Pour le Pape, le Sacré-Cœur de Jésus : « C’est de la pure miséricorde »

Pour le Pape, le Sacré-Cœur de Jésus : « C’est de la pure miséricorde »

Le Sacré-Cœur de Jésus, Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, mosaïque monumentale, par Luc-Olivier Merson et Les Émaux de Briare, 1922
Le Sacré-Cœur de Jésus, Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, mosaïque monumentale, par Luc-Olivier Merson et Les Émaux de Briare, 1922

En la solennité d’aujourd’hui, symbole de l’amour du Sauveur pour nous, le Pape François dans un tweet nous invite à ne pas avoir peur de nous rapprocher de Celui qui pardonne toujours et qui a l’amour miséricordieux devant nos blessures et nos erreurs.

« Le Seigneur nous regarde toujours avec miséricorde. N’ayons pas peur de nous approcher de lui ! Il a un cœur miséricordieux ! ». Dans le tweet du Pape François sur la solennité d’aujourd’hui du Sacré-Cœur de Jésus, l’amour sauveur de Dieu pour l’homme est une fois de plus mise en lumière : « Si nous lui montrons nos blessures intérieures, nos péchés, il nous pardonne toujours. C’est de la pure miséricorde ! Allons à Jésus ! »

« Venez à moi, vous tous, qui êtes fatigués et opprimés, et je vous rafraîchirai. Prenez mon joug au-dessus de vous et apprenez de moi, qui suis doux et humble de cœur, et vous trouverez un rafraîchissement pour vos âmes. Mon joug est en fait doux et ma charge légère. » (Mt 11, 28-30)

Couronné d’épines, dominé par la croix et blessé par la lance, en souvenir éternel, voici le plus grand geste que Jésus a fait pour nous : sacrifier sa vie pour le salut de l’humanité. Enfin, voici son cœur entouré des flammes qui symbolisent l’ardeur miséricordieuse que le Christ ressent pour les pécheurs. Ainsi, l’iconographie représente le Sacré-Cœur de Jésus, dont la fête est célébrée aujourd’hui, dans l’Octave de la Fête-Dieu.

L’origine de la fête

Des traces de dévotion au Sacré-Cœur de Jésus se trouvent déjà au Moyen Âge, dans la pensée de quelques mystiques allemands, tels que Matilde de Magdebourg, Matilde de Hackeborn et Gertrude de Helfta et du bienheureux dominicain Enrico Suso.

Ce culte n’a été en grande floraison cependant qu’au XVe siècle grâce à sainte Marguerite Alacoque et saint Jean Eudes, le premier à qui l’évêque de Rennes permet de célébrer une fête en l’honneur du Cœur de Jésus à l’intérieur de sa communauté en 1672.

En 1765, Clément XIII a accordé la solennité du Sacré-Cœur de Jésus à la Pologne et à l’Archiconfraternité romaine du Sacré-Cœur. C’est au cours de ce siècle qu’un débat houleux s’est développé.

La Congrégation des Rites affirme en effet que l’objet de ce culte est le cœur de chair de Jésus, symbole de son amour, mais les jansénistes interprètent cela comme un acte d’idolâtrie. Ce n’est qu’en 1856 avec Pie IX que la solennité a été étendue à l’Église universelle et inscrite au calendrier liturgique.

Sainte Marguerite Alacoque : le messager du Cœur de Jésus

Margherita Alacoque est une religieuse visitandine qui vit au couvent français de Paray-le-Monial, sur la Loire, depuis 1671. Elle a déjà une réputation de grand mystique quand, le 27 décembre 1673, elle reçoit la première visite de Jésus qui l’invite à prendre à l’intérieur de l’assemblée de la Cène la place appartenant à Jean, l’apôtre qui reposait physiquement sa tête sur la poitrine de Jésus.

« Mon cœur divin est si passionné d’amour pour les hommes qu’il ne peut enfermer en lui les flammes de sa charité ardente, il doit les répandre. Je t’ai choisie pour ce grand projet », dit-il.

L’année suivante, Marguerite a deux autres visions : dans la première, il y a le cœur de Jésus sur un trône de flammes, plus brillant que le soleil et plus transparent que le cristal, entouré d’une couronne d’épines ; dans l’autre, il voit le Christ briller de gloire, avec sa poitrine d’où jaillissent des flammes de tous côtés, pour ressembler à une fournaise.

À ce stade, Jésus lui parle et lui demande de faire la communion chaque premier vendredi pendant neuf mois consécutifs et de se prosterner au sol pendant une heure la nuit entre le jeudi et le vendredi.

Ainsi sont nées les pratiques des neuf vendredis et de l’heure sainte de l’adoration. Dans une quatrième vision, le Christ demande donc l’institution d’une fête pour honorer son cœur et réparer, par la prière, les offenses qu’il a reçues.