De retour du Panama, le Pape François a tenu sa traditionnelle conférence de presse en vol, abordant des sujets tels que la prochaine réunion sur la protection des mineurs, l’avortement, le sort des migrants et de nombreux autres problèmes d’actualité.
Puis le Boeing 787 de la ligne colombienne Avianca avec à son bord le pape François a atterri vers 11 h 15 à l’aéroport romain de Ciampino en provenance de Panama. Avant de rentrer au Vatican, le Saint Père a prié devant la Madone, »Salus Populi Romani », dans la basilique Sainte Marie Majeure.
Le Pape a mis en garde contre les attentes « un peu exagérées » pour la réunion de février sur la protection des mineurs, en déclarant que « le problème de la maltraitance va continuer », précisément parce qu’il s’agit d’un « problème humain » qui se produit partout. Cependant, «en résolvant le problème dans l’Église, nous aiderons à le résoudre dans la société et dans les familles».
Une catéchèse pour les évêques
Le pape a expliqué que l’idée de la réunion était née de la prise de conscience que de nombreux évêques ne savaient pas comment réagir à la situation. « Nous avons senti la responsabilité de donner une « catéchèse sur ce problème aux conférences des évêques ». Il a ensuite exposé les objectifs principaux de la réunion de février, notamment la sensibilisation à la profondeur de la tragédie et l’établissement de protocoles permettant aux évêques de traiter les cas de maltraitance.
Pitié pour l’enfant à naître
Le Saint-Père a abordé plusieurs autres sujets controversés lors de la conférence de presse. Un journaliste a demandé comment l’opposition à l’avortement «respectait les souffrances des femmes dans cette situation» et comment cela correspondait à son message de miséricorde. «Le message de miséricorde est pour tout le monde, même pour la personne humaine à naître» .
Il a souligné que c’était «une miséricorde difficile», affirmant que la difficulté n’est pas de pardonner à quelqu’un qui a un avortement – Dieu est toujours prêt à pardonner – mais d’accompagner et de consoler la femme. Afin de bien comprendre la tragédie de l’avortement, il est nécessaire d’être dans le confessionnal.
Pourquoi les jeunes quittent l’église
Le pape François a déclaré que le voyage à Panama pour les Journées mondiales de la jeunesse répondait à ses attentes, bien qu’il n’ait pas été en mesure de donner une évaluation globale du voyage. «Sur ce, je vais devant le Seigneur pour prier…» a-t-il déclaré.
Interrogé sur les raisons pour lesquelles les jeunes quittent l’Église, il a souligné le manque de témoignage de la part des chrétiens, notamment des prêtres et des évêques, mais même des papes. Outre les pasteurs, il a également déploré les «chrétiens hypocrites» qui aliènent les personnes de l’Église.
Le pape a suggéré que, s’ils ne voulaient pas être de bons témoins, ces personnes ne devraient pas se dire catholiques, mais plutôt dire qu’elles ont été élevées catholiques, mais qu’elles sont tièdes ou mondaines.
Prêtres mariés?
Interrogé sur les prêtres mariés, le pape François a rappelé les paroles de saint Paul VI: «Je préférerais donner ma vie avant de changer la loi du célibat» pour les prêtres de rite latin. S’exprimant en son propre nom, le pape François a déclaré: «Personnellement, je pense que le célibat est un cadeau pour l’Église et je ne suis pas d’accord avec l’idée de permettre au célibat d’être facultatif.» Cependant, il a déclaré que la question devrait être étudiée, et devrait être laissée ouverte la possibilité de changer de discipline dans des circonstances exceptionnelles, dans des endroits où cela est absolument nécessaire.
Éducation sexuelle dans les écoles
Répondant à une question sur l’éducation sexuelle, le pape François a déclaré qu’il pensait qu’elle était nécessaire, mais a souligné qu’elle ne doit pas être «imprégnée de colonisation idéologique», et il a averti que certaines méthodes font réellement du mal. L’éducation sexuelle devrait commencer à la maison, chez les parents.
Soutien aux habitants du Venezuela
Le pape François a également exprimé son soutien à «tout le peuple du Venezuela car tous souffrent». «Ce qui me fait peur, c’est l’effusion de sang. Le problème de la violence me terrifie…»
Migration
La dernière question des journalistes portait sur la question de la migration. Le pape François a déclaré que le problème était très complexe, mais a souligné l’importance de «recevoir», d’avoir un cœur ouvert à recevoir. Dans le même temps, les dirigeants gouvernementaux doivent faire preuve de prudence, en veillant à ce que les immigrants puissent s’intégrer dans les pays hôtes. Il a souligné la Grèce et l’Italie, en Europe; et le Liban et la Jordanie, au Moyen-Orient, en tant que modèles de générosité. La migration est une question complexe, «sur laquelle il faut parler sans préjugés».
Panama: une nation noble
À l’issue de la conférence de presse, le pape François a remercié les journalistes pour leur travail et leur a laissé une dernière réflexion sur le Panama: «J’aimerais dire une chose sur le Panama: j’ai ressenti un nouveau sentiment. Ce mot m’est venu à l’esprit: Panama est une nation noble. J’y ai trouvé la noblesse. »
«Et ensuite, je voudrais mentionner autre chose que nous, en Europe, nous ne voyons pas et que j’ai vu ici au Panama. J’ai vu les parents élever leurs enfants et dire: c’est ma victoire, c’est ma fierté, c’est mon avenir. Au cours de l’hiver démographique que nous vivons en Europe – et en Italie, il est inférieur à zéro – cela doit nous faire réfléchir. Quelle est ma fierté? Tourisme, vacances, la villa, le chien? Ou l’enfant?