Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

les saints témoins de l’espérance chrétienne

Ce dimanche, le Pape François, lors de l’angélus, place Saint-Pierre, a parlé sur deux béatitudes qui sont la voie vers la sainteté. Il a expliqué que les suivre comme les saints et les bienheureux, qui sont les témoins les plus légitimes de l’espérance chrétienne, c’est aller à contre-courant d’une mentalité mondaine.

SOLENNITÉ DE TOUS LES SAINTS

PAPE FRANÇOIS

ANGÉLUS

Place Saint Pierre
Dimanche, 1 novembre 2020


Chers frères et sœurs bonjour!

En cette fête solennelle de la Toussaint, l’Église nous invite à réfléchir sur la grande espérance, qui se fonde sur la résurrection du Christ: le Christ est ressuscité et nous serons aussi avec lui.

Les Saints et les Bienheureux sont les témoins les plus autorisés de l’espérance chrétienne, parce qu’ils l’ont vécue pleinement dans leur existence, au milieu des joies et des souffrances, réalisant les béatitudes que Jésus a prêchées et qui résonnent aujourd’hui dans la liturgie (cf. Mt 5, 1-12a).

Les Béatitudes évangéliques, en effet, sont le chemin de la sainteté. Je m’attarde maintenant sur deux Béatitudes, la deuxième et la troisième. La seconde est celle-ci: « Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés » (v. 4).

Ces mots semblent contradictoires, car pleurer n’est pas un signe de joie et de bonheur. Les raisons de pleurer et de souffrir sont la mort, la maladie, l’adversité morale, le péché et les erreurs: simplement la vie quotidienne, fragile, faible et marquée par les difficultés.

Une vie parfois blessée et éprouvée par des ingratitudes et des malentendus. Jésus proclame bienheureux ceux qui pleurent ces réalités et, malgré tout, font confiance au Seigneur et se placent sous son ombre. Ils ne sont pas indifférents, ils ne s’endurcissent pas le cœur dans la douleur, mais ils espèrent patiemment la consolation de Dieu et ils éprouvent déjà cette consolation dans cette vie.

Dans la troisième Béatitude, Jésus dit: « Heureux les doux, car ils hériteront de la terre » (v. 5). Frères et sœurs, douceur! La douceur est caractéristique de Jésus, qui dit de lui-même: « Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur » (Mt 11, 29).

Les mythes sont ceux qui savent se dominer, qui laissent place à l’autre, l’écoutent et le respectent dans son mode de vie, dans ses besoins et dans ses demandes. Ils n’ont pas l’intention de le submerger ou de le diminuer, ils ne veulent pas tout dominer et tout dominer, ni imposer leurs idées et leurs intérêts au détriment des autres.

Ces gens, que la mentalité mondaine n’apprécie pas, sont au contraire précieux aux yeux de Dieu, qui leur donne en héritage la terre promise, c’est-à-dire la vie éternelle. Cette béatitude commence aussi ici-bas et s’accomplira au Ciel, en Christ.

La douceur. Dans ce moment de la vie mondiale, aussi, où il y a tant d’agressivité …; et même dans la vie de tous les jours, la première chose qui sort de nous est l’agression, la défense… Nous avons besoin de douceur pour avancer sur le chemin de la sainteté. Écouter, respecter, ne pas attaquer: la douceur.

Chers frères et sœurs, choisissez la pureté, la douceur et la miséricorde; choisir de se confier au Seigneur dans la pauvreté de l’esprit et dans l’affliction; s’engager pour la justice et la paix, tout cela signifie aller à contre-courant de la mentalité de ce monde, de la culture de la possession, du plaisir insensé, de l’arrogance envers les plus faibles.

Ce chemin évangélique a été parcouru par les saints et les bienheureux. La solennité d’aujourd’hui, qui célèbre la Toussaint, nous rappelle la vocation personnelle et universelle à la sainteté, et nous offre des modèles sûrs pour ce chemin, que chacun parcourt de manière unique, de manière irremplaçable.

Il suffit de penser à la variété inépuisable de dons et d’histoires concrètes qui existent entre saints et saints: ils ne sont pas les mêmes, chacun a sa propre personnalité et a développé sa vie dans la sainteté selon sa propre personnalité. Chacun de nous peut le faire, emprunter cette voie. La douceur, la douceur s’il vous plaît et nous irons à la sainteté.

Cette immense famille de fidèles disciples du Christ a une Mère, la Vierge Marie. Nous la vénérons avec le titre de Reine de tous les Saints, mais elle est avant tout la Mère, qui apprend à chacun à accueillir et à suivre son Fils. Puisse-t-elle nous aider à nourrir le désir de sainteté en marchant sur le chemin des Béatitudes.

Après l’angélus

Chers frères et sœurs! Hier, à Hartford, aux États-Unis d’Amérique, Michael McGivney, prêtre diocésain, fondateur des Chevaliers de Colomb, a été proclamé bienheureux. Engagé dans l’évangélisation, il a fait tout son possible pour répondre aux besoins des nécessiteux, en promouvant l’entraide. Puisse son exemple nous inciter tous à témoigner de plus en plus de l’Évangile de la charité. Une salve d’applaudissements au nouveau bienheureux!

En ce jour de fête, n’oublions pas ce qui se passe au Haut-Karabakh, où les affrontements armés se succèdent dans des trêves fragiles, avec une augmentation tragique du nombre de victimes, la destruction de maisons, d’infrastructures et de lieux de culte, une implication de plus en plus massive des populations civiles. C’est tragique!

Je voudrais renouveler mon appel sincère aux dirigeants des parties en conflit, afin qu ‘ »ils interviennent le plus rapidement possible, pour arrêter l’effusion de sang innocent » (Enc. Fratelli tutti, 192): qu’ils  pensent non pas à résoudre la polémique qui les oppose par la violence, mais à s’engager dans des négociations sincères, avec l’aide de la communauté internationale.

Pour ma part, je suis proche de tous ceux qui souffrent et je vous invite à demander l’intercession des saints pour une paix stable dans chaque partie du monde.


© Copyright – Libreria Editrice Vaticana

Catéchèse – 12. Jésus homme de prière

Lors de l’audience générale, le Pape François a poursuivi ce mercredi matin son cycle de catéchèses sur la prière, salle Paul VI, au Vatican. Il s’est exprimé sur la première prière de Jésus sur les bords du Jourdain lors de son baptême par Jean-Baptiste. Au milieu des pécheurs, il reçoit la bénédiction de Dieu le Père qu’il étendra ensuite à tout le peuple.

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Salle Paul VI
Mercredi 28 octobre 2020


Catéchèse – 12. Jésus homme de prière

Résumé

Frères et sœurs, nous poursuivons notre parcours sur la prière par le récit du Baptême du Seigneur. Bien que sans péché, Jésus se fait solidaire de notre condition humaine et il prie avec les pécheurs du peuple de Dieu.

Il ne reste pas à distance mais se plonge dans les mêmes eaux de purification. Inaugurant sa mission, il se met à la tête d’un peuple de pénitents, se chargeant d’ouvrir une brèche à travers laquelle tous devront avoir le courage de passer après lui. L’évangéliste met en évidence le climat de prière dans lequel le baptême de Jésus se déroule.

C’est en priant que Jésus ouvre la porte des cieux, que descend l’Esprit Saint, et que le Père déclare qu’il est le Fils bien aimé. Cette prière de Jésus, qui, à ce moment, lui est personnelle, deviendra par grâce la prière de tous les baptisés dans le Christ.

Ainsi, dans les moments sombres de la vie nous devons supplier pour que la prière de Jésus devienne aussi la nôtre. Nous entendrons alors une voix du ciel nous dire avec tendresse : « Tu es aimé de Dieu, tu es fils du Père, tu es sa joie ».

***

Chers frères et sœurs, bonjour!

Aujourd’hui, dans cette audience, comme nous l’avons fait lors d’audiences précédentes, je resterai ici. J’aimerais descendre, dire bonjour à tout le monde, mais il faut garder nos distances, car si je descends tout de suite il y a un rassemblement pour dire bonjour, et c’est contre les traitements, les précautions qu’il faut avoir devant cette « dame » qui s’appelle Covid et cela nous fait tellement mal.

Pour cela, excusez-moi si je ne descends pas vous saluer: je vous salue d’ici mais je vous porte tous dans mon cœur. Et vous, portez-moi dans votre cœur et priez pour moi. De loin, on peut prier les uns pour les autres; Merci de votre compréhension.

Dans notre itinéraire de catéchèse sur la prière, après avoir parcouru l’Ancien Testament, nous arrivons maintenant à Jésus, et Jésus a prié. Le début de sa mission publique a lieu avec le baptême dans le Jourdain.

Les évangélistes sont d’accord pour attribuer une importance fondamentale à cet épisode. Ils racontent comment tous les gens se sont réunis dans la prière, et ils précisent en quoi ce rassemblement avait un caractère pénitentiel clair (cf. Mc 1,5; Mt 3,8). Les gens sont allés vers Jean pour se faire baptiser pour le pardon des péchés: il y a un caractère pénitentiel, de conversion.

Le premier acte public de Jésus est donc la participation à une prière chorale du peuple, une prière du peuple qui va se faire baptiser, une prière pénitentielle, où chacun se reconnaît comme pécheur. Pour cette raison, le Baptiste voudrait s’opposer et dit: « Est-ce moi qui ai besoin d’être baptisé par toi, et tu viens à moi? » (Mt 3, 14).

Le Baptiste comprend qui était Jésus, mais Jésus insiste: c’est un acte qui obéit à la volonté du Père (v. 15), un acte de solidarité avec notre condition humaine. Il prie avec les pécheurs du peuple de Dieu, gardons ceci à l’esprit: Jésus est le juste, il n’est pas un pécheur.

Mais Il voulait descendre vers nous, pécheurs, et Il prie avec nous, et quand nous prions, Il est avec nous en train de prier; Il est avec nous parce qu’il est au ciel en train de prier pour nous. Jésus prie toujours avec son peuple, il prie toujours avec nous toujours.

Nous ne prions jamais seuls, nous prions toujours avec Jésus. Il ne reste pas sur la rive opposée du fleuve – «Je suis juste, vous les pécheurs» – pour marquer sa diversité et sa distance par rapport aux désobéissants, mais il plonge ses pieds dans les mêmes eaux de purification. Il agit comme un pécheur. Et c’est la grandeur de Dieu qui a envoyé son Fils qui s’est anéanti et est apparu comme un pécheur.

Jésus n’est pas un Dieu lointain, et il ne peut pas l’être. L’incarnation l’a révélé d’une manière complète et humainement impensable. Ainsi, en inaugurant sa mission, Jésus se met à la tête d’un peuple de pénitents, comme s’il se chargeait d’ouvrir une brèche par laquelle nous devons tous, après lui, avoir le courage de passer. Mais le chemin, le chemin est difficile; mais Il s’en va, ouvrant la voie.

Le Catéchisme de l’Église catholique explique que c’est là la nouveauté de la plénitude des temps. Il dit: «La prière filiale, que le Père attendait de ses enfants, est finalement vécue par le Fils unique lui-même dans son humanité, avec les hommes et pour les hommes» (n. 2599). Jésus prie avec nous. Mettons ceci dans nos têtes et nos cœurs: Jésus prie avec nous.

Ce jour-là, sur les rives du Jourdain, il y a donc toute l’humanité, avec ses aspirations tacites à la prière. Il y a surtout le peuple des pécheurs: ceux qui pensaient ne pas pouvoir être aimés de Dieu, ceux qui n’osaient pas dépasser le seuil du temple, ceux qui ne priaient pas parce qu’ils ne se sentaient pas dignes. Jésus est venu pour tout le monde, même pour eux, et il commence précisément par les rejoindre.

Surtout, l’Évangile de Luc met en évidence le climat de prière dans lequel le baptême de Jésus a eu lieu: «Pendant que tout le peuple se faisait baptiser et que Jésus, ayant également reçu le baptême, se tenait dans la prière, le ciel s’est ouvert» (3.21 ). En priant, Jésus ouvre la porte du ciel et le Saint-Esprit descend de cette brèche.

Et d’en haut une voix proclame la prodigieuse vérité: « Tu es mon Fils, le bien-aimé: en toi je me suis plu » (v. 22). Cette simple phrase contient un immense trésor: elle nous fait comprendre quelque chose du mystère de Jésus et de son cœur toujours tourné vers le Père.

Dans le tourbillon de la vie et du monde qui viendra le condamner, même dans les expériences les plus dures et les plus tristes qu’il devra endurer, même lorsqu’il éprouve qu’il n’a nulle part où reposer sa tête (cf.Mt 8, 20), même lorsque se déchaîne autour de lui haine et persécution, Jésus n’est jamais sans le refuge d’une demeure: il demeure éternellement dans le Père.

Cette prière de Jésus, qui sur les rives du Jourdain est totalement personnelle – et il en sera ainsi tout au long de sa vie terrestre – à la Pentecôte elle deviendra par grâce la prière de tous ceux qui sont baptisés dans le Christ. Il a lui-même obtenu ce don pour nous et nous invite à prier en priant.

Pour cette raison, si dans une soirée de prière nous nous sentons faibles et vides, s’il nous semble que la vie a été complètement inutile, nous devons à ce moment implorer que la prière de Jésus devienne aussi la nôtre. «Je ne peux pas prier aujourd’hui, je ne sais pas quoi faire: je n’en ai pas envie, je suis indigne, indigne». A ce moment, il faut se confier à lui pour prier pour nous.

Il est en ce moment devant le Père priant pour nous, il est l’intercesseur; que le Père voit les blessures pour nous. Nous avons confiance en cela! Si nous avons la foi, alors nous entendrons une voix du ciel, plus forte que celle qui monte des bidonvilles de nous-mêmes, et nous entendrons cette voix murmurer des paroles de tendresse: «Tu es le bien-aimé de Dieu, tu es le fils, tu es la joie du Père du Ciel .»

Précisément pour nous, pour chacun de nous la parole du Père résonne: même si nous avons été rejetés de tous, pécheurs de la pire espèce. Jésus n’est pas descendu dans les eaux du Jourdain pour lui-même, mais pour nous tous. C’était tout le peuple de Dieu qui s’est approché du Jourdain pour prier, demander pardon, faire ce baptême de pénitence. Et comme le dit ce théologien, ils se sont approchés du Jourdain « âmes nues et pieds nus ».

L’humilité aussi. Il faut de l’humilité pour prier. Il a ouvert les cieux, comme Moïse avait ouvert les eaux de la mer Rouge, pour que nous puissions tous passer derrière lui, Jésus nous a donné sa propre prière, qui est son dialogue d’amour avec le Père. Il nous l’a donné comme semence de la Trinité, qui veut s’enraciner dans nos cœurs. Accueillons-le! Accueillons ce don, le don de la prière. Toujours avec lui et nous n’irons pas mal.

***

Salutations

Salut Je salue cordialement les personnes de langue française. Jésus nous propose sa prière, son dialogue d’amour avec le Père. Puissions-nous la faire nôtre, surtout dans les moments difficultés, afin de les traverser dans la foi, avec le secours de sa tendresse. Que Dieu vous bénisse.

Je salue cordialement les pèlerins anglophones. Sur vous et vos familles, j’invoque la joie et la paix du Christ. Que Dieu vous bénisse!

Je salue cordialement les fidèles germanophones. Nous remercions le Seigneur pour le don du baptême, par lequel nous sommes devenus enfants de Dieu et membres du Corps mystique du Christ qu’est l’Église. Vivons et partageons cette grâce ineffable avec une joie spirituelle, en restant toujours profondément enracinés dans l’amour paternel de Dieu.

Je salue cordialement les pèlerins hispanophones.Que le Seigneur Jésus nous accorde la grâce de faire de sa prière, qui est un dialogue d’amour avec le Père, devenir aussi la nôtre, avec l’assurance que Dieu nous aime, nous pardonne et nous invite à vivre comme ses fils et ses filles, en intimité avec Lui. Que Dieu vous bénisse tous.

Chers pèlerins de langue portugaise, je vous salue cordialement. Rien ne peut vous empêcher de vivre et de grandir dans l’amitié du Père céleste et de témoigner de toute sa bonté et de sa miséricorde! J’invoque sa bénédiction sur vous et vos familles.

Je salue les fidèles arabophones. La prière chrétienne est une invocation faite avec foi, espérance et charité qui implique la confiance en la volonté de Dieu. Que le Seigneur vous bénisse tous et vous protège toujours de tout mal!

Je salue cordialement les pèlerins polonais. Le 22 octobre, nous avons célébré le mémorial liturgique de Saint Jean-Paul II, en cette année centenaire de sa naissance. Il a toujours exhorté un amour privilégié pour le plus petit et sans défense et pour la protection de chaque être humain, de la conception à la mort naturelle.

Par l’intercession de Marie Très Sainte et du Saint Pontife polonais, je demande à Dieu d’éveiller dans le cœur de tous le respect pour la vie de nos frères, en particulier les plus fragiles et sans défense, et de donner de la force à ceux qui les accueillent et prennent soin d’eux. , même quand il faut un amour héroïque. Que Dieu vous bénisse!

Appel

Je me joins à la douleur des familles des jeunes étudiants brutalement tués samedi dernier à Kumba, au Cameroun. Je suis très déconcerté par un acte aussi cruel et insensé, qui a arraché les petits innocents à la vie alors qu’ils prenaient des cours à l’école. Que Dieu illumine les cœurs, pour que des gestes similaires ne se répètent jamais et pour que les régions tourmentées du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du pays puissent enfin trouver la paix!

J’espère que les armes soient silencieuses et que la sécurité de tous et le droit de chaque jeune à l’éducation et à l’avenir puisseent être garantis. J’exprime mon affection aux familles, à la ville de Kumba et à tout le Cameroun et j’invoque le réconfort que seul Dieu peut donner.

* * *

J’adresse un salut cordial aux fidèles italophones. Aujourd’hui, l’Église célèbre la fête des saints apôtres Simon et Judas Thaddée. Je vous exhorte à suivre leur exemple en mettant toujours le Christ au centre de votre vie, pour être de vrais témoins de son Évangile dans notre société.

Enfin, mes pensées vont, comme d’habitude, aux personnes âgées, aux jeunes, aux malades et aux jeunes mariés. Je souhaite que chacun grandisse chaque jour dans la contemplation de la bonté et de la tendresse qui rayonnent de la personne du Christ. Merci.

deux piliers essentiels : l’amour de Dieu et du prochain

l’amour de Dieu et du prochain, deux piliers essentiels

Avant la prière de l’angélus de ce dimanche 25 octobre, le Pape François a proposé un commentaire de l’évangile du jour, où Jésus explique en quoi consiste «le grand commandement»: aimer Dieu de tout son cœur, de toute son âme et de tout son esprit, et son prochain comme soi-même. Il s’agit là de «deux piliers essentiels» de la vie du croyant, qui authentifient son «chemin de conversion et de sainteté».

 

PAPE FRANÇOIS

ANGÉLUS

Place Saint-Pierre
Dimanche 25 octobre 2020


Chers frères et sœurs, bonjour !

Dans la page évangélique d’aujourd’hui (cf. Mt 22, 34-40), un docteur de la Loi demande à Jésus quel est «le grand commandement» (v. 36), c’est-à-dire le commandement principal de toute la Loi divine. Jésus répond simplement: «Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit» (v. 37). Et il ajoute immédiatement: «Et le second lui est semblable: “Tu aimeras ton prochain comme toi-même”» (v. 39).

La réponse de Jésus reprend et unit deux préceptes fondamentaux, que Dieu a donnés à son peuple par l’intermédiaire de Moïse (cf. Dt 6, 5; Lv 19, 18). Et ainsi il évite le piège qui lui a été tendu «pour le mettre à l’épreuve» (v. 35). Son interlocuteur, en effet, cherche à l’entraîner dans la dispute sur la hiérarchie des prescriptions, entre les experts de la Loi.

Mais Jésus établit deux pivots essentiels pour les croyants de tous les temps, deux pivots essentiels de notre vie.

Le premier est que la vie morale et religieuse ne peut pas se réduire à une obéissance anxieuse et forcée. Il y a des gens qui cherchent à appliquer les commandements de façon anxieuse et forcée, et Jésus nous fait comprendre que la vie morale et religieuse ne peut pas se réduire à une obéissance anxieuse et forcée, mais doit avoir l’amour comme principe.

Le second pivot est que l’amour doit tendre à la fois et de manière inséparable vers Dieu et vers son prochain. C’est l’une des principales nouveautés de l’enseignement de Jésus et cela nous fait comprendre que l’amour qui ne s’exprime pas dans l’amour pour son prochain n’est pas un vrai amour pour  Dieu; et, dans le même temps, que celui qui ne puise pas à la relation avec Dieu n’est pas  un vrai amour pour son prochain.

Jésus conclut sa réponse par ces mots: «De ces deux commandements dépend toute la Loi, ainsi que les Prophètes» (v. 40). Cela signifie que tous les préceptes que le Seigneur a donnés à son peuple doivent être mis en relation avec l’amour de Dieu et du prochain. En effet, tous les commandements servent à réaliser et à exprimer ce double amour invisible.

L’amour pour Dieu s’exprime surtout dans la prière, en particulier dans l’adoration. Nous négligeons beaucoup l’adoration de Dieu. Nous faisons la prière d’action de grâce, la supplication pour demander quelque chose… mais nous négligeons l’adoration. Le noyau de la prière est précisément adorer Dieu.

Et l’amour pour le prochain, qui s’appelle également  charité fraternelle, est fait de proximité, d’écoute, de partage, de soin de l’autre. Très souvent  nous omettons d’écouter l’autre parce qu’il est ennuyeux ou parce qu’il me prend du temps, ou  de le soutenir, de l’accompagner dans ses souffrances, dans ses épreuves…

Mais nous trouvons toujours le temps de faire des commérages, toujours! Nous n’avons pas de temps pour consoler les affligés, mais beaucoup de temps pour médire. Attention! L’apôtre Jean écrit: «Celui qui n’aime pas son frère, qu’il voit, est incapable d’aimer Dieu, qu’il ne voit pas» (1 Jn 4, 20). Ainsi l’on voit l’unité de ces deux commandements.

Dans l’Évangile d’aujourd’hui,  Jésus nous aide encore une fois à aller à la source vive et jaillissante de l’amour. Et cette source c’est Dieu lui-même, qu’il faut aimer totalement dans une communion que rien ni personne ne peut briser. Un communion qui est un don à invoquer tous les jours, mais également un  engagement personnel pour que notre vie ne devienne pas esclave des idoles du monde.

Et notre chemin de conversion et de sainteté trouve  toujours sa preuve  dans l’amour pour notre  prochain. Voilà quelle est la preuve: si je dit «J’aime Dieu» et que je n’aime pas mon prochain, cela ne va pas. La preuve que j’aime Dieu c’est que j’aime mon prochain.

Tant qu’il y aura  un frère ou une sœur à qui nous fermons notre cœur, nous serons loin d’être des disciples comme Jésus nous le demande. Mais sa  miséricorde divine ne nous permet pas de nous décourager;  au contraire, elle nous appelle à recommencer chaque jour, pour vivre l’Évangile de façon cohérente.

Que l’intercession de la Très Sainte Vierge Marie  ouvre notre cœur pour accueillir le «grand commandement», le double commandement de l’amour, qui résume toute la Loi de Dieu, et duquel dépend notre salut.


À l’issue de l’Angélus

Chers frères et sœurs, je suis avec une préoccupation particulière les nouvelles qui arrivent du Nigéria, à propos des affrontements violents qui ont récemment eu lieu entre les forces de l’ordre et plusieurs jeunes manifestants. Prions le Seigneur afin que l’on évite toujours toute forme de violence, en recherchant constamment l’harmonie sociale à travers la promotion de la justice et du bien commun.

Je vous salue tous, Romains et pèlerins venus de divers pays: familles, groupes paroissiaux, associations et fidèles individuels. Je salue en particulier le groupe «Cellule d’évangélisation» de la paroisse Saint-Michel-Archange, à Rome; et également les jeunes de l’Immaculée, qui sont assez nombreux aujourd’hui!

Le 28 novembre prochain, à la veille du premier dimanche de l’Avent, je tiendrai un consistoire pour la nomination de treize nouveaux cardinaux. Prions pour les nouveaux cardinaux, afin que, confirmant leur adhésion au Christ, ils m’aident dans mon ministère d’Évêque de Rome, pour le bien de tout le saint peuple fidèle de Dieu.

Je souhaite à tous un bon dimanche. S’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et au revoir !


© Copyright – Libreria Editrice Vaticana