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les chemins de la mission passent par une rencontre avec le Christ

Lors d’une rencontre avec le clergé, les religieux et religieuses vivant au Maroc, le Pape a rappelé que le chrétien n’était pas le fruit d’un prosélytisme mais d’une rencontre avec le Christ. L’Église est appelée à entrer dans le dialogue de salut et de d’amitié que Dieu a ouvert avec le monde.

La petite cathédrale de Rabat a accueilli l’un des temps forts de cette deuxième et dernière journée du Pape au Maroc: la rencontre avec les prêtres, les consacré(e)s, -religieux et religieuses,  ainsi les membres du Conseil œcuménique des Églises qui réunit les 5 églises présentes dans le pays (catholique, anglicane, évangélique, grecque-orthodoxe et russe-orthodoxe). Également présents, plusieurs évêques de la CERNA (Conférence des évêques de la région Nord de l’Afrique).

La mission ne passe pas par le prosélytisme

Dans son discours, le Pape est longuement revenu sur la dimension très minoritaire de la présence chrétienne dans le royaume chérifien. «Cette réalité n’est pas un problème.» «Notre mission de baptisés, de prêtres, de consacrés, n’est pas déterminée particulièrement par le nombre ou par l’espace que nous occupons, mais par la capacité que l’on a de produire et de susciter changement, étonnement et compassion».

Il  s’agit d’être «signifiants». Être chrétien, «ce n’est pas adhérer à une doctrine, ni à un lieu de culte, ni à un groupe ethnique. Être chrétien, c’est une rencontre, (…) c’est se savoir pardonnés». Le chemin de la mission ne passe donc pas par le prosélytisme, citant son prédécesseur Benoît XVI: «l’Église ne grandit pas par prosélytisme, mais par attraction.»

Entrer en dialogue

Reprenant les mots de Saint Paul VI dans son encyclique Ecclesiam suam, le Pape François a assuré que l’Église, par fidélité à son Seigneur, devait entrer dans un «dialogue de salut et d’amitié» avec l’humanité, avec douceur et humilité, «sans calculs et sans limites, dans le respect de la liberté des personnes».

Le Pape a cité l’exemple de ces «frères ainés» qui ont emprunté ce chemin: saint François d’Assise et le Bienheureux Charles de Foucault. Ce faisant, l’Église «participe à l’avènement de la fraternité, qui a sa source profonde non pas en nous, mais dans la Paternité de Dieu».

Ce dialogue doit se vivre comme une intercession, «une prière qui ne fait pas de distinction, ne sépare pas et ne marginalise pas, mais qui se fait l’écho de la vie du prochain ; prière d’intercession qui est capable de dire au Père: ‘Que ton Règne vienne’. Non pas par la violence, non pas par la haine, ni par la suprématie ethnique, religieuse, économique, mais par la force de la compassion répandue sur la Croix pour tous les hommes.»

Le Pape a salué le travail accompli par ces prêtres, religieux et religieuses au Maroc : «ainsi vous démasquez et réussissez à mettre en évidence toutes les tentatives d’utiliser les différences et l’ignorance pour semer la peur, la haine et le conflit. Parce que nous savons que la peur et la haine, nourries et manipulées, déstabilisent et laissent spirituellement sans défense nos communautés».

La charité active est «chemin de dialogue et de coopération, la meilleure opportunité pour continuer à travailler en faveur d’une culture de la rencontre».

Une grande histoire à construire

«Merci pour votre présence humble et discrète. «Vous êtes des témoins d’une histoire qui est glorieuse parce qu’elle est une histoire de sacrifices, d’espérance, de lutte quotidienne, de vie consumée dans le service, de constance dans  le travail fatigant, parce que tout travail est à la sueur du front» C’est «une grande histoire à construire.»

Au début de la rencontre, -qui s’est terminée par la prière de l’Angélus-, le Pape a chaleureusement salué le frère Jean-Pierre Schumacher, le dernier survivant de la communauté des moines de Tibhirine (Algérie). Les deux se sont embrassé la main, sous les applaudissements émus de l’assistance. Le moine trappiste, aujourd’hui âgé de 94 ans, vit au monastère Notre-Dame de l’Atlas, à Midelt, au Maroc. Le Saint-Père a également rendu hommage sœur Ersilia, 97 ans, et franciscaine depuis… 80 ans.

visite du Pape au Centre rural des Filles de la charité à Témara au Maroc

Au service de 150 enfants malades

Le pape François s’est rendu en visite privée au Centre Rural des Services Sociaux de Témara, à quelque 20km de Rabat, animé par quatre religieuses espagnoles Filles de la charité de Saint-Vincent de Paul, soutenues par 7 collaborateurs et une bénévole.

Ce Centre se compose de quatre bâtiments : l’un abrite un dispensaire où sont soignés les gens de la région, l’autre une salle de classe où sont alphabétisés enfants et adultes, un troisième est celui du réfectoire où le petit-déjeuner est servi à 8h30 avant la classe. Le dernier bâtiment abrite la maison des sœurs, petite bâtisse toute simple.

Parmi les volontaires du centre, Liali Mariam, infirmière née à Temara. Comme les habitants de la région elle est musulmane. Elle a grandi avec la présence des religieuses et vient soigner les patients. Il y a des brûlés dans des accidents domestiques des foyers les plus démunis, des blessures fréquentes dans les lieux reculés du Maroc. On y soigne les problèmes psychiatriques et prodigue une assistance aux nouveaux-nés.

C’était le premier rendez-vous de la journée, ce dimanche 31 mars 2019: le pape doit, en ce second jour au Maroc comme « Serviteur d’espérance », retrouver les catholiques, consacrés, prêtres, évêques, du Maroc, du Maghreb et de différents pays d’Afrique, à la cathédrale de Rabat, et cet après midi pour la messe.

Deux enfants ont offert des fleurs au pape François et le chœur d’enfants lui a offert un chant. Le pape François a salué un à un les enfants qui sont soignés au Centre et leurs familles: environ 150 enfants y sont soignés. Avant de quitter Témara, pour la rencontre à la cathédrale Saint-Pierre de Rabat, le pape a été salué par un chœur d’enfants qui étudient à l’école du Centre.

Serviteur d’espérance, le Pape au Maroc

Serviteur d’espérance, le Pape au Maroc

Après l’accueil à l’aéroport, la visite au mausolée de Mohammed V, puis à l´Institut Mohammed VI de formation des imams, le Pape  et le Roi Mohammed VI ont eu un entretien privé ce samedi après-midi à Rabat, au terme duquel a été rendu public un appel commun pour Jérusalem :

« Reconnaissant l’unicité et la sacralité de Jérusalem et ayant à cœur sa signification spirituelle et sa vocation particulière de Ville de la Paix, nous pensons important de préserver la Ville sainte de Jérusalem comme patrimoine commun de l’humanité et, par-dessus tout pour les fidèles des trois religions monothéistes, comme lieu de rencontre et symbole de coexistence pacifique, où se cultivent le respect réciproque et le dialogue. »

« Dans ce but, doivent être conservés et promus le caractère spécifique multi-religieux, la dimension spirituelle et l’identité culturelle particulière de Jérusalem. Nous souhaitons, par conséquent, que dans la Ville sainte soient pleinement garantis la pleine liberté d’accès aux fidèles des trois religions monothéistes et le droit de chacune d’y exercer son propre culte, de sorte qu’à Jérusalem s’élève, de la part de leurs fidèles, la prière à Dieu, Créateur de tous, pour un avenir de paix et de fraternité sur la terre »

La nécessité d’un dialogue authentique et fraternel entre les peuples et les religions, la liberté religieuse et l’accueil des réfugiés: ce sont quelques-uns des thèmes développés par le Pape François lors de son discours aux autorités marocaines, prononcé ce samedi à Rabat.

Dans le cadre de sa visite à Rabat, le Pape François a visité en fin de journée un centre de la Caritas dans lequel sont accueillis de nombreux migrants d’Afrique subsaharienne. Pour lui, les migrants sont «l’image du Christ qui frappe à nos portes».