Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

Confirmation : imposition des mains et onction d’huile sur le front

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 30 mai 2018

Frères et sœurs,

Aujourd’hui, en poursuivant notre méditation sur la Confirmation, je voudrais mettre en lumière le lien étroit entre ce sacrement et l’ensemble de l’initiation chrétienne. Avant de recevoir l’onction, les confirmands sont appelés à renouveler les promesses faites un jour par leurs parents et leurs parrains et marraines. Maintenant, ce sont eux qui professent la foi de l’Église.

Les mains étendues, l’évêque prie sur eux, demandant à Dieu de répandre son Esprit, auteur de la diversité des charismes dans l’Église, qui vient à nous avec la richesse de ses dons : sagesse, intelligence, conseil, force, science, piété et crainte de Dieu. L’Esprit qui complète la grâce du Baptême est communiqué par le geste biblique de l’imposition des mains.

A ce geste est ajouté l’onction sur le front d’huile parfumée pour exprimer l’effusion de l’Esprit qui remplit ceux qui le reçoivent, qui consacre et pénètre le baptisé, l’embellissant de ses charismes. En recevant ainsi sur le front le signe de la croix, le confirmé reçoit une marque spirituelle indélébile, « le caractère », qui le configure plus parfaitement au Christ et lui donne la grâce de répandre sa « bonne odeur » parmi les hommes.


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rester en chemin vers la sainteté, vers la lumière du Seigneur

Dans les moments d’épreuve, il ne faut pas revenir vers les schémas du monde, qui retirent la liberté. Au contraire, il faut rester en chemin vers la sainteté. Le Pape l’a rappelé ce matin lors de la messe à la chapelle de la Maison Sainte-Marthe au Vatican.

Être saint n’est pas avoir un visage de carte postale

Le Pape a parlé sur la Première Lecture du jour, dans laquelle Pierre invite à cheminer vers la sainteté :

«Et l’appel de la sainteté, qui est l’appel normal, est l’appel à vivre en chrétien, c’est-à-dire que vivre en chrétien, c’est la même chose que de vivre en saint. Tant de fois, nous pensons à la sainteté comme à une chose extraordinaire, comme avoir de grandes visions ou des prières très élevées… ou certaines personnes pensent qu’être saint signifie avoir un visage de carte postale… non. Être saint, c’est une autre chose. C’est cheminer sur ce que le Seigneur nous dit sur la sainteté. Et qu’est-ce que c’est, cheminer dans la sainteté ? Pierre le dit : “Mettez toute votre espérance dans cette grâce qui vous sera donnés quand Jésus-Christ se manifestera.”»

Cheminer vers la lumière

«Cheminer vers la sainteté» consiste donc dans le fait de cheminer vers cette grâce qui devient une rencontre, un chemin vers l’espérance, une mise en tension vers la rencontre avec Jésus-Christ. C’est comme quand on chemine vers la lumière, souvent on ne voit pas bien la route parce que la lumière nous éblouit. «Mais n’oublions pas pourquoi nous voyons la lumière et connaissons la route».

Ne pas retourner aux schémas du monde

Pour cheminer vers la sainteté, il est nécessaire «d’être libre et de se sentir libre». Mais il y a beaucoup de choses qui rendent esclaves. Pierre exhorte donc à ne pas se conformer aux désirs «d’un temps où vous étiez dans l’ignorance». Aussi Paul, dans la Première Lettre aux Romains, dit : «Ne vous conformez pas», c’est-à-dire «n’entrez pas dans les schémas».

«Ceci est la traduction correcte de ce conseil : n’entrez pas dans les schémas du monde, n’entrez pas dans les schémas, dans la façon de pensée mondaine, dans la façon de penser et de juger que t’offre le monde, parce que ceci te retire la liberté. Et pour aller vers la sainteté, il faut être libres. La liberté d’aller en regardant la lumière, d’aller de l’avant. Et quand nous revenons, comme il le dit ici, à la façon de vivre que nous avions avant la rencontre avec Jésus-Christ, ou quand nous revenons aux schémas du monde, nous perdons la liberté.»

Sans liberté, on ne peut pas être saints

Dans le Livre de l’Exode, on voit que souvent le Peuple de Dieu n’a pas voulu regarder en avant, vers le salut, mais revenir en arrière. Ils se plaignaient et «imaginaient la belle vie qu’ils passaient en Égypte», où ils mangeaient des oignons et de la viande. «Dans les moments de difficulté, le peuple retourne en arrière», il «perd la liberté». Il est vrai qu’ils mangeaient de bonnes choses mais «à la table de l’esclavage».

«Dans les moments d’épreuve, nous avons toujours la tentation de regarder en arrière, de regarder vers les schémas du monde, que nous avions avant de commencer le chemin du salut : sans liberté. Et sans liberté on ne peut pas être saint. La liberté est la condition pour pouvoir cheminer en regardant la lumière devant. Ne pas entrer dans les schémas de la mondanité : cheminer en avant, en regardant la lumière qui est la promesse, dans l’espérance. C’est la promesse, comme pour le Peuple de Dieu dans le désert : quand ils regardaient en avant ils allaient bien. Quand la nostalgie leur venait parce qu’ils ne pouvaient pas manger les bonnes choses qui leur étaient données, ils se trompaient et oubliaient que là-bas ils n’avaient pas la liberté.»

Les schémas mondains promettent tout et ne donnent rien

Le Seigneur appelle donc à la sainteté de tous les jours. Et il y a deux paramètres pour savoir si nous sommes en chemin vers la sainteté. Avant tout si nous regardons vers la lumière du Seigneur dans l’espérance de le trouver, et ensuite, quand viennent les épreuves, regardons en avant et ne perdons pas la liberté en nous réfugiant dans les schémas mondains, qui «te promettent tout et ne te donnent rien».

«Vous serez saints parce que moi Je suis saint». C’est le commandement du Seigneur. Demandons la grâce de bien comprendre ce qu’est le chemin de la sainteté : «une voie de liberté, mais en tension d’espérance vers la rencontre avec Jésus».

la joie chrétienne apporte la paix

La joie est «la respiration du chrétien», une joie faite de vraie paix et non pas un piège comme ce qu’offre la culture d’aujourd’hui, qui «invente tellement de choses pour nous divertir», d’innombrables «petits morceaux de “dolce vita”». Lors de la messe célébrée ce matin 28 mai à la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, le Pape François a parlé du vrai sens de la joie chrétienne.

La respiration du chrétien

Jésus et le jeune homme riche
Jésus et le jeune homme riche

Au cours de son homélie, en commentant un extrait de la première Lettre de Saint Pierre apôtre, et le passage de l’Évangile de Marc dans lequel on raconte l’histoire du jeune homme riche qui ne réussit pas à renoncer à ses propres intérêts, le Pape a remarqué que le vrai chrétien ne peut pas être «sombre» ou «attristé». «Être homme et femme de joie» signifie «être homme et femme de paix, être homme et femme de consolation».

«La joie chrétienne est la respiration du chrétien, un chrétien qui n’est pas joyeux dans le cœur n’est pas un bon chrétien. C’est la respiration, la façon de s’exprimer du chrétien, la joie. Ce n’est pas une chose qui s’achète, ou moi je la fait avec l’effort, non : c’est un fruit de l’Esprit Saint. Celui qui fait la joie dans le cœur, c’est l’Esprit Saint.»

Le premier pas de la joie, c’est la paix

Le roc solide sur lequel s’appuie la joie chrétienne, c’est la mémoire. Nous ne pouvons pas, en effet, oublier «ce que le Seigneur a fait pour nous», «en nous régénérant» dans une nouvelle vie. Tout comme l’espérance de ce qui nous attend, la rencontre avec le Fils de Dieu. La mémoire et l’espérance sont les deux composantes qui permettent aux chrétiens de vivre dans la joie, non pas une joie vide, hilare, mais une joie dont le premier degré est la paix.

«La joie, ce n’est pas de vivre de ricanements en ricanements. Non, c’est n’est pas cela. La joie, ce n’est pas être divertissant. Non, ce n’est pas cela. C’est autre chose. La joie chrétienne, c’est la paix. La paix qui est dans les racines, la paix du cœur, la paix que seul Dieu peut nous donner. Ceci est la joie chrétienne. Il n’est pas facile de cultiver cette joie.»

La culture des petits morceaux de “dolce vita”

Le monde contemporain se contente malheureusement d’une «culture non-joyeuse», «une culture où l’on invente beaucoup de choses pour nous divertir», de nombreux «petits morceaux de “dolce vita”», mais qui ne satisfont pas pleinement. La joie, en effet, «n’est pas une chose qui s’achète dans le marché», «c’est un don de l’Esprit» qui vibre aussi «dans le moment du tourment, dans le moment de l’épreuve.»

«Il y a une bonne inquiétude mais il y en a une autre qui n’est pas bonne, celle de chercher les sécurités partout, celle de chercher le plaisir partout. Le jeune de l’Évangile avait peur de ne pas être heureux s’il laissait les richesses. La joie, la consolation : notre respiration de chrétiens.»