Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

Pour le Pape, quiconque ne suit pas le Concile n’est pas avec l’Église

Pour le Pape, quiconque ne suit pas le Concile n’est pas avec l’Église

médaille du Concile oecuménique Vatican II
médaille du Concile oecuménique Vatican II

Un discours fort avec de nombreux ajouts improvisés, celui adressé par le pape François à ceux qui collaborent avec l’Office national de catéchèse à l’occasion du 60e anniversaire de sa naissance.
Le Pape souligne la nécessité d’agir, rappelant que le Concile est le Magistère de l’Église et doit être suivi.

Puis l’invitation à l’Église italienne d’entamer un processus synodal au niveau national diocèse par diocèse. L’occasion de l’audience du Pape François, en fin de matinée, à ceux qui soutiennent le Bureau catéchétique de la Conférence épiscopale italienne (CEI), reçu dans la salle Clémentine, est le 60e anniversaire du début de l’activité de l’organisme visant à assistance à l’Église italienne dans le domaine de la catéchèse après le Concile Vatican II.

Un anniversaire n’est pas seulement un rappel, mais c’est aussi l’occasion de « renouveler l’esprit de proclamation », dit le Pape dans son discours et pour cette raison il dit vouloir « partager trois points qui, je l’espère, vous aideront dans le travail des années à venir « .

La personne de Jésus est au cœur de la catéchèse

Le premier point est: la catéchèse et le kérygme. «La catéchèse est l’écho de la Parole de Dieu», affirme le Pape, et à travers la Sainte Écriture annoncée, chacun fait partie de «la même histoire du salut» et avec sa propre singularité «trouve son propre rythme».

Le Pape François souligne que le cœur du mystère du salut est le kérygme, et que le kérygme est une personne: Jésus-Christ. La catéchèse doit donc «favoriser une rencontre personnelle avec lui» et ne peut donc se faire que dans des relations personnelles.

Il n’y a pas de vraie catéchèse sans le témoignage d’hommes et de femmes en chair et en os. Qui d’entre nous ne se souvient pas d’au moins un de ses catéchistes? Je m’en souviens. Je me souviens de la religieuse qui m’a préparé à la première communion et m’a fait beaucoup de bien.

Les premiers protagonistes de la catéchèse sont eux, messagers de l’Évangile, souvent laïcs, qui se mettent généreusement en jeu pour partager la beauté d’avoir rencontré Jésus. »

Qui est catéchiste? C’est lui qui garde et nourrit la mémoire de Dieu; il la garde en lui – il est conscient de l’histoire du salut – et il sait éveiller cette mémoire chez les autres. C’est un chrétien qui met cette mémoire au service de l’annonce; ne pas être vu, ne pas parler de lui-même, mais parler de Dieu, de son amour, de sa fidélité ».

L’annonce est l’amour de Dieu dans la langue du cœur

Le Pape indique alors certaines caractéristiques que l’annonce doit posséder aujourd’hui, c’est-à-dire qu’il est capable de révéler l’amour de Dieu, avant toute obligation morale et religieuse; qu’il ne s’impose pas mais tient compte de la liberté; qui témoigne de la joie et de la vitalité.

Pour ce faire, ceux qui évangélisent doivent exprimer «la proximité, l’ouverture au dialogue, la patience, l’accueil cordial qui ne condamne pas». Et en parlant du catéchiste le Pape François ajoute d’emblée que «la foi doit être transmise en dialecte», expliquant qu’elle se réfère au «dialecte de proximité», le dialecte qui se fait comprendre par les personnes auxquelles elle s’adresse:

Je suis tellement touché par ce passage des Maccabées, des Sept Frères. Deux ou trois fois, on a dit que leur mère les soutenait en leur parlant en dialecte. C’est important: la vraie foi doit être transmise en dialecte.

Les catéchistes doivent apprendre à le transmettre en dialecte, c’est-à-dire la langue qui vient du cœur, qui est née, qui est précisément la plus familière, la plus proche de tout le monde. S’il n’y a pas de dialecte, la foi n’est pas totalement et bien transmise.

Le Concile ne doit pas être négocié

Le deuxième point indiqué par le Pape François est: la catéchèse et l’avenir. Rappelant le 50e anniversaire du document « Le renouveau de la catéchèse », avec lequel la CEI a reçu les indications du Concile, célébré l’année dernière, le Pape François cite quelques paroles du Pape Paul VI dans lesquelles il a invité l’Église italienne à regarder avec gratitude le Concile.

Il a dit : «ce sera le grand catéchisme des temps nouveaux» et a observé que la tâche constante de la catéchèse est «de comprendre ces problèmes qui surgissent du cœur de l’homme, de les ramener à leur source cachée: le don de l’amour qui crée et sauve ».

Le Pape François réitère donc que la catéchèse inspirée par le Concile est « toujours l’oreille tendue, toujours soucieuse de se renouveler ». Et en parlant du Concile, il ajoute une large réflexion :

Le Concile est le Magistère de l’Église.

Soit vous restez avec l’Église et donc suivez le Concile, et si vous ne suivez pas le Concile, soit vous l’interprétez à votre manière, à votre guise, vous n’êtes pas avec l’Église. À ce stade, nous devons être exigeants, sévères. Le Concile ne doit pas être négocié, pour en avoir plus … Non, le Concile est comme ça.

Et ce problème que nous connaissons, celui de la sélectivité du Concile, s’est répété tout au long de l’histoire avec d’autres Conciles. Cela me fait tellement penser à un groupe d’évêques partis après Vatican I, un groupe de laïcs, des groupes là-bas, pour continuer la « vraie doctrine » qui n’était pas celle de Vatican I. « Nous sommes les vrais catholiques ».

… L’attitude la plus sévère pour garder la foi sans le magistère de l’Église vous conduit à la ruine. S’il vous plaît, pas de concessions à ceux qui essaient de présenter une catéchèse qui n’est pas d’accord avec le magistère de l’Église.

La catéchèse est toujours à l’écoute de l’homme

La catéchèse, affirme le Pape, reprenant la lecture du discours, doit être renouvelée pour toucher tous les domaines de la pastorale. Et recommande:

Nous ne devons pas avoir peur de parler la langue des femmes et des hommes d’aujourd’hui. Oui, parler la langue en dehors de l’Église: il faut en avoir peur. Nous ne devons pas avoir peur de parler la langue du peuple.

Il ne faut pas avoir peur d’écouter leurs questions, quelles qu’elles soient, les questions non résolues, d’écouter les fragilités et les incertitudes: nous n’avons pas peur de cela. Nous ne devons pas avoir peur de développer de nouveaux outils.

Redécouvrez le sens de la communauté

La catéchèse et la communauté représentent le troisième point, une question particulièrement d’actualité à une époque qui, en raison de la pandémie, a connu un isolement croissant et un sentiment de solitude. «Le virus – dit le Pape – a creusé dans le tissu vivant de nos territoires, en particulier existentiels, alimentant les peurs, les soupçons, la méfiance et l’incertitude.

Il a mis en échec les pratiques et habitudes établies et nous pousse ainsi à repenser notre être une communauté ». Cela nous a également fait comprendre que ce n’est qu’ensemble que nous pouvons avancer, en prenant soin les uns des autres. Par conséquent, le sens de la communauté doit être redécouvert.

La catéchèse et l’annonce ne peuvent placer cette dimension communautaire qu’au centre. Ce n’est pas le moment des stratégies d’élite. Et la grande communauté: qu’est-ce que la grande communauté? Le saint peuple fidèle de Dieu (…)

C’est le moment d’être des artisans de communautés ouvertes qui savent valoriser les talents de chacun. C’est le temps des communautés missionnaires, libres et désintéressées, qui ne recherchent pas la pertinence et le profit, mais marchent sur les chemins des gens de notre temps, se penchant sur les marginaux.

C’est le temps de la communauté que les jeunes déçus regardent dans les yeux, qu’ils accueillent des étrangers et donnent de l’espoir aux découragés. Il est temps pour les communautés de dialoguer sans crainte avec ceux qui ont des idées différentes. C’est le temps de la communauté qui, comme le Bon Samaritain, sait se rapprocher de ceux qui sont blessés par la vie, panser leurs blessures avec compassion.

Une catéchèse qui accompagne et caresse

Répétant ce qu’il a dit lors de la Conférence ecclésiale de Florence, le Pape François réitère son désir d’une Église « toujours plus proche de l’abandonné, de l’oubli, de l’imparfait », d’une Église joyeuse qui « comprend, accompagne, caresse ».

Ceci, poursuit-il, s’applique également à la catéchèse. Et il appelle à la créativité pour une annonce centrée sur le kérygme, « qui regarde vers l’avenir de nos communautés, afin qu’elles soient toujours plus enracinées dans l’Évangile, fraternelles et inclusives ».

L’Église italienne entame un processus synodal : Enfin, cinq ans après cette convention, le Pape François invite l’Église italienne à entamer un processus synodal au niveau national, « communauté par communauté, diocèse par diocèse: ce processus sera aussi une catéchèse. Dans la Convention de Florence, il y a précisément l’intuition de le chemin à prendre dans ce Synode. Maintenant, reprenez-le: il est temps. Et recommencez à marcher « .

Texte traduit et présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

La Bible est le lieu où Dieu prend rendez-vous avec l’homme

La Bible est le lieu où Dieu prend rendez-vous avec l’homme. La Sainte Écriture est un trésor inépuisable, elle est écrite « pour les hommes et les femmes qui ont des noms et des prénoms». le Pape François l’a dit lors de l’audience générale, rappelant que la connaissance de la Parole n’est pas une question de répétition mécanique mais du lieu où Dieu rencontre tout le monde et « ne laisse pas les choses comme avant».

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Bibliothèque du palais apostolique
Mercredi 27 janvier 2021

Catéchèse – 22. La prière avec les Saintes Écritures

Chers frères et sœurs, bonjour!

Je voudrais aujourd’hui m’arrêter sur la prière que nous pouvons faire à partir d’un passage de la Bible. Les paroles de l’Écriture Sainte n’ont pas été écrites pour rester emprisonnées sur du papyrus, sur du parchemin ou sur du papier, mais pour être accueillies par une personne qui prie, en les faisant germer dans son cœur. La parole de Dieu va au cœur.

Le Catéchisme affirme: «La prière doit accompagner la lecture de la Sainte Écriture – la Bible ne peut pas être lue comme un roman –-, pour que se noue un dialogue entre Dieu et l’homme» (n. 2653). La prière vous porte ainsi, car elle est un dialogue avec Dieu. Ce verset de la Bible a été écrit également pour moi, il y a tant de siècles, pour m’apporter une parole de Dieu. Il a été écrit pour chacun de nous.

Cette expérience arrive à tous les croyants: un passage de l’Écriture, écouté déjà tant de fois, un jour à l’improviste me parle et éclaire une situation que je suis en train de vivre. Mais il faut que moi, ce jour-là, je sois là, au rendez-vous avec cette Parole, que je sois là, à l’écoute de la Parole. Tous les jours, Dieu passe et jette une semence dans le terrain de notre vie.

Nous ne savons pas si, aujourd’hui, il trouvera un sol aride, des ronces, ou bien un bon terreau, qui fera grandir ce bourgeon (cf. Mc 4,3-9). Cela dépend de nous, de notre prière, du cœur ouvert avec lequel nous nous approchons des Écritures pour qu’elles deviennent pour nous Parole vivante de Dieu. Dieu passe, sans cesse, à travers l’Écriture.

Et reprenant ce que j’ai dit la semaine dernière et que disait saint Augustin: «J’ai peur du Seigneur quand il passe». Pourquoi as-tu peur? J’ai peur de ne pas l’écouter, de ne pas m’apercevoir qu’il est le Seigneur.

A travers la prière a lieu comme une nouvelle incarnation du Verbe. Et c’est nous qui sommes les “tabernacles” où les paroles de Dieu veulent être accueillies et conservées, pour pouvoir visiter le monde. C’est pourquoi nous devons nous approcher de la Bible sans deuxième intention, sans l’instrumentaliser.

Le croyant ne cherche pas dans les Saintes Écritures le soutien pour sa propre vision philosophique ou morale, mais parce qu’il espère une rencontre; il sait que celles-ci, ces paroles, ont été écrites dans l’Esprit Saint, et que c’est donc dans ce même Esprit qu’elles doivent être accueillies, qu’elles doivent être comprises, pour que la rencontre se réalise.

Cela m’agace un peu quand j’entends des chrétiens qui récitent des versets de la Bible comme des perroquets. «Oh, oui, le Seigneur dit ceci…, il veut cela…». Mais toi, as-tu rencontré le Seigneur dans ce verset? Ce n’est pas seulement un problème de mémoire: c’est un problème de la mémoire du cœur, celle qui t’ouvre à la rencontre avec le Seigneur. Et ce mot, ce verset, te conduit à la rencontre avec le Seigneur.

Nous lisons donc les Écritures pour que celles-ci “nous lisent”. Et c’est une grâce de pouvoir se reconnaître dans un personnage ou l’autre, dans cette situation-là ou dans celle-ci. La Bible n’est pas écrite pour une humanité générique, mais pour nous, pour moi, pour toi, pour des hommes et des femmes en chair et en os, des hommes et des femmes qui ont un prénom et un nom, comme moi, comme toi.

Et la Parole de Dieu, imprégnée d’Esprit Saint, lorsqu’elle est accueillie avec un cœur ouvert, ne laisse pas les choses comme avant, jamais, elle change quelque chose. C’est la grâce et la force de la Parole de Dieu.

La tradition chrétienne est riche d’expériences et de réflexions sur la prière avec l’Écriture Sainte. La méthode de la “lectio divina” s’est en particulier affirmée, née dans le domaine monastique, mais désormais également pratiquée par les chrétiens qui fréquentent les paroisses.

Il s’agit tout d’abord de lire le passage biblique avec attention, plus encore, je dirais avec “obéissance” au texte, pour comprendre ce qu’il signifie en lui-même. Ensuite, on entre en dialogue avec l’Écriture, de sorte que ces paroles deviennent un motif de méditation et d’oraison: toujours en adhérant au texte, je commence à m’interroger sur ce qu’il “me dit”.

C’est un passage délicat: il ne faut pas glisser dans des interprétations subjectives, mais s’insérer dans le sillage vivant de la Tradition, qui unit chacun de nous à l’Écriture Sainte. Et le dernier pas de la lectio divina est la contemplation.

Dans celui-ci, les paroles et les pensées laissent placent à l’amour, comme entre des amoureux à qui il suffit parfois de se regarder en silence. Le texte biblique reste, mais comme un miroir, comme une icône à contempler. Et c’est ainsi que le dialogue a lieu.

A travers la prière, la Parole de Dieu vient habiter en nous et nous habitons en elle. La Parole inspire de bonnes intentions et soutient l’action; elle nous donne la force, elle nous donne la sérénité, et même quand elle nous met en crise, elle nous apporte la paix. Dans les journées “mauvaises” et confuses, elle assure à notre cœur un noyau de confiance et d’amour qui le protège des attaques du malin.

Ainsi, la Parole de Dieu – je me permets d’utiliser cette expression: se fait chair – chez ceux qui l’accueillent dans la prière. Dans certains textes antiques, apparaît l’intuition que les chrétiens s’identifient tellement avec la Parole que, même si toutes les Bibles du monde brûlaient, on pourrait encore en sauver le “calque” à travers l’empreinte qu’elle a laissée dans la vie des saints. Il s’agit-là d’une belle expression.

La vie chrétienne est à la fois une œuvre d’obéissance et de créativité. Un bon chrétien doit être obéissant, mais il doit être créatif. Obéissant, parce qu’il écoute le Parole de Dieu; créatif, parce qu’il a l’Esprit en lui qui le pousse à la pratiquer, à la poursuivre.

Jésus le dit à la fin d’un de ses discours prononcés en parabole, en utilisant cette comparaison: «Ainsi donc tout scribe devenu disciple du Royaume des Cieux est semblable à un propriétaire qui tire de son trésor – le cœur – du neuf et du vieux» (Mt 13,52). Les Saintes Écritures sont un trésor inépuisable. Que le Seigneur accorde à nous tous d’y puiser toujours davantage, à travers la prière. Merci.

*

Je salue cordialement les personnes de langue française. Je vous invite à lire et à prier chaque jour quelque versets de la Parole de Dieu, pour donner force, sérénité et paix à votre vie. Et que Dieu vous bénisse !

Je salue cordialement les fidèles anglophones. Que le Saint-Esprit nous conduise à accueillir de plus en plus la Sainte Écriture comme une lampe qui illumine les étapes de notre vie quotidienne. Sur vous et vos familles, j’invoque la joie et la paix du Seigneur. Que Dieu vous bénisse!

J’adresse un salut cordial aux fidèles germanophones. Choisissons une phrase de la Bible chaque matin comme compagnon de notre journée. Cela nous aidera à mieux comprendre la volonté de Dieu et à la vivre. Que le Saint-Esprit vous guide sur votre chemin.

Je salue cordialement les fidèles hispanophones. Je vous encourage à aborder la Parole de Dieu avec obéissance et créativité. Nous y trouvons un trésor inépuisable auquel nous pouvons accéder chaque jour par la prière, et il nous transformera et nous remplira d’une grande joie. Que le Seigneur vous bénisse.

De tout cœur, je salue les auditeurs lusophones. Rien ne vous empêche de vivre et de grandir dans l’amitié du Seigneur Jésus, et de témoigner de toute sa grande bonté et miséricorde! Que sa bénédiction descende généreusement sur vous et vos familles.

Je salue les fidèles arabophones. La Bible est un trésor inépuisable. Que le Seigneur nous accorde d’en tirer toujours plus, par la prière. Que le Seigneur vous bénisse tous et vous protège toujours de tout mal!

Je salue cordialement les Polonais. Aujourd’hui, nous célébrons la mémoire liturgique de Sainte Angèle Merici, fondatrice de la Compagnie de Sainte Ursule. De nombreuses congrégations d’Ursulines se sont épanouies grâce à sa spiritualité, également présente en Pologne.

Inspirée par la Parole de Dieu, Sainte Angèle a voulu que les religieuses, vouées sans réserve à Dieu et aux pauvres, entreprennent avec courage le travail éducatif auprès des enfants et des jeunes. Il a recommandé: « Gardez l’ancienne route (…) et vivez une nouvelle vie! » En suivant son exemple, j’espère que la lecture quotidienne de la Sainte Écriture vous aidera à témoigner de votre foi avec joie. Je vous bénis de tout mon cœur.

Appel

A l’issue de l’audience générale, le Pape a lancé un appel à l’occasion de la journée de la mémoire, en commémoration des victimes de la Shoah:

Aujourd’hui, anniversaire de la libération du camp d’extermination d’Auschwitz, la Journée du souvenir est célébrée. Nous commémorons les victimes de la Shoah et toutes les personnes persécutées et déportées par le régime nazi. Se souvenir est une expression de l’humanité. Se souvenir est un signe de civilisation. Le souvenir est une condition pour un avenir meilleur de paix et de fraternité.

Se souvenir, c’est aussi être prudent car ces choses peuvent se reproduire, à commencer par des propositions idéologiques qui veulent sauver un peuple et finir par détruire un peuple et l’humanité. Faites attention à la façon dont ce chemin de la mort, de l’extermination, de la brutalité a commencé.

Résumé de la catéchèse du Saint-Père :

Frères et sœurs, les paroles des Saintes Écritures n’ont pas été écrites pour rester emprisonnées sur le papier, mais pour être accueillies et pour germer dans notre cœur. Tous les jours Dieu passe et jette une semence. Nous ne savons pas si aujourd’hui elle trouvera un sol aride, des ronces, ou une bonne terre qui la fera croître. Cela dépend de nous.

Le croyant ne cherche pas dans les Saintes Écritures un appui pour sa propre vision philosophique ou morale. Il sait qu’elles ont été écrites dans l’Esprit Saint, et que c’est dans cet Esprit qu’elles doivent être reçues et comprises. La Bible n’est pas écrite pour une humanité générique, mais pour nous, hommes et femmes en chair et en os, pour moi.

La tradition chrétienne est riche d’expériences et de réflexions sur la prière avec l’Écriture Sainte. La méthode de la Lectio divina, née dans le monde monastique, se répand de plus en plus chez les chrétiens. A travers la prière, la Parole de Dieu vient habiter en nous et nous, nous habitons en elle. Elle soutient notre action, nous donne force et sérénité. Elle se fait chair en ceux qui l’accueillent dans la prière.

Les Saintes Écritures sont un trésor inépuisable.


© Copyright – Libreria Editrice Vaticana

Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

ce qu’inspire la conversion de Saint Paul

Voici ce qu’inspire la la conversion de Saint Paul au saint Pape Paul VI lors de son audience générale, le mercredi 25 janvier 1978, la dernière année de sa vie.

Saint Paul sur le chemin de Damas – vitrail cathédrale de Chartres
Saint Paul sur le chemin de Damas – vitrail cathédrale de Chartres

L’Église célèbre aujourd’hui la conversion de Saint Paul, un événement décisif pour le christianisme: il confirme la vocation universelle de la nouvelle religion qui, née dans une région déterminée et dans le milieu de la tradition juive, eut dans le nouvel Apôtre le missionnaire qui, plus que les autres, comprit l’Évangile et le prêcha à tous les hommes.

En effet Dieu est unique, unique aussi le médiateur entre Dieu et les hommes, le Christ Jésus, homme lui-même, qui s’est livré en rançon pour tous. Tel est le témoignage rendu aux temps fixés « et de celui-ci, moi (c’est Saint Paul qui l’atteste à son propre sujet, dans sa première Épitre à Timothée, 2, 5-7), moi, écrit-il j’ai été établi héraut et apôtre — je dis vrai, je ne mens pas —, docteur des gentils, dans la foi et la vérité ».

Adressons aujourd’hui à l’Apôtre Paul un salut plein de respect et d’affection; et joignons-y la pensée que malgré toute la dévotion de l’Église, le désir qu’avait l’Apôtre d’une pleine unité, dans la prière et dans l’espérance, n’est pas encore réalisé.

Puisse cette aspiration, devenue plus ardente et plus plausible grâce à l’œcuménisme contemporain, célébrée dans nos cœurs et, Dieu le veuille, dans les cœurs de nos frères encore séparés, être couronnée d’un heureux succès.

A Saint Paul nous demanderons une parole pour le réconfort de nos âmes, troublées par les nombreuses vicissitudes de la vie actuelle qui ébranlent notre confiance en un progrès pacifique du monde.

Nous éprouvons tous une immense tristesse devant une désolante recrudescence de la violence privée, mais organisée, dans la société contemporaine, une violence qui traduit en phénomènes de barbarie désordonnée l’insécurité qui la tourmente, – cette société, et qu’un pluralisme dominant, moral et politique, contrefaçon de la liberté, semble justifier.

En outre, les difficultés économiques et sociales prolifèrent avec des effets négatifs écrasants et semblent annoncer des situations encore plus redoutables, tant et si bien que le désir insensé de jouissance superflue et la crainte qui paralyse l’accomplissement normal du travail se propagent, créant une psychologie de méfiance qui stérilise l’activité productrice et suggère des remèdes aussi vains que désordonnés.

Et, de la sorte, un mal en engendre un autre, souvent pire. Nous sommes tous préoccupés. Le pire est comme un puits sans fond, dit-on. Il s’agit d’une tentation contagieuse de pessimisme qui se propage et paralyse tant d’énergies qui étaient nées de l’espérance d’un meilleur avenir. Cette situation, chacun la connaît ; son ombre menace ce moment de notre civilisation et se projette sur l’histoire de demain.

Alors, voici notre remède ; nous le tirons du trésor qu’est l’enseignement de l’Apôtre. Il nous l’offre dans son Épitre aux Romains, là où, après les avoir exhortés par de vibrantes suggestions dans différentes directions de la vie morale, telle qu’elle doit être vécue par des gens illuminés par la foi et soutenus par la grâce, il résume son enseignement dans cette sentence bien connue : « Ne vous laissez pas vaincre par le mal, mais soyez vainqueurs du mal par le bien » (Rm 12, 21).

Si simples qu’apparaissent ces paroles de l’Apôtre, il semble bien qu’il vaut la peine que nous les fixions dans notre mémoire. Notons entretemps: la doctrine apostolique est intérieure. Elle tend à modifier la mentalité, trop facilement influençable, de celui qui cède au dégoût et au trouble des conditions externes dans lesquelles se déroule notre vie.

Nous nous trouvons dans un monde non seulement adversaire de notre existence pour de nombreux motifs physiques et matériels, mais également ennemi du fait de son organisation sociale ou, plutôt, du désordre des facteurs qui l’empêchent d’être raisonnable et juste. Nous mesurons bien l’existence de cette malignité qui rend difficile et parfois insupportable la coexistence sociale: alors, que devons-nous faire ?

Devons-nous laisser le mal triompher de nous, c’est-à-dire nous dominer, nous absorber dans ses spirales, ce qui nous rendrait méchants, nous aussi ? Cela, c’est le processus de la vengeance qui accroît le mal et ne le guérit pas. Ou bien devons-nous céder au pessimisme, à la paresse et nous abandonner à une lâche résignation ? cela n’est pas chrétien.

Le chrétien est patient, mais il n’est pas aboulique, il n’est pas indifférent. L’attitude que suggère l’Apôtre est celle d’une réaction positive; c’est-à-dire qu’il nous apprend à opposer la résistance du bien à l’assaut du mal. Il nous apprend à multiplier l’effort de l’amour pour réparer et vaincre les dégâts du désordre moral.

Il nous enseigne comment tirer de l’expérience du mal rencontré sur notre route le stimulant, pour notre cœur, à de plus grandes vertus, à une activité plus efficiente. Il en fut ainsi de Saint Paul. Il en est ainsi des Saints. Puisse-il en être ainsi de nous tous.


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Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse