Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

Office de la Passion : donnant sa vie, Jésus fait de nous des frères

Office de la Passion : donnant sa vie, Jésus fait de nous des frères

Pour la deuxième année consécutive, en raison de la pandémie de coronavirus, le Pape François a présidé l’office de la Passion en ce Vendredi Saint après-midi, depuis l’autel de la Chaire de Saint-Pierre, et devant une assistance réduite à environ 200 fidèles.

Comme chaque année, le Pape, vêtu d’une chasuble rouge, s’est allongé devant la croix du Christ, avant la liturgie de la Parole marquée, comme chaque Vendredi Saint, par le récit de la Passion selon saint Jean. Comme c’est la tradition pour cette liturgie pontificale, qui n’est pas une messe mais un office sans eucharistie, l’homélie était confiée au prédicateur de la Maison pontificale, le cardinal Raniero Cantalamessa.

Ce dernier a parlé de fraternité et de divisions dans l’Église catholique, qu’il faut guérir en partant de soi et en cultivant l’unité. Le jour où l’Église célèbre la Passion et adresse la grande prière universelle à Dieu pour «qu’il lui accorde l’unité et la paix» et «la protège sur toute la terre», le prédicateur a développé une réflexion profonde sur la fraternité, à laquelle le Christ, sur la Croix, a donné un nouveau fondement.

Et puis il s’est concentrée sur la fraternité dans l’Église catholique, aujourd’hui blessée par les divisions dues à l’option politique qui «prend le pas sur l’option religieuse et ecclésiale et épouse une idéologie, oubliant complètement la valeur et le devoir d’obéissance dans l’Église». Au contraire,  c’est l’unité vers laquelle nous devons viser.

Dans la récente encyclique du Pape François Fratelli tutti, «le fondement évangélique de la fraternité» est résumé «en peu de mots, mais de manière ardente».

«Pour nous, cette source de dignité humaine et de fraternité se trouve dans l’Évangile de Jésus-Christ. C’est de là que surgit pour la pensée chrétienne et pour l’action de l’Église le primat donné à la relation, à la rencontre avec le mystère sacré de l’autre, à la communion universelle avec l’humanité tout entière comme vocation de tous» (277).

«Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.»

«Mais à côté de toutes ces significations, dans le Nouveau Testament, le mot « frère » désigne de plus en plus clairement une catégorie particulière de personnes. Les disciples de Jésus sont entre eux des frères, ceux qui accueillent ses enseignements. ‘Qui est ma mère, et qui sont mes frères ? […] Celui qui fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère.’» (Mt 12, 48-50)

Avec l’expérience de la Pâque, «les disciples deviennent frères dans un sens nouveau et très profond ; non seulement ils partagent l’enseignement de Jésus, mais aussi son Esprit, sa vie nouvelle de ressuscité». «Ils deviennent ainsi des frères « de sang » également dans ce cas, mais du sang du Christ! Cela fait de la fraternité du Christ quelque chose d’unique et de transcendant.»

Le risque d’abîmer la fraternité avec des divisions politiques

«L’option politique, lorsqu’elle prend le relais de l’option religieuse et ecclésiale et épouse une idéologie, laisse complètement de côté la valeur et le devoir de l’obéissance dans l’Église. Voilà le véritable facteur de division dans certaines parties du monde, même s’il est passé sous silence ou nié avec mépris. C’est un péché, au sens le plus strict du terme. Cela signifie que le royaume de ce monde est devenu plus important, dans son cœur, que le Royaume de Dieu.»

Nous avons «à faire à ce sujet un sérieux examen de conscience et à nous convertir», en suivant l’exemple de Jésus, qui n’a jamais pris parti dans la polarisation politique à son époque.

«S’il est un don ou un charisme propre que l’Église catholique doit cultiver au profit de toutes les Églises, c’est bien celui de l’unité. Le récent voyage du Saint-Père en Irak nous a fait ressentir de première main ce que cela signifie pour ceux qui sont opprimés ou qui ont survécu aux guerres et aux persécutions de se sentir partie d’un corps universel, avec quelqu’un qui peut faire entendre votre cri par le reste du monde et raviver l’espérance.»

«Une fois de plus, le mandat du Christ à Pierre: « Confirmez vos frères » (Lc 22, 32) a été accompli.»

«Seigneur Jésus, tu as dit à tes apôtres : « Je vous laisse la Paix, je vous donne ma Paix. » Ne regarde pas nos péchés mais la foi de ton Église. Pour que ta volonté s’accomplisse, donne-lui toujours cette Paix. Toi qui vis et règnes pour les siècles des siècles, Amen.»

 

La croix, principe de salut

La croix, principe de salut

La croix sur le monde

Aujourd’hui voit Notre-Seigneur Jésus-Christ sur la Croix, et nous en fête, afin qu’on apprenne que la croix est fête, et fête solennelle dans sa spiritualité.

Autrefois, la croix était le nom de la condamnation, elle est maintenant devenue objet d’honneur, autrefois symbole de mort, aujourd’hui principe de salut.

Car elle a été cause pour nous de biens innombrables : elle nous a délivrés de l’erreur, elle nous a éclairés alors que nous étions dans les ténèbres ; vaincus, elle nous a réconciliés avec Dieu ; ennemis, elle nous a rendu l’amitié de Dieu ; éloignés, elle nous a rapprochés de lui… Nous avons découvert une source…

Tu parles d’un royaume, mais à quoi le vois-tu ? D’énormes clous, une croix, voilà ce que tu as sous les yeux ; mais cette croix, répond-t-il, est signe de loyauté. Lui, je l’appelle roi, parce que je le vois crucifié, car c’est le propre d’un roi de mourir pour ses sujets.

Lui-même a dit : « Le bon berger donne sa vie pour ses brebis » ; donc le bon roi lui aussi donne sa vie pour ses sujets. Et parce qu’il a donné sa vie, je l’appelle roi. «Souviens-toi de moi, Seigneur, dans ton- royaume ».

Saint Jean CHRYSOSTOME

Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

«L’Eucharistie, une réalité non seulement à croire, mais à vivre»

«L’Eucharistie, une réalité non seulement à croire, mais à vivre»

La messe “in Coena Domini”, qui marque le début du Triduum Pascal, a été célébré ce jeudi soir par le cardinal Giovanni Battista Re à l’autel de la Chaire en la Basilique Saint-Pierre. Dans son homélie, en particulier dans le contexte de la pandémie où de nombreux fidèles, surtout l’année dernière, en ont été privés, le doyen du Collège des cardinaux a parlé du sens de l’Eucharistie, dont cette messe rappelle l’institution par le Seigneur lors de la Cène.

 

Mystical Supper
Mystical Supper

«L’Église a toujours considéré le sacrement de l’Eucharistie comme le don le plus précieux dont elle a été enrichie.»

«Le centre et le cœur» de la vie de l’Église

La messe du soir du Jeudi Saint «nous fait revivre le soir où le Christ, entouré des Apôtres au Cénacle, a institué l’Eucharistie et le sacerdoce et nous a confié le commandement de l’amour fraternel». Un amour qui de la part du Christ, est sans mesure, comme le laisse entendre saint Jean: Jésus «les aima jusqu’au bout», écrit-il (Jn 13,1).

«La soirée du Jeudi Saint nous rappelle donc combien nous avons été aimés; elle nous dit que le Fils de Dieu, dans son affection pour nous, ne nous a pas donné quelque chose, mais qu’il s’est donné lui-même – son Corps et son Sang – c’est-à-dire la totalité de sa personne, et que, pour notre rédemption, il a accepté de subir la mort la plus ignominieuse en s’offrant en victime.»

L’Eucharistie est le «don par lequel le Christ marche avec nous comme lumière, comme force, comme nourriture, comme soutien dans tous les jours de notre histoire.»

«L’Eucharistie est le centre et le cœur de la vie de l’Église. Elle doit également être le centre et le cœur de la vie de chaque chrétien», la présence de Jésus dans les tabernacles de toutes les églises du monde, là où «chacun peut confier ce qu’il a sur le cœur et recevoir réconfort, force et paix du cœur».

Aimer par des actes

«L’Eucharistie est une réalité non seulement à croire, mais à vivre.» L’amour du Christ reçu en communiant «nous engage à témoigner de notre amour les uns pour les autres». L’Eucharistie est donc un appel à l’amour fraternel, au pardon et à la solidarité.

Le deuxième mystère dont l’institution est rappelée ce Jeudi Saint, c’est le sacerdoce catholique. Le Christ a «rayonné sur les Apôtres des pouvoirs sacerdotaux, afin que l’Eucharistie et le Sacrement du pardon continuent à se renouveler dans l’Église ; il a fait à l’humanité un don incomparable.»

Cette année, encore, la messe “in Coena Domini” a été marquée par les mesures de précaution liées à la pandémie de coronavirus. Le rite du lavement des pieds et la procession de l’offertoire n’ont pas eu lieu, et le temps d’adoration a été plus bref.

«De retour dans nos foyers, nous devons cependant continuer à prier, la pensée et le cœur pleins de gratitude pour Jésus-Christ, qui a voulu rester présent parmi nous comme notre contemporain sous le voile du pain et du vin.» «En Lui, qui a fait l’expérience de la souffrance physique et de la solitude dans sa chair et dans son âme, nous voulons puiser la force dont nous avons besoin, aujourd’hui plus que jamais, pour affronter les grands défis de cette pandémie qui fait des milliers de victimes chaque jour sur toute la planète.»

L’Eucharistie va de pair avec le pardon

« Ce soir qui voit la plus haute manifestation d’amour et d’amitié à notre égard est aussi le soir de la trahison». L’amour infini du Christ rencontre «l’amertume de la déloyauté et de la trahison humaines».

Outre une invitation à l’action de grâce et à l’imitation du Seigneur, le Jeudi Saint est aussi «une invitation à prendre conscience de ses péchés», «à s’engager sur la voie du repentir et du renouveau pour obtenir le pardon de Dieu». Il convient de s’approcher aussi du sacrement de la réconciliation pour trouver la «joie» du pardon de Dieu et «commencer un renouveau spirituel».


© Copyright – Libreria Editrice Vaticana

Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse

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Pour sa part, le Pape a célébré, vers 17h30, la messe « In Cœna Domini » dans le bâtiment du Saint-Office, dans la chapelle des lieux où réside le cardinal Becciu. En plus du cardinal et des religieuses qui l’aident, quelques femmes membre des Focolari étaient présentes. Il s’agit d’un engagement privé du Saint-Père.