Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

les trois dimensions du temps de l’Avent

Véronèse Jésus et le Centurion
Véronèse Jésus et le Centurion

Par la mémoire, l’espérance et dans le temps présent, le temps de l’Avent est l’occasion de prendre soin de son lien personnel avec le Fils de Dieu. Dans l’homélie de ce matin mardi 3 décembre, en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, le Saint-Père en a parlé.

 

Ce chemin vers Noël est propice «pour purifier l’esprit, pour faire grandir la foi par cette purification». Dans l’Évangile du jour, tiré de saint Matthieu (8, 5-11), Jésus rencontre le centurion à Capharnaüm, où ce dernier supplie le Seigneur à propos de son serviteur malade. On peut «s’habituer à la foi» : alors «nous perdons cette force de la foi, cette nouveauté de la foi qui se renouvelle toujours».

Jésus-Christ au centre de la fête

La première dimension temporelles de l’Avent est le passé : le temps de l’Avent est celui de «la purification de la mémoire». Il faut «bien se rappeler que ce n’est pas le sapin de Noël qui est né», mais Jésus-Christ, à Bethléem : «le Rédempteur est né, celui qui vient nous sauver».

«Nous aurons toujours la tentation de mondaniser Noël», «quand la fête cesse d’être contemplation, une belle fête de famille avec Jésus au centre», qu’elle «commence à être une fête mondaine : faire les courses, les cadeaux, ceci et cela…», et alors «le Seigneur reste là, oublié». Il est donc essentiel de faire mémoire de «ce temps passé, de cette dimension».

Une espérance plus pure

L’Avent nous porte aussi vers… l’avant ! Il permet de «purifier l’espérance». Nous attendons en effet le retour du Seigneur, qui sera vécu par «une rencontre personnelle». Cette rencontre, «aujourd’hui nous l’aurons dans l’Eucharistie et nous ne pouvons pas avoir une telle rencontre, personnelle avec le Noël d’il y a 2000 ans».

L’attention au Seigneur dans le moment présent

Enfin, chaque fidèle doit prendre soin de sa propre «maison intérieure», malgré les soucis et les préoccupations de la vie quotidienne. L’Avent invite ainsi à l’attention au temps présent, où se manifeste le «Dieu des surprises» par des signes qu’Il nous adresse.

«La troisième dimension est plus quotidienne : purifier la vigilance. Vigilance et prière sont deux mots pour l’Avent parce que le Seigneur est venu dans l’Histoire à Bethléem, il viendra, à la fin du monde, et aussi à la fin de la vie de chacun d’entre nous. Mais il vient chaque jour, à chaque moment, dans notre cœur, avec l’inspiration de l’Esprit-Saint.»

En Avent, veiller, prier, ouvrir nos cœurs notamment aux enfants de Syrie

campagne pour la Syrie par la Fondation Pontificale Aide à l’Église qui souffre
campagne pour la Syrie par la Fondation Pontificale « Aide à l’Église qui souffre »

La signification du temps de l’Avent était le thème du message prononcé par le Pape François avant la récitation de l’Angélus, en ce dimanche marquant le début d’un nouveau temps liturgique.

 

L’Avent, un temps d’attente de la fête de Noël ? Pas seulement. L’Avent est aussi une invitation à «réveiller l’attente du retour glorieux du Christ, en nous préparant à la rencontre finale avec Lui par des choix cohérents et courageux». On se doit «d’élever le regard et d’ouvrir le cœur pour accueillir Jésus».

Dans l’Évangile de ce premier dimanche de l’Avent, tiré de saint Luc, Jésus tient un discours eschatologique dans lequel il invite à ne pas «se laisser accabler par un style de vie égocentrique et par les rythmes convulsifs de nos journées». Une véritable appel à «sortir d’un mode de vie résigné et routinier».

Vigilance et prière, en se détournant du consumérisme

«Restez éveillés et priez en tout temps» (Lc 21,36). La vigilance consiste à regarder «hors de soi-même, en élargissant l’esprit et le cœur pour s’ouvrir aux nécessités des frères et au désir d’un monde nouveau», un désir porté par «tant de peuples martyrisés par la faim, par l’injustice et par la guerre».

La vigilance tire ainsi de la torpeur, de ce «rêve intérieur» qui «naît du fait de tourner toujours autour de nous-même et de rester bloqués dans la fermeture de notre propre vie avec ses problèmes, ses joies et ses douleurs».

Et aussi «Il s’agit de se lever et de prier, en tournant nos pensées et notre cœur vers Jésus qui vient. On se lève quand on attend quelque chose ou quelqu’un. Nous, nous attendons Jésus et nous voulons l’attendre dans la prière qui est étroitement liée à la vigilance». Si nous pensons à Noël sous un angle consumériste, Jésus passera et nous ne le trouverons pas.»

Dieu reste fidèle

Cette «attente priante» s’oriente vers un horizon qu’indiquent «les voix des prophètes». Aujourd’hui, dans la première lecture, le prophète Jérémie «parle au peuple durement éprouvé par l’exil et qui risque de perdre sa propre identité. Même nous, chrétiens, qui sommes aussi le peuple de Dieu, risquons de nous mélanger et de perdre notre identité, voire de « ‘paganiser’ le style chrétien.»

«Que la Vierge Marie, qui nous apporte Jésus, femme d’attente et de prière, nous aide à renforcer notre espérance dans les promesses de son Fils Jésus, à nous faire prendre conscience que, par le travail de l’histoire, Dieu reste toujours fidèle et sert également des erreurs humaines pour montrer sa miséricorde.»

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Après l’Angélus : prier pour la Syrie

«L’avent est une période d’espoir. En ce moment, je voudrais faire mien l’espoir de paix pour les enfants de la Syrie, la Syrie bien-aimée, tourmentée par une guerre qui dure depuis huit ans. C’est pourquoi, en adhérant à l’initiative d’«Aide à l’Église qui souffre», je vais allumer une bougie, ainsi que de nombreux enfants qui feront de même, des enfants syriens et de nombreux fidèles dans le monde qui allument leurs bougies.»

«Que cette flamme d’espoir et de nombreuses flammes d’espoir dispersent les ténèbres de la guerre! Prions et aidons les chrétiens à rester en Syrie et au Moyen-Orient en tant que témoins de la miséricorde, du pardon et de la réconciliation. Que la flamme de l’espoir touche également tous ceux qui souffrent de nos jours des conflits et des tensions dans diverses parties du monde, proches ou lointaines»

«Que la prière de l’Église les aide à ressentir la proximité du Dieu fidèle et touche chaque conscience pour un engagement sincère en faveur de la paix. Et que Dieu, notre Seigneur, pardonne à ceux qui font la guerre, à ceux qui fabriquent des armes pour se détruire, et convertisse leurs cœurs. Prions pour la paix en Syrie bien-aimée.»

« Ave Maria … »

Les chrétiens doivent fournir un témoignage crédible de leur vie

Saint André Apôtre juif de Galilée frère de saint Pierre et le premier des apôtres à connaître Jésus Christ aussitôt après son baptême sur les bords du Jourdain – icône bulgare
Saint André Apôtre juif de Galilée frère de saint Pierre et le premier des apôtres à connaître Jésus Christ aussitôt après son baptême sur les bords du Jourdain – icône bulgare

Lors de sa messe quotidienne dans la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, le Pape a exhorté à vivre proches de l’Église de Constantinople dont on fête le patron, saint André, ce vendredi. Il a rappelé que témoigner du Christ, c’est mettre sa vie en jeu, mettre de côté ses péchés et ses vices pour se montrer «plus cohérent» et annoncer Jésus, afin que «les personnes croient» grâce à notre témoignage.

Non à la publicité et au prosélytisme

Dans la première lecture, saint Paul explique comment la foi est transmise par l’écoute de la Parole de Dieu. L’annonce de l’Évangile est «importante», l’annonce que «Jésus nous a sauvés, que Jésus est mort et ressuscité pour nous». L’annonce de Jésus Christ consiste en effet à apporter «une simple nouvelle» mais «l’unique grande Bonne Nouvelle».

Annoncer le Christ, «ce n’est pas un travail de publiciste. Ce n’est pas faire la publicité d’une personne très bonne qui a fait du bien, qui a guéri tant de gens, qui nous a enseigné de belles choses. Non, ce n’est pas de la publicité, ni du prosélytisme. Si quelqu’un va parler de Jésus Christ en faisant du prosélytisme, c’est un travail de prédicateur, conduit par la logique du marketing. Qu’est-ce que l’annonce du Christ ? Ce n’est ni du prosélytisme, ni de la publicité, ni du marketing, cela va au-delà. Avant tout, il faut être envoyé

Un engagement total

Il faut être envoyé en mission, en mettant «en jeu sa propre vie». L’apôtre évangélise «à condition qu’il mette en jeu sa propre vie, son propre temps, ses propres intérêts, sa propre chair». Il faut «mettre sa propre chair au feu» selon un adage argentin. Et ce voyage, cette mission d’évangélisation, a seulement un «billet aller. Il n’y a pas de retour».

Un retour serait de l’apostasie. Le Pape invite à annoncer Jésus-Christ par le témoignage, en se mettant en jeu, en faisant ce que nous professons. Il parle du «scandale» que représentent ces personnes qui se disent chrétiennes et qui vivent «comme des païens, des non-croyants», comme s’ils n’avaient pas la «foi». Il invite ainsi à la «cohérence entre la parole et la propre vie: cela s’appelle témoignage».

Celui qui annonce l’Évangile joue sa vie «jusqu’au bout», jusqu’au «martyre». Pour se faire connaître aux hommes, Dieu a envoyé son Fils, qui a risqué sa propre vie. Un fait qui a «scandalisé et qui continue à scandaliser» parce que Dieu s’est fait «un de nous», lors de cet aller simple. «Le diable a tenté de le convaincre à prendre une autre route, mais Il ne l’a pas voulu, il a accompli la volonté du Père jusqu’au bout.»

La cohérence ou le scandale

«L’annonce du Christ doit conduire sur le même chemin. (…) Nous devons nous faire chair, c’est-à-dire témoins : faire ce que nous disons. C’est cela l’annonce du Christ. Les martyrs sont ceux qui démontrent que l’annonce a été réelle.»

Mais l’annonce n’est pas le fait que «des hommes et les femmes qui ont donné leur vie avec leur sang», c’est aussi celui de «tant d’hommes et de femmes cachés dans notre société et dans nos familles qui témoignent tous les jours en silence de Jésus Christ, en se montrant cohérents, en faisant ce qu’ils disent

Nous tous,  par notre baptême nous nous engageons à partir en mission pour annoncer le Christ, en vivant comme Jésus qui nous a enseigné à vivre en harmonie avec ce que nous prêchons. Alors, l’annonce sera fructueuse. «Si au contraire, nous vivons sans cohérence, en disant une chose et faisant son exact contraire, le résultat sera le scandale. Cela  fera beaucoup de mal au peuple de Dieu.»

Proximité avec Constantinople.

Ainsi, comme les apôtres Pierre, André, Jacques et Jean, laissons «tout ce qui nous empêche d’aller de l’avant dans l’annonce du témoignage du Christ». Lors de cette messe, le Pape a invité à se faire «proche de l’Église de Constantinople, l’Église d’André», dont c’est la fête solennelle ce 30 novembre. Il a prié pour «l’unité des églises».