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avec les jeunes de l’université Notre-Dame à Dacca

C’est le dernier rendez-vous du Pape François à Dacca. Tout comme avant-hier en Birmanie, la visite du Pape François au Bangladesh s’est achevée aujourd’hui avec une rencontre entre le Pape et les jeunes, à l’université Notre-Dame, créée il y a quatre ans à peine mais déjà renommé dans tout le pays.

7000 jeunes, des catholiques, mais aussi des musulmans et des croyants d’autres religions, ont participé à un temps festif marqué par des danses et des témoignages. Le Pape n’a pas caché son plaisir en déclarant «Je me sens rajeunir chaque fois que je vous rencontre !» Et à quelques instants de reprendre l’avion pour Rome, le Pape a articulé son discours autour du «voyage».

Le Pape François qui avait été professeur de lettres et de psychologie dans ses années de noviciat jésuite, a renoué avec sa vocation d’éducateur en invitant les jeunes étudiants à ne pas «divaguer sans but», et à choisir la bonne voie en utilisant la sagesse qui nait de la foi.

Devant ces étudiants, parmi lesquels de futurs ingénieurs, le Pape a utilisé une métaphore informatique en déclarant que Dieu a mis en quelque sorte en nous «un logiciel qui nous aide à discerner son programme divin», un logiciel qui doit être régulièrement mis à jour en écoutant le Seigneur.

Pour atteindre cette sagesse, «nous devons regarder le monde, nos situations, nos problèmes avec les yeux de Dieu, écouter les autres avec les oreilles de Dieu, aimer avec le cœur de Dieu, et évaluer les choses avec les valeurs de Dieu», sans «se replier dans son petit monde», parce que quand un peuple, une religion ou une société le font, on sombre dans l’arrogance, et dans des discours binaires du type «je suis bon, tu es mauvais».

La sagesse de Dieu doit nous ouvrir aux autres et nous aider à voir au-delà de notre confort et des fausses sécurités. Le Pape François a insisté aussi sur l’écoute réciproque entre les jeunes et les plus anciens. Nous faisons partie d’une longue chaîne de transmission, et il ne faut pas vivre accroché à son téléphone portable, mais avoir conscience que la réalité est plus grande que nos individualités.

«En regardant vos visages, je suis plein de joie et d’espérance, pour vous, pour votre pays, pour l’Église et pour vos communautés». «Que Dieu bénisse le Bangladesh», a conclu le Saint-Père.

Le Pape encourage les prêtres et consacrés du Bangladesh

Après avoir rencontré les évêques bangladais vendredi, le Pape François avait rendez-vous ce samedi 2 décembre 2017 dans la matinée avec les prêtres, séminaristes, religieux et religieuses, novices et personnes consacrées en l’église du Saint-Rosaire, au centre de Dacca, dans le quartier de Tejgaon.

Il s’agit d’un des plus vieux complexes catholiques de la capitale du Bangladesh comprenant l’ancienne église, du XVIe et XVIIe siècle, l’un des deux cimetières catholiques de la ville où sont enterrés de nombreux missionnaires, la maison de Mère Teresa qu’il a visitée auparavant, et deux écoles préparatoires, ainsi que la nouvelle église en forme de coquille où s’est déroulée la rencontre.

Le Pape François devait prononcer un discours préparé. Mais craignant d’être «ennuyant», il a préféré consigner son texte au cardinal archevêque D’Rozario, et a pris la parole en espagnol, improvisant ce qui lui venait du cœur.

C’est un Pape heureux, confiant, à l’aise qui s’est présenté aux prêtres, aux séminaristes, aux religieux et religieuses, dont de nombreuses missionnaires de la Charité, venues en voisines… il a abordé trois thèmes qui lui sont chers et qui lui paraissent essentiels pour les différentes communautés ecclésiastiques.

Tout d’abord, il a insisté sur le fait de prendre soin de sa vocation, de cette graine que Dieu a donné à certains. Il faut en prendre soin comme on prend soin des enfants, des personnes âgées, et ce grâce à la tendresse, sinon, la jeune pousse qui a germé ne pourra jamais grandir.

«Attention toutefois à l’ennemi qui sème la mauvaise graine, celle de la zizanie parmi tous les groupes.» Prendre soin, c’est aussi «discerner, prier et demander à Dieu de nous accorder cette tendresse indispensable à la croissance de cette pousse».

S’adressant ensuite plus spécifiquement aux communautés religieuses, le Pape a reconnu que cette vie n’était pas facile. Il faut que chaque groupe sache se défendre contre tout type de division. Citant le cardinal Tauran, il a rappelé que le Bangladesh était l’un des meilleurs exemples de dialogue interreligieux.

«Le Bangladesh se doit donc d’être un exemple d’harmonie» a exhorté le Pape, faisant référence aux communautés religieuses. Or, ces dernières doivent faire face à un ennemi en particulier : les bavardages, ces médisances qui empoisonnent les relations humaines. «Mieux vaut se mordre la langue que de dire du mal des autres.» Ou mieux vaut dire les choses en face quand cela ne va pas.

Enfin, le Pape François a souligné combien il était important d’être habité par l’esprit de joie pour servir Dieu. Reprenant sa métaphore des visages tristes, celles de ceux qui ont pris du vinaigre, le Pape a rappelé combien il était nécessaire de supporter certaines contrariétés pour se rendre compte des bienfaits que dispense Dieu à notre égard.

Le Pape a donc donné des conseils bienveillants à une Église qu’il a voulu encourager dans sa mission auprès de tous.

Discours aux prêtres, consacrés, séminaristes et novices à Dacca, église du Saint Rosaire (page 2)

Messe à Dacca avec ordinations, rappel des priorités

Ce vendredi matin, sous un soleil déjà chaud, le Pape François a célébré la messe dans le parc Suhrawardy Udyan à Dacca devant environ cent mille fidèles, soit le tiers de toute la communauté catholique du pays. C’était le grand moment que tous les catholiques du Bangladesh attendaient.

Cette célébration eucharistique, unique grand moment de rencontre entre le Pape et les Bangladais, a été marquée par l’ordination de seize séminaristes ayant étudié au séminaire majeur du Saint-Esprit. Le Pape a remercié celles et ceux qui sont venus parfois de très loin, au prix de plusieurs jours de voyage, signe de leur amour pour Jésus .

Il les a remerciés pour leur fidélité, et les a appelés à prier pour leurs prêtres, tout particulièrement ceux qu’il a ordonnés. C’est la responsabilité du peuple de Dieu de soutenir les prêtres. Il suffit pour cela de se fier à sa générosité qu’on sait grande chez les Bangladais.

Son homélie a été centrée sur le rôle et la responsabilité des nouveaux prêtres. Les prêtres, collaborateurs des évêques, eux-mêmes successeurs des Apôtres choisis par Jésus, sont appelés à continuer la mission personnelle du Christ, de maître, de prêtre et de pasteur.

Ces nouveaux pasteurs devront dispenser à tous la Parole de Dieu, la lisant et la méditant pour croire ce qu’ils ont lu. Ils devront vivre ce qu’ils ont enseigné. «Que votre doctrine soit donc une nourriture pour le peuple de Dieu, une joie et un soutien pour les fidèles du Christ, le parfum de votre vie, pour que par la parole et l’exemple vous édifiez la maison de Dieu, qui est l’Église.»

«Reconnaissez donc ce que vous faites, imitez ce que vous célébrez, afin que, en participant au mystère de la mort et de la résurrection du Seigneur, vous portiez la mort du Christ dans vos membres et que vous marchiez avec lui dans une vie renouvelée.»

Au-delà du rappel des sacrements qu’ils administreront dorénavant, le Pape les a enjoints à exercer dans «la joie et la charité sincère l’œuvre sacerdotale du Christ, dans l’unique intention de plaire à Dieu».

Le Pape a conclu en les incitant à avoir toujours devant les yeux l’exemple du Bon Pasteur, «qui n’est pas venu pour être servi mais pour servir, et pour chercher et sauver ce qui était perdu».

Le texte intégral de l’homélie du Pape, lors de la messe : (page 2)

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Après la messe, le Pape a rejoint la Maison pour les prêtres âgés de la capitale, où il s’est librement entretenu avec les seize évêques du pays. Il a commencé par évoquer la nécessité d’instaurer une proximité plus grande envers les fidèles laïcs.

À cette occasion, le Souverain Pontife a rendu un hommage appuyé aux actions sociales déjà amorcées par l’Église locale, dans son assistance aux familles ou son engagement pour la promotion des femmes.

Les nombreuses œuvres destinées aux pauvres ont également été évoquées, même si, selon le Pape, celles-ci doivent redoubler d’intensité, au regard de la grave crise humanitaire que traverse actuellement le Bangladesh avec l’arrivée massive de réfugiés en provenance de Birmanie.

Dès lors, Il a développé une réflexion sur la compréhension interreligieuse, cruciale dans ce pays où la diversité ethnique reflète la diversité des traditions religieuses. Séminaires, programmes didactiques et initiatives personnelles en faveur du dialogue interreligieux doivent essaimer.

Dans un tel contexte, la responsabilité des autorités religieuses est conséquente : celles-ci se doivent en effet d’accompagner le plus mieux possible les jeunes générations tentées par la logique du mal pour les conduire vers « la patiente recherche du bien».

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La deuxième journée du séjour du Pape au Bangladesh s’est achevée avec une rencontre œcuménique et interreligieuse pour la paix, dans le jardin de l’archevêché de Dacca. Le Pape François a manifesté une nouvelle fois son attachement à un dialogue sincère et constructif entre les religions. Dix-huit réfugiés Rohingyas participaient à cette rencontre.

Discours à la Rencontre Interreligieuse et Œcuménique pour la Paix (page 3)