Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

être chrétien toujours ouvert et proche

Le bon samaritain - baie n VI - ( 1938 ) - église Saint Joseph - Genève Suisse
Le bon samaritain – baie n VI – ( 1938 ) – église Saint Joseph – Genève Suisse

Lors de son homélie ce lundi matin durant de la Messe célébrée ce 8 octobre à la Maison Sainte-Marthe, le Pape a invité les laïcs et les pasteurs à réfléchir sur le sens d’«être chrétien», toujours ««ouverts aux surprises» de Dieu, et proche de ceux qui sont dans le besoin. Des «chrétiens pour de bon», qui «n’ont pas peur de se salir les mains, les vêtements, lorsqu’ils se font proches» des autres,  et, comme Jésus, «paient pour les autres».

 

En s’inspirant de l’Évangile du jour, extrait de saint Luc, le Saint-Père s’est concentré sur les «six personnages» de la parabole racontée par Jésus au docteur de la Loi qui, pour le mettre «à l’épreuve», lui demande : «Et qui est mon prochain ?». Viennent alors les brigands, le blessé, le prêtre, le lévite, le Samaritain, et l’aubergiste.

Ne pas passer son chemin : s’arrêter, compatir, secourir

Les brigands qui «rouèrent de coups» l’homme, le «laissant à moitié mort» ; le prêtre qui, lorsqu’il vit le blessé, «passa de l’autre côté», sans tenir compte de sa mission, en pensant seulement à l’imminente «heure de la Messe». C’est aussi ce que fait le lévite, «homme de culture de la Loi». Passer «de l’autre côté», un concept qui «doit entrer aujourd’hui dans notre cœur».

Il s’agit de deux «fonctionnaires» qui, «cohérents» avec leur état, se dirent : «ce n’est pas à moi» de secourir le blessé. En revanche celui qui «ne passe pas de l’autre côté» est le Samaritain, «qui était un pécheur, un homme excommunié par le peuple d’Israël» : le «plus pécheur a eu compassion». Peut-être était-ce «un commerçant qui était en voyage d’affaires».

Et pourtant«il n’a pas regardé sa montre, il n’a pas pensé au sang. « Il s’approcha, et pansa ses blessures en y versant de l’huile et du vin ». Il s’est taché les mains, il s’est taché les vêtements. « Puis il le chargea sur sa propre monture, le conduisit dans une auberge », tout taché de sang. « Et il prit soin de lui”. Il n’a pas dit : »Maintenant, moi je le laisse ici, faites venir les médecins. Moi je m’en vais, j’ai fait ma part ».  Non. « Et il prit soin de lui”, comme s’il disait : “Maintenant tu es à moi, non comme une possession, mais pour te servir ». Celui-ci n’était pas un fonctionnaire, c’était un homme avec du cœur, un homme avec le cœur ouvert.»

Ouverts aux surprises de Dieu

L’aubergiste «est resté abasourdi» en voyant un «étranger», un «païen, disons-le ainsi, parce qu’il n’était pas du peuple d’Israël» qui s’était arrêté pour secourir l’homme, lui donner «deux pièces d’argent» et lui promettre de lui rembourser d’éventuelles dépenses à son retour. L’aubergiste a douté du fait de recevoir le dû, «le doute face à quelqu’un qui vit un témoignage, qui est ouvert aux surprises de Dieu» comme lui, le Samaritain.

«Tous deux n’étaient pas fonctionnaires. « Tu es chrétien ? Tu es chrétienne ? », “Oui, bien sûr, je vais à la Messe le dimanche et j’essaie de faire le bien… sauf bavarder, parce que j’aime toujours bavarder, mais tout le reste je le fais bien ». Mais es-tu ouvert ? Es-tu ouvert aux surprises de Dieu ou es-tu un chrétien fonctionnaire, fermé ? « Moi je fais tout ça, je vais à la Messe le dimanche, je communie, je me confesse une fois par an, et ceci et cela… Je suis en règle ». Ceux-là sont des chrétiens fonctionnaires, ceux qui ne sont pas ouverts aux surprises de Dieu, ceux qui en savent tant sur Dieu mais qui ne rencontrent pas Dieu. Ceux qui ne sont jamais étonnés par un témoignage. Ou plutôt : ils sont incapables de donner un témoignage.»

Jésus et l’Église

Tout le monde, «laïcs et pasteurs», est exhorté à se demander si nous sommes des chrétiens ouverts à ce que le Seigneur nous donne «chaque jour», «aux surprises de Dieu qui tant de fois, comme ce Samaritain, nous mettent en difficulté».

Ou bien si nous sommes des chrétiens fonctionnaires, faisant ce que nous devons faire, nous sentant alors «en règle» et restant ensuite enfermés dans les mêmes règles. Quelques vieux théologiens disaient que «tout l’Évangile» est contenu dans ce passage.

«Chacun de nous est cet homme-là, blessé, et le Samaritain, c’est Jésus. Et il a guéri nos blessures. Il s’est approché. Il a pris soin de nous. Il a payé pour nous. Et il a dit à son Église : “S’il y a besoin de plus, tu payes toi, et moi je reviendrai pour payer ». Pensons-y bien : dans ce passage il y a tout l’Évangile.»

le mariage, union de partage et d’amour

Dieu créa l'homme à son image
Dieu créa l’homme à son image

Ce dimanche, place Saint-Pierre à Rome, le Saint-Père a fait une catéchèse sur l’engagement du mariage, union d’amour impliquant la fidélité, où hommes et femmes doivent mettre en retrait leurs intérêts personnels.

Il a commenté le passage de l’Évangile selon St Marc (10,2-16). Le récit commence avec la provocation des Pharisiens, qui demandent à Jésus si un mari à le droit de répudier sa femme, comme l’autorise la loi de Moïse.

Jésus, avec la sagesse et l’autorité qui lui viennent du Père, redonne sa dimension à la loi de Moïse et déclare: «Cette règle a été écrite à cause de la dureté de vos cœurs». Il s’agit d’un arrangement pour compenser les failles de l’égoïsme des hommes, mais cela ne correspond en rien à l’intention initiale du Créateur.

Ne pas diviser ce que Dieu a uni

Face aux Pharisiens, Jésus a ensuite repris le livre de la Genèse: « Au commencement de la création, Dieu les fit homme et femme. À cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère. Il s’attachera à sa femme, et tous deux deviendront une seule chair», (versets 6-7). Puis il conclut: «Donc, ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas».

Dans le projet initial du Créateur, il n’y a pas d’homme qui épouse une femme pour la répudier ensuite si les choses tournent mal. Non, il y a seulement des hommes et femmes appelés à se reconnaître, à se compléter et à s’aider mutuellement dans le mariage.

L’enseignement de Jésus, très clair, défend la force du mariage, comme une union d’amour impliquant la fidélité. Si l’intérêt de chacun prévaut, sa propre satisfaction, alors cette union ne peut résister a précisé le Saint-Père depuis la fenêtre du palais apostolique.

Une Église maternelle qui accueille les cœurs brisés 

Jésus, qui confirme le plan de Dieu, refuse ainsi la répudiation aux Pharisiens. L’Église, mère et enseignante, qui partage les joies et les peines des gens, ne se lasse pas de confirmer la beauté de la famille donnée par l’Écriture et la Tradition. Mais dans le même temps, elle s’efforce de faire ressentir concrètement sa proximité maternelle à ceux qui traversent des relations brisées.

«C’est la manière dont Dieu agit avec son peuple infidèle -c’est à dire nous, et nous enseigne que l’amour blessé peut être guéri par la miséricorde et le pardon.» Devant tant d’échecs conjugaux douloureux, l’Église se sent appelée à vivre sa présence de charité et de miséricorde, à ramener à Dieu les cœurs blessés et perdus.

«invoquons la Vierge Marie pour aider les époux à vivre et à renouveler leur union en partant toujours du don originel de Dieu.»

Invitation de prière après l’angélus

A la suite de l’angélus, le Pape a évoqué la fête de Notre-Dame du Rosaire* et a adressé un salut particulier aux fidèles rassemblés au sanctuaire de Pompéi en Italie pour la traditionnelle supplication, présidée à cette occasion par le nonce apostolique en Syrie.

«Je renouvelle l’invitation à réciter le chapelet tous les jours du mois d’octobre, en le concluant par l’antienne « Sous votre protection » (sub tuum praesidium) et la prière adressée à saint Michel Archange, pour repousser les attaques du diable qui veut diviser l’Église. »

Sous votre protection,

nous nous réfugions, sainte Mère de Dieu.
Ne méprisez pas nos prières quand nous sommes dans l’épreuve,
mais de tous les dangers délivrez-nous toujours,
Ô Vierge glorieuse et bénie.

Saint Michel Archange,

défendez-nous dans le combat et soyez notre protecteur
contre la méchanceté et les embûches du démon.
Que Dieu exerce sur lui son empire, nous vous en supplions ;
et vous, Prince de la Milice Céleste, par le pouvoir divin qui vous a été confié,
précipitez au fond des enfers Satan et les autres esprits mauvais
qui parcourent le monde pour la perte des âmes. Amen.

porter Jésus dans la vie quotidienne

Ce 5 octobre 2018, le Pape François, dans son homélie de la messe à la Maison Sainte-Marthe,  a invité à réfléchir sur l’hypocrisie de ceux qui vivent le christianisme comme une habitude sociale, et ne portant pas Jésus dans la vie quotidienne et ainsi le chassent du cœur.

les chrétiens ne doivent pas confiner Jésus à l’église

Hypocrisie et iniquité
Hypocrisie et iniquité

Nous, qui sommes nés dans une société chrétienne, nous risquons de vivre le christianisme «comme une habitude sociale», de façon formelle, avec ceux qui ont «peur de se laisser aimer». Et une fois la messe finie, nous laissons Jésus à l’église, «il ne retourne pas à la maison avec nous», dans la vie quotidienne.

Gare à nous, car ainsi nos chassons Jésus de notre cœur : «Nous sommes chrétiens, mais nous vivons comme des païens». Le Pape François a invité chacun à un examen de conscience, en commentant l’Évangile de saint Luc et la réprobation de Jésus aux gens de Bethsaïde, Corazim et Capharnaum, qui n’ont pas cru en lui malgré les miracles.

Jésus pleure pour celui qui n’est pas capable d’aimer

Jésus «souffre d’être rejeté», alors que les cités païennes comme Tyr et Sidon, en voyant ses miracles, «auraient certainement cru». Et il pleure, «parce que ces gens n’étaient pas capables d’aimer», alors que Lui, «Il voulait arriver à tous les cœurs, avec un message qui n’était pas un message dictatorial, mais qui était un message d’amour».

Nous, nés chrétiens, nous oublions Jésus

«Moi qui ai tant reçu du Seigneur, je suis né dans une société chrétienne, j’ai connu Jésus-Christ, j’ai connu le salut», j’ai été éduqué dans la foi. Et j’oublie Jésus avec beaucoup de facilité. Ensuite, à l’inverse, «nous entendons les histoires d’autres gens qui ont écouté subitement l’annonce de Jésus, se sont convertis et l’ont suivi». Mais nous, nous sommes «habitués».

«Et cette habitude nous fait mal, parce que nous réduisons l’Évangile à un fait social, sociologique, et non pas à un rapport personnel avec Jésus. Jésus me parle, Jésus te parle, il parle à chacun de nous. La prédication de Jésus est pour chacun de nous. Comment se fait-il que ces païens, dès qu’ils entendent la prédication de Jésus, vont avec lui, et que moi qui suis né, ici, dans une société chrétienne, je m’habitue, et le christianisme devient comme une habitude sociale, une veste que j’endosse et que je laisse ensuite ? Jésus pleure, sur chacun de nous, quand nous vivons le christianisme d’une façon formelle, et non pas réelle.»

L’hypocrisie des justes est une peur de se laisser aimer

Si nous faisons comme cela, nous sommes un peu hypocrites, avec l’hypocrisie des justes. «Il y a l’hypocrisie des pécheurs, mais l’hypocrisie des justes, c’est la peur de l’amour de Jésus, la peur de se laisser aimer. Et en réalité, quand nous faisons cela, nous cherchons à gérer le rapport avec Jésus. “Ou, moi je vais à la messe, mais toi, arrête-toi dans l’église, et moi je retourne à la maison.” Et Jésus ainsi ne retourne pas avec nous à la maison, dans la famille, dans l’éducation des enfants, dans l’école, dans le quartier…»

Nous faisons semblant d’avoir Jésus, mais nous l’avons caché

Ainsi Jésus reste là dans l’église ou «Il reste dans le crucifix ou l’image pieuse». «Aujourd’hui peut être pour nous une journée d’examen de conscience, avec ce refrain : “Gare à toi, gare à toi”, parce que je t’ai beaucoup donné, je me suis donné moi-même, je t’ai choisi pour être chrétien, être chrétienne, et tu préfères une vie à moitié, une vie superficielle, un peu de christianisme et d’eau bénie mais rien de plus. En réalité, quand on vit cette hypocrisie chrétienne, ce que nous faisons, c’est chasser Jésus de notre cœur. Nous faisons semblant de l’avoir, mais nous l’avons chassé. Nous sommes chrétiens, fiers d’être chrétiens, mais nous vivons comme des païens.»

La prière : toi tu m’as beaucoup donné, moi je suis ingrat

Que chacun de nous se demande : «“Je suis Corazim ? Je suis Béthsaïde ? Je suis Capharnaum ?” Et si Jésus pleure, demander la grâce de pleurer nous aussi. Avec cette prière : “Seigneur, tu m’as tellement donné. Mon cœur est si dur qu’il ne te laisse pas entrer. J’ai péché par ingratitude, je suis un ingrat, je suis une ingrate.” Et demandons à l’Esprit Saint qu’il nous ouvre la porte du cœur, afin que Jésus puisse entrer, afin que non seulement nous entendions Jésus, mais que nous écoutions son message de salut et que nous rendions grâce pour tant de bonnes choses qu’il a faites pour chacun de nous.»