Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

Laissons le coeur s’émouvoir pour la paix

banners_25-dic-natale-FR_125-12-2013 source : Radio Vatican

MESSAGE URBI ET ORBI – NOËL 2013

Gloire et paix : ce sont les deux axes majeurs du message de Noël que le Pape François vient de lire depuis le balcon de la Loggia centrale de la basilique Saint-Pierre en ce jour de Noël devant une foule immense rassemblée place Saint-Pierre.

Le message du Pape fut donc d’abord et avant un message de paix, ou d’espoir de paix pour des peuples et des régions en guerre ou en crise. Tous les grands dossiers d’actualité ont ainsi été abordés. Expliquant avant tout que « la paix est un engagement de tous les jours, qu’on fait avancer à partir du don de Dieu, de sa grâce qui nous a été donnée en Jésus-Christ ».

Les premières pensées du Pape François vont aux « enfants qui sont les victimes les plus fragiles des guerres, aux personnes âgées, aux femmes maltraitées, aux malades ».

La Syrie, un conflit sans fin, qui a trop duré

Au niveau international, le premier pays cité est la Syrie, préoccupation majeure pour le Pape depuis son élection en mars dernier. « Le conflit en Syrie a trop brisé de vies ces derniers temps, fomentant haine et vengeance. Continuons à prier le Seigneur, pour qu’il épargne au bien-aimé peuple syrien de nouvelles souffrances et que les parties en conflit mettent fin à toute violence et garantissent l’accès aux aides humanitaires. Nous avons vu combien la prière est puissante ! Et je suis heureux qu’aujourd’hui des croyants de diverses confessions religieuses s’unissent aussi à notre supplication pour la paix en Syrie. Ne perdons jamais le courage de la prière ! Le courage de dire : Seigneur, donne ta paix à la Syrie et au monde entier. » Le Pape François a fait référence à la veillée de prière qu’il a organisé en septembre au plus fort des tensions internationales concernant l’usage d’armes chimiques par le régime syrien.

Outre la Syrie, le Pape François a évoqué le Proche-Orient, priant Dieu qu’il bénisse « la Terre que tu as choisie pour venir dans le monde et fais aboutir à une heureuse issue les négociations de paix entre Israéliens et Palestiniens ». « Guéris les plaies de l’Irak bien-aimé, encore frappé par de fréquents attentats ».

Afrique, de la Centrafrique au Soudan du Sud, en passant par le Nigeria

Autre conflit : la République centrafricaine, « souvent oubliée des hommes. Mais toi, Seigneur, tu n’oublies personne ! et tu veux porter aussi la paix à cette terre, déchirée par une spirale de violence et de misère, où beaucoup de personnes sont sans maison, sans eau ni nourriture, sans le minimum pour vivre. » Le Pape n’oublie pas non plus le Soudan du Sud qui a précipité dans la violence ces derniers jours et demande au Seigneur d’y favoriser la concorde. Il demande aussi que Dieu regarde le Nigeria, « lacéré par de continuelles attaques qui n’épargnent pas les innocents ni ceux qui sont sans défense. »

Le Pape François a eu également une pensée pour les déplacés et les réfugiés, « spécialement dans la Corne de l’Afrique et dans l’est de la République démocratique du Congo. » Autre préoccupation du Pape : les personnes « en quête d’une vie digne », les migrants. Et de souhaiter qu’ils trouvent « accueil et aide » et de souhaiter que « des tragédies comme celles à laquelle nous avons assisté cette année, avec les nombreux morts à Lampedusa, n’arrivent jamais plus. »

Le Pape a aussi pointé du doigt la traite des êtres humains, qualifiée de « délit contre l’humanité ». « Tourne ton regard vers les nombreux enfants qui sont enlevés, blessés et tués dans les conflits armés, et vers tous ceux qui sont transformés en soldats, volés de leur enfance ».

La protection de l’environnement

L’environnement a également été abordé dans ce message de Noël. « Seigneur du ciel et de la terre, regarde notre planète, que la convoitise et l’avidité des hommes exploitent souvent sans faire preuve de discernement ». Et de demander au Seigneur d’assister et de protéger « tous ceux qui sont victimes de calamités naturelles, surtout le cher peuple philippin, gravement frappé par le récent typhon ».

Malgré toutes ces tragédies, le Pape a appelé tous les fidèles et les pèlerins présents place Saint-Pierre à laisser « notre cœur s’émouvoir, laissons-le se réchauffer à la tendresse de Dieu ». « Demandons-lui qu’il nous aide à construire la paix chaque jour, dans notre vie, dans nos familles, dans nos villes et dans nos nations, dans le monde entier ».

A Noël, faisons place à Jésus plutôt… … qu’aux achats et au bruit

23-12-2013 source : Radio Vatican

A Noël, comme Marie, faisons place à Jésus qui vient. C’est l’invitation lancée par le Pape François lors de la messe célébrée ce lundi matin en la chapelle de la Maison Sainte Marthe au Vatican. En ce jour qui précède la naissance du Seigneur, il a souligné que l’Église, comme Marie, est dans l’attente d’un accouchement. Marie aussi, « a éprouvé ce qu’éprouvent toutes les femmes à ce moment-là ». « Elle a ressenti les signes dans son corps, dans son âme » que son fils était sur le point de naître. « Et nous comme Église, accompagnons la Vierge Marie dans cette attente ». Le Seigneur vient deux fois « à Noël, que nous allons fêter maintenant, la naissance physique », et « celle qui viendra à la fin y mettre un terme ». Mais comme l’affirme Saint Bernard, il existe une troisième naissance :

« Il existe une troisième venue du Seigneur : celle de chaque jour. Le Seigneur chaque jour visite son Église ! Il visite chacun de nous et notre âme aussi entre dans cette ressemblance : notre âme ressemble à l’Église, notre âme ressemble à Marie. Les Pères du désert disent que Marie, l’Église notre âme sont féminines, et ce que l’on peut dire de l’une, on peut le dire de manière analogue de l’autre. Notre âme aussi est dans l’attente, dans cette attente pour la venue du Seigneur ; un âme ouverte qui appelle : ‘Viens Seigneur’ ».

La vigilance est la vertu du pèlerin

Et à chacun de nous, ces jours-ci, « l’Esprit Saint demande d’adresser cette prière : Viens ! Viens ! ». Tous les jours de l’Avent, « nous avons dit dans la préface de la messe que nous, l’Église, comme Marie, nous sommes vigilants, dans l’attente ». Et la vigilance « est la vertu » du pèlerin. Nous tous « sommes des pèlerins » :

« Et je me demande : nous sommes dans l’attente ou nous sommes fermés ? Nous sommes vigilants ou nous nous sommes arrêtés dans le confort d’un hôtel, le long de la route et nous ne voulons plus aller de l’avant ? Sommes-nous pèlerins ou sommes-nous perdus ? C’est pour cela que l’Église nous invite adresser cette prière, ce ‘Viens’, à ouvrir notre âme et que notre âme, ces jours-ci, soit vigilante et dans l’attente. Être en éveil ! Que se passe-t-il en nous si le Seigneur vient ou s’il ne vient pas ? Si nous faisons de la place au Seigneur ou plutôt aux fêtes, aux achats, aux bruits…Notre âme est-elle ouverte, comme est ouverte la Sainte Mère Église et comme est ouverte la Vierge Marie ? Ou notre âme est-elle fermée, et nous avons mis sur la porte la pancarte : ‘Prière de ne pas déranger’ ».

« Le monde ne prend pas fin avec nous, nous ne sommes pas ce qu’il y a de plus important au monde : c’est le Seigneur, avec la Vierge Marie et Mère l’Église ! » Et voilà, « il est bon que nous répétions cette invocation : ‘O sagesse, clé de David, Roi des nations, viens !’ » :

« Et aujourd’hui, répétons sans cesse ce ‘Viens’, et cherchons à ce que notre âme ne soit pas là à nous dire : ‘Ne pas déranger’. Non, que notre âme soit ouverte, que notre âme soit grande, pour recevoir le Seigneur ces jours-ci et qu’elle commence à entendre ce que l’Église chantera demain : ‘Sachez qu’aujourd’hui vient le Seigneur ! Et demain vous verrez sa gloire ! ».

Famille et maison vont ensemble

PAPE FRANÇOIS

ANGÉLUS 

Place Saint-Pierre à Rome
IVe Dimanche de l’Avent, 22 décembre 2013

En ce quatrième dimanche de l’Avent, l’Évangile nous raconte les événements qui ont précédé la naissance de Jésus, l’évangéliste Matthieu les présente du point de vue de Saint-Joseph, le fiancé de la Vierge Marie.

Joseph et Marie vivaient à Nazareth ; ils ne vivaient pas ensemble encore, parce que le mariage n’était pas accompli. Entre temps, Marie, après avoir reçu l’annonce de l’ange, est tombée enceinte par l’Esprit Saint. Quand Joseph se rend compte de ce fait, il en reste perplexe. L’Évangile ne dit pas quelles étaient ses pensées, mais il nous dit ce qui est l’essentiel : il essaie de faire la volonté de Dieu et est prêt au renoncement le plus radical . Au lieu de se défendre et de faire valoir ses droits, Joseph choisit une solution qui représente un énorme sacrifice pour lui. Et l’Évangile dit: « Parce que c’était un homme juste et qu’il ne voulait pas l’accuser publiquement, il résolut de la répudier en secret » (1,19).

Cette courte phrase résume un véritable drame intérieur, si nous pensons à l’amour que Joseph avait pour Marie ! Mais même dans une telle circonstance, Joseph a l’intention de faire la volonté de Dieu et décide, sans doute avec beaucoup de peine, de répudier Marie en secret. Nous devons méditer sur ces mots, pour comprendre quelle était l’épreuve que Joseph a dû supporter les jours qui ont précédé la naissance de Jésus. Une épreuve similaire à celle du sacrifice d’Abraham, quand Dieu  demanda à celui-ci son fils Isaac (cf. Gn 22) : renoncer à la chose la plus précieuse, à la personne la plus aimée.

Mais, comme dans le cas d’Abraham, le Seigneur est intervenu : il a trouvé la foi qu’il cherchait et il ouvre un itinéraire différent, un chemin d’amour et de bonheur, « Joseph – dit-il – n’aie pas peur de prendre chez toi Marie, ton épouse. En fait, l’enfant engendré en elle vient de l’Esprit Saint. » (Mt 1,20)

Cet évangile nous montre toute la grandeur d’âme de saint Joseph. Il était en train de suivre un bon projet de vie, mais Dieu lui réservait un autre dessein, une mission plus grande. Joseph était un homme qui écoutait toujours la voix de Dieu, profondément sensible à sa volonté secrète, un homme attentif aux messages qui lui parvenaient du plus profond de son cœur et d’en-haut.

Il ne s’est pas obstiné à suivre son projet de vie, il n’a pas laissé la rancœur empoisonner son esprit, mais il a été prêt à se mettre à la disposition de la nouveauté qui lui était présentée d’une façon déconcertante. C’était un homme bon. Il n’avait pas de haine, et il n’a pas permis que la rancœur empoisonne son âme ! Cela fait du mal. Ne le permettez jamais ! Il est en cela un exemple. Et c’est ainsi que Joseph est devenu encore plus libre et encore plus grand.

En s’acceptant selon le dessein du Seigneur, Joseph se trouve pleinement lui-même, au-delà de lui-même. Sa liberté de renoncer à ce qui est sien, à la possession de sa propre existence, et sa pleine disponibilité intérieure à la volonté de Dieu nous interpellent et nous montrent le chemin.

Préparons-nous donc à célébrer Noël en contemplant Marie et Joseph : Marie, la femme pleine de grâce qui a eu le courage d’avoir totalement confiance dans la Parole de Dieu ; Joseph, l’homme fidèle et juste qui a préféré croire au Seigneur plutôt que d’écouter les voix du doute et de l’orgueil humain. Avec eux, marchons ensemble vers Bethléem.

*

Je viens de lire, rédigé en grand [sur une banderole] : «Les pauvres ne peuvent pas attendre. » C’est beau! Et cela me fait penser que Jésus est né dans une étable, pas dans une maison. Ensuite il a dû s’enfuir et partir en Égypte pour garder la vie sauve, mais il est finalement retourné chez lui, à Nazareth, dans sa maison. Et je pense aujourd’hui, à la lecture même de cette écriture, à de nombreuses familles sans maison, soit parce qu’elles n’en ont jamais eue, soit parce qu’elles l’ont perdue pour de nombreuses raisons. Famille et maison vont de pair. Il est très difficile de porter une famille vivant sans une maison. En ces jours de Noël, j’invite tout le monde – personnes, entités sociales, autorités – à faire tout son possible pour veiller à ce que chaque famille puisse avoir une maison.