Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

Messe du Pape à Budapest: ouvrons les portes dans la lumière de l’Évangile

Messe du Pape à Budapest:
ouvrons les portes dans la lumière de l’Évangile

Le Pape François a célébré dimanche 30 avril la seule messe de son 41e voyage apostolique en Hongrie, et a délivré une homélie centrée sur le sens de l’accueil. Le Pape recourt à la métaphore de la porte ouverte, qui permet d’entrer dans l’enclos de Jésus et d’en sortir pour répandre la bonne nouvelle et aider la Hongrie à grandir dans la fraternité.

 

VOYAGE APOSTOLIQUE DU PAPE FRANÇOIS EN HONGRIE
(28 – 30 avril 2023)

HOMÉLIE DU SAINT-PÈRE

Place Kossuth Lajos (Budapest)
4ème Dimanche de Pâques, 30 avril 2023

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Joseph-Asal-le-bon-Pasteur-chapelle-du-Carme-Marienthal-Alsace
Joseph-Asal-le-bon-Pasteur-chapelle-du-Carme-Marienthal-Alsace

Les dernières paroles que Jésus prononce, dans l’Évangile que nous venons d’écouter, résument le sens de sa mission : « Je suis venu pour que les brebis aient la vie, la vie en abondance » (Jn 10, 10). C’est ce que fait un bon pasteur : il donne sa vie pour ses brebis.

Ainsi, Jésus, comme un berger qui va à la recherche de son troupeau, est venu nous chercher alors que nous étions perdus ; comme un pasteur, il est venu nous arracher à la mort ; comme un pasteur, qui connaît ses brebis une par une et qui les aime avec une infinie tendresse, il nous a fait entrer dans l’enclos du Père, en faisant de nous ses enfants.

Contemplons donc l’image du Bon Pasteur et arrêtons-nous sur deux actions que, selon l’Évangile, il accomplit pour ses brebis : d’abord il les appelle, ensuite il les fait sortir.

1. D’abord, « il appelle ses brebis » (v. 3). Au début de l’histoire de notre salut, ce n’est pas nous avec nos mérites, nos capacités, nos structures ; à l’origine, il y a l’appel de Dieu, son désir de nous rejoindre, sa sollicitude pour chacun d’entre nous, l’abondance de sa miséricorde qui veut nous sauver du péché et de la mort, pour nous donner la vie en abondance et la joie sans fin.

Jésus est venu comme bon Pasteur de l’humanité pour nous appeler et nous ramener à la maison. Nous pouvons alors nous rappeler avec gratitude son amour pour nous, pour nous qui étions loin de lui. Oui, alors que « nous étions tous errants comme des brebis » et que « chacun suivait son propre chemin » (Is 53, 6), Il a pris sur lui nos iniquités et s’est chargé de nos péchés, nous ramenant au cœur du Père.

C’est ainsi que nous avons entendu de l’apôtre Pierre dans la seconde lecture : « Vous étiez errants comme des brebis ; mais à présent vous êtes retournés vers votre berger, le gardien de vos âmes » (1 P 2, 25).

Et aujourd’hui encore, dans toutes les situations de la vie, dans ce que nous portons dans notre cœur, dans nos égarements, dans nos peurs, dans le sentiment de défaite qui nous assaille parfois, dans la prison de la tristesse qui menace de nous enfermer, Il nous appelle.

Il vient comme bon Pasteur et nous appelle par notre nom, pour nous dire combien nous sommes précieux à ses yeux, pour guérir nos blessures et prendre sur lui nos faiblesses, pour nous rassembler dans l’unité dans son enclos et fait de nous une famille, entre nous et avec le Père.

*

Frères et sœurs, alors que nous sommes ici ce matin, nous ressentons la joie d’être le peuple saint de Dieu : nous sommes tous nés de son appel ; c’est lui qui nous a convoqués et c’est pourquoi nous sommes son peuple, son troupeau, son Église. Il nous a rassemblés ici pour que, bien que différents les uns des autres et appartenant à des communautés différentes, la grandeur de son amour nous réunisse tous dans une même étreinte.

Il est beau de nous retrouver ensemble : les évêques et les prêtres, les religieux et les fidèles laïcs ; et il est beau de partager cette joie avec les Délégations œcuméniques, les responsables de la Communauté juive, les représentants des Institutions civiles et le Corps diplomatique.

C’est cela la catholicité : nous tous, appelés par notre nom par le bon Pasteur, nous sommes appelés à accueillir et à répandre son amour, à faire en sorte que son enclos soit inclusif et jamais exclusif.

Nous sommes donc tous appelés à cultiver des relations de fraternité et de collaboration, sans nous diviser, sans considérer notre communauté comme un milieu réservé, sans nous laisser prendre par le souci de défendre chacun son espace, mais en nous ouvrant à l’amour mutuel.

*

2. Après avoir appelé les brebis, le Pasteur « les fait sortir » (Jn 10, 3). Il les a d’abord fait entrer dans la bergerie en les appelant, maintenant il les pousse dehors. Nous sommes d’abord rassemblés dans la famille de Dieu pour former son peuple, mais nous sommes ensuite envoyés dans le monde pour devenir, avec courage et sans crainte, des hérauts de la Bonne Nouvelle, des témoins de l’Amour qui nous a régénérés.

Ce mouvement – entrer et sortir – nous pouvons le saisir à partir d’une autre image que Jésus utilise : celle de la porte. Il dit : « Moi, je suis la porte. Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé ; il pourra entrer ; il pourra sortir et trouver un pâturage » (v. 9). Entendons bien de nouveau : il entrera et il sortira.

D’une part, Jésus est la porte qui s’est largement ouverte pour que nous entrions dans la communion du Père et que nous fassions l’expérience de sa miséricorde ; mais, comme chacun le sait, une porte ouverte ne sert pas seulement à entrer, mais aussi à sortir de l’endroit où l’on se trouve.

Ainsi, après nous avoir ramenés à l’étreinte de Dieu et dans le bercail de l’Église, Jésus est la porte qui nous fait sortir vers le monde : il nous pousse à aller à la rencontre de nos frères. Et rappelons-nous le bien : tous, sans exception, nous sommes appelés à cela, à sortir de nos conforts et à avoir le courage de rejoindre les périphéries qui ont besoin de la lumière de l’Évangile (cf. Exhort. ap. Evangelii gaudium, n. 20).

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Frères et sœurs, être “en sortie” signifie pour chacun devenir, comme Jésus, une porte ouverte. Il est triste et douloureux de voir des portes fermées : les portes fermées de notre égoïsme envers ceux qui marchent chaque jour à nos côtés ; les portes fermées de notre individualisme dans une société qui risque de s’atrophier dans la solitude ; les portes fermées de notre indifférence à ceux qui sont dans la souffrance et la pauvreté ; les portes fermées à ceux qui sont étrangers, différents, migrants, pauvres.

Et même les portes fermées de nos communautés ecclésiales : fermées entre nous, fermées au monde, fermées à ceux qui “ne sont pas en règle”, fermées à ceux qui aspirent au pardon de Dieu.  Frères et sœurs, s’il vous plaît, s’il vous plaît : ouvrons les portes !

Essayons d’être nous aussi – avec nos paroles, nos gestes, nos activités quotidiennes – comme Jésus : une porte ouverte, une porte qui n’est jamais claquée au nez de personne, une porte qui permet à chacun d’entrer et de faire l’expérience de la beauté de l’amour et du pardon du Seigneur.

*

Je le répète en particulier à moi-même, à mes frères évêques et prêtres : à nous, pasteurs. Parce que le pasteur, dit Jésus, n’est ni un brigand ni un voleur (cf. Jn 10, 8) ; Il ne profite pas de son rôle, il n’opprime pas le troupeau qui lui est confié, il ne “vole” pas l’espace à ses frères laïcs, il n’exerce pas une autorité rigide.

Frères, encourageons-nous à être des portes toujours plus ouvertes : des “facilitateurs” de la grâce de Dieu, experts en proximité, disposés à offrir notre vie, tout comme Jésus-Christ, notre Seigneur et notre tout, nous l’enseigne à bras ouverts depuis la cathèdre de la croix, et nous le montre à chaque fois sur l’autel, Pain vivant rompu pour nous.

Je le dis aussi aux frères et aux sœurs laïcs, aux catéchistes, aux agents pastoraux, à ceux qui exercent des responsabilités politiques et sociales, à ceux qui vivent simplement leur vie quotidienne, parfois avec difficulté : soyez des portes ouvertes !

Laissons le Seigneur de la vie entrer dans nos cœurs, sa Parole qui console et guérit, pour sortir ensuite et être nous-mêmes des portes ouvertes dans la société. Êtres ouverts et inclusifs les uns envers les autres, pour aider la Hongrie à grandir dans la fraternité, chemin de la paix.

*

Bien-aimés, Jésus Bon Pasteur nous appelle par notre nom et prend soin de nous avec une infinie tendresse. Il est la porte et celui qui entre par Lui a la vie éternelle : Il est donc notre avenir, un avenir de « vie en abondance » (Jn 10, 10).

Ne nous décourageons donc jamais, ne nous laissons pas voler la joie et la paix qu’il nous a données, ne nous enfermons pas dans les problèmes ou dans l’apathie. Laissons-nous être accompagnés par notre Pasteur: avec Lui notre vie, que nos familles, nos communautés chrétiennes et toute la Hongrie resplendissent de vie nouvelle !


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Les moines sont le cœur battant de l’annonce de l’Évangile

Les moines sont le cœur battant de l’annonce de l’Évangile

Poursuivant son cycle de catéchèse sur les «témoins du zèle apostolique», le Pape François s’est focalisé ce mercredi 26 avril sur le monachisme, la force de l’intercession, s’appuyant également sur la vie de saint Grégoire de Narek, qui «nous enseigne le zèle pour attirer la miséricorde sur le monde», invitant «à prier pour ceux qui ne connaissent pas Dieu».

 

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 26 avril 2023

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Catéchèse – La passion pour l’évangélisation : le zèle apostolique du croyant – 12. Témoins : le monachisme et la force de l’intercession. Grégoire de Narek.

Résumé

Chers frères et sœurs,

nous poursuivons nos catéchèses sur les témoins du zèle apostolique et, après saint Paul et les martyrs, nous évoquons un grand témoignage qui traverse l’histoire de la foi. C’est celui des moines et des moniales dont la vie parle d’elle-même. Les moines sont le centre névralgique de l’annonce, et leur prière est l’oxygène pour les membres du Corps du Christ, la force invisible qui soutient la mission.

Voilà pourquoi une moniale, sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, est la patronne des missions. C’est l’amour qui anime la vie des moines et se traduit dans leur prière d’intercession. Saint Grégoire de Narek, moine arménien, en est un exemple. Il est connu pour sa solidarité universelle et son intercession en faveur des personnes. Il a vécu en union avec tous et a imploré la miséricorde pour chacun.

Comme frère universel, il s’est chargé des péchés de tous afin d’implorer pardon et guérison. Pour Grégoire de Narek, ce qui importe ce n’est pas seulement de demander, mais la manière dont il faut demander. Il nous enseigne à ne pas intercéder à la va-vite, mais à porter au Seigneur les situations concrètes du monde.

Pour réaliser son plan de salut, Dieu a besoin que les uns prient librement pour les autres et ramènent à Lui ceux qui sont loin. À l’exemple de Grégoire de Narek, nous aussi, sentons le besoin de Dieu, comme tout le monde, et soyons des intercesseurs pour tous.


Catéchèse du Saint-Père

Chers frères et sœurs, bonjour !

Nous poursuivons les catéchèses sur les témoins du zèle apostolique. Nous avons commencé avec saint Paul et la dernière fois nous avons considéré les martyrs, qui proclament Jésus par leur vie, jusqu’à donner leur vie pour Lui et pour l’Évangile.

Mais il y a un autre grand témoignage qui traverse l’histoire de la foi : celui des moniales et des moines, des sœurs et des frères qui renoncent à eux-mêmes, ils renoncent au monde pour imiter Jésus sur le chemin de la pauvreté, de la chasteté et de l’obéissance et pour intercéder en faveur de tous.

Leurs vies parlent d’elles-mêmes, mais nous pouvons nous demander comment les personnes vivant dans des monastères peuvent-elles contribuer à l’annonce de l’Évangile ? Ne feraient-ils pas mieux de mettre leur énergie au service de la mission ? En sortant du monastère et en prêchant l’Évangile en dehors du monastère ?

En réalité, les moines sont le cœur battant de l’annonce : leur prière est l’oxygène de tous les membres du Corps du Christ, leur prière est la force invisible qui soutient la mission. Ce n’est pas un hasard si la patronne des missions est une moniale, Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus.

Écoutons comment elle a découvert sa vocation, elle écrivait ainsi :
« J’ai compris que l’Église a un cœur, un cœur brûlant d’amour. J’ai compris que seul l’amour pousse les membres de l’Église à l’action et que, si cet amour s’éteignait, les apôtres n’annonceraient plus l’Évangile, les martyrs ne verseraient plus leur sang. J’ai compris et su que l’amour embrasse en lui toutes les vocations […]. Alors, avec une joie immense et extase de l’âme, je me suis écriée : O Jésus, mon amour, j’ai enfin trouvé ma vocation. Ma vocation est l’amour. […] Dans le cœur de l’Église, ma mère, je serai l’amour » (Manuscrit autobiographique « B », 8 septembre 1896).

Les contemplatifs, les moines, les moniales : des personnes qui prient, travaillent, prient en silence, pour toute l’Église. Et c’est l’amour : c’est l’amour qui s’exprime en priant pour l’Église, en travaillant pour l’Église, dans les monastères.

Cet amour pour tous anime la vie des moines et se traduit dans leur prière d’intercession. À cet égard, je voudrais vous citer en exemple saint Grégoire de Narek, Docteur de l’Église.

C’est un moine arménien, qui a vécu vers l’an mille, et qui nous a laissé un livre de prières dans lequel s’exprime la foi du peuple arménien, le premier à avoir embrassé le christianisme, un peuple qui, en restant fidèle à la croix du Christ, a tant souffert tout au long de l’histoire.

Et Saint Grégoire passa presque toute sa vie au monastère de Narek. C’est là qu’il apprit à scruter les profondeurs de l’âme humaine et, en fusionnant ensemble la poésie et la prière, il marqua l’apogée de la littérature et de la spiritualité arméniennes. Ce qui frappe le plus chez lui, c’est la solidarité universelle dont il est l’interprète.

Et parmi les moines et les moniales, il existe une solidarité universelle : tout ce qui se passe dans le monde trouve une place dans leur cœur et ils prient. Le cœur des moines et des moniales est un cœur qui capte, comme une antenne, ce qui se passe dans le monde et qui prie et intercède pour cela. Ils vivent ainsi en union avec le Seigneur et avec tout le monde.

Et saint Grégoire de Narek écrit : « J’ai pris volontairement sur moi toutes les fautes, depuis celles du premier père jusqu’à celles du dernier de ses descendants ». (Livre des Lamentations, 72). Et comme Jésus l’a fait, les moines prennent sur eux les problèmes du monde, les difficultés, les maladies, tant de choses, et prient pour les autres. Et ce sont eux les grands évangélisateurs.

Comment se fait-il que les monastères vivent fermés et évangélisent ? Parce que par la parole, l’exemple, l’intercession et le travail quotidien, les moines sont un pont d’intercession pour tous les hommes et pour les péchés.

Ils pleurent aussi avec des larmes, ils pleurent pour leurs propres péchés – nous sommes tous pécheurs – et ils pleurent aussi pour les péchés du monde, et ils prient et intercèdent avec leurs mains et leurs cœurs vers le ciel.

Pensons un peu à cette « réserve » – si je puis dire – que nous avons dans l’Église : ils sont la vraie force, la vraie force qui fait avancer le peuple de Dieu, et c’est de là que vient l’habitude qu’ont les gens – le peuple de Dieu – quand ils rencontrent une personne consacrée, une personne consacrée, de dire : « Priez pour moi, priez pour moi », parce que vous savez qu’il y a une prière d’intercession.

Cela nous fera du bien – dans la mesure du possible – de visiter un monastère, parce qu’on y prie et qu’on y travaille. Chacun a sa propre règle, mais les mains y sont toujours occupées : occupées par le travail, occupées par la prière. Que le Seigneur nous donne de nouveaux monastères, qu’il nous donne des moines et des moniales qui fassent avancer l’Église par leur intercession. Je vous remercie.


Je salue cordialement les personnes de langue française, particulièrement les pèlerins venus des diocèses, des paroisses et des établissements scolaires de France. Frères et sœurs, en ce temps de Pâques, demandons la grâce d’un cœur compatissant duquel jaillit constamment une prière d’intercession qui devient solidarité et soutien concret pour ceux qui souffrent.Que Dieu vous bénisse !

Enfin, une pensée pour les jeunes, les malades, les personnes âgées et les jeunes mariés, inspirée par l’apparition du Christ aux deux « disciples d’Emmaüs » (cf. Lc 24, 13-35). Sachez rencontrer Jésus dans la prière et la réflexion, et votre cœur, comme ce fut le cas pour les voyageurs d’Emmaüs, s’enflammera des désirs, des enthousiasmes et des certitudes que seul le divin Maître peut suggérer.

Et frères et sœurs, n’oublions pas de prier pour l’Ukraine meurtrie.


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Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

Jésus nous invite à faire l’examen de conscience de notre vie

Jésus nous invite à faire l’examen de conscience de notre vie

Consacrer chaque jour un moment à l’examen de conscience ou à la relecture de notre journée fera apparaitre les événements de notre vie sous un autre jour. Progressivement, nous apprendrons à regarder les ombres et lumière, les résistances et occasions manquées avec les yeux de Jésus, a déclaré le Pape dimanche 23 avril avant la prière du Regina Caeli. Il a invité à se confier sans peur au Christ pour qu’il nous ouvre de nouvelles voies.

PAPE FRANÇOIS

REGINA CÆLI

Place Saint-Pierre
Dimanche 16 avril 2023

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Chers frères et sœurs, bonjour !

En ce troisième dimanche de Pâques, l’Évangile raconte la rencontre de Jésus ressuscité avec les disciples d’Emmaüs (cf. Lc 24, 13-35). Ce sont deux disciples qui, résignés à la mort du Maître, décident le jour de Pâques de quitter Jérusalem et de rentrer chez eux. Peut-être étaient-ils un peu inquiets, parce qu’ils avaient entendu les femmes qui sortaient du tombeau et disaient qu’il était vide…, mais ils s’en vont.

Et alors qu’ils marchent tristes en parlant de ce qui s’est passé, Jésus les rejoint, mais ils ne le reconnaissent pas. Il demande pourquoi ils sont si tristes, et ils lui disent : « Toi seul es un étranger à Jérusalem ! Ne sais-tu pas ce qui t’est arrivé ces jours-ci ? » (v. 18).

Et Jésus répond: « Quoi? » (v. 19). Et ils lui racontent toute l’histoire, et Jésus la leur fait raconter. Puis, tout en marchant, il les aide à relire les faits autrement, à la lumière des prophéties, de la Parole de Dieu, de tout ce qui a été annoncé au peuple d’Israël. Relire : c’est ce que Jésus fait avec eux, les aidant à relire. Arrêtons-nous sur cet aspect.

En effet, il est important pour nous aussi de relire notre histoire avec Jésus : l’histoire de notre vie, d’une certaine époque, de nos jours, avec nos déceptions et nos espoirs. Par contre, comme ces disciples, face à ce qui nous arrive, nous pouvons nous aussi nous retrouver perdus face aux événements, seuls et incertains, avec tant de questions et d’inquiétudes, de déceptions, tant de choses.

L’Évangile d’aujourd’hui nous invite à tout dire à Jésus, sincèrement, sans crainte de le déranger – Il écoute -, sans peur de dire les mauvaises choses, sans avoir honte de notre difficulté à comprendre.

Le Seigneur est heureux quand nous nous ouvrons à lui ; ce n’est qu’ainsi qu’il pourra nous prendre par la main, nous accompagner et raviver nos cœurs (cf. v. 32). Alors nous aussi, comme les disciples d’Emmaüs, nous sommes appelés à converser avec lui afin que, le soir venu, il reste avec nous (cf. v. 29).

Il y a une belle façon de faire, et aujourd’hui je voudrais vous la proposer : elle consiste à consacrer du temps, chaque soir, à un bref examen de conscience. Que s’est-il passé en moi aujourd’hui ? C’est la question.

Il s’agit de relire la journée avec Jésus, de relire ma journée : de lui ouvrir mon cœur, de lui apporter des personnes, des choix, des peurs, des chutes et des espoirs, tout ce qui s’est passé ; apprendre progressivement à regarder les choses avec des yeux différents, avec ses yeux et pas seulement les nôtres. Nous pouvons ainsi revivre l’expérience de ces deux disciples.

Devant l’amour du Christ, même ce qui semble fatigant et infructueux peut apparaître sous un jour différent : une croix difficile à embrasser, le choix du pardon face à une offense, une vengeance manquée, la fatigue du travail, la sincérité qui a un prix, les épreuves de la vie de famille pourront nous apparaître sous un jour nouveau, celui du Crucifié et du Ressuscité, qui sait faire de chaque chute un pas en avant.

Mais pour cela il est important de lever les défenses : laisser du temps et de l’espace à Jésus, ne rien lui cacher, lui apporter la misère, se laisser blesser par sa vérité, laisser vibrer le cœur au souffle de sa Parole.

Nous pouvons commencer aujourd’hui en consacrant ce soir un moment de prière au cours duquel nous nous demandons : comment s’est passée ma journée ? Quelles joies, quelle tristesse, quel ennui… Comment c’était, que s’est-il passé ? Quelles étaient ses perles, peut-être cachées, pour lesquelles être reconnaissant?

Y avait-il un peu d’amour dans ce que j’ai fait ? Et quelles sont les chutes, les tristesses, les doutes et les peurs à apporter à Jésus pour qu’il m’ouvre de nouvelles voies, me relève et m’encourage ? Marie, Vierge sage, aide-nous à reconnaître Jésus qui marche avec nous et à relire – voici le mot : relire – devant lui chaque jour de notre vie.

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Après le Regina Caeli

Chers frères et sœurs !

Hier, à Paris, Henri Planchat, prêtre de la Congrégation de Saint Vincent de Paul, Ladislas Radigue et trois confrères prêtres de la Congrégation des Sacrés Cœurs de Jésus et de Marie ont été béatifiés. Pasteurs animés d’un zèle apostolique, ils partagent le témoignage de foi jusqu’au martyre, qu’ils ont subi à Paris en 1871, lors de la dite « Commune » parisienne. Une salve d’applaudissements aux nouveaux Bienheureux !

Hier, c’était la Journée mondiale de la Terre. J’espère que l’engagement à prendre soin de la création s’accompagnera toujours d’une solidarité efficace avec les plus pauvres.

Malheureusement, la situation au Soudan reste grave, c’est pourquoi je renouvelle mon appel pour que la violence cesse au plus vite et que la voie du dialogue reprenne. J’invite tout le monde à prier pour nos frères et sœurs soudanais.

C’est aujourd’hui la 99e Journée de l’Université Catholique du Sacré-Cœur, sur le thème Pour l’amour de la connaissance. Les défis du nouvel humanisme. Je souhaite à la plus grande université catholique italienne de relever ces défis avec l’esprit des fondateurs, en particulier la jeune Armida Barelli, proclamée bienheureuse il y a un an.

Vendredi prochain, je voyagerai pendant trois jours à Budapest, en Hongrie, complétant le voyage que j’ai fait en 2021 pour le Congrès eucharistique international. Ce sera l’occasion d’embrasser à nouveau une Église et un peuple si chers.

Ce sera aussi un voyage au centre de l’Europe, sur laquelle les vents glacials de la guerre continuent de souffler, tandis que les déplacements de nombreuses personnes mettent à l’ordre du jour des questions humanitaires urgentes.

Mais maintenant je désire m’adresser à vous, frères et sœurs hongrois, dans l’attente de vous rendre visite en tant que pèlerin, ami et frère de tous, et de rencontrer, entre autres, vos autorités, évêques, prêtres et consacrés, jeunes, les étudiants universitaires et les pauvres.

Je sais que vous préparez ma venue avec tant d’efforts : je vous en remercie du fond du cœur. Et je demande à tous de m’accompagner dans la prière dans ce cheminement.

Et n’oublions pas nos frères et sœurs ukrainiens, encore affligés par cette guerre.

Je vous salue tous cordialement, Romains et pèlerins d’Italie et de nombreux pays – je vois de nombreux drapeaux de nombreux.

Je vous souhaite à tous un bon dimanche; et s’il vous plaît n’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et au revoir !


Copyright © Dicastero per la Comunicazione – Libreria Editrice Vaticana

Texte traduit et présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse