Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

Saint Éphrem, diacre et Docteur de l’Église

Saint Éphrem, diacre et Docteur de l’Église

Saint Éphrem
Saint Éphrem

Intellectuel, poète, chantre, homme d’action et de charité. Rarement on trouve des qualités aussi diverses chez la même personne, comme c’est le cas pour saint Éphrem (306-373), docteur de l’Église. Il choisit le christianisme contre la volonté de son père et devient un éminent héraut de la foi.

«Les arbres de l’Éden/furent donnés comme nourriture au premier Adam./ Pour nous, le jardinier  du Jardin en personne/s’est fait nourriture pour nos âmes». Ces versets nous viennent depuis l’aurore de l’Église. Précisément du IVème siècle, pensés et écrits par un diacre d’Orient, Éphrem, originaire de Nisibe (Nusaybin), localité de l’ancienne Mésopotamie, où il est né en 306.

La tradition de l’Église l’appelle «Éphrem le Syrien» et le reconnaît comme docteur de l’Église. Une de ses particularités est celle d’être un grand penseur chrétien, un des plus éminents de son époque, et en même temps fin poète. Éphrem est capable de revêtir les intuitions sur la foi avec l’harmonie de versets qui touchent le cœur. Et ce qu’il écrit fait école.

Génie et cœur

Intelligence et érudition s’allient à un tempérament humain remarquable. A l’âge de 15 ans Éphrem découvre l’Évangile, l’étudie avec passion, mais ceci génère contre lui la persécution de son père qui est un prêtre païen. A l’âge de 18 ans, après avoir reçu le baptême, il accompagne l’évêque  Jacques au concile de Nicée(325), ensuite il retourne à Nisibe et y ouvre une école biblique.

Quand la ville est assiégée à plusieurs reprises par les Perses, Éphrem laisse la chaire d’enseignement et devient le héros de la résistance. Fibre de théologien et de combattant, donc. Il retrousse les manches et devient homme de charité pour aider à réduire l’impact de la famine qui, à un certain point, frappe Édesse; il distribue des aides humanitaires à la population.

Foi dans le paradoxe

Pensée et écriture sont toutefois ses meilleurs talents, ensemble avec le chant. Éphrem écrit beaucoup et sur tout sujet,  avec grande qualité spirituelle et style. Ses poésies et homélies en vers, ses hymnes qui sont son œuvre la plus complexe, les commentaires bibliques en prose abordent avec finesse et beauté les fondamentaux de la foi qui l’a tant fasciné Dieu créateur , la virginité de Marie, la rédemption par le Christ.

Il affirme que rien dans la création n’est isolé et que le monde, à côté de l’Écriture,  est la Bible de Dieu. La poésie en substance est l’instrument qui lui permet de creuser dans la réflexion théologique «à travers paradoxes et images», comme l’a souligné Benoît XVI en parlant de lui.

Un saint à Édesse

Edesse, aidée dans le drame de la famine, est la cité où Éphrem se transfert de façon stable après un pèlerinage en 362. Là il poursuit son travail de théologien et de prédicateur et continue aussi à aider les gens en première ligne; il n’est pas seulement l’homme de la plume, et quand les circonstances l’exigent il courbe l’échine sur qui souffre. Le soin aux malades atteints de la peste est le dernier chef-d’œuvre, écrit avec l’encre de la charité, que Éphrem le Syrien a accouché.

Et c’est à Édesse qu’il s’éteint, victime de la peste, en 373. Les chroniques ne rapportent pas avec certitude s’il a été oui ou non moine. Certainement il fut toujours et de manière exemplaire diacre, serviteur de tous par amour de Dieu et un de ses chantres, il est «Harpe du Saint Esprit», comme le proclame son titre le plus populaire.


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PETIT MOIS DU SACRÉ-CŒUR – NEUVIÈME JOUR.

PETIT MOIS DU SACRÉ-CŒUR – NEUVIÈME JOUR.

Prions pour celles de nos compagnes que nous aimons le plus.

LES TENDRESSES DU CŒUR DE JÉSUS : Jésus prend la défense de Magdeleine.

Jésus-et-Marie-Madeleine-chez-Simon
Jésus-et-Marie-Madeleine-chez-Simon

 Elle avait été coupable Magdeleine (de Magdala), mais elle était repentante et elle pleurait aux pieds de Jésus. Il n’en faut pas autant pour toucher le cœur du bon Maitre ; non-seulement il pardonne, mais entendez comme il prend sa défense contre ceux qui, au fond de leur cœur, disaient : «Elle est pécheresse!»

Elle est plus aimante que vous, répond Jésus. Je suis venu chez vous, vous ne m’avez point donné d’eau pour mes pieds et elle les a arrosés de ses larmes ; vous ne m’avez pas donné le baiser de paix, et elle n’a cessé de baiser mes pieds…

Aussi, je lui dis : « Tout est pardonné, allez en paix ». Leçon de miséricorde que je n’oublierai pas, o mon Dieu! Peut-être ceux que je méprise au fond du cœur, et ceux que j’accuse, sont plus chéris de Dieu, parce qu’ils l’aiment davantage. Je veillerai sur mes jugements, afin de ne penser mal de personne ; et je me priverai de quelque chose à mon repas, si je me laissé aller à un jugement téméraire.

Adrien Sylvain

MOIS DU SACRÉ-CŒUR DE JÉSUS NEUVIÈME JOUR

HOMÉLIE ET REGINA CAELI DE LÉON XIV À LA PENTECÔTE

HOMÉLIE DU PAPE LÉON XIV
LORS DE LA MESSE EN LA SOLENNITÉ DE PENTECÔTE

CHAPELLE PAPALE

JUBILÉ DES MOUVEMENTS, DES ASSOCIATIONS ET DES COMMUNAUTÉS NOUVELLES

Dimanche 8 juin 2025

Que l’Esprit Saint ouvre les frontières

50 jours après Pâques, place Saint-Pierre, Léon XIV a célébré la Pentecôte, l’effusion de l’Esprit sur les apôtres. Dans son homélie, il a développé l’idée de l’Esprit qui ouvre les frontières, intérieures, dans les relations et entre les peuples. Il a souhaité que l’Esprit Saint abatte les murs et dissolve la haine, loin des préjugés et des logiques d’exclusion, politiques ou guerrières.

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Frères et sœurs,

« Le jour où […] le Seigneur Jésus-Christ, glorifié par son ascension au ciel après sa résurrection, a envoyé le Saint-Esprit, nous apparaît comme un jour heureux » (St Augustin, Discours 271, 1). Et aujourd’hui encore, ce qui s’est passé au Cénacle revit : le don de l’Esprit Saint descend sur nous comme un vent impétueux qui nous secoue, comme un bruit qui nous réveille, comme un feu qui nous éclaire (cf. Ac 2, 1-11).

Comme nous l’avons entendu dans la première Lecture, l’Esprit accomplit quelque chose d’extraordinaire dans la vie des Apôtres.

Après la mort de Jésus, ils s’étaient enfermés dans la peur et la tristesse, mais maintenant ils reçoivent enfin un regard nouveau et une intelligence du cœur qui les aident à interpréter les événements qui se sont produits et à faire l’expérience intime de la présence du Ressuscité : l’Esprit Saint vainc leur peur, brise leurs chaînes intérieures, apaise leurs blessures, les oint de force et leur donne le courage d’aller à la rencontre de chacun pour annoncer les œuvres de Dieu.

Le passage des Actes des Apôtres nous dit qu’à Jérusalem, à ce moment-là, il y avait une multitude de personnes de diverses origines, et pourtant « chacun d’eux les entendait dans son propre dialecte » (v. 6). C’est alors qu’à la Pentecôte, les portes du Cénacle s’ouvrent parce que l’Esprit ouvre les frontières.

Comme l’affirme Benoît XVI :
« L’Esprit Saint leur donne de comprendre. En surmontant la rupture initiale de Babel – la confusion des cœurs, qui nous élève les uns contre les autres – l’Esprit ouvre les frontières. […] L’Église doit toujours redevenir ce qu’elle est déjà:  elle doit ouvrir les frontières entre les peuples et abattre les barrières entre les classes et les races. En son sein, il ne peut y avoir de personnes oubliées ou méprisées. Dans l’Église, il n’y a que des frères et des sœurs de Jésus Christ libres » (Homélie de Pentecôte, 15 mai 2005).

Voici une image éloquente de la Pentecôte sur laquelle j’aimerais m’arrêter avec vous pour méditer.

L’Esprit ouvre les frontières avant tout en nous. C’est le Don qui ouvre notre vie à l’amour. Et cette présence du Seigneur dissout nos duretés, nos fermetures, nos égoïsmes, les peurs qui nous bloquent, les narcissismes qui nous font tourner uniquement autour de nous-mêmes.

Le Saint-Esprit vient défier en nous le risque d’une vie qui s’atrophie, aspirée par l’individualisme. Il est triste de constater que dans un monde où les occasions de socialiser se multiplient, nous risquons paradoxalement d’être davantage seuls, toujours connectés mais incapables de “créer des réseaux”, toujours immergés dans la foule mais restant des voyageurs désorientés et solitaires.

Au contraire, l’Esprit de Dieu nous fait découvrir une nouvelle façon de voir et de vivre la vie : il nous ouvre à la rencontre avec nous-mêmes au-delà des masques que nous portons ; il nous conduit à la rencontre avec le Seigneur en nous éduquant à faire l’expérience de sa joie.

Il nous convainc – selon les paroles mêmes de Jésus que nous venons de proclamer – que ce n’est qu’en restant dans l’amour que nous recevons aussi la force d’observer sa Parole et donc d’en être transformés. Il ouvre les frontières en nous, afin que notre vie devienne un espace accueillant.

L’Esprit ouvre également les frontières dans nos relations. En effet, Jésus dit que ce Don c’est l’amour entre Lui et le Père qui vient habiter en nous. Et lorsque l’amour de Dieu habite en nous, nous devenons capables de nous ouvrir à nos frères, de vaincre nos rigidités, de surmonter la peur de ceux qui sont différents, d’éduquer les passions qui s’agitent en nous.

Mais l’Esprit transforme aussi les dangers les plus cachés qui polluent nos relations, comme les malentendus, les préjugés, les instrumentalisations. Je pense aussi – avec beaucoup de douleur – lorsqu’une relation est infestée par la volonté de dominer l’autre, une attitude qui débouche souvent sur la violence, comme le montrent malheureusement les nombreux cas récents de féminicide.

Le Saint-Esprit, quant à lui, fait mûrir en nous les fruits qui nous aident à vivre des relations authentiques et bonnes : « Amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur et maîtrise de soi » (Ga 5, 22-23). De cette manière, l’Esprit élargit les frontières de nos relations avec les autres et nous ouvre à la joie de la fraternité.

Et cela est également un critère décisif pour l’Église : nous ne sommes vraiment l’Église du Ressuscité et les disciples de la Pentecôte que s’il n’y a ni frontières ni divisions entre nous, si, dans l’Église, nous savons dialoguer et nous accueillir mutuellement en intégrant nos différences ; si, en tant qu’Église, nous devenons un espace accueillant et hospitalier pour tous.

Enfin, l’Esprit ouvre également les frontières entre les peuples. À la Pentecôte, les Apôtres parlent la langue de ceux qu’ils rencontrent et le chaos de Babel est enfin apaisé par l’harmonie produite par l’Esprit. Lorsque le Souffle divin unit nos cœurs et nous fait voir dans l’autre le visage d’un frère, les différences ne deviennent plus une occasion de division et de conflit, mais un patrimoine commun dont nous pouvons tous tirer parti et qui nous met tous en chemin, ensemble, dans la fraternité.

L’Esprit brise les frontières et abat les murs de l’indifférence et de la haine, car “il nous enseigne tout” et “nous rappelle les paroles de Jésus” (cf. Jn 14,26) ; et, par conséquent, il enseigne, rappelle et grave avant tout dans nos cœurs le commandement de l’amour, que le Seigneur a placé au centre et au sommet de tout.

Et là où il y a l’amour, il n’y a pas de place pour les préjugés, pour les distances de sécurité qui nous éloignent de notre prochain, pour la logique d’exclusion que nous voyons malheureusement émerger aussi dans les nationalismes politiques.

C’est précisément en célébrant la Pentecôte que le Pape François a fait remarquer qu’« aujourd’hui dans le monde, il y a beaucoup de discorde, beaucoup de divisions. Nous sommes tous reliés et pourtant nous nous trouvons déconnectés les uns des autres, anesthésiés par l’indifférence et opprimés par la solitude » (Homélie, 28 mai 2023).

Les guerres qui agitent notre planète sont un signe tragique de tout cela. Invoquons l’Esprit d’amour et de paix, afin qu’il ouvre les frontières, abatte les murs, dissolve la haine et nous aide à vivre comme des enfants du seul Père qui est aux cieux.

Frères et sœurs, c’est la Pentecôte qui renouvelle l’Église et le monde ! Que le vent puissant de l’Esprit vienne sur nous et en nous, ouvre les frontières de notre cœur, nous donne la grâce de la rencontre avec Dieu, élargisse les horizons de l’amour et soutienne nos efforts pour construire un monde où règne la paix.

Que Marie Très Sainte, Femme de la Pentecôte, Vierge visitée par l’Esprit, Mère pleine de grâce, nous accompagne et intercède pour nous.

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REGINA CAELI À L’ISSUE DE LA MESSE

Place Saint-Pierre

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Avant de conclure cette célébration, je salue chaleureusement tous ceux qui ont participé et tous ceux qui se sont joints à nous par les moyens de communication.

Je remercie les cardinaux et les évêques présents, ainsi que tous les représentants des associations, des mouvements ecclésiaux et des communautés nouvelles. Chères sœurs et chers frères, avec la force de l’Esprit Saint, repartez le cœur renouvelé après ce Jubilé. Allez et portez à tous l’espérance du Seigneur Jésus !

En Italie et dans d’autres pays, l’année scolaire s’achève ces jours-ci. Je souhaite saluer les jeunes et tous les étudiants et leurs professeurs, en particulier les étudiants qui, dans les prochains jours, passeront leurs examens de fin d’études.

Et maintenant, par l’intercession de la Vierge Marie, implorons du Saint-Esprit le don de la paix. Tout d’abord la paix dans les cœurs : seul un cœur pacifique peut répandre la paix, dans la famille, dans la société, dans les relations internationales.

Que l’Esprit du Christ ressuscité ouvre des voies de réconciliation partout où il y a la guerre ; qu’il éclaire les gouvernants et leur donne le courage d’accomplir des gestes de détente et de dialogue.


Copyright © Dicastero per la Comunicazione – Libreria Editrice Vaticana

Texte présenté par l’Association de la Médaille Miraculeuse