Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

le cœur endurci diffame et calomnie le Seigneur

Il faut écouter la voix du Seigneur pour ne pas finir avec le cœur endurci et discréditer le Seigneur : le Pape l’a dit ce matin lors de la messe à la Maison Sainte-Marthe au Vatican.

 

un cœur qui sache aimer
Le cœur s’endurcit quand il n’aime pas. Seigneur donne-nous un cœur qui sache aimer

Avec une certaine fermeté, le Pape a adressé une forte invitation à la conversion. Il a mis en garde sur le risque d’avoir un cœur qui n’écoute pas la voix du Seigneur et qui, en faisant ainsi durant «des jours, des mois, des années», devient «comme la terre sans eau» et «s’endurcit». Et quand il y a quelque chose qui le lui plaît pas, il discrédite et calomnie le Seigneur. Dans l’Évangile du jour, Jésus est clair : «Celui qui n’est pas avec moi est contre moi.» «Ou tu as le cœur obéissant, ou tu as perdu la fidélité.»

Le risque de perdre la fidélité

«Nous, souvent, nous sommes sourds et nous n’écoutons pas la voix du Seigneur. Oui, nous écoutons le journal télévisé, les bavardages du quartier, ceci oui, nous l’écoutons toujours…» Mais le Seigneur exhorte à écouter sa voix et à ne pas endurcir le cœur.

La Première Lecture, tirée du livre du prophète Jérémie, décrit justement cette expérience de Dieu devant «le peuple têtu, qui ne veut pas écouter». C’est donc «une lamentation du Seigneur». Dieu ordonne à son peuple d’écouter sa voix en promettant qu’il sera leur Dieu et que «vous serez mon peuple».

Mais le peuple ne l’a pas écouté, il a même gardé «les oreilles fermées». Dieu rappelle  que depuis la sortie d’Égypte, il a invité «avec une attention assidue tous mes serviteurs, les prophètes», mais qu’il n’a pas été écouté. «Et même, ils ont rendu dure leur nuque, en devenant pires que leurs pères». «Tu leur diras toutes ces choses», dit le Seigneur, «mais ils ne t’écouteront pas» et il finit avec «cette déclaration triste» qui «est un témoignage de mort» : «la fidélité a disparu».

«Un peuple qui a perdu le sens de la fidélité… Et ceci est la question que l’Église veut qu’aujourd’hui nous nous posions : “Moi, est-ce que j’ai perdu la fidélité au Seigneur ?” “Non, non, je vais tous les dimanches à la messe.” “Oui, oui, mais cette fidélité du cœur : moi, j’ai perdu cette fidélité, ou mon cœur est dur, est obstiné, est dur, il ne laisse pas entrer le Seigneur, il s’arrange tout seul avec trois ou quatre choses puis il fait ce qu’il veut ?”

«Ceci est une question pour chacun de nous : nous devons tous nous la poser, parce que c’est à cela que sert le Carême, pour ré-ensemencer notre cœur. “Écoutez aujourd’hui la voix du Seigneur”, c’est l’invitation de l’Église. “N’endurcissez pas votre cœur”. Quand quelqu’un vit avec le cœur dur, qu’il n’écoute pas le Seigneur, il va au-delà du fait de ne pas écouter, et quand il y a quelque chose du Seigneur qui ne lui plaît pas, il laisse de côté le Seigneur avec un quelconque prétexte, il discrédite le Seigneur, il calomnie le Seigneur, il diffame le Seigneur.»

Jésus dit : celui qui n’est pas avec moi est contre moi

«C’est ce qui est arrivé à Jésus avec les gens», a expliqué le Pape en revenant sur la page de l’Évangile du jour pour faire comprendre ce que signifie discréditer le Seigneur. Jésus faisait des miracles, il guérissait les malades «pour faire voir qu’il avait le pouvoir de guérison aussi des âmes, de nos cœurs. Et ces obstinés, qu’ont-ils dit ? C’est par le moyen de Belzéboul, le chef des démons, qu’il chasse les démons».

Cette façon de «discréditer le Seigneur» est «l’avant-dernier pas de ce refus du Seigneur». D’abord, ne pas écouter en laissant le cœur devenir dur, puis le discréditer. Il manque seulement «le dernier pas par lequel il n’y a pas de retour, qui est le blasphème contre l’Esprit Saint».

«Jésus cherche à les convaincre, mais ça ne va pas… Et à la fin, tout comme le prophète finit avec cette phrase claire, “la fidélité a disparu”, Jésus finit avec une autre phrase qui peut nous aider : “Celui qui n’est pas avec moi est contre moi.” “Non, non, moi je suis avec Jésus, mais à une certaine distance, je ne me rapproche pas trop” : non, ceci n’existe pas. Ou tu es avec Jésus, ou tu es contre Jésus. Ou tu es fidèle, ou tu es infidèle. Ou tu as le cœur obéissant, ou tu as perdu la fidélité.»

«Que chacun de nous y réfléchisse, aujourd’hui, durant la messe et ensuite durant la journée : “Comment va ma fidélité ? Est-ce que moi, je cherche un quelconque prétexte, quelque chose, et je discrédite le Seigneur ?” Ne pas perdre l’espérance. Et ces deux paroles : “la fidélité a disparu” et “celui qui n’est pas avec moi est contre moi”, laissent encore un espace à l’espérance, à nous aussi.»

Retourner au Seigneur

Chacun est appelé à retourner au Seigneur, comme nous y exhorte l’Évangile:  «“Revenez à moi avec tout votre cœur”, dit le Seigneur, “parce que moi je suis miséricordieux et rempli de piété. Moi, j’oublierai tout. Pour moi, c’est important que tu viennes me voir. C’est cela qui est important, dit le Seigneur. Et oublie tout le reste.” Ceci est le temps de la miséricorde, c’est le temps de la pitié du Seigneur : ouvrons le cœur pour qu’Il vienne en nous.»

Dans le Notre Père, nous prions pour les besoins de tous

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 27 mars 2019


Catéchèse sur le Notre Père : 11. « Donne-nous notre pain de ce jour »

Frères et sœurs, nous en venons aujourd’hui à la seconde partie du « Notre Père » dans laquelle nous présentons à Dieu nos besoins. Jésus nous enseigne à demander au Père le pain quotidien, en nous invitant à partir de cette évidence que nous ne sommes pas des créatures auto-suffisantes.

Il nous enseigne à le faire, unis à tant d’hommes et de femmes pour qui cette prière est un cri qui accompagne l’inquiétude de chaque jour. C’est à ce niveau que commence la prière chrétienne : elle part de la réalité, du cœur et de la chair des personnes qui sont dans le besoin, ou de celles qui partagent leur condition.

C’est pourquoi Jésus nous enseigne à demander ce pain, non pas seulement pour nous-mêmes, mais pour toute la fraternité humaine. Ainsi cette prière comprend une attitude de compassion et de solidarité. Et Jésus éduque son Église à porter à Dieu les besoins de tous.

Car le pain que nous demandons au Seigneur a été offert pour l’humanité et il est destiné à être partagé. C’est ce que souligne le récit de la multiplication des pains, où le vrai miracle accompli par Jésus est celui du partage. Ainsi, l’enfant qui a offert ses cinq pains et ses deux poissons a compris la leçon du Notre Père, à savoir que la nourriture est un don de la providence à partager, avec la grâce de Dieu.

Que la prière du Notre Père nous aide à demander le pain quotidien pour tous. Et que dans la recherche du pain quotidien, nous puissions témoigner que seule l’Eucharistie est susceptible de rassasier la faim d’infini et le désir de Dieu présents en chaque homme. Que Dieu vous bénisse !

L’hommage du Pape aux missionnaires

Au terme de l’audience, le Pape François a tenu à faire applaudir une religieuse italienne de 85 ans, sœur Maria Concetta Esu, qui est missionnaire depuis près de 60 ans en Centrafrique, où elle a aidé à faire naître des milliers d’enfants. «Quelle merveille !», s’est exclamé le Pape, qui lui a remis une médaille «comme signe de notre affection et de notre “merci”» pour son travail accompli «au milieu des sœurs et des frères africains, au service de la vie, des enfants, des mamans et des familles.»

«Avec ce geste qui t’est dédié, j’entends aussi exprimer ma reconnaissance aussi à tous les missionnaires, prêtres, religieux et laïcs, qui répandent la semence du Royaume de Dieu dans toutes les parties du monde.»

«Le cardinal Hummes, qui est le délégué de l’épiscopat brésilien pour toute l’Amazonie, va souvent visiter les villes et les villages de l’Amazonie. Et chaque fois qu’il arrive là-bas, il va au cimetière visiter les tombes des missionnaires, tant de jeunes morts à cause des maladies à cause des maladies contre lesquelles ils n’ont pas les anticorps. Et lui il m’a dit : “Tous ceux-ci méritent d’être canonisés”, parce qu’ils ont brûlé leur vie dans le service. »

Le Pape a invité à ce que «l’exemple  de sœur Maria Concetta nous aide tous à vivre l’Évangile là où nous sommes». «Merci, ma sœur ! Que le Seigneur te bénisse et que la sainte Vierge te protège.»


© Copyright – Libreria Editrice Vaticana

Une porte ouverte : le pardon

pardon et guérison de l'aveugle vitrail allemand du 19e siècle
pardon et guérison de l’aveugle vitrail allemand du 19e siècle

« Demander pardon n’est pas simplement présenter ses excuses ». Ce n’est pas facile, de même qu’il «n’est pas facile de recevoir le pardon de Dieu : non pas parce qu’il ne veut pas nous le donner, mais parce que nous fermons la porte en ne pardonnant pas» les autres.

Un élément supplémentaire a été ajouté à la réflexion sur le chemin pénitentiel qui caractérise le carême : le thème du pardon. La réflexion est partie du passage de la première lecture, tirée du Livre du prophète Daniel (3, 25.34-43), dans lequel on lit que le prophète Azaria «était dans l’épreuve et rappela l’épreuve de son peuple, qui était esclave».

Mais le peuple «n’était pas esclave par hasard : il était esclave parce qu’il avait abandonné la loi du Seigneur, parce qu’il avait péché». Azaria ne dit pas au Seigneur : «Excuse-moi, nous nous sommes trompés». En effet, «demander pardon est une autre chose, c’est autre chose que de présenter ses excuses.»

Il s’agit de deux attitudes différentes : la première se limite à la présentation d’excuses, la deuxième implique de reconnaître avoir péché. Le péché, en effet, «n’est pas une simple erreur. Le péché est idolâtrie», c’est adorer les «nombreuses idoles que nous avons» : l’orgueil, la vanité, l’argent, le «moi-même», le bien-être.

Voilà pourquoi Azaria ne présente pas simplement ses excuses, mais «demande pardon». Le passage liturgique de l’Évangile de Matthieu (18, 21-35) a donc conduit à affronter l’autre face du pardon: du pardon demandé à Dieu au pardon donné à nos frères. Dans tous les cas, «rares sont les moments où l’on demande pardon.»

Mais dans le passage proposé par la liturgie, Pierre demande au Seigneur quelle doit être la mesure de notre pardon : «Sept fois, seulement?» À l’apôtre «Jésus répond par un jeu de mots qui signifie “toujours” : soixante-dix fois sept, c’est-à-dire, tu dois pardonner toujours.»

Ici, on parle de «pardonner», pas simplement de s’excuser pour une erreur commise : pardonner «à celui qui m’a offensé, qui m’a fait du mal, à celui qui par sa malveillance a blessé ma vie, mon cœur.» Voilà alors ma question pour chacun de nous : «Quelle est la mesure de mon pardon?»

«Si je ne suis pas capable de pardonner, je ne suis pas capable de demander pardon.» C’est pourquoi «Jésus nous enseigne à prier ainsi, le Père : ‘Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés’». Qu’est-ce que cela signifie concrètement ?

On peut imaginer le dialogue suivant avec un pénitent : «Mais, père, je me confesse, je vais me confesser… — Et que fais-tu avant de te confesser ? Eh bien, je pense aux mauvaises choses que j’ai faites — C’est bien — Puis je demande pardon au Seigneur et je promets de ne plus en faire…. — Bien. Et après, tu vas voir le prêtre?»

Mais avant «il te manque une chose: tu as pardonné à ceux qui t’ont fait du mal?» Si la prière qui nous a été suggérée est «Pardonne-nous nos offenses comme nous les pardonnons aux autres», nous savons que «le pardon que Dieu te donnera» exige «le pardon que tu donnes aux autres».

En conclusion, avant tout, «demander pardon n’est pas simplement présenter ses excuses », mais «c’est être conscients du péché, de l’idolâtrie que j’ai faite, des nombreuses idolâtries» ; dans un deuxième temps, «Dieu pardonne toujours, toujours», mais demande aussi que je le pardonne, parce que «si je ne pardonne pas», dans un certain sens, c’est comme si je fermais «la porte au pardon de Dieu».

Une porte que nous devons en revanche maintenir ouverte: laissons entrer le pardon de Dieu afin que nous puissions pardonner les autres.

PAPE FRANÇOIS – MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA  MAISON SAINTE-MARTHE
Mardi 10 mars 2015

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