Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

Tous pèchent souvent par incohérence, c’est la prière qui nous donne la noblesse

Lors de son audience générale depuis la bibliothèque du palais apostolique, le Pape François a poursuivi ce mercredi sa catéchèse sur le thème de la prière, revenant en particulier sur la prière du roi David au cœur de l’Ancien Testament. Une figure qui nous rappelle la puissance de la prière à travers l’histoire.

La catéchèse a commencé par la lecture d’un extrait du psaume 18, prière émouvante de David à Dieu :

Je t’aime, Yahvé, ma force;

Yahvé est mon roc et ma forteresse, mon libérateur.

Mon bouclier, ma force de salut, ma citadelle […]

C’est toi, Yahvé, ma lampe: mon Dieu éclaire ma ténèbre. […]

Ce Dieu qui me ceint de force et rend ma voie irréprochable.

Statue de David par Nicolas Cordier, Basilique Sainte Marie Majeure Rome
Statue de David par Nicolas Cordier, Basilique Sainte Marie Majeure Rome

Le roi David est «le grand artisan de la composition des psaumes», il a joué «un rôle central dans l’histoire du peuple de Dieu et de notre foi elle-même». C’est «un roi totalement selon le cœur de Dieu, en parfaite obéissance au Père, dont l’action réalise fidèlement son plan de salut».

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Bibliothèque du palais apostolique
Mercredi 24 juin 2020

Chers frères et sœurs, bonjour!

Dans notre itinéraire de catéchèse sur la prière, nous rencontrons aujourd’hui le roi David. Élu de Dieu depuis sa jeunesse, il est choisi pour une mission unique, qui revêtira un rôle central dans l’histoire du peuple de Dieu et de notre foi elle-même. Dans les Évangiles, Jésus est appelé plusieurs fois “fils de David”; en effet, comme lui, il naît à Bethléem.

Selon les promesses, c’est de la descendance de David, que vient le Messie: un Roi totalement selon le cœur de Dieu, en parfaite obéissance au Père, dont l’action réalise fidèlement son plan de salut (cf. Catéchisme de l’Église catholique, n. 2579).

L’histoire de David commence sur les collines autour de Bethléem, où il fait paître le troupeau de son père, Jessé. Il est encore un jeune garçon, le dernier de nombreux frères. Au point que lorsque le prophète Samuel, sur ordre de Dieu, se met à la recherche du nouveau roi, il semble presque que son père ait oublié son  fils le plus jeune (cf. 1 S 16, 1-13).

Il travaillait au grand air: nous l’imaginons comme l’ami du vent, des sons de la nature, des rayons du soleil. Il a une seule compagnie pour réconforter son âme: la lyre; et pendant les longues journées de solitude, il aime jouer et chanter pour son Dieu.

David est donc avant tout un pasteur: un homme qui prend soin des animaux, qui les défend quand le danger arrive, qui pourvoit à leur subsistance. Quand David, par la volonté de Dieu, devra se préoccuper du peuple, il n’accomplira pas des actions très différentes de celles-ci.

C’est pour cette raison que, dans la Bible, l’image du pasteur revient souvent. Jésus se définit lui aussi comme “le bon pasteur”, son comportement est différent de celui du mercenaire; Il offre sa vie en faveur des brebis, il les guide, il connaît le nom de chacun d’entre elles (cf. Jn 10,11-18).

David a beaucoup appris de son premier métier. Ainsi, quand le prophète Nathan lui reprochera son très grave péché (cf. 2 Sam 12, 1-15), David comprendra immédiatement qu’il a été un mauvais pasteur, qu’il a dérobé à un autre homme l’unique brebis qu’il aimait, qu’il n’est plus un humble serviteur, mais un malade de pouvoir, un braconnier qui tue et dérobe.

Un deuxième trait caractéristique présent dans la vocation de David est son âme de poète. De cette petite observation, nous déduisons que David n’a pas été un homme ignorant, comme cela peut arriver à des individus obligés de vivre longtemps isolés de la société. Il est en revanche une personne sensible, qui aime la musique et le chant.

La lyre l’accompagnera toujours: parfois pour élever à Dieu un hymne de joie (cf. 2 Sam 6, 16), d’autre fois pour exprimer une plainte, ou pour confesser son propre péché (cf. Ps 51, 3).

Le monde qui se présente à ses yeux n’est pas une scène muette: son regard saisit, derrière le déroulement des choses, un mystère plus grand. La prière naît précisément de là: de la conviction que la vie n’est pas quelque chose qui nous glisse dessus, mais un mystère stupéfiant, qui suscite en nous la poésie, la musique, la gratitude, la louange, ou bien la plainte, la supplique.

La tradition veut donc que David soit le grand artisan de la composition des psaumes. Ceux-ci contiennent souvent, au début, une référence explicite au roi d’Israël, et à certains des événements plus ou moins nobles de sa vie.

David a donc un rêve: celui d’être un bon pasteur. Quelquefois il réussira à être à la hauteur de cette tâche, d’autres fois moins; ce qui est cependant important, dans le contexte de l’histoire du salut, est qu’il est la prophétie d’un autre Roi, dont il est seulement l’annonce et la préfiguration.

Regardons David, pensons à David. Saint et pécheur, persécuté et persécuteur, victime et bourreau. David a été tout cela. Et nous aussi, nous enregistrons dans notre vie des traits souvent opposés; dans la trame de la vie, tous les hommes pèchent souvent d’incohérence. Il n’y a qu’un fil rouge, dans la vie de David, qui donne une unité à tout ce qui arrive: sa prière. Elle est la voix qui ne s’éteint jamais.

David saint, prie; David pécheur, prie; David persécuté, prie; David persécuteur, prie. David bourreau, prie lui aussi. C’est le fil rouge de sa vie. Un homme de prière. C’est la voix qui ne s’éteint jamais: qu’elle prenne le ton de la joie, ou celui de la plainte, c’est toujours la même prière, seule la mélodie change.

Et en agissant ainsi, David nous enseigne à tout faire entrer dans le dialogue avec Dieu: la joie comme la faute, l’amour comme la souffrance, l’amitié comme la maladie. Tout peut devenir une parole adressée au “Toi” qui nous écoute toujours.

David, qui a connu la solitude, n’a en réalité jamais été seul! Et au fond, c’est la puissance de la prière, chez tous ceux qui lui font place dans leur vie. La prière t’ennoblit, et David est noble parce qu’il prie. Mais c’est un bourreau qui prie, il se repent et la noblesse revient grâce à la prière.

La prière nous ennoblit: celle-ci est en mesure d’assurer la relation avec Dieu, qui est le vrai compagnon de route de l’homme, au milieu des mille épreuves de la vie, bonnes ou mauvaises: mais la prière doit toujours être présente. Merci, Seigneur. J’ai peur, Seigneur. Aide-moi, Seigneur. Pardonne-moi, Seigneur.

La confiance de David est si grande que, quand il était persécuté et qu’il a dû fuir, il ne laissa personne le défendre: «Si mon Dieu m’humilie ainsi, Il sait pourquoi», car la noblesse de la prière nous laisse entre les mains de Dieu. Ces mains remplies de plaies d’amour: les seules mains sûres que nous ayons.

Le Pape a lancé un appel pour le Mexique et a ensuite salué les pèlerins.

Hier un violent tremblement de terre a frappé le sud du Mexique, causant plusieurs victimes, des blessés et d’immenses dommages. Prions pour eux tous. Que l’aide de Dieu et de leurs frères leur donne force et soutien. Frères et sœurs, je suis très proche de vous.

Je salue cordialement les pèlerins de langue française. Comme le roi David, demeurons toujours en présence de Dieu, et dans un dialogue confiant disons-lui nos joies et nos peines, nos fautes et nos souffrances. Il est notre compagnon de route dans toutes les circonstances de notre vie.

Je salue les fidèles anglophones connectés via les réseaux sociaux. J’invoque sur vous et vos familles la joie et la paix du Seigneur. Dieu te bénisse!

Je salue chaleureusement les fidèles germanophones. Confions-nous entièrement, même avec nos péchés et nos faiblesses, au Christ, le Bon Pasteur, qui avec son cœur doux et humble nous offre toujours pardon et réconfort dans nos vies pour nous conduire à la joie et à la gloire du Père.

Je salue cordialement les fidèles hispanophones qui suivent cette catéchèse à travers les médias. Hier, un violent tremblement de terre a frappé le sud du Mexique, faisant des victimes, des blessés et d’énormes dégâts. Nous prions pour chacun d’eux. Que l’aide de Dieu et des frères vous donne force et soutien. Frères et sœurs, je suis très proche de vous.

Aujourd’hui, nous célébrons la mémoire de Saint Jean-Baptiste, le prophète précurseur du Messie. Puisse son exemple, ainsi que celui du roi David – deux hommes totalement différents qui ont vécu la prophétie et qui ont su indiquer où était le vrai Dieu – être un stimulant pour nos vies, afin que nous recherchions l’amitié de Dieu par la prière, et notre exemple peut aider à conduire les hommes vers Dieu et les hommes vers Dieu. Que le Seigneur vous bénisse.

Je vous salue tous chaleureusement, chers auditeurs lusophones, et je vous souhaite que les nuages ​​sur votre chemin ne vous empêchent jamais de rayonner et d’exalter la gloire et l’espoir déposés en vous, chantant et louant toujours le Seigneur dans vos cœurs, remercier Dieu le Père pour tout. Que Dieu vous bénisse!

Je salue les fidèles arabophones qui suivent ce public sur les réseaux sociaux. La prière est la clé du ciel et de l’échelle pour monter vers Dieu. David nous apprend à transformer nos joies et nos peines, nos soucis et nos espoirs, nos peurs et nos victoires en prière, afin que notre vie devienne la prière et notre prière devient vie. Le Seigneur vous bénisse tous et vous protège toujours de tout mal!

Je salue cordialement tous les Polonais. Chers frères et sœurs, nous entrons dans la période des vacances. Malgré toutes les mesures de sécurité liées à la menace de l’infection par le coronavirus, c’est un moment de repos paisible, de jouir de la beauté de la création et de renforcer les liens avec les hommes et avec Dieu. À l’instar de David, prions le Seigneur pour le meilleur ou pour le pire, et louons-le pour chaque grâce que nous recevons de son cœur plein d’amour pour nous. Que sa bénédiction vous accompagne toujours!

* * *

Je salue les fidèles italophones. J’espère que l’été peut être un moment de sérénité et une belle occasion de contempler Dieu dans le chef-d’œuvre de sa création.

J’adresse mes pensées aux personnes âgées, aux jeunes, aux malades et aux jeunes mariés. Aujourd’hui est la fête de la Nativité de Saint Jean-Baptiste. Nous apprenons de Celui qui a été le précurseur de Jésus la capacité de témoigner avec courage de l’Évangile, au-delà de ses différences, tout en maintenant l’harmonie et l’amitié qui sous-tendent la crédibilité de toute proclamation de la foi. Ma bénédiction à tous!

 

© Copyright – Libreria Editrice Vaticana

 

ne pas avoir peur et s’abandonner à Dieu

Le Pape François a rappelé l’invitation du Christ à ne pas avoir peur, et à être confiants face aux défis de la vie, tout en étant conscients «des adversités» qui guettent. Il s’est exprimé avant de prier l’Angélus de ce dimanche 21 juin 2020, depuis la fenêtre du Palais apostolique place Saint-Pierre  Rome.

PAPE FRANÇOIS

ANGÉLUS

Place Saint Pierre
Dimanche, 21 juin 2020

Chers frères et sœurs, bonjour!

Dans l’Évangile de ce dimanche (cf. Mt 10, 26-33), l’invitation que Jésus adresse à ses disciples résonne :  ne pas avoir peur, être fort et confiant face aux défis de la vie, les avertissant des adversités qui les attendent.

Le passage d’aujourd’hui fait partie du discours missionnaire avec lequel le Maître prépare les apôtres à la première expérience de proclamation du Royaume de Dieu. Jésus les exhorte à ‘ne pas avoir peur’. La peur est l’un des ennemis les plus laids de notre vie chrétienne. Jésus exhorte: ‘N’ayez pas peur »‘, ‘N’ayez pas peur’. Et Jésus décrit trois situations concrètes auxquelles ils seront confrontés.

La première, c’est  l’hostilité de ceux qui voudraient faire taire la Parole de Dieu, l’adoucir, l’édulcorer ou faire taire ceux qui l’annoncent. Dans ce cas, Jésus encourage les apôtres à diffuser le message de salut qu’il leur a confié.

Pour le moment, Il l’a transmis avec prudence, presque secrètement, au petit groupe de disciples. Mais ils devront le dire «dans la lumière», c’est-à-dire ouvertement, et annoncer son Évangile «depuis les places publiques» – ainsi dit Jésus – c’est-à-dire publiquement.

La deuxième difficulté que les missionnaires du Christ rencontreront, c’est la menace physique contre eux, c’est-à-dire la persécution directe de leur peuple, jusqu’au meurtre. Cette prophétie de Jésus s’est toujours réalisée: c’est une réalité douloureuse, mais elle témoigne de la fidélité des témoins.

Combien de chrétiens sont persécutés dans le monde aujourd’hui! Ils souffrent avec amour pour l’Évangile, ils sont les martyrs de notre temps. Et nous pouvons dire avec certitude qu’ils sont plus que les martyrs des premiers jours : de nombreux martyrs, simplement parce qu’ils sont chrétiens.

À ces disciples d’hier et d’aujourd’hui qui sont persécutés, Jésus recommande: « N’ayez pas peur de ceux qui tuent le corps, mais n’ont pas le pouvoir de tuer l’âme » (v. 28). Nous ne devons pas avoir peur de ceux qui essaient d’éteindre la force évangélisatrice avec arrogance et violence.

En fait, ils ne peuvent rien contre l’âme, c’est-à-dire contre la communion avec Dieu : cela, personne ne peut l’enlever aux disciples, car c’est un don de Dieu. La seule crainte que le disciple doit avoir est celle de perdre ce don divin, le la proximité, l’amitié avec Dieu, renoncer à vivre selon l’Évangile et ainsi obtenir la mort morale, qui est l’effet du péché.

Troisième type de preuve auquel les apôtres seront confrontés, Jésus l’indique dans le sentiment que certains pourront expérimenter que Dieu lui-même les a abandonnés, en restant distant et silencieux. Ici aussi, il nous exhorte à ne pas avoir peur, car, malgré ces écueils et d’autres pièges, la vie des disciples est fermement entre les mains de Dieu, qui nous aime et nous protège.

Ces difficultés sont comme les trois tentations: adoucir l’Évangile, l’édulcorer; deuxièmement, la persécution; et troisièmement, le sentiment que Dieu nous a laissés seuls. Jésus a également subi cette épreuve dans le jardin des oliviers et sur la croix: ‘Père, pourquoi m’as-tu abandonné?’, dit Jésus.

Parfois, vous ressentez cette sécheresse spirituelle; il ne faut pas en avoir peur. Le Père prend soin de nous, car notre valeur est grande à ses yeux. Ce qui compte, c’est la franchise, c’est le courage du témoignage, du témoignage de la foi: « reconnaître Jésus devant les hommes » et continuer à faire le bien.

Que la Très Sainte Vierge Marie, modèle de confiance et d’abandon en Dieu à l’heure de l’adversité et du danger, nous aide à ne jamais céder au désespoir, mais à nous confier toujours à lui et à sa grâce, car la grâce de Dieu est toujours plus puissante du mal.

Après l’Angélus

Chers frères et sœurs,

Hier, les Nations Unies ont célébré la Journée mondiale des réfugiés. La crise provoquée par le coronavirus a mis en évidence la nécessité d’assurer également la protection nécessaire aux réfugiés, afin de garantir leur dignité et leur sécurité.

Je vous invite à vous joindre à ma prière pour un engagement renouvelé et efficace de tous en faveur d’une protection efficace de chaque être humain, en particulier de ceux qui ont été contraints de fuir en raison de situations de grave danger pour eux ou leurs familles.

Un autre aspect sur lequel la pandémie nous a fait réfléchir c’est la relation entre l’homme et l’environnement. La fermeture a réduit la pollution et fait redécouvrir la beauté de nombreux endroits à l’abri de la circulation et du bruit. Maintenant, avec la reprise des activités, nous devrions tous être plus responsables des soins du foyer commun.

J’apprécie les nombreuses initiatives qui, dans toutes les parties du monde, naissent «d’en bas» et vont dans ce sens. Par exemple, à Rome aujourd’hui, il y en a une dédiée au Tibre. Mais il y en a beaucoup ailleurs! Qu’elles favorisent une citoyenneté de plus en plus consciente de ce bien commun essentiel.

Pour le Pape, le Sacré-Cœur de Jésus : « C’est de la pure miséricorde »

Pour le Pape, le Sacré-Cœur de Jésus : « C’est de la pure miséricorde »

Le Sacré-Cœur de Jésus, Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, mosaïque monumentale, par Luc-Olivier Merson et Les Émaux de Briare, 1922
Le Sacré-Cœur de Jésus, Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, mosaïque monumentale, par Luc-Olivier Merson et Les Émaux de Briare, 1922

En la solennité d’aujourd’hui, symbole de l’amour du Sauveur pour nous, le Pape François dans un tweet nous invite à ne pas avoir peur de nous rapprocher de Celui qui pardonne toujours et qui a l’amour miséricordieux devant nos blessures et nos erreurs.

« Le Seigneur nous regarde toujours avec miséricorde. N’ayons pas peur de nous approcher de lui ! Il a un cœur miséricordieux ! ». Dans le tweet du Pape François sur la solennité d’aujourd’hui du Sacré-Cœur de Jésus, l’amour sauveur de Dieu pour l’homme est une fois de plus mise en lumière : « Si nous lui montrons nos blessures intérieures, nos péchés, il nous pardonne toujours. C’est de la pure miséricorde ! Allons à Jésus ! »

« Venez à moi, vous tous, qui êtes fatigués et opprimés, et je vous rafraîchirai. Prenez mon joug au-dessus de vous et apprenez de moi, qui suis doux et humble de cœur, et vous trouverez un rafraîchissement pour vos âmes. Mon joug est en fait doux et ma charge légère. » (Mt 11, 28-30)

Couronné d’épines, dominé par la croix et blessé par la lance, en souvenir éternel, voici le plus grand geste que Jésus a fait pour nous : sacrifier sa vie pour le salut de l’humanité. Enfin, voici son cœur entouré des flammes qui symbolisent l’ardeur miséricordieuse que le Christ ressent pour les pécheurs. Ainsi, l’iconographie représente le Sacré-Cœur de Jésus, dont la fête est célébrée aujourd’hui, dans l’Octave de la Fête-Dieu.

L’origine de la fête

Des traces de dévotion au Sacré-Cœur de Jésus se trouvent déjà au Moyen Âge, dans la pensée de quelques mystiques allemands, tels que Matilde de Magdebourg, Matilde de Hackeborn et Gertrude de Helfta et du bienheureux dominicain Enrico Suso.

Ce culte n’a été en grande floraison cependant qu’au XVe siècle grâce à sainte Marguerite Alacoque et saint Jean Eudes, le premier à qui l’évêque de Rennes permet de célébrer une fête en l’honneur du Cœur de Jésus à l’intérieur de sa communauté en 1672.

En 1765, Clément XIII a accordé la solennité du Sacré-Cœur de Jésus à la Pologne et à l’Archiconfraternité romaine du Sacré-Cœur. C’est au cours de ce siècle qu’un débat houleux s’est développé.

La Congrégation des Rites affirme en effet que l’objet de ce culte est le cœur de chair de Jésus, symbole de son amour, mais les jansénistes interprètent cela comme un acte d’idolâtrie. Ce n’est qu’en 1856 avec Pie IX que la solennité a été étendue à l’Église universelle et inscrite au calendrier liturgique.

Sainte Marguerite Alacoque : le messager du Cœur de Jésus

Margherita Alacoque est une religieuse visitandine qui vit au couvent français de Paray-le-Monial, sur la Loire, depuis 1671. Elle a déjà une réputation de grand mystique quand, le 27 décembre 1673, elle reçoit la première visite de Jésus qui l’invite à prendre à l’intérieur de l’assemblée de la Cène la place appartenant à Jean, l’apôtre qui reposait physiquement sa tête sur la poitrine de Jésus.

« Mon cœur divin est si passionné d’amour pour les hommes qu’il ne peut enfermer en lui les flammes de sa charité ardente, il doit les répandre. Je t’ai choisie pour ce grand projet », dit-il.

L’année suivante, Marguerite a deux autres visions : dans la première, il y a le cœur de Jésus sur un trône de flammes, plus brillant que le soleil et plus transparent que le cristal, entouré d’une couronne d’épines ; dans l’autre, il voit le Christ briller de gloire, avec sa poitrine d’où jaillissent des flammes de tous côtés, pour ressembler à une fournaise.

À ce stade, Jésus lui parle et lui demande de faire la communion chaque premier vendredi pendant neuf mois consécutifs et de se prosterner au sol pendant une heure la nuit entre le jeudi et le vendredi.

Ainsi sont nées les pratiques des neuf vendredis et de l’heure sainte de l’adoration. Dans une quatrième vision, le Christ demande donc l’institution d’une fête pour honorer son cœur et réparer, par la prière, les offenses qu’il a reçues.