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Le lien particulier entre les Papes et Notre-Dame de Paris

Le lien particulier entre les Papes et Notre-Dame de Paris

La cathédrale meurtrie par l’incendie du 15 avril 2019 avait reçu plusieurs visites des Papes, qui avaient souligné son rôle de phare spirituel dans la culture européenne.

Visites des Papes

Dans ses fondements même, la cathédrale Notre-Dame de Paris s’est construite dans un lien très concret avec le Papauté, puisque qu’en 1163, c’est le Pape Alexandre III en personne qui avait posé symboliquement la première pierre de l’édifice.

Six siècles, plus tard, la première visite d’un Pape dans l’édifice une fois construit s’inscrira dans un contexte historique beaucoup plus politique et quelque peu ambigu.

En 1804, le Pape Pie VII est “invité” par Napoléon à célébrer le couronnement de l’empereur. L’évêque de Rome, qui effectue alors une vaste tournée de plusieurs mois en France, se trouve quelque peu instrumentalisé par l’empereur, soucieux d’asseoir sa suprématie en Europe par le sceau du pouvoir spirituel.

Mais cette visite de Pie VII s’inscrit aussi dans une résurrection de la foi catholique en France, symbolisée par le retour au culte catholique, deux ans plus tôt, d’une cathédrale qui avait perdu sa sacralité durant les années de la Révolution française et avait été largement vandalisée.

Devenue “temple de la déesse Raison”, puis simple entrepôt, elle avait alors échappé toutefois à la démolition qui avait été envisagée par certains leaders révolutionnaires. Selon certains historiens, Robespierre avait en réalité fait le choix d’épargner cette cathédrale pour éviter une révolte des catholiques.

Un lien renforcé au XXe siècle

Après des décennies contrastées et mouvementées dans les relations entre la Papauté et les régimes successifs en France, il faudra attendre le XXe siècle pour voir le lien entre les Papes et Notre-Dame de Paris se matérialiser à nouveau.

Deux ans avant son élection comme souverain pontife, le cardinal-Secrétaire d’État Eugenio Pacelli, futur Pie XII, y prononce un discours sur “la vocation de la France” le 13 juillet 1937, à la veille de la Fête nationale.

Saint Jean XXIII n’a pas eu le temps de venir en France en tant que souverain pontife, mais il avait été familier de Notre-Dame de Paris durant ses années de service comme nonce apostolique, de 1944 à 1953.

Très francophile, saint Paul VI n’a pas non plus effectué de voyage apostolique en France mais il avait été marqué par de nombreuses visites dans la cathédrale parisienne dans ses jeunes années.

Saint Jean-Paul II

Il faudra donc finalement attendre saint Jean-Paul II pour le retour d’un Pape régnant à Notre-Dame-de-Paris, 176 ans après Pie VII. Le Pape polonais préside le 30 mai 1980 une messe dans la cathédrale et prononce cette prière devant la Vierge à l’enfant :

« Vierge Marie, au cœur de la Cité
Nous vous prions pour cette ville capitale.
Vous, l’Intacte, gardez-lui la pureté de la foi !

Vierge Marie, depuis ce bord de Seine,
Nous vous prions pour le pays de France.
Vous, Mère, enseignez-lui l’espérance !

Vierge Marie, en ce haut lieu de chrétienté,
Nous vous prions pour tous les peuples de la terre.
Vous, pleine de grâce, obtenez qu’ils soient un dans l’Amour. »

Voici quelques mots prononcés alors dans son homélie :

«Nous sommes ici dans un lieu sacré: Notre-Dame. Cette splendide construction, trésor de l’art gothique, vos aïeux l’ont consacrée à la Mère de Dieu. Ils l’ont consacrée à celle qui, parmi tous les êtres humains, a donné la réponse la plus parfaite à cette question: “Aimes-Tu? M’aimes-tu? Aimes-tu davantage? » Sa vie tout entière fut en effet une réponse parfaite, sans aucune erreur, à cette question. Il convenait donc que je commence dans un lieu consacré à Marie ma rencontre avec Paris et avec la France.»

Il reviendra pour la béatification de Frédéric Ozanam, célébrée le 22 août 1997, dans le cadre des JMJ. Cet intellectuel du XIXe siècle avait été un précurseur du catholicisme social, en fondant notamment les conférences de Saint-Vincent-de-Paul qui avaient contribué «au renouveau de la présence et de l’action de l’Église dans la société de son époque».

«On connaît aussi son rôle dans l’institution des Conférences de Carême en cette cathédrale Notre-Dame de Paris, dans le but de permettre aux jeunes de recevoir un enseignement religieux renouvelé face aux grandes questions qui interrogent leur foi. Homme de pensée et d’action, Frédéric Ozanam demeure pour les universitaires de notre temps, enseignants et étudiants, un modèle d’engagement courageux capable de faire entendre une parole libre et exigeante dans la recherche de la vérité et la défense de la dignité de toute personne humaine. Qu’il soit aussi pour eux un appel à la sainteté !», avait alors déclaré saint Jean-Paul II.

L’action de grâce de Benoît XVI

La dernière visite d’un Pape à ce jour remonte à celle de Benoît XVI, le 12 septembre 2008, qui avait présidé les vêpres avec le clergé et les personnes consacrées d’Ile-de-France.

«Nous voici dans l’église-mère du diocèse de Paris, la cathédrale Notre-Dame, qui se dresse au cœur de la cité comme un signe vivant de la présence de Dieu au milieu des hommes», avait alors déclaré l’actuel Pape émérite.

«Il est difficile de ne pas rendre grâce à Celui qui a créé la matière aussi bien que l’esprit, pour la beauté de l’édifice qui nous reçoit. Les chrétiens de Lutèce avaient déjà construit une cathédrale dédiée à saint Étienne, premier martyr, mais, devenue trop exigüe, elle fut remplacée progressivement, entre le XIIe et le XIVe siècle, par celle que nous admirons de nos jours. La foi du Moyen-Âge a bâti les cathédrales, et vos ancêtres sont venus ici pour louer Dieu, lui confier leurs espérances et lui dire leur amour. De grands événements religieux et civils se sont déroulés dans ce sanctuaire où les architectes, les peintres, les sculpteurs et les musiciens ont donné le meilleur d’eux-mêmes. Qu’il suffise de rappeler, parmi bien d’autres, les noms de l’architecte Jean de Chelles, du peintre Charles Le Brun, du sculpteur Nicolas Coustou et des organistes Louis Vierne et Pierre Cochereau. L’art, chemin vers Dieu, et la prière chorale, louange de l’Église au Créateur, ont aidé Paul Claudel, venu assister aux vêpres du jour de Noël 1886, à trouver le chemin vers une expérience personnelle de Dieu», avait alors expliqué Benoît XVI, dont la vocation personnelle comme prêtre s’était forgée, entre autres, dans la lecture des œuvres de cet écrivain français qui tenait une place centrale dans le panorama intellectuel des années 1940.

«Théâtre de conversions moins connues, mais non moins réelles, chaire où des prédicateurs de l’Évangile, comme les Pères Lacordaire, Monsabré et Samson, ont su transmettre la flamme de leur passion aux auditoires les plus variés, la cathédrale Notre-Dame demeure à juste titre l’un des monuments les plus célèbres du patrimoine de votre pays, avait ajouté Benoît XVI lors de cette intervention. Les reliques de la Vraie Croix et de la Couronne d’épines, que je viens de vénérer, comme on le fait depuis saint Louis, y ont trouvé aujourd’hui un écrin digne d’elles, qui constitue l’offrande de l’esprit des hommes à l’Amour créateur.»

 source : Cyprien Viet – Cité du Vatican

Jour de saint Georges, prénom du Pape

saint Georges terrassant le démon Hans von Aachen (1552-1615)
saint Georges terrassant le démon Hans von Aachen (1552-1615)

Ce 23 avril est un jour férié au Vatican, à double titre cette année : tout d’abord parce que le mardi suivant Pâques est férié, mais aussi parce que le 23 avril est la Saint-Georges, saint patron du Pape François, dont le nom de naissance est Jorge Mario Bergoglio.

À l’occasion de la mémoire liturgique de son saint patron, le Pape François a offert 6000 chapelets des JMJ aux jeunes de l’archidiocèse de Milan, qui ont participé ce matin dans la Basilique Saint-Pierre à une messe présidée par l’archevêque de Milan.

Par ce geste, le Saint-Père demande aux jeunes de lui réserver une pensée spéciale dans leurs prières, en le confiant particulièrement à la Sainte Vierge, à quelques jours de l’ouverture du mois de mai, consacré à Marie. Demain matin, les jeunes milanais participeront à l’Audience générale du Pape, place Saint-Pierre.

Saint Georges, réel martyr

Le Pape porte le nom du saint qui, selon la tradition, terrassa le dragon. Georges de Lydda était en réalité un officier chrétien de l’armée impériale romaine, né entre 275 et 280 en Cappadoce d’un père arménien et d’une mère palestinienne, et mort martyrisé sous le règne de Dioclétien le 23 avril 303.

Élevé très jeune au grade de préfet, et affecté aux commandements militaires de régions difficiles comme la Syrie, la Libye, la Palestine et l’Égypte, il suscita la fureur de l’empereur Dioclétien en protégeant les populations chrétiennes qu’il devait réprimer.

Après sa déchéance et son arrestation, il continuera à rayonner en prison, son action et son influence provoquant la conversion de son gardien et même celle de la propre femme de Dioclétien, la princesse perse Alexandra. L’empereur finira par le faire décapiter.

Son culte se répandra rapidement autour de la Méditerranée, mais ce n’est qu’au XIIIe siècle que Jacques de Voragine, dans La Légende dorée, popularisera l’image du combat contre le dragon, une représentation symbolique qui sera souvent reprise dans l’art et demeure très connue actuellement.

L’Église du Sri Lanka endeuillée par des attentats à Pâques

Dimanche de Pâques endeuillé pour les catholiques sri-lankais. Une série d’explosions meurtrières a frappé trois églises de cette île de l’océan Indien, faisant un bilan provisoire dimanche matin d’au moins 290 morts et 500 blessés.

Trois églises visées

Trois églises, l’église Saint-Antoine de Colombo, la capitale, une autre à Negombo au nord de la capitale, et une troisième, à Batticaloa, à l’est de l’île, ont été touchées par des explosions, alors que dans chacune de ces paroisses les messes de Pâques étaient en cours.

Les condoléances du cardinal Ranjith

Le cardinal Malcolm Ranjith, archevêque de Colombo, a exprimé ses condoléances pour toutes les victimes  et a invité à prier pour son pays tragiquement meurtri en ce jour de Pâques. Il enjoint tous les Sri-lankais à donner leur sang et demande aux médecins de l’île, la plupart en repos pascal, de reprendre du service pour aider les hôpitaux dans cette tragédie, et que chacun puisse ne serait-ce que «sauver une seule vie».

De son côté, le président du pays, Mathripala Sirisena, a condamné ces attentats, qui ont, outre les trois églises, aussi frappé quatre hôtels de Colombo. Il a appelé la population à collaborer avec les forces de police dans l’enquête en cours.

Les catholiques représentent environ 7 % de la population du Sri Lanka, soit 1,4 million de personnes. Le christianisme est la quatrième religion de l’île, après le bouddhisme, religion majoritaire, l’hindouisme et l’islam.

Les catholiques du monde entier réagissent

Ces terribles attentats survenus, alors que l’Église catholique universelle célèbre la Résurrection du Christ, ont suscité l’émoi des catholiques du monde entier.

En Terre sainte, les Églises chrétiennes de Jérusalem ont condamné ces attaques. «Nous prions pour l’âme des victimes et pour un rétablissement rapide des blessés. Nous demandons à Dieu d’inspirer les terroristes pour qu’ils se repentissent des meurtres et des actes de terreur». Elles  expriment «leur solidarité avec tous les Sri-lankais, de toute les religions et de toutes les ethnies».

En France, l’archevêque de Paris, Mgr Michel Aupetit, a pour sa part tweeté sa tristesse: «Pourquoi tant de haine au jour où nous fêtons l’Amour ? En ce jour de Pâques, nous sommes en communion avec tous nos frères meurtris du Sri Lanka.»