Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

rôle de Marie dans notre marche vers le Père

Si Jésus est l’unique médiateur des hommes, la Vierge Marie, en nous donnant le Fils de Dieu venu pour nous sauver, a aussi un rôle à jouer dans notre marche vers le Père.

Intercession de Marie - tympan de Conques
Intercession de Marie – tympan de Conques

Sa médiation maternelle est une médiation dans le Christ, une participation à l’unique source qu’est le Christ. C’est pourquoi l’Église recommande aux fidèles de recourir à Marie pour qu’ils s’attachent plus intimement au Christ.

Marie a toujours vécu avec le regard tourné vers le Christ et vers le Père. Elle est un modèle de foi et d’espérance, surtout lors de la passion de son Fils.

Elle encourage l’Église et les croyants à accomplir sans cesse la volonté du Père. Lorsqu’elle s’adresse aux serviteurs, à Cana, en leur disant: « Faites tout ce qu’il vous dira », elle exhorte toutes les générations à vivre en conformité avec ce que, au nom du Père, le Christ dit dans l’Évangile, dévoilé aujourd’hui par l’Esprit qui habite en nous.

Puissions-nous accueillir la nouvelle année, en nous engageant, comme Marie, à faire la volonté de Dieu!

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Cela est un condensé ; le texte intégral suit (en revenant ici à ce niveau)

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L’Évangile de Noël : le Verbe s’est fait chair

ENCORE NOËL, un sujet de méditation sans fin, toujours inépuisable et riche de thèmes fondamentaux qui concernent nos rapports avec Dieu.

« Et le Verbe s est fait chair, il a habité parmi nous... » (Jn 1, 14) Nativité Fra Angelico couvent Saint Marc Florence 1440-1441
« Et le Verbe s est fait chair, il a habité parmi nous… » (Jn 1, 14) Nativité Fra Angelico couvent Saint Marc Florence 1440-1441

Nous allons prendre congé de cette célébration du grand événement de Noël, en gardant sa particulière exemplarité qui peut nous servir d’une part comme révélation de la pensée divine sur nos vicissitudes, et d’autre part, nous guider dans l’adaptation de notre existence présente à la forme qui permettra le mieux de la modeler sur celle de Dieu fait homme.

Avant même de nous instruire par la parole, le Seigneur nous a enseigné par l’exemple de ses actions, par l’Évangile de sa venue comme homme parmi nous.

… La présence du Christ dans le monde fait rayonner une telle lumière de Vérité, un tel réconfort d’espérance que nous nous convaincrons qu’il est la lumière du monde et que c’est uniquement dans le cône lumineux de la doctrine que nous en donne l’Église que nous pouvons jouir de sa lumière et trouver notre salut.

Cela veut dire que notre foi doit avoir le regard fixé sur le Christ dans une totale adhésion de pensée et de vie. Souvenons-nous des paroles par lesquelles Saint Jean termine le prologue de son Évangile :

« Et le Verbe s’est fait chair, et il est venu habiter parmi nous ; et nous avons contemplé sa gloire, la gloire que peut recevoir de son père, un fils unique, plein de grâce et de vérité » (Jn 1, 14).

Mais à ce point de notre contemplation fixée sur le Verbe de Dieu qui s’est fait chair, nous rencontrons, dans le cadre de la vie temporelle de Jésus, non pas sa gloire, mais son humilité, sa petitesse, son anéantissement; nous rencontrons, non la grandeur, mais la négation des valeurs de notre vie présente. La crèche nous le dit. L’humilité du Christ sera notre surprise.

Une humilité qui mortifie nos attentes messianiques et nous oblige à modifier et même à contredire l’estimation de ce que nous croyons être des biens nécessaires à notre existence naturelle. Et nous rappelons cela au sujet de deux vertus chrétiennes, c’est-à-dire de deux dimensions négatives caractéristiques de notre présence dans le monde; nous voulons dire l’humilité et la pauvreté.

Que Dieu ait voulu se manifester et qu’il ait voulu coexister avec nous sous un vêtement d’humilité absolue est chose qui nous bouleverse et transforme nos jugements sur nous-mêmes et sur nos rapports avec les biens et avec les événements du monde. « Apprenez, enseignera Jésus dans son Évangile, que je suis doux et humble de cœur » (Mt 11, 29).

Et cette attitude d’humilité ne marque pas seulement les formes extérieures de la vie du Christ, mais aussi les formes essentielles de la vie, de la doctrine et de la mission du Dieu fait homme. Ici il est nécessaire de citer une sentence très connue de Saint Paul : elle contient la synthèse – et nous offre la clé pour la comprendre – de la figure du Christ.

Il s’agit des termes relatifs à la Kénosis du Christ, c’est-à-dire de son abaissement dans l’accomplissement du dessein de notre rédemption. Voici donc ce que dit Saint Paul dans son Épitre aux Philippiens :

« Ayez en vous les dispositions qui sont dans le Christ Jésus :
Le Christ Jésus,
ayant la condition de Dieu,
ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu.

Mais il s’est anéanti,
prenant la condition de serviteur,
devenant semblable aux hommes.

Reconnu homme à son aspect,
il s’est abaissé,
devenant obéissant jusqu’à la mort,
et la mort de la croix.

C’est pourquoi Dieu l’a exalté :
il l’a doté du Nom qui est au-dessus de tout nom,

afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse
au ciel, sur terre et aux enfers,

et que toute langue proclame :
« Jésus Christ est Seigneur »
à la gloire de Dieu le Père. »
(Ph 2, 5-11).

Ici notre méditation s’arrête et devient admiration sans limite. La mortification du Christ devient principe et modèle de notre exaltation. Ceci au sujet de l’humilité que l’Homme-Dieu a introduite dans son apparition dans le monde; mais de semblables observations peuvent se faire également au sujet de la pauvreté de la venue du Christ parmi les hommes.

De là naît un changement radical dans l’évolution des biens propres au milieu naturel de notre vie présente; ce changement qualifie le christianisme où l’humilité et la pauvreté trouveront des expressions qu’ignorent les conceptions naturelles de la manière humaine de vivre.

Mais, en compensation, nous aurons la conquête surnaturelle du Royaume de Dieu, de la vie nouvelle promise aux humbles de cœur et aux pauvres en esprit. Pensons-y bien ! c’est cela, l’Évangile (cf. Saint Augustin, Sermons. 30; P.L. 38, 191-192).

PAUL VI, AUDIENCE GÉNÉRALE, mercredi 11 janvier 1978

© Copyright – Libreria Editrice Vaticana

La foi vainc l’esprit du monde qui divise

«Si tu n’aimes pas ton frère, tu ne peux aimer Dieu.» Pour aimer Dieu concrètement, il faut aimer ses frères, prier pour eux, -même pour ses ennemis-, ne pas laisser grandir sentiments de jalousie et d’envie et ne pas s’adonner aux bavardages : c’est l’exhortation du Pape lors de son homélie ce jeudi matin en la chapelle de la maison Sainte-Marthe. Seule la foi, qui vainc l’esprit du monde, peut nous donner la force d’aimer ainsi.

L’esprit du monde est menteur

La réflexion se base sur la Première Lettre de Saint Jean (Jn 4, 19; 5, 4) proposée aujourd’hui par la liturgie. L’apôtre affirme en effet que «tout être qui est né de Dieu est vainqueur du monde»; cet esprit mondain se caractérise par sa propension au mensonge, à l’apparence, par son inconsistance, tandis que l’Esprit de Dieu, lui, est «véridique». «L’esprit du monde est l’esprit de vanité, des choses qui n’ont pas de force, ni de fondement et qui tomberont.»

L’esprit du monde divise toujours la famille, la communauté et la société

Saint Jean nous parle d’un Esprit de Dieu qui agit dans le concret de la vie et des choses, dans le quotidien: «celui qui n’aime pas son frère qu’il voit, est incapable d’aimer Dieu qu’il ne voit pas». En effet, «si tu n’es pas capable d’aimer ce que tu vois, comment aimerais-tu ce que tu ne vois pas ? Ça, c’est de la fantaisie». Au contraire : «il faut aimer ce que tu vois, ce que tu peux toucher, ce qui est réel.»

«Si tu ne peux aimer Dieu de manière concrète, il n’est pas vrai que tu l’aimes. L’esprit du monde est un esprit de division et, s’interférant dans la famille, dans la communauté, dans la société, il crée toujours des divisions, toujours. Et les divisions grandissent et la haine et la guerre arrivent … Jean va plus loin et dit: « Si quelqu’un dit : ‘J’aime Dieu’, alors qu’il a de la haine contre son frère, c’est un menteur », c’est-à-dire un fils de l’esprit du monde, qui est pur mensonge, apparence pure. Il faut se demander: est-ce que j’aime Dieu? Mais allons à la pierre de touche et voyons comment tu aimes ton frère: voyons comment tu l’aimes.»

Les trois signaux

Trois «signaux» indiquent que nous n’aimons pas notre prochain : lorsque nous ne prions pas pour lui, lorsque je sens en moi des sentiments de jalousie et d’envie à son encontre au point de lui souhaiter du mal, et enfin lorsque je succombe aux commérages et à leur pouvoir destructeur.

«Le premier signal, une question que nous devons tous nous poser: est-ce que je prie pour les gens? Pour tous, concrets, ceux qui sont gentils et ceux que je n’aime pas, ceux qui sont amis et ceux qui ne le sont pas.»

«Deuxième signal: lorsque je ressens de la jalousie, de l’envie et que je veux lui souhaiter du mal ou non … c’est un signe que tu n’aimes pas. Arrête-toi là. Ne laisse pas ces sentiments grandir: ils sont dangereux. Ne les laisse pas grandir. Et puis, le signal le plus quotidien que je n’aime pas le prochain et que je ne peux donc pas dire que j’aime Dieu, c’est le bavardage.»

«Mettons-le-nous dans le cœur et dans la tête, bien sûr: si je fais du papotage, je n’aime pas Dieu parce qu’avec les rumeurs, je détruis la personne. Les bavardages sont comme des bonbons au miel, qui sont si bons, l’un tire l’autre et puis le ventre est en ruine, avec plein de bonbons … Parce que c’est beau, c’est « doux » de bavarder, cela semble être une bonne chose; mais ça détruit. Et c’est le signal que tu n’aimes pas. Si une personne cesse de bavarder, je dirais qu’elle se rapproche de Dieu.»

Troisième signal : «S’abstenir de commérer, c’est garder son prochain,  conserver Dieu dans le prochain. C’est la foi qui permet de remporter la victoire, qui nous donne la force de ne pas succomber aux commérages, de prier pour tous, même le plus antipathique, et de ne pas laisser les sentiments de jalousie et d’envie croitre dans notre cœur.»

La foi est nécessaire dans la lutte contre l’esprit du monde

«L’esprit du monde se vainc avec cet esprit de foi : croire que Dieu est dans mon frère, ma sœur. La victoire qui a vaincu le monde c’est notre foi. C’est seulement avec beaucoup de foi que l’on peut aller sur ce chemin, pas avec des pensées de bon sens … non, non: elles ne servent pas. Elles aident [peut-être], mais elles ne servent pas [vraiment] pour ce combat.»

»Seule la foi nous donnera la force de ne pas bavarder, de prier pour tout le monde, même pour les ennemis, et de ne pas laisser grandir les sentiments de jalousie et d’envie. Avec ce passage de la première lettre de saint Jean l’apôtre, le Seigneur nous demande de concrétiser l’amour. Aimer Dieu : mais si tu n’aimes pas ton frère, tu ne peux pas aimer Dieu, et si tu dis que tu aimes ton frère, mais qu’en vérité tu ne l’aimes pas, que tu le hais, tu es un menteur.»