Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

Prions pour que les mers et les déserts ne deviennent pas des cimetières

Prions pour que les mers et les déserts ne deviennent pas des cimetières

Le Pape François a fait une pause dans son cycle de catéchèses sur l’Esprit Saint, il a parlé mercredi dernier des personnes contraintes de traverser mers et déserts au risque de leur vie, en écho au Psaume 107. Il a aussi exprimé le «péché grave» de ceux qui œuvrent à systématiquement repousser les migrants.
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Résumé de la catéchèse du Saint-Père :

Laissant pour aujourd’hui la catéchèse habituelle, je voudrais penser avec vous aux personnes qui traversent en ce moment mers et déserts de toutes sortes pour rejoindre une terre où vivre en paix et en sécurité. En tant qu’Évêque de Rome, j’ai souvent parlé de la tragédie de la Méditerranée devenue un cimetière.

La mer comme le désert sont aussi des lieux bibliques chargés de symbolismes, en particulier au moment de l’Exode du Peuple de Dieu vers la Terre promise. Je le répète, le passage des migrants devrait être protégé et fondé sur la justice, la fraternité et la solidarité afin d’empêcher la traite des êtres humains. Mais je n’oublie pas l’engagement de tant de bons samaritains qui se prodiguent pour les secourir.

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PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 28 août 2024

Catéchèse : La mer et le désert

Chers frères et sœurs, bonjour !

Aujourd’hui je reporte la catéchèse habituelle et je voudrais m’arrêter avec vous pour penser aux personnes qui – même en ce moment – sont en train de traverser les mers et les déserts pour atteindre une terre où elles peuvent vivre en paix et en sécurité.

Mer et désert : ces deux mots reviennent dans tant de témoignages que je reçois, aussi bien de la part des migrants que des personnes qui s’engagent à leur secours. Et quand je dis « mer », dans le contexte de la migration, je pense aussi océan, lac, fleuve, toutes les étendues d’eau périlleuses que tant de frères et sœurs du monde entier sont obligés de traverser pour atteindre leur destination.

Et le “désert” n’est pas seulement celui du sable et des dunes, ou celui des rochers, mais aussi tous ces territoires inaccessibles et dangereux, tels que les forêts, les jungles, les steppes où les migrants marchent seuls, abandonnés à eux-mêmes.

Migrants, mer et désert. Les routes migratoires d’aujourd’hui sont souvent marquées par des traversées de mers et de déserts qui, pour beaucoup, trop de personnes – trop ! -, se révèlent mortelles. Pour cela aujourd’hui, je veux m’entretenir avec vous sur ce drame, cette douleur. Certaines de ces routes sont mieux connues, car elles sont souvent sous les feux des projecteurs ; d’autres, la plupart, sont peu connues, mais non moins parcourues.

J’ai souvent parlé de la Méditerranée, parce que je suis Évêque de Rome et parce qu’elle est emblématique : la mare nostrum, lieu de communication entre les peuples et les civilisations, est devenue un cimetière. Et la tragédie, c’est que beaucoup, la plupart de ces morts, auraient pu être sauvés. Il faut le dire clairement : il y a ceux qui travaillent systématiquement par tous les moyens à repousser les migrants – à repousser les migrants.

Et cela, en toute conscience et responsabilité, est un péché grave. N’oublions pas ce que dit la Bible : « Tu ne molesteras ni n’opprimeras l’étranger » (Ex 22,20). L’orphelin, la veuve et l’étranger sont les pauvres par excellence que Dieu défend toujours et demande de défendre.

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Même certains déserts, malheureusement, deviennent des cimetières de migrants. Et même là, il ne s’agit souvent pas de morts « naturelles ». Non. Parfois, ils y ont été amenés et abandonnés dans le désert. Tous nous connaissons la photo de la femme et de la fille de Pato, mortes de faim et de soif dans le désert.

À l’ère des satellites et des drones, il y a des hommes, des femmes et des enfants migrants que personne ne doit voir : on les cache. Seul Dieu les voit et entend leur cri. Et là c’est une cruauté de notre civilisation.

En effet, la mer et le désert sont également des lieux bibliques chargés d’une valeur symbolique. Ce sont des scènes très importantes dans l’histoire de l’Exode, la grande migration du peuple conduit par Dieu, par l’intermédiaire de Moïse, de l’Égypte à la Terre promise. Ces lieux sont les témoins du drame du peuple fuyant l’oppression et l’esclavage.

Ce sont des lieux de souffrance, de peur, de désespoir, mais en même temps ce sont des lieux de passage vers la libération – et combien de personnes passent par les mers, les déserts pour se libérer, aujourd’hui -, ce sont des lieux de passage pour la rédemption, vers la liberté et l’accomplissement des promesses de Dieu (cf. Message pour la Journée mondiale du migrant et du réfugié 2024).

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Un psaume, s’adressant au Seigneur, dit : « Par la mer passait ton chemin, / tes sentiers, par les eaux profondes » (77 (76),20). Et un autre chante ainsi : « Lui qui mena son peuple au désert, / éternel est son amour !» (136 (135), 16).

Ces paroles saintes nous disent que, pour accompagner le peuple sur le chemin de la liberté, Dieu lui-même traverse la mer et le désert ; Dieu ne reste pas à distance, non, il partage le drame des migrants, Dieu est avec eux, avec les migrants, il souffre avec eux, avec les migrants, il pleure et espère avec eux, avec les migrants.

Cela nous fera du bien aujourd’hui de penser : le Seigneur est avec nos migrants dans la mare nostrum, le Seigneur est avec eux, pas avec ceux qui les rejettent.

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Frères et sœurs, nous pourrions tous être d’accord sur une chose : dans ces mers et ces déserts meurtriers, les migrants d’aujourd’hui ne devraient pas y être – et ils y sont, malheureusement. Mais ce n’est pas par des lois plus restrictives, ce n’est pas par la militarisation des frontières, ce n’est pas par des rejets que nous y parviendrons.

Nous y parviendrons plutôt en élargissant les voies d’entrée sûres et légales pour les migrants, en facilitant l’accueil de ceux qui fuient les guerres, la violence, les persécutions et les nombreuses calamités ; nous y parviendrons en encourageant de toutes les manières possibles une gouvernance mondiale des migrations fondée sur la justice, la fraternité et la solidarité.

Et en unissant nos forces pour lutter contre la traite des êtres humains, pour arrêter les trafiquants criminels qui exploitent sans pitié la misère d’autrui.

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Chers frères et sœurs, pensez à tant de tragédies de migrants : combien meurent en Méditerranée. Pensez à Lampedusa, à Crotone ? combien de choses hideuses et tristes. Et je voudrais conclure en reconnaissant et en louant les efforts de tant de bons samaritains, qui font tout leur possible pour secourir et sauver les migrants blessés et abandonnés sur les routes de la désespérance, sur les cinq continents.

Ces hommes et ces femmes courageux sont le signe d’une humanité qui ne se laisse pas contaminer par la culture néfaste de l’indifférence et du rejet : ce qui tue les migrants, c’est notre indifférence et notre attitude de rejet.

Et ceux qui ne peuvent pas être comme eux « en première ligne » – Je pense à tant de bonnes volontés qui sont là, en première ligne, à Mediterranea Saving Humans et à tant d’autres associations – ne sont pas pour autant exclus d’un tel combat pour la civilisation : nous ne pouvons pas être en première ligne, mais nous ne sommes pas exclus ; il y a de nombreuses façons d’apporter sa contribution, et en tout premier lieu la prière.

Et je vous le demande : priez-vous pour les migrants, pour ceux qui viennent sur nos terres pour sauver leur vie ? Et vous voudriez les chasser ?

Chers frères et sœurs, unissons nos cœurs et nos forces pour que les mers et les déserts ne soient pas des cimetières, mais des espaces où Dieu peut ouvrir des chemins de liberté et de fraternité.

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Je salue cordialement les pèlerins de langue française, en particulier le groupe de pèlerins du Burkina Faso et le groupe de fidèles du Sénégal conduits par S.E. Mons. Paul Abel Mamba.

Prions Saint Augustin que nous fêtons aujourd’hui, afin que les mers et les déserts deviennent des espaces où Dieu puisse ouvrir des voies de liberté et de fraternité.

Dieu vous bénisse !


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Neuvaine à la Nativité de Marie 2

Deuxième jour de la neuvaine – Sainte Marie, colombe de pureté

Vierge Marie enfant
représenter la Vierge Marie enfant

Nous vous saluons, enfant céleste, qui avez été conçue sans péché.

Nous poursuivons la lecture d’un texte très ancien, l’évangile (apocryphe) de la nativité de Sainte Marie, qui ne fait pas partie du canon des Saintes Écritures, mais qui a été très prisé notamment au Moyen-Âge :

« Or, il arriva que, comme la fête de la Dédicace approchait, Joachim monta à Jérusalem avec quelques-uns de sa tribu. C’était alors Isaschar qui était grand prêtre.

Lorsqu’il aperçut Joachim parmi les autres avec son offrande, il le rebuta et méprisa ses dons, en lui demandant comment étant stérile, il avait la hardiesse de paraître parmi ceux qui ne l’étaient pas, et disant que, puisque Dieu l’avait jugé indigne d’avoir des enfants, ses dons n’étaient nullement dignes de Dieu ; l’Écriture portant :« Maudit celui qui n’a pas engendré de mâle en Israël ; » et il dit que Joachim n’avait qu’à commencer d’abord par se laver de la tache de cette malédiction en ayant un enfant, et qu’ensuite il pourrait paraître devant le Seigneur avec ses offrandes.

Joachim, rempli de confusion de ce reproche outrageant, se retira auprès des bergers qui étaient avec ses troupeaux dans ses pâturages. »

Évangile (apocryphe) de la nativité de Sainte Marie, ch II

« C’est la naissance de la Vierge Marie; faisons-lui fête, en adorant le Christ son fils, le Seigneur. Telle est l’invitation que nous adresse aujourd’hui l’Église. Écoutons son appel ; entrons dans sa joie qui déborde : l’Époux est proche, puisque son trône est dès maintenant dressé sur terre ; encore un peu, et lui-même paraîtra sous ce diadème de notre humanité dont doit le couronner sa mère au jour de la joie de son cœur et du nôtre. Aussi, comme en la glorieuse Assomption, retentit à nouveau le Cantique sacré ; mais il est plus de la terre, cette fois, que du ciel. Voici qu’en vérité nous est donné mieux que le premier paradis à cette heure. » (Dom Prosper Guéranger  – Année liturgique – 8 septembre, la nativité de la Très Sainte Vierge)

Prières quotidiennes

Neuvaine à la Nativité de Marie 1

Introduction

Claudine Bouzonnet-Stella + 1697 – La Naissance de la Vierge
Claudine Bouzonnet-Stella + 1697 – La Naissance de la Vierge

La Nativité de la Bienheureuse Vierge Marie est une des treize fêtes mariales du calendrier liturgique. Elle inaugure l’économie du salut et l’inscription du Verbe de Dieu dans l’histoire des hommes.

Rappelant la naissance de la Vierge Marie, mère de Jésus-Christ, la fête du 8 septembre est très ancienne. Si elle a été célébrée très tôt à Constantinople et à Jérusalem, elle a pris forme à Rome au VIIe siècle.

Au cours de cette fête, les fidèles sont mis en présence de la plus haute sainteté humaine reconnue et vénérée par l’Église, celle de la Vierge Marie.

Rien n’est connu, ni du lieu ni de la date de naissance de la Vierge Marie.

D’après un évangile apocryphe ses parents s’appellent Joachim et Anne. Depuis le début du Ve siècle on vénère près de la piscine de Bethesda, porte des Lions, à Jérusalem, le lieu où elle serait née car la tradition orientale y fixe la maison d’Anne et Joachim, parents de Marie, au niveau de l’église Sainte-Anne de Jérusalem dont la dédicace a eu lieu un 8 septembre.

La fête, déjà célébrée en Orient, est inscrite au calendrier de l’Église de Rome par le pape Serge Ier (687-701),  lui-même d’origine orientale syrienne, même s’il est né à Palerme en Sicile.

Cette neuvaine va nous faire rencontrer Marie, colombe de pureté, aurore resplendissante, astre brillant, Mère de Dieu et notre Mère.

Premier jour de la neuvaine
Sainte Marie, née de sainte Anne et saint Joachim

De la naissance de Marie, la Sainte Écriture ne dit rien. Ce que l’on sait, on le sait soit par la Tradition authentique de l’Église, soit par les textes apocryphes. Pourtant, comme l’ont évoqué les Pères de l’Église, les saints et les mystiques rejoignant la théologie mariale, la naissance de Marie fut une occasion de réjouissances incommensurables dans la Sainte Trinité et parmi les myriades des anges du Ciel.

En effet, avec la naissance de Marie, la Création toute entière, visible et invisible, parvenait à cette heure annoncée par les prophètes, celle de « l’Accomplissement des temps« , celle qui verrait le Messie naître d’une Vierge issue du peuple élu…

« La bienheureuse et glorieuse Marie toujours vierge, de la race royale et de la famille de David, naquit et fut élevée dans la ville de Jérusalem, dans le temple du Seigneur. Son père se nommait Joachim et sa mère Anne. La famille de son père était de Galilée, de la ville de Nazareth, celle de sa mère était de Bethléem.

Leur vie était simple et juste devant le Seigneur, pieuse et irréprochable devant les hommes : car, ayant partagé tout leur revenu en trois parts, ils dépensaient la première pour le temple et pour les ministres du temple ; la seconde, ils la distribuaient aux pèlerins et aux pauvres, et ils réservaient la troisième pour leurs besoins et pour ceux de leur famille. » (Évangile (apocryphe) de la nativité de Sainte Marie, ch I)

Salut, monde nouveau où les magnificences de la création primitive sont dépassées; salut, port fortuné dont le repos s’offre à nous après tant d’orages! L’aurore paraît ; l’arc-en-ciel brille ; la colombe s’est montrée ; l’arche touche terre, ouvrant au monde de nouvelles destinées. Le port, l’aurore, l’arc-en-ciel, la colombe, l’arche du salut, le paradis du céleste Adam, la création dont l’autre n’était qu’une ébauche, c’est vous, douce enfant, en qui déjà résident toute grâce, toute vérité, toute vie…

Avec l’Emmanuel qui vous prédestina pour son lieu de délices, vous êtes vous-même, enfant bénie, le sommet de toute création, l’idéal divin pleinement réalisé sur terre.

Dom Guéranger – Année liturgique – 8 septembre, la nativité de la Très Sainte Vierge

Ayez pitié de moi, pécheur et venez à mon aide, ô ma Dame. Votre glorieuse naissance de la race d’Abraham, de la tribu de Juda, de la souche de David, n’a-t-elle pas apporté la joie au monde entier? Qu’elle me remplisse aussi de joie et me purifie de tout péché.

Prières quotidiennes (page 2)