Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

Messe à Abou Dhabi : les Béatitudes

Messe à Abou Dhabi :
les Béatitudes, plan de vie pour les catholiques

Le Pape François a célébré la première messe publique aux Émirats arabes unis. Il a pu ainsi rencontrer la communauté catholique du pays, entièrement composée de travailleurs immigrés.

Cette seconde et dernière journée du Pape François à Abu Dhabi a été placée sous le signe de la rencontre avec la communauté chrétienne des Émirats arabes unis. Si les musulmans sont majoritaires dans le pays, la population des Émirats est composée à 85 % d’étrangers. Un million d’entre eux sont catholiques : des Européens, mais surtout des Asiatiques originaires des Philippines, d’Inde ou du Sri Lanka, ou encore des Libanais.

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La venue du Pape François est pour eux l’occasion d’une fête exceptionnelle. Pour la première fois, ils ont pu assister à une messe publique. Ils ont certes le droit de pratiquer mais de manière discrète.

Ce mardi matin, ils étaient 135 000 fidèles réunis dans le stade Zayed Sports Center, sans compter ceux massés à l’extérieur et qui n’ont pas pu entrer, faute de place, mais pour lesquels des écrans géants avaient été installés pour qu’ils puissent suivre la messe. Le gouvernement des Émirats arabes unis leur avait octroyés une journée de congé pour qu’ils puissent assister à cette messe.

Les Béatitudes, un plan de vie

Dans son homélie, le Pape François, est parti des Béatitudes dans l’Évangile de saint Matthieu. Il a dit que «si tu es avec Jésus, si, comme les disciples d’alors, tu aimes écouter sa parole, si tu cherches à le vivre chaque jour, tu es heureux». Les Béatitudes, «c’est se savoir en Jésus», «c’est entendre la vie comme une histoire d’amour, l’histoire d’amour fidèle de Dieu qui ne nous abandonne jamais et veut être en communion avec nous toujours».

Ce texte surprend, car on y voit un «renversement de la pensée commune» : ce ne sont pas les riches, les puissants qui sont heureux mais «les pauvres, les doux, ceux qui restent justes même au prix de faire triste figure, les persécutés». Jésus, «pauvre de choses mais riche d’amour», «est venu pour servir, non pour être servi». «Il nous a enseigné que ce n’est pas celui qui a qui est grand, mais celui qui donne». Sa seule force, c’est l’amour divin.

Rendre le monde propre

«vivre les Béatitudes ne demande pas de gestes éclatants». «Il nous a demandé de réaliser une seule œuvre d’art, possible pour tous : celle de notre vie. Les Béatitudes sont alors un plan de vie», invitant à imiter Jésus dans la vie de tous les jours. «C’est la sainteté du vivre-au-quotidien, qui n’a pas besoin de miracles et de signes extraordinaires». Et le bénéfice n’est pas que pour soi, car «celui qui vit ces Béatitudes selon Jésus rend le monde propre».

Et dans ce monde, «le chrétien part armé seulement de sa foi humble et de son amour concret», comme l’avait rappelé saint François. Heureux les doux, ainsi, a dit le Pape, qui a insisté également sur une autre béatitude : heureux les artisans de paix. «Le chrétien promeut la paix, à commencer par la communauté dans laquelle il vit.» «Une Église qui persévère dans la parole de Jésus et dans l’amour fraternel est appréciée du Seigneur et porte du fruit.»

Le Seigneur est à nos côtés

Le Pape a choisi pour cette messe le texte des Béatitudes, qui, dans le contexte des Émirats arabes unis prend un tout autre relief. «Suivre la voie de Jésus ne signifie pas toutefois être toujours dans l’allégresse». C’est vrai où que ce soit, pour celui «qui est affligé, qui subit des injustices, qui se dépense pour être un artisan de paix».

Mais c’est d’autant plus vrai pour ces fidèles rencontrés à Abu Dhabi. «Ce n’est pas certes pas facile de vivre loin de la maison et de sentir bien sûr, en plus de l’absence de l’affection des personnes les plus chères, l’incertitude de l’avenir».

Malgré tout, «le Seigneur est proche. Il peut arriver, devant une épreuve ou dans une période difficile». «Même s’il n’intervient pas tout de suite, il marche à nos côtés.»

Face à lui, le Pape a eu «un chœur qui comprend une variété de nations, de langues et de rites ; une diversité que l’Esprit Saint aime et veut toujours plus harmoniser, pour en faire une symphonie». «Que vos communautés soient des oasis de paix», avec «la grâce de garder la paix, l’unité, de prendre ici soin les uns des autres, avec cette belle fraternité pour laquelle il n’y a pas de chrétiens de première et de seconde classe.»

Le monde a besoin de voir des prophètes parmi les disciples de Jésus

Lc4-Jesus-Synagogue-Nazareth
Lc4-Jesus-Synagogue-Nazareth

Avant la prière de l’Angélus de ce dimanche 3 février, le Pape François a commenté l’Évangile du jour, qui fait suite à celui de la semaine dernière, exactement une heure avant son départ pour son 27e voyage. International apostolique, cette fois à destination des Émirats Arabes Unis.

 

Jésus est à la synagogue de Nazareth, au début de son ministère public, il lit le passage de prophète Isaïe révélant que ses paroles sont accomplies en lui et se présentant comme Celui en qui l’Esprit du Seigneur se trouve et il se heurte à l’incompréhension et à la méfiance de ses compatriotes.

«Aucun prophète ne trouve un accueil favorable dans son pays»: les paroles de Jésus rapportées par saint Luc dans l’Évangile de ce dimanche (Lc 4, 21-30) sont bien connues. Le Christ les prononce car il est rejeté par les siens, qui manifestent d’abord leur étonnement: «N’est-ce pas là le fils de Joseph ?» (v22).

La logique de Jésus est la logique de Dieu

Jésus, avec sa capacité à pénétrer les esprits et les cœurs, comprenait « immédiatement » ce que pensaient ses concitoyens. C’est-à-dire, qu’« étant l’un d’entre eux », il devait « démontrer » cette étrange « prétention » en faisant des miracles à Nazareth, comme à Capharnaüm :

« Mais Jésus ne veut pas et ne peut pas accepter cette logique, car elle ne correspond pas au plan de Dieu: Dieu veut la foi, ils veulent des miracles, des signes; Dieu veut sauver tout le monde et ils veulent un Messie à leur avantage. Et pour expliquer la logique de Dieu, Jésus donne l’exemple de deux grands anciens prophètes: Élie et Élisée, que Dieu avait envoyés pour guérir et sauver le peuple non juif des autres peuples, mais qui avait fait confiance à sa parole.  »

Le ministère de Jésus commence par un rejet

Mais devant cette invitation «à ouvrir leurs cœurs à la gratuité et à l’universalité du salut, les citoyens de Nazareth se rebellent.»  Ils deviennent agressifs envers Jésus et le poussent «hors de la ville» (v29). « L’admiration du premier moment s’est transformée en une agression, une rébellion contre lui. »

Ainsi commence le ministère public de Jésus, «avec un refus et avec une menace de mort», paradoxalement de la part de ses concitoyens. . Toutefois Jésus «sait bien qu’il doit affronter la fatigue, le refus, la persécution et la défaite.» Il n’a pas été découragé, il n’a pas abandonné son chemin et la fécondité de son action prophétique, mais il a accompli sa mission,confiant dans l’amour du Père. C’est «le prix que la prophétie authentique est appelée à payer, hier comme aujourd’hui.»

Le monde a besoin de personnes qui sont toujours guidées par l’esprit

Cet Évangile est un exemple pour les croyants d’aujourd’hui. Le monde actuel «a besoin de voir dans les disciples du Seigneur des prophètes, c’est-à-dire des personnes courageuses et persévérantes dans leur réponse à la vocation chrétienne».

Des personnes poussées par l’Esprit-Saint, «qui les envoie annoncer l’espérance et le salut aux pauvres et aux exclus»; des personnes «qui suivent la logique de la foi» et non celle du miracle; des personnes «dévouées au service de tous, sans privilèges et exclusions». Autrement dit, «des personnes qui s’ouvrent pour accueillir en elles-mêmes la volonté du Père et s’engagent à en témoigner aux autres fidèlement.»

« Prions Marie la Très Sainte« , a conclu le Pape François, « afin que nous puissions grandir et marcher dans le même zèle apostolique pour le Royaume de Dieu qui a animé la mission de Jésus. »

>Angelus Domini … »

La situation au Yémen est urgente

Après avoir prié l’Angélus du quatrième dimanche du temps ordinaire, le pape François a lancé un appel pressant face à la crise humanitaire au Yémen, où, selon les Nations unies, plus de 24 millions de personnes ont actuellement besoin d’une assistance humanitaire, ce qui représente 80% de la population.

« Je suis très préoccupé par la crise humanitaire au Yémen. Le long conflit a épuisé la population et de nombreux enfants souffrent de la faim, mais il n’est pas possible d’avoir accès à des dépôts alimentaires. Le cri de ces enfants et de leurs parents s’élève devant Dieu. J’appelle les parties intéressées et la communauté internationale à favoriser d’urgence le respect des accords conclus, à garantir la distribution de nourriture et à œuvrer pour le bien de la population. J’invite tout le monde à prier pour nos frères au Yémen. Je vous salue Marie, Marie […]. Prions fort, car ce sont des enfants qui ont faim, soif, qui n’ont pas de médicaments et qui risquent la mort. Laissons cette pensée à la maison avec nous. »

Voyage pour la vie: nécessaire pour favoriser les naissances

Le Pape a ensuite rappelé le Jour pour la vie célébré ce jour en Italie sur le thème « C’est la vie, c’est l’avenir ». Rejoignant le message des évêques, il a encouragé les communautés ecclésiales qui promeuvent et soutiennent la vie, et a déclaré:

« Un engagement concret en faveur des naissances est de plus en plus nécessaire, impliquant les institutions et les diverses réalités culturelles et sociales, en reconnaissant la famille comme génératrice de la société ».

Le nouvel an en Extrême-Orient

Comme chaque année, il a salué le 5 février les millions d’hommes et de femmes qui célèbrent le Nouvel An lunaire en Extrême-Orient et dans le monde entier, souhaitant que, dans leurs familles, « ces vertus qui aident à vivre dans paix avec eux-mêmes, avec les autres et avec la création « , et en les invitant à prier pour le don de la paix, un cadeau pour » accueillir et cultiver avec la contribution de chacun « .

Le goût de la Paix

Il a également salué les Romains et les pèlerins du monde entier, en particulier les garçons et les filles de l’Action catholique du diocèse de Rome, présents sur la place, accompagnés du cardinal vicaire, de parents et éducateurs, à la fin de la « Caravane de la paix », initiative promue par les jeunes du diocèse de Rome sur le thème de cette année : « le goût de la paix ».

Accompagné de deux jeunes, le Pape François a leur souhaité d’être de « joyeux témoins de la paix et fraternité « . Ensuite, les jeunes ont lu un message et il y a eu le lancement traditionnel de ballons vers le ciel, en tant que symbole des prières pour la paix dans le monde.

Émirats Arabes Unis: voyage court mais important

Enfin, il a demandé à l’accompagner par la prière lors de son voyage aux Émirats Arabes Unis, défini comme un voyage « court mais important« . Déjà hier, le pontife romain s’éest rendu à la basilique Sainte Marie Majeure pour prier devant l’image de Marie, Salus Populi Romani, pour le succès de son voyage.

La vie consacrée, c’est rencontrer Dieu dans le concret

La vie consacrée, c’est rencontrer Dieu dans le concret

En ce 2 février, fête de la Présentation de Jésus au Temple et journée de la Vie consacrée, le Pape François a célébré la messe en la Basilique Saint-Pierre. Dans son homélie, il a réfléchi sur l’essence de la vie consacrée comme rencontre vivante avec Dieu, appel à l’obéissance fidèle, et vision d’un Dieu qui suffit comme Il est.

 

La rencontre avec Dieu se fait chaque jour de notre vie, directement et non de manière virtuelle; Le suivre procède d’un choix quotidien. Cette rencontre est à la source de la vie consacrée. Aussi, serait-il bon de souvent faire mémoire de ces moments fondateurs, «afin qu’elle ne devienne pas temps qui passe, mais qu’elle soit temps de rencontre», en gardant bien à l’esprit qu’elle ne s’épanouit pleinement qu’au milieu du Peuple de Dieu, dans l’Église.

«Si elle s’isole, elle se fane. Elle mûrit lorsque les jeunes et les aînés marchent ensemble. (…) Elle stagne au contraire quand on marche seul, quand on reste fixé sur le passé ou qu’on se jette en avant pour chercher à survivre».

L’appel de la Loi et de l’Esprit

La Présentation de Jésus au Temple est la fête de la rencontre par excellence, et l’Évangile de ce jour, en Saint Luc, nous le montre clairement. La rencontre avec Dieu débute par un double appel: celui de la Loi, -suivi par Joseph et Marie-, et celui de l’Esprit, -suivi par le vieillard Syméon et la prophétesse Anne. Et il résonne de manière particulière dans la vie consacrée.

Un appel à l’obéissance

«Nous sommes appelés à une double obéissance : à la loi – dans le sens de ce qui donne bon ordre à la vie – et à l’Esprit, qui fait des choses nouvelles dans la vie». Car «même les charismes les plus grands, sans une vie ordonnée, ne portent pas de fruit» et pareillement, «les meilleures règles ne suffisent pas sans la nouveauté de l’Esprit : loi et Esprit vont ensemble».

Pour comprendre cet appel, nous sommes invités à nous remémorer l’épisode de Cana, où la Vierge Marie appelle les serviteurs à l’obéissance; le Christ lui-même leur fait une demande exigeante, en ordonnant que 6 jarres de pierre soit remplies d’eau, «jusqu’au bord». Ce n’est qu’alors qu’il opère le miracle et change l’eau en vin.

«C’est ainsi pour nous: Dieu nous appelle à la rencontre à travers la fidélité à des choses concrètes: la prière quotidienne, la Messe, la Confession, une vraie charité, la Parole de Dieu chaque jour. Choses concrètes, comme dans la vie consacrée, l’obéissance au Supérieur et aux Règles. Si on met en pratique avec amour cette loi, l’Esprit survient et apporte la surprise de Dieu, comme au temple et à Cana. L’eau du quotidien se transforme alors en vin de la nouveauté et la vie, qui semble plus contrainte, devient en réalité plus libre».

La rencontre, née de l’appel, aboutit à la vision

Cette rencontre avec Dieu, qui nait de ce double appel, «culmine dans la vision» . Le vieillard Syméon ne voit pas la gloire éclatante d’un Messie qui accomplit des prodiges, mais la simplicité d’un petit Enfant. «Il ne cherche pas autre chose, il ne demande pas et ne veut pas davantage, il lui suffit de voir l’Enfant et de le prendre dans ses bras: (…) Dieu lui suffit comme il est. En lui il trouve le sens ultime de sa vie».

Cette vision, simple et prophétique est celle de la vie consacrée: «c’est un regard qui voit Dieu présent dans le monde, une voix qui dit Dieu suffit et le reste passe, c’est une louange qui jaillit malgré tout». Lorsqu’elle s’inscrit dans cette triple dynamique, la vie consacrée fleurit et devient un rappel contre «les baisses de profondeur dans la vie spirituelle, contre la tentation de jouer au rabais avec Dieu, contre l’accommodation à une vie facile et mondaine, contre la lamentation, l’insatisfaction et le fait de pleurer sur son sort, contre l’habitude du “on fait ce qu’on peut” et du “on a toujours fait ainsi”».

La vie consacrée est une rencontre vivante avec le Seigneur

«La vie consacrée n’est pas survivance, elle est vie nouvelle, elle est rencontre vivante avec le Seigneur dans son peuple. Elle est appel à l’obéissance fidèle de chaque jour et aux surprises inédites de l’Esprit. Elle est vision de ce qui compte de serrer dans ses bras pour avoir la joie : Jésus.. »

Des primevères pour les religieuses du Vatican

La célébration eucharistique a été précédée du rite d’aspersion et de la bénédiction des cierges dans l’atrium de la Basilique Saint-Pierre plongée dans l’obscurité. Le Pape a ensuite remonté la nef à la seule lueur des bougies, dont les petites flammes vacillantes symbolisent le Christ, lumière qui se révèle aux nations.

En cette journée de la vie consacrée, le Pape a en outre fait parvenir un petit cadeau symbolique à toutes les religieuses vivant dans l’enceinte de l’État de la Cité du Vatican: un bouquet de primevères, l’une des premières fleurs à apparaitre au printemps.