Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

Ne réduisons pas la religion à des lois à respecter

Lors de l’angélus place Saint-Pierre, le Pape François a rappelé qu’il ne fallait pas céder à la tentation de réduire la religion à la pratique des lois. Les rapports des fidèles avec Dieu ne sont pas ceux des serviteurs avec leur maître.
partager le pain de vie
partager le pain de vie

 

Il a commenté l’Évangile de ce dimanche 5 août. Si les semaines passées, c’est l’image de la tendresse de Jésus qui était mise en avant, cette fois «la perspective change» : si la foule recherche de nouveau Jésus, celui-ci veut que les gens le connaissent et que leur rencontre aille au-delà «de la satisfaction immédiate des nécessités matérielles».

Jésus est en effet venu pour nous «ouvrir l’existence à un horizon plus ample par rapport aux préoccupations quotidiennes, comme se nourrir, s’habiller ou la carrière». C’est pourquoi il stimule la foule «à faire un pas en avant, à s’interroger sur la signification du miracle et pas seulement à en profiter». La multiplication des pains et des poissons, «c’est le signe du grand don que le Père a fait à l’humanité et qui est Jésus lui-même».

Croire en l’envoyé, non pas respecter seulement les lois

Jésus, vrai «pain de la vie», veut rassasier les corps mais aussi les âmes par sa Parole, son Corps et son Sang. Or, cela, la foule ne le comprend pas. Elle pense qu’il faut observer des préceptes «pour obtenir d’autres miracles comme celui de la multiplication des pains». «C’est une tentation commune» : réduire la religion à la pratique de lois, «projetant sur notre rapport avec Dieu l’image du rapport entre serviteurs et leur maître».

Jésus leur répond en disant qu’il faut croire en celui qui a été envoyé. Ces paroles valent aussi pour nous aujourd’hui. «La foi en Jésus nous permet d’accomplir les œuvres de Dieu. Si nous nous laissons entrainer dans ce rapport d’amour et de confiance avec Jésus, nous serons capables d’accomplir de bonnes œuvres qui sentent bon l’Évangile, pour le bien et les nécessités des frères.»

le Pape met en garde contre les idoles

le Pape met en garde contre les idoles

Reprise, ce mercredi 1er août , des audiences générales hebdomadaires du Pape François dans la salle Paul VI du Vatican. Se basant sur le premier des dix commandements, «Tu n’auras pas d’autres dieux en face de moi» (Ex 20, 3), il a proposé une longue réflexion sur l’idolâtrie, un thème «d’une grande importance et actualité», une «tendance humaine qui n’épargne ni les croyants ni les athées».

 

Un Dieu, c’est ce qui est au centre de sa vie, dont dépend ce que l’on fait et ce que l’on pense; une idole, en revanche, est une «divinisation de ce qui n’est pas Dieu», une «vision» qui confine à l’obsession, une «projection de soi-même dans des objets ou des projets». Et le monde nous offre un «supermarché d’idoles», de toutes natures possibles, -objets, images, idées ou rôles.

Les idoles exigent des sacrifices, rendent esclaves

Les idoles exigent un culte, du sang, des sacrifices comme aux temps anciens où l’on tuait des êtres humains sur leurs autels. Celles d’aujourd’hui ne sont pas en reste. Le Pape en a cité plusieurs exemples: la carrière qui demande l’abandon des enfants «qu’on délaisse ou qu’on n’engendre pas», le culte outrancier de la beauté qui réclame des sacrifices, la renommée qui commande «l’immolation de soi-même de son innocence et de son authenticité», sans parler de l’argent, du profit ou de la drogue.

Les idoles asservissent, «elles promettent le bonheur mais elles ne le donnent pas», «elles promettent la vie, mais l’enlèvent». Au contraire du vrai Dieu, «qui donne la vie», qui «nous apprend à aimer», qui «n’exige aucun enfant mais donne son propre Fils» par amour pour nous, qui nous enseigne à vivre le présent, et ne nourrit aucune illusions. Ce Dieu «concret», le Pape l’oppose aux idoles «liquides».

Les idoles asservissent, «elles promettent le bonheur mais elles ne le donnent pas», «elles promettent la vie, mais l’enlèvent». Au contraire du vrai Dieu, «qui donne la vie», qui «nous apprend à aimer», qui «n’exige aucun enfant mais donne son propre Fils» par amour pour nous, qui nous enseigne à vivre le présent, et ne nourrit aucune illusions. Ce Dieu «concret», le Pape l’oppose aux idoles «liquides».

L’amour est incompatible avec l’idolâtrie

«Qui est mon dieu véritable ? Est-ce l’amour Un et Trine, ou mon image, mon succès personnel, peut-être au sein de l’Église même ?» «Combien ai-je d’idoles ? Et quelle est celle qui a ma préférence ?». Reconnaitre ses propres idolâtries est le début de la grâce qui remet sur le chemin de l’amour. «L’amour est incompatible avec l’idolâtrie», car pour aimer, il faut être libre.

Or, l’attachement à une idée ou un objet «nous rend aveugles à l’amour », nous pousse à renier ceux qui nous sont chers, nos parents, nos enfants, notre famille. «Quelle est mon idole ?» Un moyen efficace de s’en débarrasser: «Attrape-la, et jette–la par la fenêtre».

Du jeune qui partage aux multiples restes du repas

Le pape François appelle à soutenir le courage et la générosité des jeunes et à les imiter, à l’exemple du « jeune courageux » de l’évangile de ce dimanche qui « donne le peu qu’il a pour nourrir une grande multitude ». Le pape a en effet parlé sur l’épisode de la multiplication des pains et des poissons, lors de l’angélus. « Ayez du courage, toujours », a-t-il dit.

Puis il a insisté sur cet « examen de conscience » : « que faites-vous à la maison avec les restes de nourriture? » Il a amplifié en priant que « les programmes consacrés au développement, à l’alimentation, à la solidarité prévalent dans le monde, et non ceux de la haine, des armements et de la guerre ». Après l’angélus, il a  lancé un appel à combattre la traite des êtres humains.

PAPE FRANÇOIS

ANGÉLUS

Place Saint-Pierre – Rome
Dimanche 22 juillet 2018

Chers frères et sœurs, bonjour!

Vous êtes courageux avec ce soleil sur la Place! Compliments!

L’Évangile d’aujourd’hui (cf. Jn 6,1-15) présente le récit de la multiplication des pains et des poissons. Voyant la grande foule qui l’avait suivi près du lac de Tibériade, Jésus s’adresse à l’apôtre Philippe et il demande: « Où pourrons-nous acheter du pain pour qu’ils aient à manger? » (v. 5).

En fait, le peu d’argent que Jésus et les apôtres possèdent ne suffit pas à nourrir cette multitude. Et voilà qu’André, un autre des Douze, amène à Jésus un garçon qui met à disposition tout ce qu’il a: cinq pains et deux poissons; mais bien sûr – dit André – ce n’est rien pour cette foule (cf. v. 9) Il est bien ce garçon! Courageux.

Lui aussi a vu la foule et il a vu ses cinq pains. Il dit: « J’ai ceci: si c’est utile, je suis disponible ». Ce garçon nous fait réfléchir … Ce courage … Les jeunes sont ainsi, ils ont du courage. Nous devons les aider à poursuivre ce courage.

Pourtant, Jésus ordonne aux disciples de faire asseoir les gens, puis il prend ces pains et ces poissons, il rend grâce au Père et les distribue (cf. v. 11), et tous peuvent avoir de la nourriture à satiété. Tous ont mangé ce qu’ils voulaient.

Par cette page évangélique, la liturgie nous amène à ne pas détourner les yeux de ce Jésus qui, dimanche dernier, dans l’Évangile de Marc, en voyant «une grande foule, a eu compassion d’eux» (6, 34). Ce garçon des cinq pains a lui aussi compris cette compassion, et il dit: «Pauvres gens! Moi, voilà ce que j’ai … » La compassion l’a amené à offrir ce qu’il avait.

En effet, aujourd’hui Jean nous montre encore Jésus attentif aux besoins premiers des personnes. L’épisode découle d’un fait concret: les gens ont faim et Jésus implique ses disciples pour que cette faim soit satisfaite. Voilà le fait concret.

Jésus ne s’est pas borné à donner cela aux foules – il a offert sa Parole, sa consolation, son salut et finalement sa vie – mais il a certainement aussi fait ceci: il s’est soucié de la nourriture pour le corps. Et nous, ses disciples, ne pouvons pas faire semblant de rien.

Ce n’est qu’en écoutant les demandes les plus simples des gens et en se tenant à côté de leurs situations existentielles concrètes que l’on pourra être entendus quand on parlera de valeurs supérieures.

L’amour de Dieu pour l’humanité qui a faim de pain, de liberté, de justice, de paix et surtout de sa grâce divine, ne manque jamais. Jésus continue aujourd’hui à nourrir, à se faire présence vivante et consolante, et il le fait à travers nous.

Par conséquent, l’Évangile nous invite à être disponibles et actifs, comme ce garçon qui se rend compte qu’il a cinq pains et dit: « Je donne ceci, ensuite, à toi de voir … » Face au cri de la faim – toute sorte de «faim» – de tant de frères et sœurs dans toutes les parties du monde, nous ne pouvons pas rester en spectateurs détachés et tranquilles.

La proclamation du Christ, pain de la vie éternelle, exige un engagement généreux de solidarité pour les pauvres, les faibles, les laissés-pour-compte, les sans défense. Cette action de proximité et de charité est la meilleure vérification de la qualité de notre foi, tant sur le plan personnel que communautaire.

Puis, à la fin de l’histoire, quand tout le monde est rassasié, Jésus a dit aux disciples de rassembler les morceaux qui restaient, afin que rien ne soit perdu. Et je voudrais vous proposer cette phrase de Jésus: « Rassemblez les morceaux qui restent, afin que rien ne soit perdu » (v. 12).

Je pense aux gens qui ont faim et à la quantité de restes de nourriture que nous jetons … Que chacun de nous pense: les restes de nourriture à déjeuner, au dîner, où vont-ils? Chez moi, que fait-on avec les restes de nourriture? On les jette? Si tu as cette habitude, je te donne un conseil: parle à tes grands-parents qui ont vécu l’après-guerre, et demande-leur ce qu’ils faisaient avec les estes de nourriture.

Ne jetez jamais de nourriture avancée. Il se réfère à ou donne à ceux qui peuvent le manger, à ceux qui en ont besoin. Ne jetez jamais les restes de nourriture. On les réutilise ou on les donne à qui peut les manger, à qui en a besoin. C’est un conseil et aussi un examen de conscience: que faites-vous à la maison avec les restes de nourriture?

Prions à la Vierge Marie, afin que les programmes consacrés au développement, à l’alimentation, à la solidarité prévalent dans le monde, et non ceux de la haine, des armements et de la guerre.

Après la bénédiction:

Et n’oubliez pas deux choses: une image, une icône et une phrase, une question. L’icône du jeune courageux qui donne le peu qu’il a pour nourrir une grande multitude. Ayez du courage, toujours. Et la phrase, qui est une question, un examen de conscience: que faites-vous à la maison avec les restes de nourriture? Merci!

Après l’angélus, le pape conclut

Demain c’est la Journée mondiale contre la traite des personnes, promue par les Nations Unies. Ce fléau réduit en esclavage de nombreux hommes, femmes et enfants à des fins d’exploitation du travail et sexuelle, du commerce d’organes, de la mendicité et de la délinquance forcée…

Même les routes migratoires sont souvent utilisées par les trafiquants et les exploiteurs pour recruter de nouvelles victimes de la traite. C’est de la responsabilité de tous de dénoncer les injustices et de s’opposer fermement à ce crime honteux.

Je souhaite à tous un bon dimanche. S’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et au revoir!


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