Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

VENDREDI ENTRE ASCENSION ET PENTECÔTE

VENDREDI ENTRE ASCENSION ET PENTECÔTE

La charité vise d’abord le prochain, c’est-à-dire ceux qui sont les plus proches de nous : Ayez entre vous une incessante charité ». Mais, de proche en proche, elle rayonne jusqu’aux hommes les plus lointains, que ce soit dans l’espace ou par les convictions (et nous savons désormais que celles-ci ne séparent pas moins effectivement que des milliers de kilomètres).

La charité se fait donc missionnaire. Ce n’est pas une vocation particulière, ni une activité spéciale, réservée seulement à quelques-uns. Tous les chrétiens sont appelés à vivre dans la charité ; dont ils sont tous des messagers de Dieu, puisque Dieu est amour, et que là où paraît cet amour, là seulement les hommes pourront découvrir qui est Dieu.

On est encore trop souvent influencé par une imagerie puérile : un missionnaire, ce serait un Père à longue barbe blanche, qui baptise à tour de bras. A cette tâche particulière, sont en effet ordonnés certains chrétiens, prêtres et laïcs. Mais Jésus montre clairement qu’il nous veut tous apôtres, puisqu’il nous « envoie » solennellement dans le monde (Jn 17, 18) ; or « apôtre » signifie exactement : « envoyé ».

Pour quoi nous envoie-t-il ? « Vous rendrez témoignage, dit-il à ses disciples ». Mais comment témoigner du Christ ? « Vous rendrez témoignage, poursuit le Maître, parce que vous êtes avec moi… » (Jn 15, 27). Témoigner, c’est rayonner. Soyons pleins de Dieu, et, même à notre insu, nous rayonnerons Dieu.

D. C. J.-N.

JEUDI ENTRE ASCENSION ET PENTECÔTE

JEUDI ENTRE ASCENSION ET PENTECÔTE

« Pratiquez l’hospitalité les uns envers les autres, sans murmurer » (1 P. 4, 9). Cette belle vertu était en honneur, même chez les païens. La vie moderne, généralement, la rend bien difficile, encore que l’on voie chez les pauvres une entraide sans limites.

Si l’on ne peut recevoir les autres chez soi, il faudrait que les chrétiens s’occupent d’autant plus de pallier à ces terribles problèmes de logement qui sont l’une des carences graves de notre société. Il y a aussi, une hospitalité du cœur, à peine moins importante et d’une pratique plus quotidienne.

Savoir être accueillant. Écouter, comprendre, réconforter. Il y faut une attention qui accepte l’autre, en tienne compte et se mette à son service. Il y faut par conséquent beaucoup de temps aussi. Autrement dit, il y faut un don de soi-même qui ne va pas sans sacrifices. Quand l’occasion s’en présente, sachons faire bon visage, et « recevoir » de bonne grâce, celui qui peut-être nous importune.

Exercer l’hospitalité sans mauvaise humeur. C’est le signe d’une liberté d’âme que donne la charité, mais aussi la reconnaissance envers celui qui nous a tous « reçus » en sa miséricorde : « Soyez accueillants les uns pour les autres, conclut saint Paul, comme le Christ le fut pour vous à la gloire de Dieu » (Rm 15, 7).

« Celui qui accueille l’un de ces petits, c’est moi qu’il accueille ; et quiconque m’accueille, ce n’est pas moi qu’il accueille, mais celui qui m’a envoyé » (Mc. 9, 37).

l’amour chrétien, amour presque « impossible » qui fait aimer même les ennemis

l’amour chrétien, amour presque « impossible » qui fait aimer même les ennemis

Ce mercredi 15 mai, depuis la place Saint-Pierre, le Pape a prononcé une catéchèse consacrée à la troisième vertu théologale, la charité. Distinguant l’amour générique et l’amour de Dieu, c’est-à-dire la charité, il a invité à s’appuyer sur Dieu pour l’imiter dans son amour envers tous, même envers les ennemis.

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 15 mai 2024

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Catéchèse – Les vices et les vertus – 19. La charité

Chers frères et sœurs, bonjour !

Aujourd’hui, nous allons parler de la troisième vertu théologale, la charité. Les deux autres, rappelons-le, étaient la foi et l’espérance ; aujourd’hui, nous parlerons de la troisième, la charité. C’est le point culminant de tout l’itinéraire que nous avons suivi avec les catéchèses sur les vertus. Penser à la charité dilate immédiatement le cœur, élargit l’esprit conformément aux paroles inspirées de Saint Paul dans la première lettre aux Corinthiens.

En conclusion de ce merveilleux hymne, Saint Paul cite la triade des vertus théologales et s’exclame : « Ce qui demeure aujourd’hui, c’est la foi, l’espérance et la charité ; mais la plus grande des trois, c’est la charité. » (1 Co 13, 13).

Paul adresse ces paroles à une communauté qui était loin d’être parfaite dans l’amour fraternel : les chrétiens de Corinthe étaient plutôt querelleurs, il y avait des divisions internes, il y avait ceux qui prétendaient avoir toujours raison et qui n’écoutaient pas les autres, les considérant comme inférieurs.

À ceux-là, Paul rappelle que la science enfle, tandis que la charité édifie (cf. 1 Co 8,1). L’Apôtre rapporte ensuite un scandale qui touche même le moment de plus grande unité d’une communauté chrétienne, à savoir la « Cène du Seigneur », la célébration eucharistique : même là, il y a des divisions, et il y a ceux qui en profitent pour manger et boire en excluant ceux qui n’ont rien (cf. 1 Co 11, 18-22).

Face à cela, Paul porte un jugement sévère : « Lorsque vous vous réunissez tous ensemble, ce n’est plus la cène du Seigneur que vous prenez » (v. 20), vous avez un autre rituel, qui est païen, ce n’est pas la cène du Seigneur.

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Qui sait, peut-être que personne dans la communauté de Corinthe ne pensait commettre un péché et que les paroles dures de l’apôtre semblaient un peu incompréhensibles pour eux. Ils étaient probablement tous convaincus d’être de bonnes personnes et, si on les avait interrogés sur l’amour, ils auraient répondu que certainement l’amour était une valeur très importante, tout comme l’amitié et la famille.

Aujourd’hui encore, l’amour est sur les lèvres de tous, sur les lèvres de tant d' »influenceurs » et dans les refrains de tant de chansons. On parle tant de l’amour, mais qu’est-ce que l’amour ?

« Mais qu’en est-il de l’autre amour ? semble demander Paul aux chrétiens de Corinthe. Non pas l’amour qui monte, mais celui qui descend ; non pas celui qui prend, mais celui qui donne ; non pas celui qui apparaît, mais celui qui est caché.

Paul s’inquiète du fait qu’à Corinthe – comme parmi nous aujourd’hui – il y a de la confusion et que la vertu théologale de l’amour, celle qui vient seulement de Dieu, on n’en fasse aucun cas. Et si, même en paroles, tous assurent qu’ils sont de bonnes personnes, qu’ils aiment leur famille et leurs amis, en réalité, de l’amour de Dieu, ils n’en savent que très peu.

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Les chrétiens de l’Antiquité disposaient de plusieurs mots grecs pour définir l’amour. Finalement, c’est le mot « agapè » qui s’est imposé, que nous traduisons habituellement par « charité ». Car en vérité, les chrétiens sont capables de tous les amours du monde : eux aussi tombent amoureux, plus ou moins comme cela arrive à tout le monde.

Ils connaissent eux aussi la gentillesse de l’amitié. Ils vivent aussi l’amour de la patrie et l’amour universel pour toute l’humanité. Mais il y a un amour plus grand, un amour qui vient de Dieu et qui est dirigé vers Dieu, qui nous permet d’aimer Dieu, à devenir ses amis, et qui nous permet d’aimer notre prochain comme Dieu l’aime, avec le désir de partager l’amitié avec Dieu.

Cet amour, à cause du Christ, nous pousse là où humainement nous n’irions pas : c’est l’amour pour le pauvre, pour ce qui n’est pas aimable, pour celui qui ne nous aime pas et n’est pas reconnaissant. C’est l’amour pour ce que personne n’aimerait, même pour son ennemi. Même pour l’ennemi. Cet amour est “théologal”, cet amour vient de Dieu, c’est l’œuvre de l’Esprit Saint en nous.

Jésus prêche dans le Sermon sur la montagne : « Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle reconnaissance méritez-vous ? Même les pécheurs aiment ceux qui les aiment. Si vous faites du bien à ceux qui vous en font, quelle reconnaissance méritez-vous ? Même les pécheurs en font autant » (Lc6,32-33).

Et il conclut : « Aimez vos ennemis – nous sommes habitués à dire du mal des ennemis- aimez vos ennemis, faites du bien et prêtez sans rien espérer en retour. Alors votre récompense sera grande, et vous serez les fils du Très-Haut, car lui, il est bon pour les ingrats et les méchants. » (v. 35). Souvenons-nous de ceci : « Au contraire, aimez vos ennemis, faites du bien et prêtez sans rien espérer en retour « . Ne l’oublions pas !

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Dans ces paroles, l’amour se révèle comme une vertu théologale et prend le nom de charité.  L’amour est charité. Nous nous apercevons immédiatement qu’il s’agit d’un amour difficile, voire impossible à pratiquer si l’on ne vit pas en Dieu. Notre nature humaine nous fait spontanément aimer ce qui est bon et beau.

Au nom d’un idéal ou d’une grande affection, nous pouvons même être généreux et accomplir des actes héroïques. Mais l’amour de Dieu va au-delà de ces critères. L’amour chrétien embrasse ce qui n’est pas aimable, offre le pardon, – Qu’il est difficile de pardonner ! Combien d’amour faut-il pour pardonner ! –

L’amour chrétien bénit ceux qui maudissent, alors que nous avons l’habitude, face à une insulte ou à une malédiction, de répondre par une autre insulte, par une autre malédiction. C’est un amour si audacieux qu’il semble quasi impossible, et pourtant c’est la seule chose qui restera de nous. L’amour est la « porte étroite » par laquelle nous devons passer pour entrer dans le Royaume de Dieu.

En effet, au soir de la vie, nous ne serons pas jugés sur l’amour générique, nous serons jugés précisément sur la charité, sur l’amour que nous avons eu concrètement. Et Jésus nous dit ceci, c’est tellement beau : « Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25,40). C’est ce qu’il y a de beau, de grand dans l’amour. Allons de l’avant et courage !

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Je salue cordialement les pèlerins francophones, en particulier les Mécènes des Musées du Vatican venus de Belgique, ainsi que les élèves du lycée St. Thomas de Villeneuve et de l’école Sainte Marie, venus de France.

Je vous invite à entrer dans l’amitié avec Dieu qui nous unit à Lui et se manifeste dans l’amour de charité envers tous ! Que l’Esprit Saint vienne accomplir l’œuvre qu’il a commencée en vous !

Dieu vous bénisse !

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APPEL

Mes pensées se tournent vers les chères populations d’Afghanistan, durement touchées par les tragiques inondations qui ont fait de nombreuses victimes, dont des enfants, et qui continuent de détruire de nombreuses habitations. J

e prie pour les victimes, en particulier les enfants et leurs familles, et j’appelle la Communauté internationale à fournir l’aide et le soutien nécessaires pour protéger immédiatement les plus vulnérables.

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Résumé de la catéchèse du Saint-Père

Chers frères et sœurs,

Avec la vertu de charité nous arrivons aujourd’hui au point culminant de notre cycle sur les vertus. Parce qu’elle est l’œuvre de l’Esprit Saint en nous, la charité nous vient de Dieu et nous unit à Lui. Elle nous invite à aimer Dieu et le prochain comme Dieu lui-même ; c’est pourquoi elle diffère d’un simple amour, puisque « Même les pécheurs aiment ceux qui les aiment » nous dit Jésus (Lc 6,32) :

il existe un amour plus grand, qui vient de Dieu et qui est ordonné à Dieu, qui nous permet d’aimer Dieu, de devenir ses amis, et nous permet d’aimer notre prochain comme Dieu l’aime, avec le désir de partager l’amitié avec Dieu. C’est un amour exigeant parce la charité s’étend à nos ennemis, eux-aussi fils de Dieu, et nous ouvre au pardon !


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