« Tout homme, quel qu’il soit veut être heureux. Personne qui ne désire être heureux et qui ne le désire par-dessus tout. Je dirai plus, tout ce qu’on peut désirer d’ailleurs, c’est pour le rapporter au désir d’être heureux.
Les hommes sont entraînés par des passions diverses, l’un désire une chose, l’autre en veut une autre ; il y a dans le genre humain bien des conditions différentes, et dans cette multitude de conditions chacun choisit et adopte celle qui lui plaît ; mais quel que soit l’état de vie dont on fasse choix, il n ‘est personne qui ne veuille être heureux.
La vie heureuse est donc le bien commun que tous ambitionnent ; mais quel moyen d’y arriver, quel chemin prendre pour y parvenir, c’est là que les hommes ne sont plus d’accord. Si donc nous cherchons la vie heureuse sur terre, je ne sais si nous pourrons la trouver, non que ce que nous cherchons soit mauvais, mais parce que nous ne cherchons pas le bien là où il se trouve. »
Extrait du sermon 306 de saint Augustin sur la quête universelle du bonheur, fondamentale chez l’homme.
Le secret du bonheur pour nous a un nom et a un visage : Jésus de Nazareth. Écoutons-le, suivons-le, imitons-le, aimons-le, et nous trouverons le bonheur, car il est le chemin qui conduit au bonheur. C’est lui le Fils que le Père nous envoie pour révéler aux tout-petits le secret du bonheur.
Là où l’on dit oui à Dieu en chacune de ses volontés, et jusqu’à embrasser la Croix avec amour, là est le bonheur.
Et qui mieux que la Vierge Marie a su répondre oui à Dieu, en ‘se donnant à lui totalement, sans délai, sans mesure, sans retour’?
Qui mieux qu’elle a écouté la divine Parole, la gardant en son Cœur pour l’approfondir, la vivre pleinement ?
Qui mieux que la Vierge Marie, Mère de Jésus, peut nous apprendre à écouter, à suivre, à imiter son Fils ?
Il nous a transmis sa mère, qui, jour après jour, nous guide vers le bonheur du Ciel, dans la mesure où nous mettons notre main dans la sienne.
Prier avec courage, face-à-face avec le Seigneur, sans tiédeur mais y mettant tout son cœur: c’est l’exhortation du Pape François lors de sa messe quotidienne ce jeudi 4 avril dans la chapelle de la Maison Sainte-Marthe
Dans son homélie, le Pape s’est concentré sur la prière, l’un des trois moyens, avec le jeûne et le l’aumône, avec lesquels on se prépare à la fête de Pâques. Pour faire comprendre en quoi consiste la prière d’intercession, il se réfère à quelques-unes des grandes figures des Écritures: Moïse, Abraham, Anne la mère de Samuel, et la Cananéenne.
L’exemple de Moïse
Moïse en prière
La première lecture proposée par la liturgie de ce jour nous parle de la prière d’intercession de Moïse pour son peuple qui s’est détourné de la face de Dieu en adorant un veau d’or. «Maintenant, laisse-moi faire; ma colère va s’enflammer contre eux», tonne ainsi l’Éternel.
Mais Moïse le supplie de n’en rien faire, et Lui parle «comme un maître à son disciple». Il cherche à persuader Dieu, avec douceur, mais aussi avec fermeté, de ne pas faire de mal à son peuple. Il rappelle au Seigneur les promesses faites à Abraham, Isaac et Israël de rendre leur descendance comme les étoiles dans le ciel. C’est comme s’il disait à Dieu: «Seigneur, ne perds pas la face, Tu as fait toutes ces choses !»
Le courage d’Abraham, d’Anne et de la Cananéenne
Toujours dans la première lecture, le Seigneur dit à Moïse: «mais de toi, je ferai une grande nation». Mais le prophète intercède pour le peuple, avec le peuple, ou rien. Dans la Bible, l’on trouve d’autres passages d’intercession, comme celui où Dieu fait part à Abraham de sa volonté de détruire Sodome.
Mais le patriarche, dont le neveu vit dans la cité, demande au Seigneur d’épargner la ville, au nom des 30, 20, voire les 10 justes, qui pourraient s’y trouver. À la fin, Dieu épargne Lot, le neveu d’Abraham et sa famille, les seuls justes de la cité impie.
Quant aux autres modalités d’intercession présentes dans les Écritures, il y a par exemple, Anne, la mère de Samuel, qui, «en silence, balbutiant à voix basse, prie, prie et prie encore, en bougeant les lèvres, au point que le prêtre qui était là pense qu’elle est ivre». Anne prie pour avoir un fils. C’est «l’angoisse d’une femme» qui intercède devant Dieu.
Dans les Évangiles, il y a également l’exemple d’une femme courageuse, «qui n’use pas de la persuasion, ni du marchandage, ni de l’insistance silencieuse». C’est la Cananéenne qui demande la guérison de sa fille , tourmentée par un démon.
Au début, Jésus lui dit qu’Il n’est envoyé que pour le peuple d’Israël, et qu’il n’est pas convenable de jeter le pain des enfants aux petits chiens. Elle ne s’en offusque pas pour autant, et insiste en affirmant que les petits chiens peuvent se contenter des miettes qui tombent de la table. Jésus accède ainsi à sa prière.
Jésus, le grand intercesseur auprès du Père
Il y a donc de nombreuses façons d’intercéder dans la Bible, et il faut «du courage pour prier ainsi» , souligne le Pape. Il faut de la «parrêsie» (franchise, parler vrai) dans cette prière, le courage de parler à Dieu face-à-face.
Ces personnes supplient le Seigneur, luttent avec Lui parce qu’elles ont foi qu’Il peut «donner la grâce»: «Nous sommes tièdes parfois. Certains se disent, ‘j’ai prié un Ave Maria, un Notre Père et ensuite j’oublie…’ La prière de perroquet, ça ne va pas. La vraie prière est celle-ci: avec le Seigneur. Et quand je dois intercéder je dois le faire ainsi, avec courage».
Encore une expression utilisée par plusieurs personnes, particulièrement éloquente : «Je le fais à fond! ». «Cela vaut aussi dans la prière d’intercession.» Une certitude doit primer sur les doutes que nous pouvons avoir : «Jésus est le grand intercesseur ».
Assis à la droite du Père, Il intercède pour nous devant Lui, comme Il l’a fait au moment de sa Passion, lorsqu’il a prié pour Pierre, afin que sa foi ne défaille pas. «Quand je prie (…) c’est Jésus qui prend ma prière et la présente au Père. Il n’a pas besoin de parler: Il Lui montre ses plaies. Le Père les voit et fait grâce. Quand nous prions, pensons que nous le faisons avec Jésus. (…) Jésus est notre courage, notre assurance. »
Le Pape François a consacré la catéchèse de l’Audience générale, place Saint-Pierre à Rome, au récent voyage apostolique au Maroc des 30 et 31 mars, sur le thème: « Serviteur de l’espérance ». Il remercie le roi Mohammed VI et les autres autorités marocaines « de leur accueil chaleureux et de leur collaboration« .
PAPE FRANÇOIS
AUDIENCE GÉNÉRALE
Place Saint-Pierre
Mercredi 3 avril 2019
Frères et sœurs, je remercie le Seigneur pour mon voyage apostolique au Maroc, qui m’a permis de faire un pas de plus, à la suite de saint François d’Assise et de saint Jean-Paul II, sur le chemin du dialogue et de la rencontre avec les frères et sœurs musulmans, pour être « Serviteur de l’espérance ».
Servir l’espérance
Mais pourquoi le Pape va chez les musulmans et pas seulement chez les catholiques? Avec les musulmans nous sommes descendants du même père, Abraham». Nous ne devons pas avoir peur de la différence: Dieu a permis cela. Nous devons plutôt avoir peur si nous ne faisons pas ce travail de fraternité.
Servir l’espérance aujourd’hui signifie surtout jeter des ponts entre les civilisations. C’est ce que nous avons fait avec le Roi Mohammed VI, en réaffirmant le rôle essentiel des religions dans la défense de la dignité humaine et la promotion de la paix, de la justice et de la protection de la création.
Et, dans cette perspective, nous avons signé ensemble un Appel pour Jérusalem, pour que la Cité sainte soit préservée comme patrimoine de l’humanité et lieu de rencontre pacifique, notamment entre les fidèles des trois religions monothéistes.
Parler des «personnes» migrantes
A l’occasion d’une rencontre avec les migrants, j’ai pu remercier l’Église au Maroc qui, par son engagement à leurs côtés, manifeste, au-delà des programmes d’assistance, cette ouverture aux différences sous le signe de la fraternité humaine, en mettant en œuvre la parole du Christ : « j’étais un étranger et vous m’avez accueilli » (Mt. 25,35).
J’ai eu aussi la joie de visiter le Centre Rural des Filles de la Charité à Témara, qui offre divers services à la population locale, en accueillant notamment des enfants.
La messe de dimanche: une Épiphanie du Peuple de Dieu
Enfin, j’ai encouragé l’Église au Maroc, en soulignant que ce n’est pas la quantité qui compte, mais qu’il s’agit d’être un sel qui a de la saveur, une lumière qui brille. Cela ne vient pas de nous, mais de Dieu, de l’Esprit-Saint qui nous rend témoins du Christ là où nous sommes, en vivant de son amour les uns avec les autres.
Et cette joie de la communion ecclésiale a trouvé son fondement et sa pleine expression dans la belle célébration eucharistique de dimanche, une singulière Épiphanie du Peuple de Dieu au cœur d’un pays musulman !
Appel pour la Journée mondiale du sport
À l’occasion de la Journée mondiale du sport pour la paix et le développement qui a lieu aujourd’hui :
Le sport est un langage universel qui embrasse tous les peuples et contribue à dépasser les conflits et à unir les personnes. Le sport est aussi source de joie et de grandes émotions, et c’est une école où se forgent les vertus pour la croissance humaine et sociale des personnes et des communautés. Je souhaite à tous de ‘se mettre en jeu’ dans la vie comme dans le sport.
Que le Seigneur nous aide à être des serviteurs de l’espérance, là où nous vivons, en devenant des constructeurs de ponts entre les hommes. Que Dieu vous bénisse !