Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

élargir notre cœur pour recevoir le Seigneur

élargir notre cœur pour recevoir le Seigneur

Ce dimanche en fin d’après-midi à la basilique Saint-Pierre, le Pape François a célébré la liturgie de la Fête du Corps et du Sang du Christ.

eucharistie-foi-esperance-et-charite
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Cette fête, qui a plusieurs noms d’usage (selon les lieux, elle est appelée « Fête du Corps et du Sang du Christ », « Fête du Saint-Sacrement » ou encore « Fête-Dieu »), donne habituellement lieu à des processions. Traditionnellement, le Pape, évêque de Rome, célèbre l’eucharistie sur le parvis de Saint-Jean-de-Latran, la cathédrale de son diocèse.

Mais pour la deuxième année consécutive, et toujours dans le contexte de la pandémie de coronavirus, la messe a été célébrée en format « restreint », depuis l’autel de la Chaire de la basilique Saint-Pierre.

Dans son homélie, le Pape François a invité à s’interroger sur les lieux concrets où se vit l’accueil du Pain eucharistique, en partant de trois images tirées de l’Évangile de Marc venant d’être lu.

Retrouver la soif de Dieu

La première image est celle de l’homme qui «porte une cruche d’eau». «Cet homme tout à fait anonyme devient le guide pour les disciples qui cherchent le lieu qui sera ensuite appelé le Cénacle. Et la cruche d’eau est le signe de reconnaissance: un signe qui fait penser à l’humanité assoiffée, toujours à la recherche d’une source d’eau qui la désaltère et la régénère.»

«Nous marchons tous dans la vie avec une cruche à la main: nous avons soif d’amour, de joie, d’une vie réussie dans un monde plus humain. Et pour cette soif, l’eau des choses mondaines ne sert pas, parce qu’il s’agit d’une soif plus profonde, que seul Dieu peut satisfaire.»

«S’il manque la soif, nos célébrations deviennent arides. Aussi en tant qu’Église, alors, le petit groupe des habitués qui se réunissent pour célébrer l’Eucharistie ne peut pas suffire; nous devons aller en ville, rencontrer les gens, apprendre à reconnaître et à réveiller la soif de Dieu et le désir de l’Évangile.»

Élargir les espaces pour recevoir la présence de Dieu

La seconde image est celle de la « grande salle à l’étage. » «La présence de Dieu est si humble, cachée, parfois invisible, qu’elle a besoin d’un cœur préparé, éveillé et accueillant pour être reconnue. Si notre cœur, au lieu d’une grande salle, ressemble à un placard où nous gardons avec regret les vieilles choses ; s’il ressemble à un grenier où nous avons rangé depuis longtemps notre enthousiasme et nos rêves; s’il ressemble à une pièce étroite et sombre parce que nous ne vivons que de nous-mêmes, de nos problèmes et de nos amertumes, alors il sera impossible de reconnaître cette présence de Dieu, silencieuse et humble. Il faut une grande salle. Il faut élargir notre cœur.»

« L’Église des parfaits et des purs est une salle où il n’y a de place pour personne; l’Église aux portes ouvertes, qui fait la fête autour du Christ, est par contre une grande salle où tout le monde peut entrer, et notamment celui qui s’est trompé ou qui est blessé.»

Le Pain eucharistique, expression du Dieu de l’amour

La troisième image est celle de « Jésus qui rompt le Pain ». Ce geste est «bouleversant: jusqu’alors on immolait des agneaux et on les offrait en sacrifice à Dieu, maintenant c’est Jésus qui se fait agneau et s’immole pour nous donner la vie.»

«Dans l’Eucharistie, nous contemplons et adorons le Dieu de l’amour. C’est le Seigneur qui ne rompt personne mais qui se rompt lui-même. C’est le Seigneur qui n’exige pas de sacrifices mais qui se sacrifie lui-même. C’est le Seigneur qui ne demande rien mais qui donne tout.»

«Pour célébrer et vivre l’Eucharistie, nous aussi nous sommes appelés à vivre cet amour. Car tu ne peux pas rompre le Pain du dimanche si ton cœur est fermé à tes frères. Tu ne peux pas manger ce Pain si tu ne donnes pas le pain à l’affamé. Tu ne peux pas partager ce Pain si tu ne partages pas les souffrances de celui qui est dans le besoin.» «Seul l’amour restera.»

Il faut donc «sortir avec enthousiasme en portant le Christ à ceux que nous rencontrons dans la vie de chaque jour. Devenons une Église avec la cruche en main, qui réveille la soif et apporte de l’eau. Ouvrons grand notre cœur dans l’amour, pour être la salle spacieuse et accueillante où tous peuvent entrer pour rencontrer le Seigneur. Rompons notre vie dans la compassion et la solidarité, afin que le monde voie à travers nous la grandeur de l’amour de Dieu.» 

«Alors le Seigneur viendra, il nous surprendra encore, il se fera encore nourriture pour la vie du monde. Et il nous rassasiera pour toujours, jusqu’au jour où, au banquet du Ciel, nous contemplerons son visage et nous nous réjouirons sans fin.»


© Copyright – Libreria Editrice Vaticana

Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

l’Eucharistie guérit, nous unissant à Jésus

l’Eucharistie guérit,  nous unissant à Jésus

 la Solennité du Corps et du Sang du Christ est fêtée en divers pays ce dimanche 6 juin. Le Pape François a parlé sur sens du sacrement de l’Eucharistie en qui le Seigneur nous rejoint dans nos fragilités, et nous permet de passer de l’égoïsme au don de soi-même.

 

PAPE FRANÇOIS

ANGÉLUS

Place Saint Pierre
Dimanche 6 juin 2021


Chers frères et sœurs, bonjour!

Aujourd’hui, en Italie et dans d’autres pays, la Solennité du Corps et du Sang du Christ est célébrée. L’Evangile nous présente le récit de la Dernière Cène (Mc 14, 12-16.22-26). Les paroles et les gestes du Seigneur touchent nos cœurs : Il prend le pain dans ses mains, prononce la bénédiction, le rompt et le remet aux disciples en disant : « Prenez, ceci est mon corps » (v. 22).

C’est ainsi, avec simplicité, que Jésus nous donne le plus grand sacrement. C’est un humble geste de don, un geste de partage. Au plus fort de sa vie, il ne distribue pas de pain en abondance pour nourrir les foules, mais se brise au repas de la Pâque avec les disciples. Ainsi, Jésus nous montre que le but de la vie est de se donner, que le plus grand est de servir.

Et aujourd’hui nous retrouvons la grandeur de Dieu dans un morceau de Pain, dans une fragilité qui déborde d’amour, déborde de partage. La fragilité est le mot même sur lequel je voudrais insister. Jésus devient fragile comme le pain qui se brise et s’effrite. Mais c’est précisément là que réside sa force, dans sa fragilité.

Dans l’Eucharistie, la fragilité est la force : la force de l’amour qui devient petit pour être accepté et non craint ; puissance de l’amour qui brise et divise pour nourrir et donner la vie ; puissance de l’amour qui se fragmente pour nous rassembler tous dans l’unité.

Et il y a une autre force qui ressort dans la fragilité de l’Eucharistie : la force d’aimer ceux qui se trompent. C’est la nuit où il est trahi que Jésus nous donne le Pain de vie. Il nous fait le plus beau cadeau car il ressent le plus profond abîme dans son cœur : le disciple qui mange avec lui, qui trempe le morceau dans le même plat, le trahit.

Et la trahison est la plus grande douleur pour ceux qui aiment. Et que fait Jésus ? Il réagit au mal avec un plus grand bien. Au « non » de Judas, il répond par le « oui » de la miséricorde. Il ne punit pas le pécheur, mais donne sa vie pour lui, paie pour lui.

Lorsque nous recevons l’Eucharistie, Jésus fait de même avec nous : il nous connaît, il sait que nous sommes pécheurs, il sait que nous nous trompons, mais il ne renonce pas à joindre sa vie à la nôtre. Il sait que nous en avons besoin, car l’Eucharistie n’est pas la récompense des saints, non, mais le Pain des pécheurs. C’est pourquoi il nous exhorte : « N’ayez pas peur ! Prenez et mangez ».

Chaque fois que nous recevons le Pain de vie, Jésus vient donner un sens nouveau à nos fragilités. Il nous rappelle qu’à ses yeux nous sommes plus précieux que nous ne le pensons. Il nous dit qu’il est heureux si nous partageons nos fragilités avec lui.

Il nous répète que sa miséricorde n’a pas peur de nos misères. La miséricorde de Jésus n’a pas peur de nos misères. Et surtout, il nous guérit avec amour de ces fragilités que nous ne pouvons guérir par nous-mêmes. Quelles fragilités ?

Nous pensons. Celle de ressentir du ressentiment envers ceux qui nous ont blessés – de cela seuls nous ne pouvons pas guérir – ; celle de nous éloigner des autres et de nous isoler – de cela seuls nous ne pouvons pas guérir – ; celle de pleurer sur nous-mêmes et de nous plaindre sans trouver la paix ; même de cela, nous seuls ne pouvons pas guérir.

C’est lui qui nous guérit avec sa présence, avec son pain, avec l’Eucharistie. L’Eucharistie est un remède efficace contre ces fermetures. En effet, le Pain de Vie guérit les rigidités et les transforme en docilité.

L’Eucharistie guérit parce qu’elle unit à Jésus : elle nous fait assimiler son mode de vie, sa capacité à rompre et à se donner à ses frères et sœurs, à répondre au mal par le bien. Elle nous donne le courage de sortir de nous-mêmes et de nous pencher avec amour vers les fragilités des autres.

Comme Dieu le fait avec nous. C’est la logique de l’Eucharistie : nous recevons Jésus qui nous aime et guérit nos fragilités pour aimer les autres et les aider dans leurs fragilités. Et ce, tout au long de la vie. Aujourd’hui, dans la Liturgie des Heures, nous avons prié un hymne : quatre versets qui sont le résumé de toute la vie de Jésus et nous disent ainsi que lorsque Jésus est né, il est devenu un compagnon de route dans la vie.

Puis, au souper, il est donné comme nourriture. Puis, sur la croix, dans sa mort, il a fait un prix : il a payé pour nous. Et maintenant, régner au Ciel est notre récompense, que nous allions à la recherche de ce qui nous attend [cf. Hymne des louanges du Corpus Domini, Verbum Supernum Prodiens].

Que la Sainte Vierge, en qui Dieu s’est fait chair, nous aide à accueillir le don de l’Eucharistie avec un cœur reconnaissant et aussi à faire de notre vie un don. Que l’Eucharistie fasse de nous un don pour tous les autres.

Après l’Angélus

Chers frères et sœurs,

Je suis avec douleur les nouvelles en provenance du Canada concernant la découverte choquante des restes de 215 enfants, élèves du pensionnat indien de Kamloops, dans la province de la Colombie-Britannique. Je me joins aux évêques canadiens et à toute l’Église catholique au Canada pour exprimer ma proximité avec le peuple canadien, traumatisé par la nouvelle choquante.

La triste découverte accroît encore la prise de conscience des douleurs et souffrances du passé. Puissent les autorités politiques et religieuses du Canada continuer de collaborer avec détermination pour faire la lumière sur cette triste histoire et s’engager humblement sur un chemin de réconciliation et de guérison.

Ces moments difficiles représentent un appel fort pour nous tous, à nous éloigner du modèle colonisateur, et aussi des colonisations idéologiques d’aujourd’hui, et marcher côte à côte dans le dialogue, dans le respect mutuel et dans la reconnaissance des droits et des valeurs culturelles de toutes les filles et des enfants du Canada.

Nous confions au Seigneur les âmes de tous les enfants décédés dans les pensionnats au Canada et prions pour les familles et les communautés autochtones canadiennes en souffrance. Prions en silence.

Je tiens à assurer de mes prières pour les victimes du massacre perpétré dans la nuit de vendredi à samedi dans une petite ville du Burkina Faso. Je suis proche de ma famille et de tout le peuple Burkinabé qui souffre énormément de ces attaques à répétition. L’Afrique a besoin de paix et non de violence !

Aujourd’hui à Chiavenna, dans le diocèse de Côme, sœur Maria Laura Mainetti, des Filles de la Croix, est béatifiée, tuée il y a 21 ans par trois jeunes filles influencées par une secte satanique. Cruauté. Elle qui aimait les jeunes plus que tout, et aimait et pardonnait ces mêmes filles prisonnières du mal, nous laisse son programme de vie : faire chaque petite chose avec foi, amour et enthousiasme.

Que le Seigneur nous donne à tous foi, amour et enthousiasme. Une salve d’applaudissements pour la nouvelle bienheureuse !

Après-demain, mardi 8 juin, à 13h00, l’Action Catholique Internationale vous invite à consacrer une minute à la paix, chacun selon sa propre tradition religieuse. Prions en particulier pour la Terre Sainte et pour le Myanmar.

Je vous salue cordialement, vous  venant de Rome, d’Italie et d’autres pays. En particulier, je salue les enfants du Progetto Contatto à Turin et le Groupe des Dévots de la Madonna dei Miracoli de Corbetta, les familles de Cerignola et l’Association Nationale des Ambulants, avec de nombreux travailleurs des foires et artistes de rue. Merci beaucoup pour les cadeaux que vous avez apportés.

Et je salue aussi les habitants de Salente du sud des Pouilles qui y dansent la pizzica ! Bravo! Je souhaite à tous un bon dimanche. N’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et au revoir !


© Copyright – Libreria Editrice Vaticana

Texte traduit et présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

la prière, source de force et de lumière

la prière, source de force et de lumière

La catéchèse du Pape François, ce mercredi matin 2 juin, lors de l’audience générale, depuis la Cour saint-Damase du Palais apostolique a porté sur la prière de Jésus en faveur de ses amis, de ses disciples.

Catéchèse – 36. Jésus modèle et âme de chaque prière

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Cour Saint-Damase
Mercredi, 2 juin 2021


Chers frères et sœurs, bonjour!

Les Évangiles nous montrent combien la prière a été fondamentale dans la relation de Jésus avec ses disciples. Cela apparaît déjà dans le choix de ceux qui deviendront ensuite les apôtres. Luc inscrit leur élection dans un contexte précis de prière et il dit cela: «Or il advint, en ces jours-là, qu’il s’en alla dans la montagne pour prier, et il passait toute la nuit à prier Dieu.

Lorsqu’il fit jour, il appela ses disciples et il en choisit douze, qu’il nomma apôtres» (6,12-13). Jésus les choisit après une nuit de prière. Il semble qu’il n’y ait pas d’autre critère dans ce choix que la prière, le dialogue de Jésus avec le Père.

Si l’on juge la manière dont se comporteront ensuite ces hommes, il semble que le choix n’ait pas été des meilleurs car ils ont tous fui, ils l’ont laissé seul avant la Passion; mais c’est précisément cela, en particulier la présence de Judas, le futur traître,  qui démontre que ces noms étaient inscrits dans le dessein de Dieu.

La prière en faveur de ses amis réapparaît constamment dans la vie de Jésus. Les apôtres deviennent quelquefois un motif de préoccupation pour lui, mais Jésus, de même qu’il les a reçus du Père, après la prière, les porte de la même façon dans son cœur, également dans leurs erreurs, également dans leurs chutes.

Dans tout cela, nous découvrons que Jésus a été un maître et un ami, toujours disponible à attendre avec patience la conversion du disciple. Le sommet le plus élevé de cette attente patiente est la “toile” d’amour que Jésus tisse autour de Pierre. Lors de la Dernière Cène, il lui dit: «Simon, Simon, voici que Satan vous a réclamés pour vous cribler comme le froment;  mais moi j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas.

Toi donc, quand tu seras revenu, affermis tes frères» (Lc 22, 31-32). Il est impressionnant de savoir qu’au moment de la faiblesse, à ce moment-là, l’amour de Jésus ne cesse pas – «Mais père, si je suis dans un état de péché mortel, l’amour de Jésus est-il là?» – Oui –  Et Jésus continue-t-il à prier pour moi ? – Oui – Mais si j’ai fait des choses très laides et commis de nombreux péchés, Jésus continue-t-il à m’aimer ? – Oui».

L’amour et la prière de Jésus pour chacun de nous ne cessent pas, ils deviennent même plus intenses et nous sommes au centre de sa prière! Nous devons toujours nous souvenir de cela: Jésus prie pour moi, il prie maintenant devant le Père et il lui fait voir les plaies qu’il a apportées avec lui, pour faire voir au Père le prix de notre salut, c’est l’amour qu’il nourrit pour nous.

Mais en ce moment, chacun de nous pense: en ce moment Jésus est-il en train de prier pour moi ? Oui. C’est une grande certitude que nous devons avoir.

La prière de Jésus revient ponctuellement à un moment crucial de son chemin, celui de la vérification de la foi des disciples. Écoutons encore l’évangéliste Luc: «Et il advint, comme il était à prier, seul, n’ayant avec lui que les disciples, qu’il les interrogea en disant: « Qui suis-je, au dire des foules? » Ils répondirent: « Jean le Baptiste; pour d’autres, Élie; pour d’autres, un des anciens prophètes est ressuscité ».

« Mais pour vous, leur dit-il, qui suis-je? ». Pierre répondit au nom de tous:  » Le Christ de Dieu ». Mais lui leur enjoignit et prescrivit de ne le dire à personne» (9,18-21). Les grandes étapes de la mission de Jésus sont toujours précédées par une prière, non pas en passant, mais par une prière intense, prolongée. Dans ces moments-là, il y a toujours la prière.

Cette vérification de la foi semble une ligne d’arrivée et, en revanche, elle est un point de départ renouvelé pour les disciples, car dorénavant c’est comme si Jésus franchissait un cap dans sa mission, en leur parlant ouvertement de sa passion, de sa mort et de sa résurrection.

Dans cette perspective, qui suscite instinctivement la répulsion, aussi bien chez les disciples qu’en nous qui lisons l’Evangile, la prière est la seule source de lumière et de force. Il faut prier plus intensément chaque fois que la route commence à monter.

Et en effet, après avoir annoncé à ses disciples ce qui l’attend à Jérusalem, a lieu l’épisode de la Transfiguration. «Prenant avec lui Pierre, Jean et Jacques, il gravit la montagne pour prier. Et il advint, comme il priait, que l’aspect de son visage devint autre, et son vêtement, d’une blancheur fulgurante.

Et voici que deux hommes s’entretenaient avec lui: c’étaient Moïse et Élie qui, apparus en gloire, parlaient de son départ, qu’il allait accomplir à Jérusalem» (Lc 9, 28-31), c’est-à-dire la passion. Cette manifestation anticipée de la gloire de Jésus a donc eu lieu dans la prière, alors que le Fils de Dieu était plongé dans la communion avec le Père et consentait pleinement à sa volonté d’amour, à son dessein de salut.

Et de cette prière émerge une parole claire pour les trois disciples concernés: «Celui-ci est mon Fils, l’Élu, écoutez-le» (Lc 9, 35). C’est de la prière que vient l’invitation à écouter Jésus, toujours de la prière.

De ce parcours rapide à travers l’Évangile, il ressort que Jésus veut non seulement que nous priions comme Il prie, mais qu’il nous assure que, même si nos tentatives de prière étaient complètement vaines et inefficaces, nous pouvons toujours compter sur sa prière. Nous devons être conscients: Jésus prie pour moi.

Une fois, un brave évêque me raconta qu’à un moment très difficile de sa vie et d’une grande épreuve, un moment d’obscurité, il regarda vers le haut dans la basilique et il vit cette phrase écrite: «Moi, Pierre, je prierai pour toi». Et cela lui a donné force et réconfort. Et cela arrive à chaque fois que l’un de nous sait que Jésus prie pour lui. Jésus prie pour nous. En ce moment, en ce moment.

Faites l’exercice de mémoire de répéter cela. Quand il y a une difficulté, quand vous êtes pris par les distractions: Jésus est en train de prier pour vous. Mais père, est-ce que c’est vrai? C’est vrai, il l’a dit lui-même. N’oublions pas que ce qui soutient chacun de nous dans la vie est la prière de Jésus pour chacun de nous, avec son prénom, son nom, devant le Père, en lui faisant voir les plaies qui sont le prix de notre salut.

Même si nos prières n’étaient que des balbutiements, si elles étaient compromises pas une foi vacillante, nous ne devons jamais cesser d’avoir confiance en Lui; je ne sais pas prier, mais Lui prie pour moi. Soutenues par la prière de Jésus, nos prières timides s’appuient sur des ailes d’aigles et s’élèvent jusqu’au Ciel.

N’oubliez pas: Jésus est en train de prier pour moi – Maintenant? – Maintenant. Au moment de l’épreuve, au moment du péché, également à ce moment-là, Jésus est en train de prier pour moi, avec beaucoup d’amour.


Je salue cordialement les personnes de langue française. En ces temps difficiles, je vous invite à prier pour les personnes qui doutent et à témoigner près d’elles que Jésus ne nous abandonne jamais et ne cesse pas d’intercéder pour nous auprès du Père. Et que Dieu vous bénisse !

Je salue cordialement les fidèles anglophones. Que la prochaine célébration de la Solennité du Corps et du Sang du Christ approfondisse notre conscience de la présence réelle de Jésus parmi nous dans l’Eucharistie. Sur vous et vos familles, j’invoque la joie et la paix du Seigneur. Que Dieu vous bénisse!

Je salue affectueusement les frères et sœurs germanophones. Tout comme Jésus nous accompagne dans notre vie quotidienne, sa prière nous soutient également dans nos activités quotidiennes. Au cours de notre travail, tournons quelques pensées vers Jésus et essayons de découvrir son visage dans chaque personne que nous rencontrons. Que le Seigneur nous guide sur notre chemin.

Je salue cordialement les fidèles hispanophones, qui sont si nombreux aujourd’hui. En ce mois de juin, dédié au Cœur de Jésus, et à la veille de la célébration de la Solennité du Corpus Christi, demandons au Seigneur de nous accorder un cœur priant, plein de confiance et d’audace filiale, ainsi que la grâce de restez toujours unis à Lui et aussi unis entre nous par la participation au sacrement de son Corps et de son Sang. Que Dieu vous bénisse. Merci beaucoup.

J’adresse un salut cordial aux fidèles lusophones. N’oubliez pas que le Seigneur prie toujours pour nous, et unit nos timides prières aux siennes, pour les présenter au Père. Que Dieu vous bénisse!

Je salue les fidèles arabophones. Dieu nous aime et a un plan pour notre vie. Lorsque nous l’invoquons, il nous répondra. En fait, c’est lui qui nous a dit : « Demandez et il vous sera donné ; Cherchez et vous trouverez; frappez et il vous sera ouvert » (Mt 7,7). Que le Seigneur vous bénisse tous et vous protège toujours de tout mal !

J’adresse un salut cordial aux Polonais. Aujourd’hui en particulier, je me joins spirituellement aux jeunes qui, depuis vingt-cinq ans déjà, se rassemblent à Lednica, sur les fonts baptismaux en Pologne, pour renouveler leur adhésion au Christ. Chers jeunes, cette année le maître mot de votre rencontre est « Ecoutez ! ».

Dans la Bible, cette parole introduit le Décalogue, sensibilise et appelle à écouter le Seigneur et à l’aimer de tout son cœur, de toute son âme et de toutes ses forces (cf. Dt 6, 4-5). Que l’Esprit Saint vous accompagne dans la prière, ouvre votre cœur à l’écoute, ravive votre amour pour le Christ et consolide votre fidélité à sa Parole ! Je vous bénis de tout cœur !

* * *

J’adresse un salut cordial aux pèlerins de langue italienne; en particulier aux nouveaux prêtres de Vérone et au pèlerinage du diocèse de Chioggia, avec Mgr Adriano Tessarollo, qui commémore le 50e anniversaire de son sacerdoce, meilleurs vœux.

Chers frères et sœurs, demain est célébrée la solennité du Très Saint Corps et Sang du Christ, qui en Italie et dans d’autres pays est reportée au dimanche prochain. Puissiez-vous trouver dans l’Eucharistie, mystère d’amour et de gloire, cette source de grâce et de lumière qui illumine les chemins de la vie.

Enfin, comme d’habitude, mes pensées vont aux personnes âgées, aux jeunes, aux malades et aux jeunes mariés. Que le Corps et le Sang du Christ soient une présence et un soutien pour chacun de vous au milieu des difficultés, un réconfort sublime dans la souffrance de chaque jour.

 

Résumé de la catéchèse du Saint-Père :

Frères et sœurs, les Évangiles nous montrent combien la prière a été fondamentale dans la relation de Jésus avec ses disciples. Leur choix n’a pas d’autre critère que la prière, le dialogue avec le Père. Dans la vie de Jésus la prière en faveur de ses amis affleure continuellement. Parfois les Apôtres sont pour lui un motif de préoccupation, mais il les porte toujours dans son cœur, même avec leurs erreurs et aussi dans leurs chutes.

Il est toujours pour eux un maître et un ami disponible à attendre avec patience leur conversion. Les grands tournants de la mission de Jésus sont toujours précédés d’une prière intense et prolongée. Il y trouve un nouveau point de départ pour progresser dans sa mission.

Lors de la Transfiguration, la manifestation anticipée de la gloire de Jésus s’est déroulée dans la prière, alors qu’il était plongé dans la communion avec le Père et consentait pleinement à sa volonté d’amour, à son dessein de salut. Nous en retirons donc que Jésus non seulement veut que nous priions comme lui prie, mais il nous assure que nous pouvons toujours compter sur sa prière.

Même si les nôtres ne sont que des balbutiements, ou compromises par une foi vacillante, nous ne devons jamais cesser de mettre notre confiance en lui. Soutenues par la prière de Jésus, nos timides prières s’appuient sur des ailes d’aigle et montent jusqu’au ciel.


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