Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

la voie des commandements de Dieu

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 27 juin 2018

Frères et sœurs, nous entrons aujourd’hui dans le texte du Décalogue qui commence par la proclamation que Dieu fait de lui-même et le rappel de sa bonté. Car le Dieu d’Israël sauve d’abord, et ensuite, il sollicite la confiance de son peuple. Ainsi, Dieu n’est pas un étranger : il est « ton » Dieu.

Cette affirmation éclaire le Décalogue et révèle le secret de la vie chrétienne qui est avant tout la réponse reconnaissante à la bonté du Père, à l’image du Christ qui, aimé du Père, nous aime de cet amour.

La formation chrétienne n’est donc pas basée sur la force de la volonté, ni sur le seul sens du devoir, mais sur l’expérience personnelle de la relation avec Dieu, l’accueil de son salut, et sur le fait de se laisser aimer.

D’abord la Mer Rouge, puis le Mont Sinaï. La reconnaissance est un trait caractéristique du cœur visité par l’Esprit Saint. Pour obéir à Dieu, on a d’abord besoin de rappeler ses bienfaits.

Nous sommes ainsi conduits à faire un exercice de mémoire et à reconnaître les belles choses que le Seigneur a faites pour nous ! Pourtant, certains peuvent avoir l’impression de ne pas encore avoir fait l’expérience de la libération de Dieu.

Alors, comme le peuple élu, il nous faut crier vers Dieu et demander à être libérés. Dieu attend ce cri, parce qu’il peut et qu’il veut briser nos chaînes. Pour sa bonté, que notre Dieu soit toujours béni !

Je forme le vœu que cette période estivale qui commence soit l’occasion pour chacun d’approfondir sa relation personnelle avec Dieu afin de le suivre plus librement sur la voie de ses commandements. Que Dieu vous bénisse !


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célébrer la Nativité de saint Jean-Baptiste

Lors de la prière de l’Angélus du dimanche 24 juin, le Pape a proposé place Saint Pierre une réflexion sur le mystère de la naissance,  s’appuyant sur celle de Saint Jean-Baptiste dans les Écritures. En chaque personne humaine il y a l’empreinte de Dieu.

PAPE FRANÇOIS

ANGÉLUS

Place Saint-Pierre
Dimanche 24 juin 2018

Chers frères et sœurs,

VAN-DER-WEYDEN Rogier 1400-1464 Retable-de-Saint-Jean-Baptiste-sa-naissance Staatliche-Museen Berlin
VAN-DER-WEYDEN Rogier 1400-1464 Retable de Saint Jean-Baptiste porté par Marie Staatliche-Museen Berlin

Aujourd’hui, la liturgie nous invite à célébrer la fête de la Nativité de saint Jean-Baptiste. Sa naissance est l’événement qui éclaire la vie de ses parents, Élisabeth et Zacharie, et qui entraîne les parents et les voisins dans la joie et l’émerveillement. Ces parents âgés avaient rêvé et même préparé ce jour-là, mais maintenant ils ne s’y attendaient plus: ils se sentaient exclus, humiliés, déçus: ils n’avaient pas d’enfants.

Confronté à l’annonce de la naissance d’un fils (Lc 1,13), Zacharie était resté incrédule, parce que les lois naturelles ne le permettaient pas: ils étaient vieux, âgés; par conséquent, le Seigneur le rendit muet pendant tout le temps de la gestation (cf. v. 20). C’est un signal.

Mais Dieu ne dépend pas de nos logiques et de nos capacités humaines limitées. Il faut apprendre à faire confiance et à se taire devant mystère de Dieu et à contempler dans l’humilité et le silence son œuvre, qui se révèle dans l’histoire et qui dépasse si souvent notre imagination.

Et maintenant que l’événement a lieu, maintenant qu’Élisabeth et Zacharie font l’expérience que «rien n’est impossible à Dieu» (Lc 1, 37), leur joie est grande. La page d’Évangile d’aujourd’hui (Lc 1,57-66,80) annonce la naissance et se concentre ensuite sur le moment de l’imposition du nom de l’enfant.

Élisabeth choisit un nom étranger à la tradition familiale et elle dit: « Il s’appellera Jean » (v. 60), don gratuit et désormais inattendu, parce que Jean signifie « Dieu a fait grâce ». Et cet enfant sera un héraut, un témoin de la grâce de Dieu pour les pauvres qui attendent son salut avec une foi humble.

Zacharie confirme inopinément le choix de ce nom, en l’écrivant sur une tablette – parce qu’il était muet – et «aussitôt sa bouche s’ouvrit et sa langue se délia, et il parlait normalement, en bénissant Dieu» (v. 64).

Tout l’événement de la naissance de Jean-Baptiste est entouré d’un joyeux sentiment d’émerveillement, de surprise et de gratitude. Émerveillement, surprise, gratitude. Les gens sont saisis d’une sainte crainte de Dieu «et dans toute la région montagneuse de la Judée on parlait de toutes ces choses» (v. 65).

Frères et sœurs, le peuple fidèle a l’intuition que quelque chose de grand est arrivé, même humble et caché, et il se demande: «Que sera donc cet enfant?» (V. 66). Le peuple fidèle de Dieu est capable de vivre la foi avec joie, avec un sentiment d’émerveillement, de surprise et de gratitude.

Regardons ces gens qui parlaient bien de cette chose merveilleuse, de ce miracle de la naissance de Jean, et ils le faisaient avec joie, ils étaient contents, avec un sentiment d’émerveillement, de surprise et de gratitude. Et en regardant cela, demandons-nous: comment est ma foi ? Est-ce une foi joyeuse, ou est-ce toujours la même foi, une foi «plate»?

Ai-je un sentiment d’émerveillement quand je vois les œuvres du Seigneur, quand j’entends parler de l’évangélisation ou de la vie d’un saint, ou quand je vois tant de bonnes personnes: est-ce que je perçois la grâce, intérieurement, ou est-ce que rien ne bouge dans mon cœur? Est-ce que je sais percevoir les consolations de l’Esprit ou est-ce que je suis fermé?

Demandons-le nous chacun, dans un examen de conscience: comment est ma foi? Est-elle joyeuse? Est-elle ouverte aux surprises de Dieu? Parce que Dieu est le Dieu des surprises. Ai-je « goûté » dans l’âme ce sens de l’émerveillement que donne la présence de Dieu, ce sentiment de gratitude? Pensons à ces mots, qui sont l’âme de la foi: la joie, l’émerveillement, la surprise et la gratitude.

Que la Sainte Vierge nous aide à comprendre que dans chaque personne humaine il y a l’empreinte de Dieu, source de la vie. Que celle, qui est Mère de Dieu et notre Mère, nous rende de plus en plus conscients que dans la génération d’un enfant, les parents agissent en tant que collaborateurs de Dieu.

Une mission vraiment sublime qui fait de chaque famille un sanctuaire de la vie et que chaque naissance d’un enfant éveille la joie, l’émerveillement, la gratitude.


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L’œcuménisme permet de marcher sous la conduite de l’Esprit Saint

Le Baptême du Christ - Vème siècle - Mosaïque - Baptistère de la cathédrale, RAVENNE
Le Baptême du Christ – Ve siècle – Mosaïque – Baptistère de la cathédrale, RAVENNE

Le Pape François a participé ce jeudi matin à un temps de prière dans la chapelle du COE (Conseil Œcuménique des Églises), cœur spirituel du centre où les membres des différentes Églises se rassemblent pour la prière ou le culte. Un lieu qui n’est dominé par aucune confession. À l’entrée de la chapelle, une mosaïque du baptême du Christ et au sol des vagues gravées dans le marbre, symbole des eaux du baptême. Derrière l’autel, une grande croix en bois. Plusieurs icônes ornent les murs l’une illustrant la fuite de la Sainte Famille en Égypte.

Chaque objet en ce lieu est un symbole comme cette croix de la réconciliation constituée de fragments de bombes ayant touché durant la Seconde guerre mondiale les villes de Dresde en Allemagne et Coventry en Angleterre. On distingue également un patchwork qui représente le pèlerinage vers la paix… comme un écho au voyage que le Pape vient d’entamer à Genève sous le signe de l’œcuménisme.

Pour cette première étape de sa visite à Genève, vécue dans une ambiance à la fois joyeuse et recueillie, mêlant les mélodies des différentes traditions ecclésiales, de l’Afrique à l’Orient, en passant par l’hymne du Jubilé de la Miséricorde, le Pape a délivré une homélie basée sur les paroles de saint Paul dans sa Lettre aux Galates, dans laquelle l’apôtre invite à «marcher sous la conduite de l’Esprit Saint».

«Marcher : L’homme est un être en chemin. Toute sa vie durant, il est appelé à se mettre en route, pour une sortie continue à partir de là où il se trouve : du moment où il sort du sein maternel jusqu’au moment où il passe d’un âge de la vie à un autre ; du moment où il laisse la maison de ses parents jusqu’au moment où il sort de cette existence terrestre.» La vie humaine « ne se suffit pas à elle-même» mais est à la recherche de quelque chose de plus.

Rejeter la mondanité pour suivre Jésus

«Mais marcher est une discipline, un effort ; il faut de la patience quotidienne et un entraînement constant», en ayant le courage de renoncer aux «sécurités éphémères».  «Dieu nous appelle à cela, depuis les débuts. Déjà, à Abraham il a été demandé de quitter sa terre, de se mettre en chemin, armé seulement de la confiance en Dieu, C’est ainsi que Moïse, Pierre et Paul, et tous les amis du Seigneur, ont vécu en cheminant. Mais surtout Jésus nous en a donné l’exemple. Pour nous, il est sorti de sa condition divine et il est descendu parmi nous pour marcher, lui qui est le Chemin». Marcher «selon l’Esprit» permet d’éviter de tomber dans la tentation de l’égoïsme, de la possession, qui fait perdre de vue ses compagnons de voyage et rend esclave d’un consumérisme effréné.

Marcher selon l’Esprit, c’est donc «rejeter la mondanité». Ce chemin passe par une conversion continue, par le renouvellement de notre mentalité afin qu’elle soit conforme à celle de l’Esprit Saint.

«Au cours de l’histoire, les divisions entre chrétiens sont souvent advenues parce qu’à la racine, dans la vie des communautés, s’est infiltrée une mentalité mondaine.» Il était plus souvent question de la défense des intérêts propres que de l’annonce de Jésus-Christ. «Dans ces situations, l’ennemi de Dieu et de l’homme a eu la tâche facile en nous séparant, car la direction que nous suivions était celle de la chair, non celle de l’Esprit.»

Perdre ce qui nous est propre et suivre la voie de la Croix

Aujourd’hui, le temps est donc à la purification. «L’œcuménisme nous a mis en route selon la volonté de Jésus et pourra progresser à condition qu’en marchant sous la conduite de l’Esprit, il rejette tout repli autoréférentiel.» Chacun doit donc faire des sacrifices. «L’œcuménisme est ‘‘une grande entreprise en pure perte’’. Mais il s’agit d’une perte évangélique, selon la voie tracée par Jésus : “Celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie à cause de moi la sauvera.”»

«Sauver ce qui nous est propre, c’est marcher selon la chair ; se perdre en suivant Jésus, c’est marcher selon l’Esprit.» Il faut donc renoncer à instrumentaliser le mouvement œcuménique pour défendre ses propres intérêts. Cette démarche serait comparable à celle «de Judas, qui marchait avec Jésus mais pour ses propres affaires». À l’inverse, «il est déjà possible de marcher dès maintenant selon l’Esprit : prier, évangéliser, servir ensemble, c’est possible et cela plaît à Dieu ! »

«Que la Croix oriente notre chemin, parce que là, en Jésus, ont déjà été abattus les murs de séparation et toute inimitié a été vaincu: là, nous comprenons que, malgré toutes nos faiblesses, rien ne nous séparera jamais de son amour.»