Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

Catéchèse – 31. La méditation une manière de rencontrer Jésus

Catéchèse – 31. La méditation, pour le chrétien,
est une manière de rencontrer Jésus

Lors de l’audience générale, François poursuit le cycle de la catéchèse sur le thème de la prière avec une attention à ces différentes formes de réflexion selon l’Évangile qui, dit-il, ne servent pas à se replier sur soi mais à s’ouvrir au Christ. Méditer est un chemin, la paix intérieure est une conséquence, impossible sans le Saint-Esprit

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Bibliothèque du palais apostolique
Mercredi 28  avril 2021


Résumé de la catéchèse du Saint-Père :

Frères et sœurs, nous parlons aujourd’hui de la prière de méditation qui nous met devant les grandes pages de la Révélation, dans le but de les faire nôtres. Tous, nous avons besoin de méditer, de réfléchir, de nous retrouver en nous-mêmes. Nous ne sommes pas faits pour courir sans cesse et notre vie intérieure ne doit pas être négligée.

Mais, pour le chrétien, la méditation est avant tout une rencontre avec Jésus, qui, par sa grâce, nous donne la paix intérieure, la maîtrise sur nous-même, la lumière sur le chemin à entreprendre. Dans le christianisme, la méditation fait référence à des expériences spirituelles diverses : les méthodes de méditation sont nombreuses, certaines plus intellectuelles, d’autres plus émotives ou affectives.

Mais ces méthodes ne sont que des guides pour nous faire avancer, avec l’Esprit Saint, sur l’unique voie de la prière qui est Jésus-Christ. Elles mettent en œuvre la pensée, l’imagination, l’émotion, le désir afin de mettre tout notre être en relation avec Dieu, de susciter la conversion du cœur et de fortifier la volonté de suivre le Christ dont tout évènement de la vie peut devenir lieu de sanctification et de joie.

***

Chers frères et sœurs, bonjour!

Aujourd’hui, nous parlons de cette forme de prière qu’est la méditation. Pour un chrétien, «méditer»  c’est chercher une synthèse: cela signifie se mettre devant la grande page de la Révélation pour essayer de la faire devenir nôtre, en l’assumant complètement.

Et le chrétien, après avoir accueilli le Parole de Dieu, ne la garde pas enfermée en lui, car cette Parole doit rencontrer «un autre livre», que le Catéchisme appelle «celui de la vie» (cf. Catéchisme de l’Église catholique, n. 2706). C’est ce que nous tentons de faire chaque fois que nous méditons la Parole.

La pratique de la méditation a reçu une grande attention ces dernières années. Ce ne sont pas que les chrétiens qui parlent d’elle: il existe une pratique méditative dans presque toutes les religions du monde. Mais il s’agit d’une activité également présente chez les personnes qui n’ont pas une vision religieuse de la vie.

Nous avons tous besoin de méditer, de réfléchir, de nous retrouver nous-mêmes, c’est une dynamique humaine. On recherche en particulier la méditation dans le monde occidental vorace, parce que celle-ci représente une barrière élevée contre le stress quotidien et le vide qui se répand partout. Voilà donc l’image de jeunes et d’adultes assis en recueillement, en silence, avec les yeux clos…

Mais nous pouvons nous demander: que font ces personnes? Elles méditent. C’est un phénomène à considérer de manière positive: en effet, nous ne sommes pas faits pour courir sans cesse, nous possédons une vie intérieure qui ne peut pas être toujours piétinée. Méditer est donc un besoin de tous. Méditer, pour ainsi dire, serait comme s’arrêter et reprendre son souffle dans la vie.

Cependant, nous nous apercevons que cette parole, une fois accueillie dans un contexte chrétien, acquiert une spécificité qui ne doit pas être effacée. Méditer est une dimension humaine nécessaire, mais méditer dans le contexte chrétien va au-delà: c’est une dimension qui ne doit pas être effacée. La grande porte à travers laquelle passe la prière d’un baptisé – nous le rappelons encore une fois – est Jésus Christ.

Pour le chrétien, la méditation entre par la porte de Jésus Christ. La pratique de la méditation suit elle aussi ce sentier. Et le chrétien, lorsqu’il prie, n’aspire pas à la pleine transparence de soi, il ne se met pas à la recherche du noyau le plus profond de son moi. Cela est licite, mais le chrétien cherche une autre chose. La prière du chrétien est avant tout une rencontre avec l’Autre, avec l’Autre mais avec un A majuscule: la rencontre transcendante avec Dieu.

Si une expérience de prière nous donne la paix intérieure, ou la maîtrise de nous-mêmes, ou la lucidité sur le chemin à entreprendre, ces résultats sont, pour ainsi dire, des effets collatéraux de la grâce de la prière chrétienne qui est la rencontre avec Jésus, c’est-à-dire que méditer c’est aller à la rencontre de Jésus, guidés par une phrase ou par une Parole de l’Écriture Sainte.

Le terme «méditation» a eu des significations différentes au cours de l’histoire. Même au sein du christianisme, celui-ci se réfère à des expériences spirituelles différentes. Toutefois, on peut retrouver certaines lignes communes, et le Catéchisme nous aide encore en cela, quand il dit: «Les méthodes de méditation sont aussi diverses que les maîtres spirituels. […]

Mais une méthode n’est qu’un guide; l’important est d’avancer, avec l’Esprit Saint, sur l’unique chemin de la prière: le Christ Jésus» (n. 2707). Et il faut signaler ici un compagnon de route, quelqu’un qui nous guide: l’Esprit Saint. La méditation chrétienne est impossible sans l’Esprit Saint.

C’est Lui qui nous guide à la rencontre de Jésus. Jésus nous avait dit: «Je vous enverrai l’Esprit Saint. Il vous enseignera et vous expliquera. Il vous enseignera et vous expliquera». Et dans la méditation également, l’Esprit Saint est le guide pour avancer à la rencontre de Jésus Christ.

Il existe donc de nombreuses méthodes de méditation chrétienne: certaines très sobres, d’autres plus complexes; certaines accentuent la dimension intellectuelle de la personne, d’autres plutôt celle affective et émotive. Ce sont des méthodes.

Toutes sont importantes et toutes sont dignes d’être pratiquées, dans la mesure où elles peuvent aider l’expérience de la foi à devenir un acte total de la personne: ce n’est pas seulement l’esprit qui prie, c’est tout l’homme qui prie, la totalité de la personne, de même que ce n’est pas seulement le sentiment qui prie.

Les anciens avaient l’habitude de dire que l’organe de la prière est le cœur, et ils expliquaient ainsi que c’est tout l’homme, à partir de son centre, du cœur, qui entre en relation avec Dieu, et pas seulement certaines de ses facultés. C’est pourquoi il faut toujours se rappeler que la méthode est une voie, pas un objectif: n’importe quelle méthode de prière, si elle veut être chrétienne, fait partie de cette sequela Christi [suite du Christ] qui est l’essence de notre foi.

Les méthodes de méditation sont des voies à parcourir pour arriver à la rencontre de Jésus, mais si tu t’arrêtes sur la route et que tu ne regardes que la route, tu ne trouveras jamais Jésus. Tu feras un dieu de la route, mais la route est un moyen pour te conduire à Jésus.  Le Catéchisme précise: «La méditation met en œuvre la pensée, l’imagination, l’émotion et le désir.

Cette mobilisation est nécessaire pour approfondir les convictions de foi, susciter la conversion du cœur et fortifier la volonté de suivre le Christ. La prière chrétienne s’applique de préférence à méditer  » les mystères du Christ « »  (n. 2708).

Voilà donc la grâce de la prière chrétienne: le Christ n’est pas loin, mais il est toujours en relation avec nous. Il n’y a pas d’aspect de sa personne divine et humaine qui ne puisse devenir pour nous un lieu de salut et de bonheur. Chaque moment de la vie terrestre de Jésus, à travers la grâce de la prière, peut devenir contemporain pour nous, grâce à l’Esprit Saint, le guide.

Mais vous savez que l’on ne peut pas prier sans être guidés par l’Esprit Saint. C’est Lui qui nous guide! Et grâce à l’Esprit Saint, nous sommes nous aussi présents au bord du fleuve Jourdain, quand Jésus s’y plonge pour recevoir le baptême.

Nous sommes nous aussi invités aux noces de Cana, quand Jésus donne le vin le meilleur pour la joie des époux; c’est-à-dire que c’est l’Esprit Saint qui nous relie à ces mystères de la vie du Christ, car dans la contemplation de Jésus nous faisons l’expérience de la prière pour nous unir davantage à Lui. Nous assistons nous aussi avec étonnement aux mille guérisons accomplies par le Maître.

Prenons l’Évangile, méditons sur ces mystères de l’Évangile et l’Esprit nous guidera pour être présents là.  Et dans la prière – quand nous prions –, nous sommes tous comme le lépreux purifié, l’aveugle Bartimée qui retrouve la vue, Lazare qui sort du tombeau… Nous aussi, nous sommes guéris dans la prière, comme l’a été l’aveugle Bartimée, et cet autre, le lépreux…

Nous sommes nous aussi ressuscités, comme Lazare a été ressuscité, car la prière de méditation guidée par l’Esprit Saint, nous conduit à revivre ces mystères de la vie du Christ, à rencontrer le Christ et à dire, avec l’aveugle: «Seigneur, aie pitié de moi! Aie pitié de moi» – «Et que veux-tu?» – «Voir, entrer dans ce dialogue». Et la méditation chrétienne, guidée par l’Esprit, nous conduit à ce dialogue avec Jésus.

Il n’existe pas de page de l’Évangile où il n’y ait pas de place pour nous. Méditer, pour nous chrétiens, est une manière de rencontrer Jésus. Et ainsi, seulement ainsi, de nous retrouver nous-mêmes. Et cela n’est pas un repli sur nous-mêmes, non: aller auprès de Jésus et nous rencontrer nous-mêmes auprès de Jésus, guéris, ressuscités, forts par la grâce de Jésus. Et rencontrer Jésus, le sauveur de tous, également de moi-même. Et cela grâce à la guide de l’Esprit Saint.


Je salue cordialement les personnes de langue française. Frères et sœurs, prenons plus souvent le temps de rencontrer Jésus par la prière de méditation. Tout épisode de sa vie terrestre, par l’Esprit Saint, est source de grâce, source de force et de consolation dans les événements les plus concrets de notre existence. Que Dieu vous bénisse !

Je salue cordialement les fidèles anglophones. Dans la joie du Christ ressuscité, j’invoque sur vous et vos familles l’amour miséricordieux de Dieu notre Père. Le Seigneur vous bénisse!

J’adresse un salut cordial aux fidèles germanophones. En contemplant souvent le mystère de l’amour de Dieu pour nous dans la vie de Jésus, nous progressons dans la sequela Christi. Ainsi, nous pouvons nous conformer de plus en plus à la Parole de Dieu fait homme, véritable but de notre vie et seule source de notre bonheur éternel.

Je salue cordialement les fidèles hispanophones. Demandons au Seigneur de nous envoyer le Saint-Esprit pour pouvoir méditer sa Parole, la faire vivre en nous et ainsi pouvoir l’annoncer avec joie à ceux qui nous entourent. Que Dieu te bénisse. Merci beaucoup.

J’adresse un salut cordial aux fidèles de langue portugaise. Chers frères et sœurs, la grâce de la prière rend chaque instant de la vie terrestre de Jésus contemporain avec nous. Efforcez-vous de trouver, au milieu des activités quotidiennes, un temps réservé à la contemplation des mystères de la vie de Jésus, pour que la foi soit confirmée, l’espérance renforcée et la charité enflammée. Que Dieu vous bénisse.

Je salue les fidèles arabophones. Par la méditation chrétienne, nous approfondirons nos convictions de foi, et nous comprendrons que le Christ n’est pas loin, mais est toujours en relation avec nous; il n’y a aucun aspect de sa personne divine-humaine qui ne puisse devenir pour nous un lieu de salut et de bonheur. Le Seigneur vous bénisse tous et vous protège toujours de tout mal!

Je salue cordialement les Polonais. Chers frères et sœurs, le 3 mai, vous célébrerez la solennité de Marie Reine de Pologne. Depuis le XVIIe siècle, le peuple polonais attribue ce titre à la Mère de Dieu, se confiant à sa protection maternelle et s’engageant à servir fidèlement la cause du Royaume de son Fils.

Conscient des vœux que vos pères ont faits à Jasna Góra, même en ces temps difficiles qui sont les nôtres, suivez fidèlement l’invitation toujours présente de Marie et « faites ce que Jésus vous dit! » (cf. Jn 2, 5). Que sa bénédiction accompagne chacun d’entre vous, vos familles et tout le peuple polonais!

* * *

J’adresse un salut cordial aux fidèles italophones. en cette période de Pâques, je vous invite à renouveler généreusement votre engagement à servir Dieu et vos frères et sœurs.

Enfin, mes pensées vont, comme d’habitude, aux personnes âgées, aux jeunes, aux malades et aux jeunes mariés. Soyez des témoins courageux du Christ ressuscité, qui montre aux disciples les blessures désormais glorieuses de sa Passion. Ma bénédiction à tous!


© Copyright – Libreria Editrice Vaticana

Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

la Pâque, cœur du mystère chrétien

Il y a dix ans exactement, le Pape émérite Benoît XVI méditait sur la Pâque du Christ, lors de son Audience générale. Nous vous proposons  un extrait de sa méditation.

Christ ressuscité en mandorle -N.-D. du Marillais 49
Christ ressuscité en mandorle -N.-D. du Marillais 49

Chers frères et sœurs,

Je voudrais aujourd’hui réfléchir avec vous brièvement sur la Pâque, cœur du mystère chrétien. Tout, en effet, part de là: le Christ ressuscité d’entre les morts est le fondement de notre foi. A partir de la Pâque rayonne, comme d’un centre lumineux, incandescent, toute la liturgie de l’Église, tirant d’elle son contenu et sa signification.

La célébration liturgique de la mort et de la résurrection du Christ n’est pas une simple commémoration de cet événement, mais elle est son actualisation dans le mystère, pour la vie de chaque chrétien et de toute communauté ecclésiale, pour notre vie.

En effet, la foi dans le Christ ressuscité transforme l’existence, en opérant en nous une résurrection continuelle, comme l’écrivait saint Paul aux premiers croyants: «Jadis vous étiez ténèbres, mais à présent vous êtes lumière dans le Seigneur; conduisez-vous en enfants de lumière; car le fruit de la lumière consiste en toute bonté, justice et vérité» (Ep 5, 8-9).

Comment pouvons-nous alors faire devenir «vie» la Pâque ? Comment toute notre existence intérieure et extérieure peut-elle assumer une «forme» pascale? Nous devons partir de la compréhension authentique de la résurrection de Jésus: un tel événement n’est pas un simple retour à la vie précédente, comme il le fut pour Lazare, pour la fille de Jaïre ou pour le jeune de Naïm, mais c’est quelque chose de complètement nouveau et différent.

La résurrection du Christ est l’accès vers une vie non plus soumise à la caducité du temps, une vie plongée dans l’éternité de Dieu. Dans la résurrection de Jésus commence une nouvelle condition du fait d’être hommes, qui éclaire et transforme notre chemin de chaque jour et ouvre un avenir qualitativement différent et nouveau pour toute l’humanité.

C’est pourquoi saint Paul non seulement relie de manière inséparable la résurrection des chrétiens à celle de Jésus (cf. 1 Co 15, 16.20), mais il indique également comment on doit vivre le mystère pascal dans le quotidien de notre vie…

Chers amis, Oui, le Christ est vraiment ressuscité! Nous ne pouvons pas garder uniquement pour nous la vie et la joie qu’Il nous a données dans sa Pâque, mais nous devons les donner à ceux que nous approchons. Tel est notre devoir et notre mission: faire renaître dans le cœur du prochain l’espérance là où il y a le désespoir, la joie là où il y a la tristesse, la vie là où il y a la mort.

Témoigner chaque jour de la joie du Seigneur ressuscité signifie vivre toujours de «façon pascale» et faire retentir l’annonce joyeuse que le Christ n’est pas une idée ou un souvenir du passé, mais une Personne qui vit avec nous, pour nous et en nous, et avec Lui, pour Lui et en Lui, nous pouvons faire l’univers nouveau (cf. Ap. 21, 5).

* * *

Puissiez-vous être le ferment nouveau de notre monde, en apportant à tous les hommes la lumière de la Résurrection du Christ, qui est un message de vérité et de vie ! Bonne fête de Pâques à tous!

BENOÎT XVI AUDIENCE GÉNÉRALE Place Saint-Pierre mercredi 27 avril 2011

© Copyright 2011 – Libreria Editrice Vaticana

Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

le Bon Pasteur défend, connaît et aime chacun de nous

le Bon Pasteur défend, connaît et aime chacun de nous

Juste avant de réciter l’antienne mariale de ce temps pascal depuis les fenêtres des appartements pontificaux, le Pape a médité en cette journée mondiale de prière pour les vocations sur la figure du Bon Pasteur qu’incarne Jésus, Lui qui défend, connaît et aime ses brebis.

PAPE FRANÇOIS

REGINA COELI

Place Saint Pierre
Dimanche, 25 avril 2021

Chers frères et sœurs, bonjour!

En ce quatrième dimanche de Pâques, dit dimanche du Bon Pasteur, l’Évangile (Jn 10, 11-18) présente Jésus comme le vrai berger, qui défend, connaît et aime ses brebis.

Lui, le Bon Pasteur, est opposé au « mercenaire », qui ne se soucie pas des brebis, parce qu’elles ne sont pas à lui. Il ne fait ce travail que contre rémunération, et il ne prend pas la peine de les défendre: quand le loup arrive, il s’enfuit et les abandonne (cf. vv. 12-13).

Jésus, en revanche, véritable berger, nous défend toujours, nous sauve dans de nombreuses situations difficiles, des situations dangereuses, à la lumière de sa parole et de la force de sa présence, que nous expérimentons toujours et, si nous voulons écouter, tous les jours.

Le deuxième aspect est que Jésus, le bon berger, sait – le premier aspect: il défend, le second: il sait – ses brebis et les brebis le connaissent (v. 14). Qu’il est beau et réconfortant de savoir que Jésus nous connaît un à un, que nous ne lui sommes pas anonymes, que notre nom lui est connu! Pour lui, nous ne sommes pas «masse», «multitude», non.

Nous sommes des gens uniques, chacun avec sa propre histoire, [et Il] nous connaît chacun avec sa propre histoire, chacun avec sa propre valeur, à la fois en tant que créature et en tant que racheté par le Christ. Chacun de nous peut dire: Jésus me connaît! C’est vrai, c’est ça: il nous connaît comme personne d’autre. Lui seul sait ce qu’il y a dans notre cœur, les intentions, les sentiments les plus cachés.

Jésus connaît nos forces et nos défauts, et est toujours prêt à prendre soin de nous, à guérir les blessures de nos erreurs avec l’abondance de sa miséricorde. En lui, l’image du berger du peuple de Dieu, que les prophètes avaient esquissée, se réalise pleinement: Jésus prend soin de ses brebis, les rassemble, enveloppe cette blessure, guérit le malade. Ainsi, nous pouvons le lire dans le livre du prophète Ézéchiel (cf. 34: 11-16).

Par conséquent, Jésus le Bon Pasteur défend, connaît et aime par-dessus tout ses brebis. Et pour cela, il donne sa vie pour elles (cf. Jn 10, 15). L’amour pour les brebis, c’est-à-dire pour chacun de nous, le conduit à mourir sur la croix, car c’est la volonté du Père, que personne ne se perde. L’amour du Christ n’est pas sélectif, il embrasse tout le monde.

Il nous le rappelle lui-même dans l’Évangile d’aujourd’hui, quand il dit: «Et j’ai d’autres brebis qui ne viennent pas de cette enceinte: celles-là aussi je dois les conduire. Elles écouteront ma voix et deviendront un seul troupeau, [pour] un seul berger »(Jn 10, 16). Ces paroles témoignent de son inquiétude universelle: il est le berger de tous. Jésus veut que chacun puisse recevoir l’amour du Père et rencontrer Dieu.

Et l’Église est appelée à accomplir cette mission du Christ. En plus de ceux qui fréquentent nos communautés, il y a beaucoup de gens, la majorité, qui ne le font que dans des cas particuliers ou jamais. Mais cela ne veut pas dire qu’ils ne sont pas enfants de Dieu: le Père confie chacun à Jésus le Bon Pasteur, qui a donné sa vie pour tous.

Frères et sœurs, Jésus nous défend, nous connaît et nous aime tous. Que Marie Très Sainte nous aide à être les premiers à accueillir et à suivre le Bon Pasteur, à coopérer avec joie dans sa mission.

Après le Regina Coeli

Chers frères et sœurs!

Vendredi dernier, José María Gran Cirera et neuf compagnons martyrs ont été béatifiés à Santa Cruz del Quiché, au Guatemala. Ce sont trois prêtres et sept laïcs de la Congrégation des Missionnaires du Sacré-Cœur de Jésus, tués entre 1980 et 1991, une époque de persécution contre l’Église catholique engagée dans la défense des pauvres.

Animés par la foi au Christ, ils étaient des témoins héroïques de justice et d’amour. Puisse leur exemple nous rendre plus généreux et courageux dans la vie de l’Évangile. Et une salve d’applaudissements pour les nouveaux bienheureux!

J’exprime ma proximité avec la population des îles de Saint-Vincent-et-les-Grenadines, où une éruption volcanique cause de graves dommages et désagréments. Je vous assure de mes prières et je bénis ceux qui apportent aide et assistance.

Et je suis également proche des victimes de l’incendie d’un hôpital pour patients Covid à Bagdad. Quatre-vingt-deux sont morts à ce jour. Nous prions pour tout le monde.

Je vous avoue que je suis très attristé par la tragédie qui s’est à nouveau produite en Méditerranée ces derniers jours. Cent trente migrants sont morts en mer. Ce sont des gens, ce sont des vies humaines, qui pendant deux jours entiers ont demandé en vain de l’aide, une aide qui n’est pas arrivée. Frères et sœurs, interrogeons-nous tous sur cette énième tragédie. C’est le temps de la honte.

Prions pour ces frères et sœurs et pour les nombreuses personnes qui continuent de mourir au cours de ces voyages dramatiques. Nous prions également pour ceux qui peuvent aider mais qui préfèrent détourner le regard. Nous prions silencieusement pour eux.

Aujourd’hui, la Journée mondiale de prière pour les vocations est célébrée dans toute l’Église, qui a pour thème « Saint Joseph: le rêve de la vocation ». Nous remercions le Seigneur parce qu’il continue à élever dans l’Église des personnes qui, par amour pour lui, se consacrent à l’annonce de l’Évangile et au service des frères.

Et aujourd’hui, en particulier, nous remercions pour les nouveaux prêtres que j’ai ordonnés il y a peu de temps dans la basilique Saint-Pierre … Je ne sais pas s’ils sont ici … Et nous demandons au Seigneur d’envoyer de bons ouvriers travailler dans son domaine et multiplier les vocations à la vie consacrée.

Et maintenant, je vous salue tous cordialement, Romains et pèlerins. En particulier, je salue les parents et amis des nouveaux prêtres; ainsi que la communauté du Collège Pontifical Germanique Hongrois, qui a fait ce matin le traditionnel pèlerinage des Sept Églises. Je souhaite à tous un bon dimanche. Et n’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et au revoir!


© Copyright – Libreria Editrice Vaticana

Texte traduit et présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse