Archives de catégorie : Informations

sur l’Association, la Chapelle, la vie de l’Église

Sri Lanka : lutter contre la haine, lettre du Pape

Les églises du Sri Lanka continuent de rester fermées après les attaques de Pâques. Les catholiques ont pu voir à la télévision en direct à la messe célébrée par le cardinal Ranjith qui y a lu un message du Pape François.

 

«À la suite des attaques brutales contre les communautés chrétiennes de Colombo rassemblées dans la prière le dimanche de Pâques et ailleurs au Sri Lanka, je souhaite assurer une nouvelle fois ma profonde solidarité et mes prières continuelles pour tous ceux qui ont été touchés par ces crimes odieux.

En union avec nos frères et sœurs du monde, je confie les morts à la miséricorde infinie de Dieu, notre Père céleste, et je prie le Seigneur Jésus, vainqueur du péché et de la mort, d’apporter la guérison aux blessés et la consolation à tous ceux qui pleurent la perte de leurs proches.

Avec les adeptes de toutes les religions et les hommes et les femmes de bonne volonté du monde entier, j’exprime l’horreur de cette offense sans nom contre le Saint Nom de Dieu et je prie pour que les cœurs endurcis par la haine puissent se soumettre à sa volonté.

Paix et réconciliation entre tous ses enfants. En ce moment de grande douleur, je prie pour que les fidèles soient confirmés dans la charité, se consolant les uns les autres dans l’espoir de Pâques et dans notre foi inébranlable dans les promesses du Christ.

Conscient de la blessure infligée à l’ensemble de la nation, je prie également pur que tous les Sri-Lankais soient déterminés à promouvoir l’harmonie sociale, la justice et la paix.

Avec ces sentiments, je la confie avec affection à elle et à ses frères évêques, ainsi qu’au clergé, religieux et fidèles laïcs, confiés à ses soins, dans l’étreinte amoureuse de Notre-Dame, reine et patronne de Sri Lanka, et je transmet cordialement ma bénédiction apostolique, comme gage de courage et de paix dans le Seigneur ressuscité».

Burkina Faso: attaques mortelles contre des églises et des villages

Dans une église protestante

Le pasteur protestant et deux de ses fils ont été tués lors de la célébration de l’office. Au cours des derniers mois, les actions des groupes islamistes radicaux ont augmenté dans le pays d’Afrique de l’Ouest.

 

Le Saint-Père a appris avec douleur la nouvelle d’un nouvel attentat au Burkina Faso. Il prie pour les victimes, la famille et l’ensemble de la communauté chrétienne du pays.

Le bilan de cette attaque survenue à Silgadji, à 60 km de Djibo, capitale de la province de Soum, s’élève à six morts. Les victimes sont le pasteur Pierre Ouedraogo, deux de ses fils et trois fidèles. Les assaillants, arrivés à moto, se seraient enfuis au Mali.

contre des villages

L’attaque survient dans un climat de tension croissante : vendredi après-midi, six personnes, dont cinq enseignants burkinabés, ont été tuées par une dizaine de présumés djihadistes à Maytagou, dans la région centre-est de Koulpelogo.

et dans une église catholique

Une attaque a eu lieu le 5 avril, contre un village du diocèse de Dori, au cours du chemin de Croix. à cette occasion, des hommes armés sont entrés dans l’église catholique et ont ouvert le feu sur les fidèles, faisant quatre morts. Les bandits ont saccagé le village avant de partir.

Le lien particulier entre les Papes et Notre-Dame de Paris

Le lien particulier entre les Papes et Notre-Dame de Paris

La cathédrale meurtrie par l’incendie du 15 avril 2019 avait reçu plusieurs visites des Papes, qui avaient souligné son rôle de phare spirituel dans la culture européenne.

Visites des Papes

Dans ses fondements même, la cathédrale Notre-Dame de Paris s’est construite dans un lien très concret avec le Papauté, puisque qu’en 1163, c’est le Pape Alexandre III en personne qui avait posé symboliquement la première pierre de l’édifice.

Six siècles, plus tard, la première visite d’un Pape dans l’édifice une fois construit s’inscrira dans un contexte historique beaucoup plus politique et quelque peu ambigu.

En 1804, le Pape Pie VII est “invité” par Napoléon à célébrer le couronnement de l’empereur. L’évêque de Rome, qui effectue alors une vaste tournée de plusieurs mois en France, se trouve quelque peu instrumentalisé par l’empereur, soucieux d’asseoir sa suprématie en Europe par le sceau du pouvoir spirituel.

Mais cette visite de Pie VII s’inscrit aussi dans une résurrection de la foi catholique en France, symbolisée par le retour au culte catholique, deux ans plus tôt, d’une cathédrale qui avait perdu sa sacralité durant les années de la Révolution française et avait été largement vandalisée.

Devenue “temple de la déesse Raison”, puis simple entrepôt, elle avait alors échappé toutefois à la démolition qui avait été envisagée par certains leaders révolutionnaires. Selon certains historiens, Robespierre avait en réalité fait le choix d’épargner cette cathédrale pour éviter une révolte des catholiques.

Un lien renforcé au XXe siècle

Après des décennies contrastées et mouvementées dans les relations entre la Papauté et les régimes successifs en France, il faudra attendre le XXe siècle pour voir le lien entre les Papes et Notre-Dame de Paris se matérialiser à nouveau.

Deux ans avant son élection comme souverain pontife, le cardinal-Secrétaire d’État Eugenio Pacelli, futur Pie XII, y prononce un discours sur “la vocation de la France” le 13 juillet 1937, à la veille de la Fête nationale.

Saint Jean XXIII n’a pas eu le temps de venir en France en tant que souverain pontife, mais il avait été familier de Notre-Dame de Paris durant ses années de service comme nonce apostolique, de 1944 à 1953.

Très francophile, saint Paul VI n’a pas non plus effectué de voyage apostolique en France mais il avait été marqué par de nombreuses visites dans la cathédrale parisienne dans ses jeunes années.

Saint Jean-Paul II

Il faudra donc finalement attendre saint Jean-Paul II pour le retour d’un Pape régnant à Notre-Dame-de-Paris, 176 ans après Pie VII. Le Pape polonais préside le 30 mai 1980 une messe dans la cathédrale et prononce cette prière devant la Vierge à l’enfant :

« Vierge Marie, au cœur de la Cité
Nous vous prions pour cette ville capitale.
Vous, l’Intacte, gardez-lui la pureté de la foi !

Vierge Marie, depuis ce bord de Seine,
Nous vous prions pour le pays de France.
Vous, Mère, enseignez-lui l’espérance !

Vierge Marie, en ce haut lieu de chrétienté,
Nous vous prions pour tous les peuples de la terre.
Vous, pleine de grâce, obtenez qu’ils soient un dans l’Amour. »

Voici quelques mots prononcés alors dans son homélie :

«Nous sommes ici dans un lieu sacré: Notre-Dame. Cette splendide construction, trésor de l’art gothique, vos aïeux l’ont consacrée à la Mère de Dieu. Ils l’ont consacrée à celle qui, parmi tous les êtres humains, a donné la réponse la plus parfaite à cette question: “Aimes-Tu? M’aimes-tu? Aimes-tu davantage? » Sa vie tout entière fut en effet une réponse parfaite, sans aucune erreur, à cette question. Il convenait donc que je commence dans un lieu consacré à Marie ma rencontre avec Paris et avec la France.»

Il reviendra pour la béatification de Frédéric Ozanam, célébrée le 22 août 1997, dans le cadre des JMJ. Cet intellectuel du XIXe siècle avait été un précurseur du catholicisme social, en fondant notamment les conférences de Saint-Vincent-de-Paul qui avaient contribué «au renouveau de la présence et de l’action de l’Église dans la société de son époque».

«On connaît aussi son rôle dans l’institution des Conférences de Carême en cette cathédrale Notre-Dame de Paris, dans le but de permettre aux jeunes de recevoir un enseignement religieux renouvelé face aux grandes questions qui interrogent leur foi. Homme de pensée et d’action, Frédéric Ozanam demeure pour les universitaires de notre temps, enseignants et étudiants, un modèle d’engagement courageux capable de faire entendre une parole libre et exigeante dans la recherche de la vérité et la défense de la dignité de toute personne humaine. Qu’il soit aussi pour eux un appel à la sainteté !», avait alors déclaré saint Jean-Paul II.

L’action de grâce de Benoît XVI

La dernière visite d’un Pape à ce jour remonte à celle de Benoît XVI, le 12 septembre 2008, qui avait présidé les vêpres avec le clergé et les personnes consacrées d’Ile-de-France.

«Nous voici dans l’église-mère du diocèse de Paris, la cathédrale Notre-Dame, qui se dresse au cœur de la cité comme un signe vivant de la présence de Dieu au milieu des hommes», avait alors déclaré l’actuel Pape émérite.

«Il est difficile de ne pas rendre grâce à Celui qui a créé la matière aussi bien que l’esprit, pour la beauté de l’édifice qui nous reçoit. Les chrétiens de Lutèce avaient déjà construit une cathédrale dédiée à saint Étienne, premier martyr, mais, devenue trop exigüe, elle fut remplacée progressivement, entre le XIIe et le XIVe siècle, par celle que nous admirons de nos jours. La foi du Moyen-Âge a bâti les cathédrales, et vos ancêtres sont venus ici pour louer Dieu, lui confier leurs espérances et lui dire leur amour. De grands événements religieux et civils se sont déroulés dans ce sanctuaire où les architectes, les peintres, les sculpteurs et les musiciens ont donné le meilleur d’eux-mêmes. Qu’il suffise de rappeler, parmi bien d’autres, les noms de l’architecte Jean de Chelles, du peintre Charles Le Brun, du sculpteur Nicolas Coustou et des organistes Louis Vierne et Pierre Cochereau. L’art, chemin vers Dieu, et la prière chorale, louange de l’Église au Créateur, ont aidé Paul Claudel, venu assister aux vêpres du jour de Noël 1886, à trouver le chemin vers une expérience personnelle de Dieu», avait alors expliqué Benoît XVI, dont la vocation personnelle comme prêtre s’était forgée, entre autres, dans la lecture des œuvres de cet écrivain français qui tenait une place centrale dans le panorama intellectuel des années 1940.

«Théâtre de conversions moins connues, mais non moins réelles, chaire où des prédicateurs de l’Évangile, comme les Pères Lacordaire, Monsabré et Samson, ont su transmettre la flamme de leur passion aux auditoires les plus variés, la cathédrale Notre-Dame demeure à juste titre l’un des monuments les plus célèbres du patrimoine de votre pays, avait ajouté Benoît XVI lors de cette intervention. Les reliques de la Vraie Croix et de la Couronne d’épines, que je viens de vénérer, comme on le fait depuis saint Louis, y ont trouvé aujourd’hui un écrin digne d’elles, qui constitue l’offrande de l’esprit des hommes à l’Amour créateur.»

 source : Cyprien Viet – Cité du Vatican