Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

Le Pape rencontre les personnes âgées et les malades à Singapour

Le Pape rencontre les personnes âgées et les malades à Singapour

Blason de Singapour-Lion from SodacanTiger
Blason de Singapour-Lion from SodacanTiger from Heralder

Le Pape François s’est rendu jeudi à la Maison Sainte-Thérèse, un établissement de soins et d’accueil des personnes âgées situé à la périphérie de la ville. Le Saint-Père a salué le personnel et les invités, dont l’archevêque émérite de Singapour, Mgr Nicholas Chia Yeo Joo, mais aussi les pensionnaires de cet établissement. Certains étant âgés de plus de 100 ans ou souffrant de maladies graves. Le Souverain Pontife a assuré de ses prières et de son pardon en disant: «Merci pour votre patience».

 

Le Pape François n’entendait pas quitter Singapour sans saluer et embrasser les malades et les personnes âgées, à qui il a assuré de ses prières, de sa proximité, du pardon des péchés. Le Successeur de Pierre leur a demandé de prier pour l’Église et l’humanité, car «votre prière est très importante», a-t-il fait comprendre.

Un lieu d’accueil et d’attention

En effet, comme l’a répété François à maintes reprises au cours de ces journées du 45ème voyage apostolique, ces personnes qui vont maintenant vers le crépuscule de la vie, sont: la sagesse, la mémoire, un trésor à conserver. Elles méritent donc le respect et la dignité, et non la marginalisation.

Vers 9h30, le Pape s’est rendu à la Maison Sainte-Thérèse. Fondée il y a 90 ans par les Petites Sœurs des Pauvres à la périphérie de la «Cité du Lion», cette maison de retraite gérée par l’agence à but non lucratif ‘‘Catholic Welfare Services’’ (CWS), est avant tout un lieu d’accueil et d’attention.

Elle héberge actuellement 200 personnes, des résidents permanents comme les centenaires Goh, Vincent, Low Joo, Bertha et l’irrésistible Khung Seok, 105 ans, qui a accueilli le Pape avec un large sourire et en brandissant les drapeaux de la Cité du Vatican et de Singapour. La visite a duré moins d’une demi-heure, avant la rencontre interreligieuse du Saint-Père avec les jeunes du ‘‘Catholic Junior College’’, et son départ pour Rome.

François a parcouru toute la Place du Patio surplomblée par des chambres de huit places, séparées par des rideaux, avec tout l’équipement nécessaire aux soins des différents hôtes.

La tendresse du Pape

Il s’agit d’hommes et de femmes atteints de démence sénile, de retard, de la maladie d’Alzheimer, de la maladie de Parkinson ou des conséquences d’un accident vasculaire cérébral. Ou qui, en raison de leur âge avancé, montrent des signes de faiblesse et ne peuvent recevoir le soutien nécessaire de leur famille.

Ils étaient tous alignés devant leur chambre, dans des fauteuils roulants sur lesquels était fixée une plaque à leur nom. Le ¨Pape François a posé son regard sur chacun d’entre eux, saluant aussi les travailleurs à leurs côtés. Il s’est ensuite arrêté à la petite chapelle située au milieu du Patio, à côté de la clinique dentaire: là l’attendaient l’archevêque émérite de Singapour, Mgr Nicholas Chia Yeo Joo, 86 ans; une religieuse, un franciscain et trois prêtres en chaise roulante.

Adieu au père Anthony, missionnaire

L’un d’eux en particulier, le père Anthony Hutjes, missionnaire allemand de la Congrégation des Sacrés-Cœurs de Jésus et de Marie, aujourd’hui à la retraite, a vécu une quarantaine d’années à Singapour, où il a également été curé de l’église du Saint-Sacrement.

Bien connu à Singapour car auteur d’une douzaine de livres sur la foi, le mariage et la vie de famille, le père Antony a remis au Pape un paquet contenant ses livres, en disant – en anglais – qu’il était heureux «de pouvoir passer un peu de temps ensemble». Le Papelui a serré la main et l’a remercié pour le cadeau, avant de répondre par une plaisanterie après que le prêtre lui a parlé de son corps raisonnable: «Et comment va votre tête?». Et lui répondra: «Bien!»

«Prier pour l’Église et l’humanité»

Le directeur de la Maison Sainte-Thérèse, a parlé de l’établissement comme étant un «lieu d’espoir» et, illustrant rapidement le travail effectué chaque jour pour les personnes âgées et les malades, il a demandé au Pape François de «bénir la résidence», avant d’ajouter: «Nous en avons besoin».

À bout de bras, l’évêque de Rome a échangé quelques mots avec les personnes présentes: d’autres rangées de fauteuils roulants avec des personnes âgées venant également d’autres maisons d’accueil gérées par le CWS, comme ‘‘Saint Joseph’s Home’’ et ‘‘Villa Francis Home’’, criant «W Papa, W Papa», ainsi que les travailleurs de la maison à l’extérieur, installés sur les marches de la chapelle ou sur les balcons.

«Je salue tous ceux qui sont ici et je vous demande de prier pour moi, je prie pour vous. Je vous demande aussi de prier pour l’Église et pour l’humanité. Votre prière est très importante devant Dieu», a déclaré le Pape François.

Le pardon du Seigneur

«Dieu est heureux d’entendre votre prière. Merci beaucoup pour votre patience et votre prière», a ajouté le Souverain pontife avant de donner sa bénédiction. Enfin, en regardant le groupe sous ses yeux, des personnes à qui il restait peu de temps à vivre, il a ajouté un autre passage, toujours avec ses propres mots:

«Maintenant, avec cette bénédiction, le Seigneur se manifeste près de vous. Le Seigneur pardonne toujours tout et je vous manifeste à tous le pardon au nom du Seigneur».

La rencontre s’est terminée par un «Je vous salue Marie»; le passage du Pape dans le couloir central avec un salut aux personnes présentes; et une photo de groupe devant la façade orange et sarcelle ornée d’une statue de la Vierge. Le Pape François a présenté une plaque pour le «Catholic Hub», l’espace où la Maison Sainte-Thérèse sera transformé en un établissement de soins plus grand appelé Village de Sainte-Thérèse.

Le «Catholic Hub» abritera les principales organisations de l’archidiocèse de Singapour, un centre de conférence et de retraite, ainsi qu’une maison pour les membres du clergé les plus âgés.

Applaudissements et chœurs

Applaudissements et chœurs accompagnent à nouveau le passage de la voiture blanche à hayon vers le portail. En arrière-plan, seule la voix tonitruante de Vincent qui, dans un italien au fort accent anglais, s’écrie «Ciao Papa, arrivederci», suscitant les rires et les applaudissements de tous.

Messe à Singapour- le Pape encourage «l’amour qui construit»

Messe à Singapour: le Pape encourage «l’amour qui construit»

Logo Pape SIngapour
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50 000 fidèles de Singapour et des pays alentours ont pris part à la messe présidée par le Pape François, jeudi 12 septembre, au stade de la ville. Dans cette ville de tous les possibles, François a rappelé combien la grandeur et la majesté de nos projets peuvent nous faire oublier que sans l’amour, nous ne sommes rien.

Une marée de téléphones scintillants, d’ombrelles, d’uniformes scolaires et de chœurs d’enfants ont submergé l’enceinte du stade national de Singapour pour la première messe d’un Pape depuis près de quarante ans dans la cité-État.

Le Pape François a conquis son auditoire en s’arrêtant une vingtaine de fois, lors du traditionnel tour en papamobile pour saluer et bénir des petits enfants de Singapour, suscitant la clameur et l’approbation des 50 000 fidèles présents.

D’une organisation millimétrée, déjà déployée dans ce stade pour le bicentenaire de la ville il y a cinq ans, la messe solennelle a fait résonner les chants de nombreux chœurs d’enfants et d’adultes des différentes paroisses de Singapour ou des écoles dans une atmosphère aux accents britanniques prononcés, comme revendiqués dans l’identité singapourienne.

«Sans l’amour nous ne sommes rien»

Durant cette célébration eucharistique en anglais, le Pape a souhaité rappeler aux fidèles venus de Taïwan, Hong Kong, Malaisie voisine, des Philippines, du Vietnam et de Birmanie et leurs évêques, la primauté de l’amour sur toute forme de haine, la générosité sur l’égoïsme, la solidarité sur l’indifférence. «Sans l’amour nous ne sommes rien». Il a dans son homélie souligné que l’ingénierie virtuose de Singapour ne serait pas si elle n’était pas motivée par l’amour.

«Même à l’origine de ces imposantes constructions, comme de toute autre entreprise qui laisse une trace positive dans ce monde, il n’y a pas, comme beaucoup le pensent, avant tout de l’argent, ni de la technique, ni même de l’ingénierie – tous, moyens utiles –, mais de l’amour: “l’amour qui construit”, justement», a lancé le Pape François, estimant qu’il n’y a pas d’œuvre bonne sans qu’il y ait peut-être des personnes brillantes, fortes, riches, créatives, mais aussi des femmes et des hommes fragiles, pour qui sans amour il n’y a pas de vie, ni d’élan, ni de raison d’agir, ni de force pour construire.

«Nous sommes un précieux trésor»

Sans cela, même ici, personne n’aurait pu faire pousser une si grande métropole, les architectes n’auraient pas dessiné, les ouvriers n’auraient pas travaillé et rien n’aurait été réalisé, considère le Saint-Père, qualifiant Singapour de signe, et derrière chacune de ses œuvres, autant d’histoires d’amour à découvrir.

«D’hommes et de femmes unis les uns aux autres au sein d’une communauté, de citoyens dévoués à leur pays, de mères et de pères soucieux de leur famille, de professionnels et de travailleurs de tous types et de tous degrés, engagés avec honnêteté dans leurs différents rôles et tâches.»

Ainsi l’évêque de Rome exhorte chacun à apprendre à lire ces histoires, écrites sur nos façades, à en transmettre la mémoire, «car rien de durable ne grandit sans amour». Dans cette Église singapourienne, ethniquement si diverse et pourtant si unie et solidaire, l’édifice le plus beau, le trésor le plus précieux, l’investissement le plus rentable aux yeux de Dieu, «c’est nous».

Dans une terre où la dévotion mariale est d’une extrême intensité, marquée encore par une certaine européanité avec des grottes devant chaque chapelle, le Successeur de Pierre a souhaité en cette mémoire liturgique du Très Saint Nom de Marie commémorer sa tendre figure; de même que celle de saint François-Xavier, reçu à Singapour à de nombreuses occasions, la dernière fut le 21 juillet 1552, quelques mois avant sa mort, dont le Pape François cite une lettre adressée à Ignace, dans laquelle il exprime son désir d’aller dans toutes les universités de son temps pour «crier ici et là comme un fou et secouer ceux qui ont plus de doctrine que de charité» (Lettre de Cochin, janvier 1544), souhaitant que chacun fasse siennes ces paroles.

Désirs de paix en Birmanie 

Miroir à la mosaïque d’ethnies et de religions de la cité-État, les chants d’offertoire et de communion ont été entonnés dans les quatre langues officielles: anglais, mandarin, malais, tamoul, durant cette messe célébrée par le cardinal William Goh, archevêque de Singapour. Les cardinaux Chow (Hong Kong), Francis (Malaisie) et Bo (Birmanie) étaient aussi présents.

Parmi les fidèles, un groupe de plus de 200 Birmans, priant pour la paix et l’harmonie dans leur pays.  «Cette messe est très précieuse. Beaucoup d’entre nous travaillons très dur pour nos familles et nos pays. C’est vraiment difficile pour nous, peuple de Birmanie. C’est impossible de venir en Italie voir le Pape. Comme vous le savez, c’est le chaos chez nous actuellement. Nous espérons vraiment la paix et l’harmonie de cette messe,» explique sœur Marie de saint joseph de l’adoration, religieuse missionnaire migrantes à Singapour, provenant de Birmanie

«C’est l’expérience d’une vie, d’une seule vie. Merci mon dieu je suis là aujourd’hui. J’avais déjà pu participer à la messe de Jean-Paul II en 1986. Même hier lorsque j’étais au marché, le poissonnier m’a dit: le chef catholique de ta religion est arrivé à Singapour! J’ai dit wahou!, ils ne sont pas catholiques mais s’en réjouissent. On fait la Une de l’actualité nous les catholiques à Singapour!», se réjouit de son coté une religieuse canossienne de la cité-État.

L’espérance d’un voyage au Vietnam

Mais les plus grandes espérances proviennent du Vietnam, pays victime d’un typhon meutrier pour lequel le Pape a prié durant la messe. Venu au nombre de 450 fidèles d’Hanoi, Ho Chi Minh ou de plus petites villes, tous attendent la prochaine visite apostolique sur leur terre.

«Nous avons beaucoup de chance de voir Sa Sainteté, c’est une grande fierté d’être là. Il y a maintenant de plus en plus de catholiques au Vietnam. Nous avons besoin d’un large soutien du Vatican et de l’Italie. Certains ne nous comprennent pas au Vietnam, mais ils sont de plus en plus en train de changer et de s’ouvrir. Nous avons encore besoin de gens pour nous aider à nous faire confiance», estime la jeune Veronica, 27 ans, originaire de la ville « au-delà du fleuve », Hanoï. «J’espère que le Pape mettra ensuite le Vietnam dans sa liste pour venir nous voir», affirme Hun, en souriant, un étudiant vietnamien de 20 ans.

À l’université de Singapour, le Pape salue la liberté religieuse dans la fidélité au droit

À l’université de Singapour, le Pape salue la liberté religieuse dans la fidélité au droit

Logo Pape SIngapour
Logo Pape SIngapour

Au centre culturel de l’université nationale de Singapour, jeudi 12 septembre, le Pape a prononcé ses premières paroles publiques sur le sol singapourien devant un millier de représentants politiques, culturels, économiques influents de cette région d’Asie. Dans un discours diplomatique et pondéré à l’image de la cité, le Pape a loué les vertus «du dialogue constructif» des autorités avec les religions, «prérequis à un développement non conflictuel ni chaotique, mais équilibré et durable».

Singapour est le miroir d’un succès et d’une stabilité indéniables, a estimé le Pape François, intervenant juste après le président dans un décor sobre et raffiné de l’athénée.

Pour atteindre «cette ingéniosité humaine» et «cette perspicacité de l’esprit d’entreprise» ici très fertile, la cité-État a engagé l’inclusion positive des religions dans la société, a rappelé le Pape, citant l’impartialité des pouvoirs publics, «engagés dans un dialogue constructif avec tous, permettant à chacun d’apporter sa contribution particulière au bien commun et ne permettant pas à l’extrémisme ni à l’intolérance de gagner en force et de mettre en danger la paix sociale

Un modèle peut-être, une exception régionale sûrement, dans une Asie méridionale et orientale où les démocraties ne sont pas légions et la paix sociale et régionale, denrée rare.

Le PapeFrançois a ainsi finement rappelé combien «le respect mutuel, la coopération, le dialogue et la liberté de professer sa foi dans la fidélité au droit commun sont des condition déterminantes du succès et de la stabilité obtenus par Singapour, prérequis à un développement non conflictuel ni chaotique, mais équilibré et durable.»

Croissance et résilience d’un pays ultradéveloppé

Impressionné «par la forêt de gratte-ciel ultramodernes qui semblent surgir de la mer», le Souverain pontife a souligné la nécessité d’inscrire justice sociale et bien commun au cœur du haut développement de la cité-État. «Je pense en particulier à votre volonté d’améliorer les conditions de vie des citoyens grâce à des politiques de logement public, à un enseignement de qualité et à un système sanitaire efficace.»

Le Pape a mis toutefois les Singapouriens en garde contre les risques «d’un certain pragmatisme et d’une certaine exaltation du mérite»: c’est-à-dire la conséquence non voulue de légitimer l’exclusion de ceux qui sont en dehors des bénéfices du progrès.

Famille, technologie et écologie

À la veille d’une visite à des personnes âgées de la maison de retraite et de repos Sainte-Thérèse sur les hauteurs de la ville, le Pape a plaidé pour une attention particulière aux anciens tout comme à la protection de la dignité des travailleurs migrants, auxquels il faut garantir un salaire équitable.

Nombre d’entre eux sont catholiques, Philippins et Vietnamiens. Dans une Asie de l’Est à la démographie vieillissante, le Pape a souligné l’importance sociale de la famille: elle doit être soutenue, promue et protégées par les institutions. Il a évoqué les crises environnementales, appelant à rechercher des solutions innovantes pour relever ce défi climatique, en aidant aussi d’autres pays de la région à faire de même.

Selon l’enseignement de l’Église, experte en humanité, le Pape François a également rappelé la nécessité de «cultiver des relations humaines et concrètes» non phagocytées par les technologies sophistiquées de l’ère numérique et les développements rapides de l’utilisation de l’intelligence artificielle.

Dans la cité de la tech bâtie sur des fortunes immatérielles financières, il souhaite que ces outils rapprochent les uns des autres, et n’isolent pas «dans une réalité fictive et intangible».

Vocation de pont et de paix dans l’ordre international

Selon le Pape François, Singapour a également un rôle spécifique à jouer dans l’ordre international, menacé par les conflits et des guerres sanglantes. Il s’est réjoui «qu’elle ait promu, de façon méritoire, le multilatéralisme», avec une savante dialectique «qui n’exclut ni ne restreint les intérêts nationaux».

 «Commencez par faire ce qui est nécessaire, puis ce qui est possible. Et soudain, vous vous retrouverez à faire l’impossible», a conclu le Pape, glissant un peu d’esprit du Poverello d’Assise dans l’assemblée composée d’un millier de sommités.