Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

MOIS DE SAINT JOSEPH – XXIXe JOUR

MOIS DE SAINT JOSEPH – XXIXe JOUR

Mort de saint Joseph ; sa gloire dans le ciel.

I

Saint Joseph est mort avant la vie publique de Notre-Seigneur

SAINT SAINT BERNARDIN DE SIENNE

mort de saint Joseph église Saint Joseph Angers 49
mort de saint Joseph église Saint Joseph Angers 49

« Saint Joseph fut le témoin de la vie cachée de Jésus-Christ; mais il est probable qu’il mourut au commencement de sa vie publique. » (Saint Isidore, de Saint Joseph , livre IV)

« A sa Passion Jésus-Christ laisse sa Mère en garde à son disciple bien-aimé, qui la reçut dans sa maison ; ce qu’il n’aurait pas fait si Joseph, son chaste Époux, eût été en vie. »

« Saint Joseph devait être mort au temps de la Passion, autrement Jésus-Christ n’aurait pas confié sa mère à saint Jean. » (Saint Ambroise)

Saint Isidore et saint Bonaventure croient aussi que saint Joseph mourut avant le baptême de Notre-Seigneur. Saint Augustin semble adopter l’opinion contraire dans son 81e sermon, quand il dit que le Christ, au moment de sa résurrection, fut adoré par le soleil, la lune et onze étoiles, figurés par saint Joseph, la sainte Vierge et les onze apôtres.

Suarez croit, avec la plupart des auteurs, qu’il mourut dans la trentième année de Notre-Seigneur, qui continua, jusqu’à sa vie publique, à exercer le métier de son père adoptif pour nourrir sa mère. (Des Mystères de la vie du Christ, 3 quest. 29.)

Dès le commencement de son ministère, on voit Marie conviée avec Jésus aux noces de Cana : on ne parle point de Joseph. Un peu après on le voit aller à Capharnaüm, lui, sa mère, ses frères et ses disciples. Joseph ne paraît pas dans un dénombrement si exact. Marie paraît souvent ailleurs ; mais, depuis ce qui est écrit de son éducation sur Joseph, on n’entend plus parler de ce saint homme !

Et c’est pourquoi au commencement du ministère de Jésus-Christ, lorsqu’il vint prêcher dans sa patrie, on disait : N’est-ce pas là le charpentier fils de Marie? Comme celui, n’en rougissons pas, qu’on avait vu, pour ainsi parler, tenir la boutique, soutenir par son travail une mère veuve, et entretenir le petit commerce d’un métier qui les faisait subsister tous deux. Sa Mère ne s’appelle-t-elle pas Marie? N’avons-nous pas parmi nous ses frères Jacques, et Joseph, et Simon, et Jude,et ses sœurs? On se parle point de son père : apparemment donc il l’avait perdu (Bossuet, Élévations sur les mystères).

« Dieu avait voulu que saint Joseph mourût avant Jésus-Christ, pour deux raisons principales : pour lui épargner l’immense douleur de la Passion, et pour que la sainte Vierge eût seule le privilège de sa foi, durant ce grand sacrifice. »(Saint Bernardin, loc. cit.)

II

Saint Joseph est mort d’amour pour Dieu.

SAINT FRANÇOIS DE SALES

« Et comment pourrait-on donc imaginer que le cher enfant de son cœur, son nourrisson bien-aimé, ne l’assistât à l’heure de son passage? Bienheureux sont les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde. Hélas ! combien de douceur, de charité et de miséricorde, furent exercées par ce bon père nourricier envers le Sauveur, lorsqu’il naquit petit enfant au monde !

Et qui pourrait donc croire qu’iceluy sortant de ce monde, ce divin Fils ne lui rendit la pareille au centuple, le comblant de suavités célestes? Les cigognes sont un vrai portrait de la mutuelle piété des enfants envers les pères, et des pères envers les enfants : car comme ce sont des oiseaux passagers, elles portent leurs pères et mères vieux en leurs passages, ainsi qu’étant encore petites, leurs pères et mères les avoient portées en même occasion.

Quand le Sauveur était encore petit, le grand Joseph son père nourricier, et la très-glorieuse Vierge sa Mère, l’avoient porté maintes fois, et spécialement au passage qu’ils firent de Judée en Égypte, et d’Égypte en Judée. Hé! qui doutera donc que ce saint Père, parvenu à la fin de ses jours, n’ait réciproquement été porté par son divin nourrisson au passage de ce monde en l’autre, dans le sein d’Abraham, pour de là le transporter dans-le sein de la gloire, le jour de son ascension?

Un saint qui avait tant aimé en sa vie ne pouvait mourir que d’amour ; car son âme ne pouvant à souhait aimer son cher Jésus entre les distractions de cette vie, et ayant achevé le service qui était requis au bas âge d’iceluy, que restait-il sinon qu’il dit au Père éternel : « O Père, j’ai accompli l’œuvre que vous m’aviez donnée en  charge ; » et puis au Fils : « O mon enfant, comme votre Père céleste remit votre corps entre mes mains au jour de votre venue en ce monde, ainsi, en ce jour de mon départ de ce monde, je remets mon esprit entre les vôtres. » (Saint François de Sales, Traité de l’amour de Dieu)

III

Saint Joseph est mort entre les bras de Jésus et de Marie.

SAINT ALPHONSE DE LIGUORI

« Saint Joseph, après avoir fidèlement servi Jésus et Marie, arriva donc au terme de sa vie dans la maison de Nazareth. Là, environné des anges, et assisté du Roi des anges, Jésus-Christ, ainsi que de Marie son Épouse, qui se placèrent de chaque côté de sa chétive couche, consolé par une si douce et si noble compagnie, et conservant jusqu’à la fin un calme tout céleste, il sortit de cette vie misérable.

« Combien la présence d’une telle Épouse et d’un tel Fils, Fils et Rédempteur à la fois, dut rendre douce et précieuse la mort de saint Joseph ! Comment la mort aurait-elle pu lui devenir amère quand il mourait entre les bras de la vie?
Qui pourra jamais exprimer, ou même comprendre les pures délices, les consolations, les bienheureuses espérances, les actes de résignation, les flammes de charité qu’excitaient, dans le cœur de Joseph, les paroles de vie éternelle que lui faisaient entendre tour à tour Jésus et Marie, à ce dernier instant de sa vie? Elle est donc bien raisonnable, l’opinion proposée par saint François de Sales, que saint Joseph mourut du plus pur amour de Dieu.

« Telle fut la mort de notre saint, toute paisible, toute suave, sans angoisses et sans terreur, parce que sa vie fut toujours sainte. Mais on ne peut aspirer à une semblable mort quand on a autrefois offensé Dieu, et qu’on a mérité l’enfer.

Oui, sans doute; mais néanmoins ce sera une grande consolation en ce dernier moment que de se voir protégé par saint Joseph. Lui qui jadis se vit obéi de Dieu même, le sera certainement par les démons. Il les chassera et les empêchera au moment de la mort de tenter ceux qui l’invoquent.

Bienheureuse l’âme en cette extrémité quand elle a pour elle ce grand avocat, qui pour être mort avec l’assistance de Jésus et de Marie, et pour avoir sauvé Jésus Enfant d’une mort imminente en fuyant en Égypte, jouit du privilège d’être le patron de la bonne mort, et de délivrer ses serviteurs moribonds du péril de la mort éternelle. » (Saint Alphonse de Liguori, Méditations sur saint Joseph)

IV

Gloire de saint Joseph dans le ciel.

SAINT BERNARDIN DE SIENNE

« Assurément on doit croire que Notre-Seigneur, loin de diminuer la dignité sublime dont il avait revêtu saint Joseph pendant sa vie mortelle, lui en accorda, au contraire, la continuation et le complément. C’est bien à lui que s’applique dans sa plénitude cette parole du Jugement suprême : « Venez, bon et fidèle serviteur, entrez dans la gloire de votre Seigneur. »
« Remarquez que la joie de l’éternelle béatitude n’entre pas dans le cœur de l’homme, c’est le cœur de l’homme qui entre dans cette joie : car elle n’est pas seulement au dedans de lui, mais elle l’entoure de toute part, elle le pénètre, l’absorbe, et il y reste submergé comme dans un abîme infini. »

« On croit aussi pieusement que Jésus-Christ accorda à son père les mêmes privilèges qu’à sa sainte Mère, qu’il l’enleva comme elle en corps et en âme. »
(Suarez, quest. 37, op. cit. — S. Bernardin de Sienne, op. cit. — Ces croyances sont conformes aux analogies de la foi, et consolent la piété ; mais elles ne sont pas sanctionnées par les décisions de l’Église.)

Ainsi, dès le jour de la Résurrection, Joseph suivait Jésus-Christ au ciel. Jésus, Marie et Joseph, avaient été réunis sur la terre, dans la vie laborieuse et la grâce du divin amour; ils règnent maintenant ensemble au ciel, dans la vie bienheureuse et la gloire du divin amour. » (Saint Bernardin de Sienne, Sermon sur saint Joseph)

Plusieurs Pères de l’Église disent que saint Joseph fut au nombre des justes sortis de leurs tombeaux au moment de la mort de Jésus-Christ, et qu’après être ressuscité, il monta au ciel en corps et en âme ; c’est aussi l’opinion de Cornélius a Lapide. Gerson va plus loin : il croit qu’après la résurrection saint Joseph visita sa sainte épouse, comme Notre-Seigneur sa divine Mère.

Dieu pardonne tout

Dieu pardonne tout

Le Pape François a célébrè la messe du Jeudi Saint, à la prison pour femmes de Rebibbia, devant environ 200 détenus des différentes sections du pénitencier. Différents âges, origines et confessions. Dans l’homélie, invitation à ne jamais se lasser de demander pardon à Dieu, puis des salutations, des échanges de cadeaux et d’œufs de Pâques.

JEUDI SAINT
«CÈNE DU SEIGNEUR» – MESSE DU SOIR

HOMÉLIE DU SAINT-PÈRE

Prison pour femmes de Rebibbia, Rome
Jeudi Saint, 28 mars 2024

A ce moment de la Cène, deux épisodes retiennent notre attention.

Le lavement des pieds de Jésus : Jésus s’humilie, et par ce geste il nous fait comprendre ce qu’il avait dit : « Je ne suis pas venu pour être servi, mais pour servir » (voir Mc 10,45). Cela nous enseigne le chemin du service.

L’autre épisode – triste – est la trahison de Judas qui n’est pas capable de continuer à aimer, puis l’argent, l’égoïsme le conduisent à cette mauvaise fin. Mais Jésus pardonne tout. Jésus pardonne toujours. Il demande seulement que nous demandions pardon.

Un jour, j’ai entendu parmi les gens une vieille dame sage, une vieille grand-mère… Elle a dit ceci : « Jésus ne se lasse jamais de pardonner : c’est nous qui nous lassons de demander pardon. Aujourd’hui, nous demandons au Seigneur la grâce que nous ne nous fatiguions pas.

Toujours, nous avons tous des petits échecs, de grands échecs : chacun a sa propre histoire. Mais le Seigneur nous attend toujours, à bras ouverts, et ne se lasse jamais de pardonner.

Maintenant, nous allons faire le même geste que Jésus a fait : laver les pieds. C’est un geste qui attire l’attention sur la vocation de service. Nous demandons au Seigneur de nous faire grandir, nous tous, dans la vocation de service.

Merci.


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Texte traduit et présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

L’Acte qui consacre l’humanité dans l’amour

L’Acte qui consacre l’humanité dans l’amour

JEUDI SAINT

Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout (Jn 13,1)

En mourant, Jésus dit : Tout est consommé (Jn 19,30. 28). Dans la mort de Jésus, l’histoire humaine tout entière parvient à sa consommation, à son sommet. Un homme de notre race a été Jusqu’au bout de l’amour ; il a fait de sa mort un acte parfait d’amour, s’abandonnant sans réser­ve entre les mains du Père (Le 23,46) et entre les mains de ses frères pécheurs (Le 23,33-34).

Cet Acte est indépassa­ble : il porte d’un coup l’histoire à son accomplissement, et si celle-ci continue, c’est pour que les hommes entrent dans cet Acte, le fassent leur, acceptant d’être pris en lui, sancti­fiés, consacrés par lui, qui les transforme et leur permet d’aller, eux aussi, jusqu’au bout de l’amour.

L’Acte de mourir de Jésus sur la Croix est l’acte auquel l’humanité entière est suspendue, l’Acte qui la sanctifie et la consacre tout entière dans l’amour.

Cet acte de mourir, Jésus l’a anticipé symboliquement, c’est-à-dire réellement et d’une manière merveilleusement significative pour nous, à la Cène. La veille de sa mort, pour la gloire du Père et la joie de ses frères, Jésus se fait pain des hommes.

Il prend le pain qui est son corps ; anticipant sa mort, il prend en main la totalité de son être et de son existence, il se prend lui-même et il se rompt ; ma vie, nul ne la prend, mais c’est moi qui la donne (Jn 10,18) : il se rompt lui-même, avant même d’être rompu par nous tous, ses frères pécheurs ; il se partage.

Consommant sa mort à lui-même, il devient capable de se partager entre tous dans un partage où il est vraiment tout entier à chacun ; il passe au Père dans les autres, et, nous regar­dant tous, il dit : « Mon Corps, c’est vous ».

La Parole par laquelle il se livre est efficace : il est déjà mort, il vit déjà au cœur des siens. La Passion ne fera qu’accomplir ce qu’il a dit ; les hommes seraient d’ailleurs bien incapables de faire mourir celui qui est la Vie, s’il ne voulait lui-même mourir pour eux et par eux, dans l’amour.

Mais, à la Cène, Jésus dit : Faites ceci en mémoire de moi (Le 22,19). Ceci n’est pas simplement le rite à réitérer, c’est l’Acte posé ce soir-là. L’Église est tout entière invitée à entrer dans l’Acte qui la sauve et la consacre.

Nous som­mes sauvés, nous faisons de notre vie un acte d’amour parfait dans la mesure où « nous faisons ceci en mémoire de Lui », dans la mesure où nous nous prenons, où nous nous rompons dans la mort à nous-mêmes et où nous devenons réellement le pain des autres, à la gloire du Père.

L’Acte de mourir de Jésus, son acte parfait d’amour, est re-présenté (rendu présent dans un symbole) à l’huma­nité, jusqu’à la fin des siècles, dans l’eucharistie. La messe est le moment où cet Acte nous rejoint et où nous le lais­sons s’emparer de nous, nous consacrer et nous « trans-substancier », pour que nous aussi, nous allions jusqu’au bout de l’amour.

Jean-Marie Hennaux Vœu et promesse,… dans « Vie consacrée », DDB, 1972, p. 6-7.