Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

Accueillir Jésus sur la barque de nos vies

La pêche miraculeuse, cathédrale de Canterbury
La pêche miraculeuse, cathédrale de Canterbury

L’Évangile de ce dimanche relate en Saint-Luc le récit de l’appel de Simon-Pierre et la pêche miraculeuse sur la rive du lac de Galilée.

Le Pape François, au cours de la prière de l’angélus a commenté cette page de l’Évangile. «Jésus, sur la rive du lac de Galilée le voit alors que Pierre répare les filets, aux côtés d’autres pécheurs», «il le voit fatigué et déçu car il n’a pas trouvé de poisson».

«Jésus le surprend par un geste imprévu», en montant sur la barque et demandant de s’éloigner un peu du rivage pour enseigner la foule. Et ses paroles rouvrent à la confiance jusqu’au cœur de Simon : «Avance au large, et jetez vos filets pour la pêche.»

La réponse de la foi

Simon répond avant tout par une objection : «Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre» et comme pécheur, il aura pu répondre aussi : «Si nous n’avons rien pris de la nuit, nous pêcherons encore moins durant le jour». Mais Simon, inspiré par la présence de Jésus, est illuminé par sa Parole et dit finalement : «sur ta parole, je vais jeter les filet.s.

C’est la réponse de la foi que nous sommes nous aussi appelés à donner, c’est le comportement de disponibilité que le Seigneur demande à tous ses disciples, surtout à ceux qui ont des responsabilités dans l’Église.

Un sens nouveau à l’existence 

L’obéissance confiante de Pierre génère un résultat prodigieux : «Et l’ayant fait, ils capturèrent une telle quantité de poissons que leurs filets allaient se déchirer». Cette pêche miraculeuse est signe de la puissance de la parole de Jésus, quand nous mettons avec générosité à son service, il accompli en nous de grandes choses.

«Jésus nous demande de l’accueillir sur la barque de nos vie», pour repartir avec Lui et fendre une mer nouvelle, pleine de surprises. Son invitation à sortir en haute mer à l’humanité de notre temps, pour être témoins de bonté et de miséricorde, donne un sens nouveau à notre existence, qui risque souvent de s’aplatir sur elle-même.

Nous pouvons parfois rester surpris ou réticents face à cet appel, tenter de le refuser pensant qu’il ne nous est pas adapté. Pierre lui-même, après sa pêche incroyable dit à Jésus : «Éloigne-toi de moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur», mais il le dit à genoux, devant Celui qu’il reconnaît comme «Seigneur».

Annonciateurs de la Parole

Mais Jésus l’encourage : «Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras». Si nous lui faisons confiance, il nous libère de notre péché et nous ouvre devant un horizon nouveau : collaborer à sa mission.

Le plus grand miracle réalisé par Jésus pour Simon et les autres pécheurs déçus et fatigués n’était pas tant dans les filets pleins de poisson, mais de les avoir encouragé à ne pas tomber dans la déception et le découragement face aux défaites. Il les a ouverts pour qu’ils deviennent annonciateurs et témoins de sa parole et du Règne de Dieu.
Puisse la Sainte Vierge, modèle d’adhésion rapide à la volonté de Dieu, nous aider à sentir la fascination de l’appel du Seigneur et nous rendre disponibles pour collaborer avec lui, afin de répandre partout sa parole de salut.

Après l’Angélus

Chers frères et sœurs,

Il y a deux jours, la cinquième « Journée mondiale contre la traite des personnes » s’est déroulée dans le mémorial liturgique de sainte Joséphine Bakhita. La devise de cette année est « Ensemble contre la traite »  – Une autre fois! « Ensemble contre le traite »! Ne l’oubliez pas! Invitez-vous à unir vos forces pour remporter ce défi.

Je remercie tous ceux qui combattent sur ce front, en particulier de nombreux religieux. Je lance un appel particulier aux gouvernements afin que les causes de ce fléau soient résolues et que les victimes soient protégées. Mais nous pouvons tous et devons collaborer en dénonçant les cas d’exploitation et d’esclavage d’hommes, de femmes et d’enfants. La prière est la force qui soutient notre engagement commun.

Pour cette raison, je vous invite maintenant à réciter avec moi la prière distribuée sur la place à sainte Joséphine Bakhita. Prions ensemble.

Sainte Joséphine Bakhita, enfant, vous avez été vendue comme esclave et vous avez dû faire face à des difficultés et à des souffrances indicibles.
Une fois libérée de votre esclavage physique, vous avez trouvé une véritable rédemption dans la rencontre avec le Christ et son église.
Sainte Joséphine Bakhita aidez tous ceux qui sont pris au piège de l’esclavage.
En leur nom, intercédez auprès du Dieu de la miséricorde, afin que les chaînes de leur captivité puissent être brisées.
Que Dieu lui-même libère tous ceux qui ont été menacés, blessés ou maltraités par la traite et la traite des êtres humains. Il apporte un soulagement à ceux qui ont survécu à cet esclavage et leur enseigne à voir Jésus comme un modèle de foi et d’espoir pour pouvoir panser leurs blessures.
Nous vous prions de prier et d’intercéder pour nous tous afin que nous ne tombions pas dans l’indifférence, que nous ouvrons les yeux et que nous puissions regarder la misère et les blessures de tant de frères et sœurs privés de leur dignité et de leur liberté et écouter leur appel à l’aide. Amen.
Sainte Joséphine Bakhita, priez pour nous.

Je souhaite à tous un joyeux dimanche. S’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et au revoir.


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La vie n’a de valeur que lorsqu’elle est donnée

Le roi corrompu et indécis, la femme haineuse et diabolique, la danseuse vaniteuse et capricieuse, et le prophète décapité en prison sont les quatre protagonistes de l’Évangile de ce jour qui narre la mort de saint Jean-Baptiste: Dans l’homélie de la messe célébrée ce matin à la Maison Sainte Marthe au Vatican, le Pape François a invité à méditer dessus.

Le Baptiste

Salomé avec la tête de saint Jean Baptiste -  Bernardino Luini (vers 1480-1532)
Salomé avec la tête de saint Jean Baptiste – Bernardino Luini (vers 1480-1532)

Le martyre de Jean, «le plus grand des enfants des hommes» selon Jésus, est un grand témoignage: la vie n’a de valeur que lorsqu’elle est donnée aux autres «dans l’amour, la vérité, la vie quotidienne, dans la famille».

l’Évangile proposé par la liturgie de ce jour raconte longuement la décapitation du Baptiste. Le récit met en scène quatre personnages, que le Pape invite à regarder «en ouvrant son cœur», parce que le Seigneur nous parle à travers eux: Hérode, le roi «corrompu et indécis», Hérodiade la femme de son frère, «qui ne savait qu’haïr», Salomé, «la danseuse vaniteuse», et le prophète décapité en prison.

Le Pape François part de ce récit en commençant par son épilogue, lorsque les disciples de Jean viennent récupérer son corps  et lui donnent une sépulture.

Jean nous fait voir Jésus, puis la lumière s’éteint

«Le plus grand finit ainsi», mais Jean savait tout cela, il l’avait dit dès le début, en parlant de Jésus: «Il faut qu’il croisse et que je diminue », et lui s’est finalement « diminué jusqu’à la mort ». Il fut le précurseur du Christ, il le montra à ses disciples et puis, la lumière s’est éteinte peu à peu, jusqu’à l’obscurité de cette cellule, en prison, où, seul, il a été décapité.

Et tout cela est arrivé à cause «d’attitudes humaines qui portent à prendre la vie d’un chrétien, d’une personne honnête et à en faire un martyr»

L’indécision d’Hérode

Tout d’abord, le roi Hérode, qui croyait que «Jean était un prophète», «il l’écoutait volontiers», et même le protégeait tout en le gardant en prison. Il était indécis, car Jean réprouvait ouvertement son l’adultère. À travers le prophète, «Hérode entendait la voix de Dieu qui lui disait : “change de vie”, mais il ne parvenait pas à le faire. Le roi était corrompu, et il est difficile de sortir de la corruption».

La haine d’Hérodiade

Hérodiade est la femme du frère du roi, tué par Hérode qui la convoitait. L’Évangile nous dit seulement qu’elle haïssait Jean, car il parlait clairement. «Et nous savons tous que la haine est capable de tout, c’est une grande force. La haine est le souffle de Satan. Il ne sait pas aimer, il ne peut pas. Son “amour”, c’est la haine. Et cette femme avait en elle l’esprit diabolique de la haine.»

Vaine Salomé

Et enfin, le troisième personnage, la fille d’Hérodiade, Salomé, dont la danse plut à tous les commensaux du roi. Dans son enthousiasme, Hérode lui dit : «je te donnerai tout ce que tu veux». Il utilise, sans même le savoir, les mêmes paroles de Satan qui essaie de tenter Jésus : «si tu te prosternes devant moi, je te donnerai tous les royaumes de la terre.»

Le témoignage du martyr

«Derrière ces personnages, se cache le diable, semeur de haine dans le cœur d’Hérodiade, semeur de vanité dans le cœur de la jeune fille, semeur de corruption dans le cœur du roi», et Jean meurt dans sa cellule, dans l’anonymat, «comme tant de nos martyrs.» La mort du prophète constitue le témoignage «d’un grand homme et d’un grand saint».

«La vie n’a de valeur que lorsqu’elle est donnée dans l’amour, dans la vérité, donnée aux autres, dans la vie quotidienne, dans la famille. Si quelqu’un prend la vie pour soi, pour la garder, (…)  la vie meurt, devient passive, ne sert pas.»

humilité et douceur ouvrent les cœurs

la dernière onction
la dernière onction

Le Pape François a centré son homélie sur la conversion et la guérison dont nous avons tous besoin, lors de son homélie cours de la messe de ce jeudi 7 février à la Maison Sainte Marthe au Vatican.

 

Pour ouvrir le cœur des autres et les inviter à la conversion, il faut de la douceur, de l’humilité et de la pauvreté, en suivant les pas du Christ, et non pas se croire supérieur ou chercher quelque intérêt humain. Sa réflexion est partie de l’Évangile de Marc (6, 7-13) proposé par la liturgie de ce jour, et dont le message principal a trait à la guérison.

Le besoin de la conversion

Jésus invite ses disciples à guérir, comme Lui-même est venu au monde pour guérir «la racine du péché en nous». «Guérir c’est un peu recréer. Jésus nous a recréés de la racine et puis nous a fait avancer avec son enseignement, avec sa doctrine, une doctrine qui guérit, toujours».

Mais le premier commandement qu’Il donne est celui de la conversion. Elle consiste à «ouvrir son cœur, pour que la Parole puisse entrer (…), à regarder ailleurs. Si le cœur est fermé, il ne peut être guéri. (…) Nous, chrétiens, nous pouvons faire de belles choses, mais si notre cœur est fermé, ce sera comme du vernis.»

L’autorité dans la douceur et l’humilité

Pour  appeler à la conversion, il faut avoir de l’autorité. Pour l’obtenir, Jésus enjoint ses disciples de ne rien prendre pour le voyage, «rien d’autre qu’un bâton, pas de pain, ni de sac ni d’argent».

L’apôtre doit être le pasteur, «qui ne cherche ni le lait, ni la laine des brebis»comme disait Saint Augustin à ce propos: «le pasteur qui cherche le lait, cherche l’argent et celui qui en a après la laine, aime à se vêtir de la vanité de son métier. C’est un arriviste qui court après les honneurs..

Au contraire, Jésus exhorte dans l’Évangile à la «pauvreté, à l’humilité, à la douceur», «s’ils ne vous reçoivent pas, partez, en secouant la poussière de vos sandales.»

«Si un apôtre, un envoyé (…) est un peu méprisant, se croit supérieur aux autres, ou cherche (…) une place dans l’Église, il ne guérira jamais personne, il ne réussira à ouvrir le cœur de personne, parce que sa Parole n’aura aucune autorité. L’autorité, le disciple l’aura s’il suit les pas du Christ. Et quels sont les pas du Christ ? La pauvreté. Dieu s’est fait homme ! Il s’est anéanti ! Il s’est dépouillé ! La pauvreté qui porte à la douceur, à l’humilité.»

Seul l’apôtre qui saura en faire preuve aura cette autorité nécessaire pour dire «convertissez-vous», et ouvrir les cœurs.

S’intéresser aux autres

Après avoir appelé à la conversion, les envoyés de Jésus chassaient les démons, avec «l’autorité de l’exemple», pas celle de quelqu’un «qui parle sans faire attention aux autres.» Il s’agit alors plutôt «d’autoritarisme». «Devant l’humilité, devant le pouvoir au nom du Christ qu’invoque le disciple, s’il est humble, les démons fuient.»

Se guérir les uns les autres

Les envoyés du Christ guérissaient aussi les corps, oignant d’huile les infirmes. «L’onction est la caresse de Dieu.» «C’est ainsi qu’un chrétien peut guérir, et pas seulement un prêtre ou un évêque»; chacun de nous a le pouvoir de guérir ses frères et sœurs «avec une bonne parole, avec de la patience, avec un conseil, un regard, mais comme l’huile, avec humilité.»

«Tous, nous avons besoin d‘être guéris, parce que nous avons tous des maladies spirituelles. Nous avons aussi tous le pouvoir de guérir. Que le Seigneur nous donne cette grâce de guérir comme Il guérissait, Lui : avec la douceur, l’humilité, avec la force contre le péché, contre le diable, et continuer cet beau ‘métier’ de nous guérir entre nous. ‘Je guéris quelqu’un et je me laisse guérir par un autre’. C’est cela une communauté chrétienne».