Archives de catégorie : Billet

sur la Médaille Miraculeuse, l’Église dans le monde

bonnes manières et mauvaises habitudes

18-05-2013 source : L’Osservatore Romano

Après les « chrétiens de salon », ce sont les « chrétiens qui commèrent » la nouvel appel du Pape François à l’égard de ceux qui ont perdu le sens de leur appartenance à l’Eglise, au peuple de Dieu.

Ainsi ce matin, samedi 18 mai, lors de la célébration matinale dans la chapelle de la Maison sainte Marthe, le Pape a souligné les « mauvaises habitudes » qui s’ajoutent aux « bonnes manières » dont témoignent de si nombreux chrétiens. Et parmi les mauvaises habitudes précisément celle de s’écorcher l’un l’autre avec des mots, à travers la désinformation et la calomnie. « Les commérages, a-t-il conclu, sont destructifs dans l’Eglise ». Jésus parlait beaucoup avec Pierre et avec tous les autres, tout comme les apôtres parlaient entre eux et avec les autres, mais il s’agissait « d’un dialogue d’amour ».

Jésus a rappelé le Pape en commençant son homélie, avait demandé à plusieurs reprises à Pierre « s’il l’aimait, s’il l’aimait plus que les autres. Pierre avait dit oui et le Seigneur lui a donné comme  mission: pais mes brebis ». Cela a été précisément « un dialogue d’amour », mais à un certain point a expliqué le Saint-Père, Pierre a eu la tentation de s’immiscer dans la vie d’un autre, Judas, et après avoir su qu’il aurait trahi il demanda à Jésus la raison pour laquelle il lui permettait de le suivre encore. « Jésus une autre fois lui fit un reproche: ‘que t’importe ?’ (cf Jn 21, 20-25). Ne t’immisces pas dans la vie de l’autre. Que t’importe si c’est ce que je veux? ».

Pierre, a expliqué le Pape est un homme et donc il subit lui aussi la tentation d’interférer dans la vie des autres, c’est-à-dire « comme l’on dit de manière courante, de mettre son nez partout ». A nous aussi dans notre vie chrétienne cela arrive « combien de fois – s’est demandé le Pape François – sommes nous tentés de faire cela? Le dialogue, ce dialogue avec Jésus, est dévié sur une autre voie. Et le fait de s’immiscer dans la vie des autres a de nombreuses modalités ». Il en a souligné deux: se comparer toujours aux autres et les commérages.

La comparaison, a t-il expliqué , est de toujours se demander « pourquoi cela à moi et non à celui-ci? Dieu n’est pas juste! ». Pour clarifier le concept il a cité en exemple la petite Thérèse qui « quand elle était enfant, a eu la curiosité de comprendre pourquoi Jésus ne semblait pas juste: à un il donnait beaucoup, et à l’autre bien peu. Elle était une enfant et elle a posé la question à sa sœur ainée et cette dernière – sage cette sœur! – a pris un dé à coudre et un verre. Elle les a rempli d’eau tous les deux et puis a demandé: dis-moi Thérèse, quel est le plus plein des deux? Mais tous les deux sont pleins! Et Jésus est comme cela avec nous: cela ne l’intéresse pas si tu es grand, petit. Ce qui l’intéresse c’est si tu es plein d’amour de Jésus et de la grâce de Jésus! C’est ainsi que Jésus fait avec nous ». Lorsque l’on fait des comparaisons « on termine dans l’amertume et l’envie. Ce que le diable veut. On commence en louant Jésus et puis sur ce chemin de comparaison, on termine dans l’amertume et l’envie ».

La deuxième modalité à laquelle s’est référé le Saint-Père est constituée par les commérages. On commence par beaucoup d’éducation: « Mais moi je ne veux parler mal de personne mais il me semble que… » et puis on termine par « écorcher son prochain. C’est précisément comme cela! ». «Combien de commérages dans l’Eglise! Combien nous commérons nous chrétiens » et le commérage « est justement écorcher, se faire du mal l’un l’autre » comme si l’on voulait rabaisser l’autre pour s’élever soi-même. « Cela ne se fait pas! Il semble beau de commérer, je ne sais pas pourquoi, mais cela semble beau. Comme les bonbons au miel, n’est-ce pas? Tu en prends un et tu dis: c’est bon, puis tu en prends un autre, puis un autre et à la fin te viens un mal d’estomac ». Le commérage est ainsi: « c’est doux au début et puis cela te détruit, cela te détruit l’âme! Les commérages  sont destructeurs dans l’Eglise. C’est un peu l’esprit de Caïn: tuer son frère, avec la langue ». Et on le fait « avec de bonnes manières. Mais sur cette voie nous devenons  des chrétiens aux bonnes  manières et aux mauvaises habitudes! Des chrétiens éduqués mais méchants ».

Le Pape a ensuite énoncé les trois comportements négatifs: la désinformation à savoir « seulement la moitié qui nous convient et pas l’autre moitié »; vient ensuite la diffamation: « quand une personne a vraiment un défaut, a fait une grosse bêtise » il faut la raconter, « faire le journaliste, non? Et la réputation de cette personne est ruinée»! La troisième est la calomnie: « Dire des choses qui ne sont pas vraies. Cela est vraiment tuer son frère! ».

promouvoir l’esprit missionnaire universel

2013-05-17 source : Radio Vatican

Le Pape s’est adressé vendredi matin aux « Œuvres Pontificales Missionnaires ». Elles ont pour objectif commun de « promouvoir l’esprit missionnaire universel au sein du Peuple de Dieu ».

Elles reposent sur quatre piliers :
– faire connaitre la vie des chrétiens sur tous les continents,
– prier en communion avec les Eglises du monde,
– harmoniser les forces missionnaires,
– partager financièrement avec les Eglises les plus démunies.

En pleine année de la Foi où la nouvelle évangélisation est au cœur des attentions de l’Église, le pape François leur a adressé des paroles d’encouragement et de reconnaissance.

Appelée pontificale parce qu’elle est au service direct du Pape, cette institution est plus que jamais utile. « Il existe tant de peuples qui n’ont toujours pas connu le Christ, pour lesquels il faut trouver de nouveaux moyens pour que tout homme soit touché par la grâce et porté à Dieu… C’est une mission difficile mais, sous l’impulsion de l’Esprit, tellement enthousiasmante!… Savoir que la force d’évangéliser vient de Dieu et lui appartient nous donne courage. Nous sommes appelés à nous ouvrir toujours plus à l’action du Saint Esprit…afin d’être des instruments de la miséricorde divine, de la tendresse et de l’amour que Dieu porte à toute femme et à tout homme, avant tout aux plus pauvres, aux exclus et aux marginaux. C’est valable pour chaque fidèle comme pour l’Eglise entière. C’est fondamental et aucunement facultatif ».

Les Œuvres pontificales missionnaires doivent aussi être « un instrument d’éducation à l’esprit missionnaire universel et de meilleure communion et collaboration entre les communautés en vue d’annoncer l’Evangile au monde. Face aux tentations de se refermer sur leurs problèmes, il faut aider les Eglises locales à soutenir la Mission Ad Gentes, à témoigner prophétiquement…de sa mission universelle ». Les jeunes Eglises qui vivent souvent dans un contexte de discrimination ou de persécution, « il faut les soutenir et les aider à témoigner de l’Evangile en paroles et en actes… Continuez donc votre généreux engagement auprès d’elles pour qu’elles assument bien leur part de responsabilité dans la mission universelle de l’Eglise ».

pécheurs, mais pas corrompus

17-05-2013 source : Radio Vatican

Le problème n’est pas d’être des pécheurs, mais bien de ne pas regretter ses péchés, et de ne pas avoir honte de ce que l’on a fait ». Phrase clé de l’homélie du Pape François vendredi matin, lors de la messe de 7 heures en la chapelle de la Maison Sainte Marthe, comme chaque matin. Le Pape, dans son homélie, a parcouru l’histoire des rencontres de Pierre avec Jésus, en soulignant que « celui-ci confie son troupeau à un pécheur ». « Mais Pierre était un pécheur, mais pas un corrompu, n’est-ce pas ? » ajoutait le Pape. « Pécheurs, oui, tous : corrompus, non », soulignait-il encore.

Jésus nous fait mûrir au fil des rencontres avec Lui

Au centre de l’homélie, l’Evangile dans lequel Jésus Ressuscité demande trois fois à Pierre s’il l’aime. « C’est un dialogue d’amour, entre le Seigneur et son disciple », a expliqué le Pape François, « Jésus lors de ces rencontres, fait mûrir l’âme de Pierre, le cœur de Pierre . Il le fait mûrir dans l’amour. Ainsi quand il entend que Jésus lui demande bien par trois fois : « Simon, fils de Jean, tu m’aimes ? », il a honte, parce qu’il se souvient que par trois fois il a déclaré ne pas le connaître. » “Pierre fut rempli de douleur lorsque pour la troisième fois il entendit le Christ lui demander: “Tu m’aimes ? ». Cette douleur, cette honte…pour un homme comme Pierre…pécheur, pécheur ! Le Seigneur lui fait comprendre, à lui et aussi à nous, que tous nous sommes pécheurs. Mais le problème n’est pas d’être pécheurs, mais bien de ne pas regretter ses péchés, de ne pas avoir honte de ce que l’on a fait ».

« Et Pierre ressent cette honte, il a cette humilité, non ? » a poursuivi le Pape, « Le péché, le péché de Pierre, est un fait qui amène Pierre, avec son grand cœur, à une nouvelle rencontre avec Jésus, à la joie du pardon ». « Le Seigneur n’abandonne pas sa promesse, quand il lui avait dit : « Tu es pierre », et maintenant il lui dit : « Fais paître mon troupeau » et « il confie son troupeau à un pécheur ». « Mais Pierre était certes un pécheur mais pas un corrompu. Pécheur, oui, nous tous ; mais corrompus, non » ajoutait le Pape.

L’exemple de Saint Pierre doit nous servir de leçon

Le Pape François racontait alors l’histoire d’un prêtre, bon curé, qui travaillait bien, et que l’on nomme évêque. Il avait honte et ne se sentait pas digne de cette nomination et de cette charge et s’en était confié à son confesseur. Ce-dernier le rassurait alors, en lui expliquant que si Pierre avec la bourde énorme qu’il avait faite était devenu Pape, il pouvait se rassurer. « Car le Seigneur est ainsi, le Seigneur est ainsi », concluait le Pape François. « Il nous fait mûrir au fil des rencontres avec Lui, malgré nos faiblesses, mais quand nous reconnaissons nos péchés ». Selon le Pape François, Pierre « s’est laissé modelé par les rencontres avec le Christ », et « cela doit nous servir d’exemple à tous, parce que nous sommes sur la même route ». « Pierre est un grand homme, a ajouté le Pape, non parce qu’il a un cœur noble, et que cette noblesse l’amène à pleurer, le porte à cette douleur, à cette honte et ensuite à ce travail de pasteur du troupeau ».