
Le Pape François a quitté ce mardi matin la Bulgarie. Il poursuit son 29ème voyage apostolique dans un pays frontalier, à l’est, un petit État des Balkans.
En Macédoine du Nord, tous attendent le Pape, à commencer par la minorité catholique qui représente à peine 1% de la population majoritairement orthodoxe. Les autorités ecclésiastiques… et politiques veulent réserver un bon accueil au Saint-Père, «messager de paix» et «autorité morale internationalement reconnue.»
Première visite d’un Souverain pontife en Macédoine du Nord, 25 ans après l’établissement de relations diplomatiques entre le Saint-Siège et les autorités du pays indépendant depuis 1991. Le Pape a salué devant les politiques, diplomates et membres de la société civile, la diversité ethnique et confessionnelle qui caractérise le pays, «leur plus précieux et valable patrimoine».
Exemple de référence
Christianisée par les saints Cyrille et Méthode au IXème siècle, passée sous le joug de l’Empire ottoman pendant plusieurs siècles, ayant fait l’objet de convoitise entre ses voisins grecs, bulgares et serbe, la Macédoine dite du Vadar, l’actuelle Macédoine du Nord est «un pont entre l’Orient et l’Occident et un point de confluence», «fruit d’une histoire riche et pourquoi pas complexe».
«Chaque identité a su ou pu s’exprimer et se développer sans nier, opprimer ou discriminer les autres». «Cela peut faire de vous un exemple de référence.» «Beauté qui gagnera en splendeur dans la mesure où vous saurez la transmettre et la semer dans le cœur des jeunes générations». «Signification importante sur la voie d’une intégration plus étroite avec les pays européens».
Leur illustre concitoyenne, Mère Teresa de Calcutta, née à Skopje en 1910, «a fait de la charité la loi suprême de son existence». Le Pape a invité les Nord-Macédoniens, «fiers de cette grande femme», à continuer de travailler «avec engagement, dévouement et espérance, afin que les fils et filles de cette terre puissent à son exemple découvrir, atteindre et murir la vocation que Dieu a rêvée pour eux».
Messe à Skopje
Sur la place centrale de la capitale Skopje, place de Macédoine, le Pape a présidé la messe concélébrée par la vingtaine de prêtres en exercice dans le pays. Une messe en présence de 15 000 personnes, de Macédoine du Nord et des pays voisins.
Commentant l’Évangile de Jean, «celui qui vient à moi n’aura jamais faim», le Pape a appelé à se mettre humblement à l’écoute de sa parole et en chemin pour passer à «un horizon nouveau qui donne de la place à une manière différente de construire la réalité».
Non au conformisme, à l’insensibilité
Le Saint-Père en profite pour mettre en garde contre des tentations bien modernes qui nous rendent selon lui «prisonniers de la virtualité», perdant «le goût et la saveur du réel».
«Gavés de connections», nous risquons d’être «habitués à manger le pain dur de la désinformation», finissant pas devenir «prisonniers du discrédit, des étiquettes et de la honte», du conformisme, de l’indifférence et de l’insensibilité.
«Nous avons faim Seigneur», faim du pain de ta parole et de fraternité, s’exclame le Pape. Avec les fidèles, il interpelle Dieu afin qu’il intercède pour que chacun puisse passer de la fermeture à la rencontre, de la solitude à l’espérance, qu’il réveille la tendresse.
Car, en se laissant émouvoir, transformés par sa Parole dans nos choix, en éprouvant l’amour du Seigneur, notre soif sera étanchée et nous pourrons à notre tour donner l’amour reçu. Ce qu’a fait, tout au long de sa vie, la Sainte de Skopje, Mère Teresa.