Archives de catégorie : Informations

sur l’Association, la Chapelle, la vie de l’Église

Les chrétiens du Burkina Faso ont le cœur broyé

Burkina Faso
Burkina Faso

Six personnes, dont un prêtre, ont été tuées dimanche pendant la messe dans une église catholique à Dablo, dans le nord du Burkina Faso. La communauté a été la cible de plusieurs dizaines d’assaillants armés. C’est la première attaque contre une église catholique dans le pays depuis le début des attaques terroristes.

«Le Saint-Père a appris avec douleur la nouvelle de l’attaque menée contre une église à Dablo, au Burkina Faso. Il prie pour les victimes, pour leurs familles et pour toute la communauté chrétienne de ce pays», est-il écrit sur son compte Twitter.

«Vers 9 heures, au cours de la messe, des individus armés ont fait irruption dans l’église» a dit le maire de Dablo, Ousmane Zongo. «Ils ont commencé à tirer alors que les fidèles essayaient de s’enfuir».

Les assaillants, arrivés à moto devant l’église, sont parvenus à «immobiliser certains fidèles. Ils ont tué cinq (personnes). Le prêtre qui célébrait la messe a également été tué, portant à six le nombre de morts». «Ils ont fermé les portes et demandé à voir les responsables de l’église.» «Les fidèles avaient d’abord pensé à une prise d’otage».

«Ils ont incendié l’église, puis des boutiques et un maquis (petit restaurant ou bar) avant de se rendre au centre de santé où ils ont fouillé le local et incendié le véhicule de l’infirmier chef de poste.» «Dans la ville règne un climat de panique. Les gens sont terrés chez eux, aucune activité n’est fonctionnelle. Les boutiques et magasins sont fermés. C’est pratiquement une ville morte.» «Il n’y avait aucun signe d’une quelconque menace sur cette commune.»

inquiétude de l’évêque de Kaya

La sécurité dans la région est très précaire mais «c’est la première fois que nous subissons une attaque de cette ampleur» a indiqu » Mgr Théophile Nare. L’évêque de Kaya, diocèse dont dépend le village attaqué, évoque la douleur de la communauté chrétienne. «C’est la désolation, j’ai le cœur broyé». Le diocèse traverse une grande épreuve, avec cette attaque.

Les communautés chrétiennes plusieurs fois visées

Le Burkina Faso est confronté depuis quatre ans à des attaques de plus en plus fréquentes et meurtrières, attribuées à des groupes jihadistes, dont Ansarul Islam, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) et l’organisation État islamique au grand Sahara (EIGS) .D’abord concentrées dans le Nord, ces attaques ont ensuite visé la capitale et d’autres régions, notamment l’Est, et fait depuis 2015 près de 400 morts.

Les attaques ciblent régulièrement des responsables religieux, principalement dans le Nord. Plusieurs prélats chrétiens et musulmans ont été visés depuis 2015. Il s’agit cependant de la première attaque contre un lieu de culte catholique.

Fin mars, six personnes avaient été tuées dans une église protestante de Silgadji, dans le nord du pays. Le 15 février, le père César Fernandez, missionnaire salésien d’origine espagnole, a été tué lors d’une attaque armée attribuée à des jihadistes à Nohao, dans le centre-est du pays. À la mi-mars, l’abbé Joël Yougbaré, curé de Djibo, a été enlevé par des individus armés. On est sans nouvelles de lui depuis lors.

L’attaque des églises fait partie de la stratégie des jihadistes, afin de faire monter les tensions ethniques et déstabiliser le pays.

La Macédoine du Nord accueille le Pape François

Le Pape François en Macédoine du Nord
Le Pape François en Macédoine du Nord

Le Pape François a quitté ce mardi matin la Bulgarie. Il poursuit son 29ème voyage apostolique dans un pays frontalier, à l’est, un petit État des Balkans.

En Macédoine du Nord, tous attendent le Pape, à commencer par la minorité catholique qui représente à peine 1% de la population majoritairement orthodoxe. Les autorités ecclésiastiques… et politiques veulent réserver un bon accueil au Saint-Père, «messager de paix» et «autorité morale internationalement reconnue.»

Première visite d’un Souverain pontife en Macédoine du Nord, 25 ans après l’établissement de relations diplomatiques entre le Saint-Siège et les autorités du pays indépendant depuis 1991. Le Pape a salué devant les politiques, diplomates et membres de la société civile, la diversité ethnique et confessionnelle qui caractérise le pays, «leur plus précieux et valable patrimoine».

Exemple de référence

Christianisée par les saints Cyrille et Méthode au IXème siècle, passée sous le joug de l’Empire ottoman pendant plusieurs siècles, ayant fait l’objet de convoitise entre ses voisins grecs, bulgares et serbe, la Macédoine dite du Vadar, l’actuelle Macédoine du Nord est «un pont entre l’Orient et l’Occident et un point de confluence», «fruit d’une histoire riche et pourquoi pas complexe».

 «Chaque identité a su ou pu s’exprimer et se développer sans nier, opprimer ou discriminer les autres». «Cela peut faire de vous un exemple de référence.» «Beauté qui gagnera en splendeur dans la mesure où vous saurez la transmettre et la semer dans le cœur des jeunes générations». «Signification importante sur la voie d’une intégration plus étroite avec les pays européens».

 Leur illustre concitoyenne, Mère Teresa de Calcutta, née à Skopje en 1910, «a fait de la charité la loi suprême de son existence».  Le Pape a invité les Nord-Macédoniens, «fiers de cette grande femme», à continuer de travailler «avec engagement, dévouement et espérance, afin que les fils et filles de cette terre puissent à son exemple découvrir, atteindre et murir la vocation que Dieu a rêvée pour eux».

Messe à Skopje

Sur la place centrale de la capitale Skopje, place de Macédoine, le Pape a présidé la messe concélébrée par la vingtaine de prêtres en exercice dans le pays. Une messe en présence de 15 000 personnes, de Macédoine du Nord et des pays voisins.

Commentant l’Évangile de Jean, «celui qui vient à moi n’aura jamais faim», le Pape a appelé à se mettre humblement à l’écoute de sa parole et en chemin pour passer à «un horizon nouveau qui donne de la place à une manière différente de construire la réalité».

Non au conformisme, à l’insensibilité

Le Saint-Père en profite pour mettre en garde contre des tentations bien modernes qui nous rendent selon lui «prisonniers de la virtualité», perdant «le goût et la saveur du réel».

«Gavés de connections», nous risquons d’être «habitués à manger le pain dur de la désinformation», finissant pas devenir «prisonniers du discrédit, des étiquettes et de la honte», du conformisme, de l’indifférence et de l’insensibilité.

«Nous avons faim Seigneur», faim du pain de ta parole et de fraternité, s’exclame le Pape. Avec les fidèles, il interpelle Dieu afin qu’il intercède pour que chacun puisse passer de la fermeture à la rencontre, de la solitude à l’espérance, qu’il réveille la tendresse.

Car, en se laissant émouvoir, transformés par sa Parole dans nos choix, en éprouvant l’amour du Seigneur, notre soif sera étanchée et nous pourrons à notre tour donner l’amour reçu. Ce qu’a fait, tout au long de sa vie, la Sainte de Skopje, Mère Teresa.

Deuxième journée en Bulgarie : réfugiés et premières communions

La Bulgarie, porte d’entrée de l’Europe pour les réfugiés du Proche-Orient

Second jour de visite du Pape François en Bulgarie. Ce lundi matin, sa journée a commencé par la visite du camp de réfugiés de Vrazhdebna situé à proximité de Sofia, où vivent plusieurs familles de demandeurs d’asile. Il y a rencontré 50 personnes venant principalement de Syrie et d’Irak.

La Bulgarie partage 260 km de frontières terrestres avec la Turquie. Elle est à ce titre en première ligne sur la route des migrants fuyant un Proche-Orient en guerre avec l’espoir de gagner l’Europe. Le monde des migrants est vraiment une croix de l’humanité.

le Pape donne la première communion à 245 enfants

Ensuite, le Pape François s’est déplacé à Rakovski, une ville de 28 000 habitants qui fait figure d’exception dans le pays, puisque sa population est majoritairement catholique.Il a présidé une messe à l’église du Sacré-Cœur, durant laquelle 245 enfants ont reçu la première communion. Dans une atmosphère joyeuse, le Saint-Père leur a donné une homélie simple mais profonde pour les encourager dans leur parcours de foi.

 «Le Christ est ressuscité». «Ce salut est l’expression de notre joie, à nous chrétiens, disciples de Jésus, parce que lui, qui a donné sa vie par amour sur la croix pour détruire le péché, est ressuscité et a fait de nous des enfants adoptifs de Dieu le Père. Nous sommes contents parce qu’il est vivant et présent parmi nous aujourd’hui et toujours.»

Cette «première rencontre avec Jésus dans le sacrement de l’Eucharistie» est une «fête merveilleuse».

«Jésus a fait un acte immense d’amour pour sauver l’humanité de tous les temps. Il est resté trois jours dans la tombe, mais nous savons – les Apôtres et beaucoup d’autres témoins qui l’ont vu vivant nous l’ont assuré – que Dieu, son Père et notre Père, l’a ressuscité.»

«Et maintenant Jésus est vivant et il est ici avec nous, c’est pourquoi aujourd’hui nous pouvons le rencontrer dans l’Eucharistie. Nous ne le voyons pas avec nos yeux, mais nous le voyons avec les yeux de la foi.»

La communion est une fête

Le Pape s’est réjoui de voir de si nombreux enfants porter «des habits de fête». «La Première Communion est avant tout une fête, dans laquelle nous célébrons Jésus qui a voulu demeurer toujours à nos côtés et qui ne se séparera jamais de nous. Fête qui a été possible grâce à nos parents, à nos grands-parents, à nos familles et aux communautés qui nous ont aidés à grandir dans la foi.»

Le miracle de la multiplication des pains est venu «des mains d’un enfant qui a apporté ce qu’il avait: cinq pains et deux poissons. De la même manière que vous, aujourd’hui, vous contribuez à l’accomplissement du miracle pour que nous tous, les grands ici présents, nous nous rappelions la première rencontre que nous avons eue avec Jésus dans l’Eucharistie et que nous puissions rendre grâce pour ce jour.»

«Aujourd’hui, vous nous permettez d’être de nouveau en fête et de célébrer Jésus qui est présent dans le Pain de la Vie. Parce qu’il y a des miracles qui peuvent se produire seulement si nous avons un cœur comme le vôtre, capable de partager, de rêver, de remercier, d’avoir confiance et d’honorer les autres».

Le commencement de nombreuses communions

«Notre carte d’identité est celle-ci: Dieu est notre Père, Jésus est notre Frère, l’Église est notre famille, nous sommes frères, notre loi est l’amour.»

«Rappelez-vous que c’est le sacrement de la Première Communion et non de la dernière, rappelez-vous que Jésus vous attend toujours. C’est pourquoi, je vous souhaite qu’aujourd’hui ce soit le commencement de nombreuses Communions, pour que votre cœur soit toujours comme aujourd’hui, en fête, plein de joie et surtout de reconnaissance.»

Un peu plus tard au cours de la messe, juste avant que les enfants ne communient pour la première fois, le Saint-Père s’est ainsi adressé à eux : «Maintenant vous allez recevoir Jésus. Ne soyez pas distraits, ne pensez pas à d’autres choses, pensez seulement à Jésus.

Venez à l’autel pour recevoir Jésus en silence; faites silence en votre cœur et pensez que c’est la première fois que Jésus vient à vous. Ensuite, il viendra tant d’autres fois. Pensez à vos parents, à vos catéchistes, à vos grands-parents, à vos amis et si vous vous êtes disputés avec quelqu’un, pardonnez-lui dans votre cœur avant de venir. En silence, nous nous approchons de Jésus.»

Après la messe, conclue sous une pluie de pétales jaunes et blancs, aux couleurs du Vatican, le Pape s’est rendu au couvent des sœurs franciscaines pour déjeuner en privé avec les évêques de Bulgarie.