dax, elle ne se laisse pas accabler, au contraire, elle les réalise avec une excellente organisation. Elle dirige cet établissement avec intelligence et bonté, travaillant aussi bien avec les administrateurs qu’avec les employés. Sans bruit, elle les accompagne, les encourage, les soutient : tel est son charisme.
Une femme déterminée pour le Christ et fidèle à l’Église
Jusqu’au 18e siècle, la société française et l’Église étaient très liées. Mais en 1789, le pays va connaître de grands bouleversements. Le peuple dans la misère va faire basculer le pouvoir de la royauté. Un gouvernement révolutionnaire prend le pouvoir, il veut créer une société plus juste avec des pour tous. Des idées nouvelles sont véhiculées, on rédige la première « Déclaration des Droits de l’Homme ». Mais, progressivement, ce nouveau pouvoir devient un régime totalitaire, il décide une nouvelle organisation de l’Église de France en la séparant de Rome. De nombreux prêtres et religieuses dont Marguerite Rutan refusent de prêter le serment que les révolutionnaires leur imposent.
Une femme déterminée pour le Christ et fidèle aux pauvres
La Révolution trouve Marguerite Rutan en charge de l’hôpital de Dax avec 6 autres Filles de la Charité. Mais la situation devient plus critique. Leur sécurité leur demanderait de se cacher. Soumises à une menace mortelle, les Soeurs choisissent de ne pas abandonner le service des malades et de les servir jusqu’au bout. Leur amour des autres aura été plus fort que la mort.
Une femme sereine et courageuse jusque dans sa mort
En raison de sa fidélité au Christ et à l’Église, Marguerite est emprisonnée la veille de Noël 1793. Après trois mois et demi d’emprisonnement, elle est condamnée le 9 avril 1794, mercredi de la Semaine Sainte et exécutée dans les heures qui suivent. La dernière étape de sa vie nous interpelle plus particulièrement.
Marguerite fait preuve d’une grande capacité à résister à la violence « d’où qu’elle vienne » et à tout esprit de vengeance. Par son courage et sa sérénité devant les abus de la répression, Marguerite s’est efforcée de construire des relations de fraternité et de pardon. Elle est pour nous comme un phare qui éclaire au milieu des tempêtes. Que son témoignage clair et sans ambiguïté nous entraine à choisir sans compromis le bien des pauvres et de la justice pour tous.