Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

Marie et la pérégrination de la foi

Marie et la pérégrination de la foi

Anton Raphael MENGS Aussig (Bohême), 1728 - Rome, 1779. L'Immaculée Conception - vers 1770 - 1779.
Anton Raphael MENGS Aussig (Bohême), 1728 – Rome, 1779. L’Immaculée Conception – vers 1770 – 1779.

Du saint Pape Jean-Paul II:

J’ai écrit dans Novo millennio ineunte qu' »on ne parvient véritablement à Jésus que par la voie de la foi » (n. 19). Ce fut précisément la voie suivie par Marie au cours de toute sa vie terrestre, et c’est la voie de l’Église en pèlerinage jusqu’à la fin des temps.

Le Concile Vatican II a beaucoup insisté sur la foi de Marie, mystérieusement partagée par l’Église, en mettant en lumière l’itinéraire de la Madone à partir du moment de l’Annonciation jusqu’au moment de la Passion rédemptrice (cf. Const. Lumen gentium, n. 57 et 67; Lettre enc. Redemptoris Mater, nn. 25-27).

Dans les écrits de saint Louis-Marie Grignon de Montfort, nous trouvons le même accent sur la foi vécue par la Mère de Jésus sur un chemin qui se déroule de l’Incarnation à la Croix, une foi dans laquelle Marie est le modèle et le type de l’Église. Saint Louis-Marie l’exprime avec une grande richesse de nuances lorsqu’il expose à son lecteur les « effets merveilleux » de la parfaite dévotion mariale:

« Plus donc vous gagnerez la bienveillance de cette auguste Princesse et Vierge fidèle, plus vous aurez de pure foi dans toute votre conduite:
une foi pure, qui fera que vous ne vous soucierez guère du sensible et de l’extraordinaire;
une foi vive et animée par la charité, qui fera que vous ne ferez vos actions que par le motif du pur amour;
une foi ferme et inébranlable comme un rocher, qui fera que vous demeurerez fermes et constants au milieu des orages et des tourmentes;
une foi agissante et perçante, qui, comme un mystérieux passe-partout, vous donnera entrée dans tous les mystères de Jésus Christ, dans les fins dernières de l’homme et dans le cœur de Dieu même;
une foi courageuse, qui vous fera entreprendre et venir à bout de grandes choses pour Dieu et le salut des âmes, sans hésiter;
enfin, une foi qui sera votre flambeau enflammé, votre vie divine, votre trésor caché de la divine Sagesse, et votre arme toute-puissante dont vous vous servirez
pour éclairer ceux qui sont dans les ténèbres et l’ombre de la mort,
pour embraser ceux qui sont tièdes et qui ont besoin de l’or embrasé de la charité,
pour donner la vie à ceux qui sont morts par le péché,
pour toucher et renverser, par vos paroles douces et puissantes, les cœurs de marbre et les cèdres du Liban,
et enfin pour résister au diable et à tous les ennemis du salut » (Traité de la vraie dévotion, n. 214).

Comme saint Jean de la Croix, saint Louis-Marie insiste surtout sur la pureté de la foi et sur son obscurité essentielle et souvent douloureuse (cf. Secret de Marie, nn. 51-52). C’est la foi contemplative qui, renonçant aux choses sensibles ou extraordinaires, pénètre dans les profondeurs mystérieuses du Christ.

Ainsi,  dans  sa  prière, saint Louis-Marie s’adresse à la Mère du Seigneur en disant:  « Je ne vous demande ni visions, ni révélations, ni goûts, ni plaisirs même spirituels… Pour ma part, ici bas, je n’en veux point d’autre que celle que vous avez eue, savoir:  de croire purement, sans rien goûter ni voir » (ibid., n. 69).

La Croix est le moment culminant de la foi de Marie, comme je l’ai écrit dans l’Encyclique Redemptoris Mater:  « Par une telle foi Marie est unie parfaitement au Christ dans son dépouillement… C’est là sans doute, la kénose de la foi la plus profonde dans l’histoire de l’humanité » (n. 18).

LETTRE DU PAPE JEAN-PAUL II AUX RELIGIEUX ET AUX RELIGIEUSES DES FAMILLES MONFORTAINES
du Vatican, le 8 décembre 2003, Solennité de l’Immaculée Conception de la Bienheureuse Vierge Marie.


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la petite prière qui émeut Dieu

la petite prière qui émeut Dieu

«Le Seigneur nous est proche, sa compassion prendra sur lui nos problèmes, nos péchés, nos maladies intérieures.» Le Pape l’a dit dans l’homélie de la messe à la Maison Sainte-Marthe, en commentant l’Évangile d’aujourd’hui qui raconte la guérison du lépreux.

 

guérison du lépreux Mc 1, 40-45 - enluminure d'Egbert (Codex Egberti, Trier ms 24)
guérison du lépreux Mc 1, 40-45 – enluminure d’Egbert (Codex Egberti, Trier ms 24)

«Seigneur si tu veux, tu peux.» En disant cela à Jésus, le lépreux dont il est question dans l’épisode évangélique du jour lui adresse une prière simple, «un acte de confiance» et en même temps «un vrai défi».

Cette supplication vient des profondeurs de son cœur et raconte en même temps, la façon d’agir du Seigneur, à l’enseigne de sa compassion, c’est-à-dire de sa façon de «pâtir avec nous et pour nous», de «prendre la souffrance de l’autre sur Lui-même» pour l’apaiser et la guérir au nom de l’amour du Père. Cet épisode montre la compassion pour les pécheurs que nous sommes tous, en attente de guérison.

Un vrai défi

Le Pape a mis l’accent sur «l’histoire simple» du lépreux qui demande la guérison à Jésus. Dans ce «si tu veux», il y a la prière qui «attire l’attention de Dieu» et il y a la solution. «C’est un défi, mais c’est aussi un acte de confiance. Moi je sais que Lui, Il peut, et donc je me confie à Lui». «Mais pourquoi cet homme a-t-il ressenti le besoin de faire cette prière ? Parce qu’il voyait comment agissait Jésus. Cet homme avait vu la compassion de Jésus.»

«La compassion vient du cœur, elle implique, elle t’amène à faire quelque chose. La compassion, c’est “souffrir avec”, prendre la souffrance de l’autre sur soi pour la résoudre, pour la guérir. Cela a été la mission de Jésus. Jésus n’est pas venu prêcher la loi et s’en aller ensuite. Jésus est venu avec compassion, c’est-à-dire pour “souffrir avec et pour nous”, et pour donner sa propre vie. L’amour de Jésus est tellement grand que la compassion, justement, l’a amené jusqu’à la croix, à donner la vie.»

Jésus ne se lave pas les mains, mais reste auprès de nous

L’invitation du Pape est de répéter «cette petite phrase» : «Il en eut compassion». Jésus «est capable de s’impliquer dans les douleurs, dans les problèmes des autres parce qu’il est venu pour cela, non pas pour s’en laver les mains et faire trois ou quatre prédications et s’en aller».

«“Seigneur, si tu le veux, tu peux me guérir ; si tu veux, tu peux me pardonner ; si tu veux, tu peux m’aider.” Ou si voulez une version plus longue : “Seigneur, je suis pécheur, aie pitié de moi, aie compassion de moi”. Un simple prière, que l’on peut dire de nombreuses fois chaque jour. “Seigneur, moi, pécheur, je te demande : “aie pitié de moi”. Tant de fois, chaque jour, intérieurement, du cœur, sans le dire à haute voix : “Seigneur, si tu veux, tu peux. Aie compassion de moi.” Répéter cela.»

Une prière miraculeuse

Le lépreux, avec sa prière simple et miraculeuse, a réussi à obtenir la guérison grâce à la compassion de Jésus, qui nous aime aussi dans le péché.

«Lui, Il n’a pas honte de nous. “Ô, père, moi je suis un pécheur, comment j’irais dire cela…” Mais Lui, il est venu justement pour nous, les pécheurs, et plus tu es un grand pécheur, plus le Seigneur t’est proche, parce qu’il est venu pour toi, le plus grand pécheur, pour moi, le plus grand pécheur, pour nous tous. Prenons l’habitude de répéter cette prière, toujours : “Seigneur, si tu veux, tu peux. Si tu veux, tu peux.”, avec la confiance que le Seigneur nous est proche et qu’avec sa compassion, Il prendra sur Lui nos problèmes, nos péchés, nos maladies intérieures, tout.»

saint Paul a semé la Parole avec abondance

saint Paul a semé la Parole avec abondance

Catéchèse sur les Actes des Apôtres: 20. « Paul a accueilli tous ceux qui sont venus à lui, annonçant le royaume de Dieu … en toute franchise et sans entrave » (Actes 28,30-31). L’emprisonnement de Paul à Rome et la fécondité de l’annonce. Le Pape a conclu son cycle de catéchèses sur les Actes des Apôtres, focalisant sa méditation sur la dernière étape missionnaire de saint Paul, à Rome.

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Salle Paul VI
Mercredi 15 janvier 2020

Frères et sœurs, nous arrivons aujourd’hui à la conclusion de notre catéchèse consacrée aux Actes des Apôtres avec la dernière étape missionnaire de saint Paul qui arrive enfin à Rome après un voyage marqué par les menaces et les dangers.

Ce voyage de l’Apôtre des nations est la preuve que la vie de l’homme vécue dans la foi peut devenir un canal du salut de Dieu. La vie de Paul, dans sa fragilité et ses péripéties, a mis en lumière la puissance de Dieu et la force de l’Esprit Saint qui féconde l’action missionnaire de l’Église.

L’arrivée de Paul au cœur de l’empire met fin au récit des Actes des Apôtres qui se conclut par une annonce féconde de la Parole de Dieu. En effet, le dynamisme de celle-ci imprègne la fin du récit de Luc ; cette Parole est irrésistible et se déploie pour annoncer le salut à tous.

A Rome, Paul va à la rencontre de ses frères en Christ. Son état de prisonnier ne l’empêche pas de leur parler du règne de Dieu. Dans la conclusion de son œuvre, au lieu de montrer la mort de Paul, Luc nous montre plutôt le dynamisme d’une Bonne Nouvelle qui n’est pas enchaînée, mais qui est prête à être semée à pleines mains.

***

Avec Paul, nous sommes invités à imprégner nos maisons de l’Évangile et à les transformer en cénacles de fraternité. Que l’esprit Saint ravive en chacun de nous l’appel à être des évangélisateurs courageux et joyeux. Sur vous et vos familles, j’invoque la joie et la paix du Seigneur Jésus-Christ. Que Dieu vous bénisse!

Le voyage de la Parole de Dieu continue, même de nos jours. Le Seigneur nous appelle comme témoins, malgré nos limites. Que le Saint-Esprit vous accompagne .

Demandons au Saint-Esprit de stimuler en chacun de nous l’appel à être des évangélisateurs courageux et déterminés afin que, comme saint Paul, nous vivions la joie de l’Évangile et transformions nos maisons en cénacles fraternels ouverts à tous les frères. Que Dieu vous bénisse.
Rien ne vous empêche de vivre et de grandir dans l’amitié du Seigneur Jésus et de témoigner de toute sa grande bonté et miséricorde! Puisse sa bénédiction descendre généreusement sur vous et vos familles.
C’est lorsque nous rencontrons le Seigneur que nous sommes inondés de cet amour dont lui seul est capable, et c’est là que réside la source de l’action évangélisatrice. N’ayons donc pas peur de faire des erreurs et de ne pas prendre de nouvelles voies, car notre pauvreté n’est pas un obstacle, mais un outil précieux, car la grâce de Dieu aime se manifester dans la faiblesse. Que le Seigneur vous bénisse!
Chers frères et sœurs, l’Esprit ravive en chacun de vous l’appel à être des évangélisateurs courageux et joyeux. Rendez-vous capable d’imprégner vos foyers de l’Évangile et de faire d’eux des cénacles de fraternité, où vous pourrez accueillir le Christ vivant, qui vient à notre rencontre en chaque homme et à chaque âge. Je vous bénis de tout cœur!
Enfin, je salue les jeunes, les personnes âgées, les malades et les jeunes mariés. Ouvrez votre cœur aux besoins de l’Église et, à l’exemple de Jésus, restez proche des frères, construisez un monde plus juste.

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