Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

quatrième Béatitude : la faim et la soif de justice

PAPE FRANÇOIS
AUDIENCE GÉNÉRALE

Bibliothèque du palais apostolique
Mercredi 11 mars 2020


Frères et sœurs, continuant notre méditation sur la voie lumineuse du bonheur, nous arrivons aujourd’hui à la quatrième Béatitude : « Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés » (Mt 5, 6). Après les thèmes de la pauvreté dans l’esprit et des pleurs, nous affrontons le thème de la faim et de la soif. Il s’agit ici d’une exigence vitale et quotidienne.

La faim et la soif de justice dont le Seigneur parle sont encore plus profondes que le besoin légitime de justice humaine que tout homme porte dans son cœur. La soif que les Saintes Écritures nous révèlent est un désir qui se trouve à la racine de notre être. En chacun, il y a toujours la soif de la vérité et du bien, qui est la soif de Dieu suscitée par l’Esprit Saint.

C’est pourquoi l’Église est envoyée annoncer la Parole de Dieu qui est la plus grande justice offerte au cœur de l’humanité qui en a un besoin vital. Toute personne est appelée à redécouvrir ce qui compte vraiment, de quoi elle a vraiment besoin, ce qui fait bien vivre et ce dont elle peut se passer.

*

Chers frères et sœurs, nous avons une soif qui ne sera pas déçue, une soif qui sera comblée car elle vient du cœur même de Dieu, de l’Esprit Saint qui est amour. Demandons au Seigneur la grâce de la faim et de la soif de plus de justice, d’amour et de fraternité dans notre monde. Que Dieu vous bénisse !

Au cours de notre voyage de Carême vers Pâques, j’invoque sur vous et vos familles la joie et la paix du Seigneur Jésus-Christ. Que Dieu vous bénisse!

Demandons au Seigneur Jésus de ne jamais manquer de l’eau vive de l’Évangile, la seule capable d’étancher notre soif de Dieu, et accordons-nous aussi avec son Saint-Esprit pour pouvoir accomplir la volonté du Père, le cœur plein d’amour de Dieu et bien disposés au service des frères. Que Dieu vous bénisse.

Dans notre cœur, nous devons toujours avoir une « sainte inquiétude » dans la recherche du vrai bien qui est Dieu. Nous aidons les autres à ressentir la soif de Dieu. C’est Lui qui donne la paix et le bonheur à notre cœur. Un bon chemin de Carême pour tout le monde.

Je vous souhaite d’apprendre à assouvir notre attente de Dieu à travers les sacrements, la prière et les œuvres de miséricorde. Que la bénédiction du Seigneur descende sur vous et vos communautés.

Chers frères et sœurs, le Carême est une occasion de se fortifier dans notre foi. Pour cela, nous ne devons pas douter, la foi en Jésus nous renforce toujours. Le Seigneur vous bénisse tous et vous protège toujours du mal!

Le Carême nous encourage à contempler la passion du Christ et à fixer notre regard sur sa croix. La participation à des exercices spirituels, des célébrations de la Via Crucis et d’autres fonctions du Carême est une occasion spéciale de le faire. Ces moments de spiritualité vous permettent de comprendre la croix que chacun porte et vous aident dans la conversion et l’expérience de la miséricorde divine. Loué soit Jésus-Christ.

En ce moment, je voudrais m’adresser à tous les malades qui ont le virus et qui souffrent de la maladie, ainsi qu’à ceux qui souffrent d’incertitudes sur leurs maladies. Je remercie sincèrement le personnel hospitalier, les médecins, les infirmières et les infirmières, les bénévoles qui en ce moment difficile côtoient les personnes qui souffrent.

Je remercie tous les chrétiens, tous les hommes et femmes de bonne volonté qui prient pour ce moment, tous unis, quelle que soit la tradition religieuse à laquelle ils appartiennent. Merci beaucoup pour cet effort.

Mais je ne voudrais pas que cette douleur, cette très forte épidémie nous fasse oublier les pauvres Syriens, qui souffrent à la frontière entre la Grèce et la Turquie: un peuple qui souffre depuis des années. Ils doivent échapper à la guerre, à la faim, à la maladie. N’oublions pas les frères et sœurs, beaucoup d’enfants, qui souffrent là-bas.

Je vous salue affectueusement, chers frères et sœurs d’Italie. Je vous encourage à affronter toutes les situations, même les plus difficiles, avec courage, responsabilité et espoir.

Je voudrais également remercier la paroisse de la prison « Due Palazzi » de Padoue: merci beaucoup. Hier, j’ai reçu le projet de la Via Crucis, ce que vous avez fait pour le Vendredi Saint prochain. Merci de tous travailler ensemble, toute la communauté carcérale. Merci pour la profondeur de vos méditations.

J’adresse maintenant une salutation spéciale aux jeunes, aux personnes âgées, aux malades et aux jeunes mariés. Puissiez-vous vivre cette période du Carême avec votre regard fixé sur Jésus qui a souffert et ressuscité des morts, recevant la consolation et la douceur de son Esprit.


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apporter l’eucharistie aux malades du coronavirus

apporter l’eucharistie aux malades du coronavirus

Le Pape a adressé un nouvel encouragement pour le personnel médical qui lutte contre l’épidémie, lors de la messe matinale de ce mardi 10 mars 2020, retransmise en direct pour la deuxième fois depuis la chapelle de la Maison Sainte-Marthe. Il a aussi invité les prêtres à sortir pour apporter l’eucharistie à ceux qui sont bloqués à la maison.

En Italie, où le passage de l’ensemble du territoire en «zone protégée» par décret du gouvernement limite les libertés de mouvement, le Pape a lancé cet appel : «Prions le Seigneur aussi pour nos prêtres afin qu’ils aient le courage de sortir et d’aller vers les malades, en leur apportant la force de la Parole de Dieu et de l’eucharistie, et d’accompagner les opérateurs de santé, les volontaires dans ce travail qu’ils sont en train de faire.»

L’homélie était inspirée de l’Évangile dans lequel les scribes et les pharisiens de l’époque faisaient une exhibition hypocrite de leur supériorité devant les gens, en se faisant appeler maîtres mais en refusant de se comporter avec cohérence.

«Hier la Parole de Dieu nous enseignait comment reconnaître nos péchés et les confesser, pas seulement avec l’esprit, mais aussi avec le cœur, avec un esprit de honte : la honte comme une attitude plus noble devant Dieu pour nos péchés. Et aujourd’hui le Seigneur appelle tous les pécheurs à dialoguer avec Lui, parce que le péché nous renferme en nous-mêmes, nous fait nous cacher ou cacher notre vérité.»

Avoir le courage de reconnaître ses faiblesses

Le Seigneur nous invite à venir Lui parler, à ne pas avoir peur, à être courageux aussi avec nos misères. Mais il y a toujours un piège, quand «au lieu d’aller parler avec le Seigneur, on fait semblant de ne pas être pécheurs. C’est ce que le Seigneur reprochait aux docteurs de la Loi», nous pouvons nous aussi «recouvrir la vérité de notre cœur avec la vanité», qui est «vénéneuse, qui avance en apportant la maladie au cœur.»

«La vanité, c’est justement l’endroit pour refuser l’appel du Seigneur. Au contraire, l’invitation du Seigneur est celle d’un père, d’un frère : “Venez ! Parlons, parlons. À la fin, moi je suis capable de changer ta vie du rouge au blanc”. Que cette Parole du Seigneur nous encourage; que notre prière soit une prière réelle, de notre réalité, de nos péchés, de nos misères. Parler avec le Seigneur. Lui Il sait, Il sait comment nous sommes. Nous le savons, mais la vanité nous invite toujours à recouvrir. Que le Seigneur nous aide.»

consignes aux chrétiens de tous les temps

L’Évangile d’aujourd’hui (cf. Mt 23, 1-12) se déroule les derniers jours de la vie de Jésus, à Jérusalem; des jours chargés d’attentes et également de tensions. D’un côté, Jésus adresse des critiques sévères aux scribes et aux pharisiens et, de l’autre, il laisse d’importantes consignes aux chrétiens de tous les temps, et donc à nous aussi.

Il dit à la foule: «Sur la chaire de Moïse se sont assis les scribes et les pharisiens: faites donc et observez tout ce qu’ils pourront vous dire». Cela signifie qu’ils ont l’autorité d’enseigner ce qui est conforme à la Loi de Dieu.

Cependant, immédiatement après, Jésus ajoute: «Mais ne vous réglez pas sur leurs actes: car ils disent et ne font pas» (v. 2-3). Frères et sœurs, un défaut courant chez tous ceux qui ont une autorité, qu’elle soit civile ou ecclésiastique, est d’exiger des autres des choses, même justes, mais qu’eux-mêmes ne mettent pas en pratique en première personne. Ils mènent une double vie.

Jésus dit: «Ils lient de pesants fardeaux et les imposent aux épaules des gens, mais eux-mêmes se refusent à les remuer du doigt» (v. 4). Cette attitude est un mauvais exercice de l’autorité, qui devrait au contraire tirer sa première force précisément du bon exemple.

L’autorité naît du bon exemple, pour aider les autres à pratiquer ce qui est juste et nécessaire, en les soutenant dans les épreuves que l’on rencontre sur la voie du bien. L’autorité est une aide, mais si elle est mal exercée, elle devient oppressive, elle ne laisse pas croître les personnes et crée un climat de méfiance et d’hostilité et conduit également à la corruption.

Jésus dénonce ouvertement certains comportements négatifs des scribes et de certains pharisiens: «Ils aiment à occuper le premier divan dans les festins et les premiers sièges dans les synagogues, à recevoir les salutations sur les places publiques» (vv. 6-7). C’est une tentation qui correspond à l’orgueil humain et qu’il n’est pas toujours facile de vaincre. C’est l’attitude de vivre uniquement pour l’apparence.

Puis Jésus donne les consignes à ses disciples: «Pour vous, ne vous faites pas appeler “rabbi”: car vous n’avez qu’un Maître, et tous vous êtes des frères […] Ne vous faites pas non plus appeler “guides”: car vous n’avez qu’un guide, le Christ. Le plus grand parmi vous, sera votre serviteur» (vv. 8-11).

Nous, disciples de Jésus, ne devons pas chercher des titres d’honneur, d’autorité ou de suprématie. Je vous dis que personnellement, je souffre de voir des personnes qui vivent psychologiquement en courant après la vanité des distinctions.

Nous, disciples de Jésus, ne devons pas le faire parce qu’entre nous, il doit y avoir une attitude simple et fraternelle. Nous sommes tous frères et nous ne devons en aucune façon dominer les autres et les regarder de haut. Non. Nous sommes tous frères. Si nous avons reçu des qualités du Père céleste, nous devons les mettre au service de nos frères, et ne pas en profiter pour notre satisfaction et notre intérêt personnel.

Nous ne devons pas nous considérer supérieurs aux autres; la modestie est essentielle pour une existence qui veut être conforme à l’enseignement de Jésus, qui est doux et humble de cœur et qui est venu non pour être servi, mais pour servir.

Que la Vierge Marie, «humble et plus élevée que toutes les créatures» (Dante, Paradis, XXXIII, 2), nous aide, par son intercession maternelle, à éviter l’orgueil et la vanité, et à être doux et dociles à l’amour qui vient de Dieu, pour le service de nos frères et pour leur joie, qui sera aussi la nôtre.

PAPE FRANÇOIS – ANGÉLUS – Place Saint-Pierre – Dimanche 5 novembre 2017


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