Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

Présentation du Seigneur, homélie du Pape François

Présentation du Seigneur, homélie du Pape François

Giovanni Bellini (environ 1430 - 1516) La Présentation au Temple Vers 1460
Giovanni Bellini (environ 1430 – 1516) La Présentation au Temple Vers 1460

La fête de la Présentation de Jésus au Temple est aussi appelée la fête de la rencontre : dans la liturgie, au début, il est dit que Jésus va à la rencontre de son peuple, que c’est la rencontre entre Jésus et son peuple. Lorsque Marie et Joseph portent leur enfant au Temple de Jérusalem, advient la première rencontre entre Jésus et son peuple, représenté par deux anciens, Siméon et Anne.

C’est aussi une rencontre dans l’histoire du peuple, une rencontre entre des jeunes et des anciens : les jeunes étant Marie et Joseph avec leur nouveau-né, et les anciens étant Siméon et Anne, deux personnages qui ont toujours fréquenté le Temple.

Observons ce que l’évangéliste Luc nous dit d’eux, comment il les décrit. Par quatre fois, de Notre-Dame et St Joseph est répété ce qu’ils ont voulu faire et qui était prescrit par la loi du Seigneur (cf. Luc 2,22.23.24.27)… comme si on percevait que les parents de Jésus avaient la joie d’observer les préceptes de Dieu, oui, la joie de marcher dans la loi du Seigneur ! Il y a deux jeunes époux, ils viennent d’avoir leur petit enfant, et ils sont tout animés par le désir de faire ce qui est prescrit. Ce n’est pas un fait extérieur, ce n’est pas que de se sentir bien, non! C’est un désir fort, profond, plein de joie. C’est ce que dit le Psaume : « dans le chemin de ton enseignement est ma joie … Ta loi fait mes délices » (119,14.77).

Et que dit saint Luc de ces anciens ? Il souligne plus d’une fois qu’ils ont été guidés par l’Esprit Saint. De Siméon, il affirme qu’il était un homme juste et pieux, qui attendait la consolation d’Israël, et que «l’Esprit Saint était sur lui» (2:25), il dit que «le Saint-Esprit lui avait annoncé» qu’il n’allait pas mourir avant d’avoir vu le Christ, le Messie (v. 26), et enfin qu’il est allé au Temple « poussé par l’Esprit » (v. 27). D’Anne alors, il dit que c’était une «prophétesse» (v. 36), à qui était donnée l’inspiration de Dieu, et qu’elle était toujours dans le Temple « à servir Dieu dans le jeûne et la prière » (v. 37). En bref, ces deux anciens sont pleins de vie ! Ils sont pleins de vie, car animés par l’Esprit Saint, dociles à son action, sensibles à ses appels…

Et voici la rencontre entre la Sainte Famille et ces deux représentants du peuple saint de Dieu. Au centre est Jésus. C’est lui qui meut tout, qui attire l’un et l’autre au Temple qui est la maison de son Père.

C’est une rencontre entre des jeunes gens pleins de joie pour observer la loi du Seigneur et des anciens remplis de joie par l’action de l’Esprit Saint. C’est une rencontre unique entre l’observance et la prophétie, où les jeunes sont ‘observants’ et où les anciens sont prophétiques ! En réalité, si nous réfléchissons bien, l’observance de la loi est animée par le même Esprit, et la prophétie se meut dans le chemin tracée par la loi. Qui, plus que Marie, est plein de l’Esprit Saint ? Qui mieux qu’elle est docile à son action ?

À la lumière de cette scène évangélique, regardons la vie consacrée comme une rencontre avec le Christ : c’est lui qui vient à nous, porté par Marie et Joseph, et c’est nous qui allons-nous vers Lui, guidée par l’Esprit Saint. Mais le centre, c’est lui, lui qui meut tout, qui nous attire au Temple, à l’Église, où nous pouvons le rencontrer, le reconnaître, l’accepter, l’embrasser.

Jésus vient à nous dans l’Église à travers le charisme de fondation d’un Institut : Il est agréable de penser que notre vocation, notre rencontre avec le Christ, a pris sa forme dans l’Église par le charisme d’un témoin, d’une témoin. Cela nous étonne toujours et nous fait rendre grâce.

Et aussi dans la vie consacrée, vivons la rencontre entre les jeunes et les anciens, entre observance et prophétie. Ne les voyons pas comme deux réalités opposées! Laissons plutôt le Saint-Esprit les animer d’entre elles, et le signe de cette joie, c’est : la joie d’observer, de marcher ensemble en une règle de vie, et la joie d’être guidé par l’Esprit, jamais rigides, jamais fermés, toujours ouverts à voix de Dieu qui nous parle, qui nous ouvre, qui nous conduit, qui nous invite à aller vers l’horizon.

Il est bon aux anciens de communiquer la sagesse  aux jeunes, et il est bon pour les jeunes de recueillir ce patrimoine de l’expérience et de la sagesse, et le porter en avant, de ne pas le garder dans un musée, mais de le porter en avant en affrontant les défis que la vie nous présente, de le porter en avant pour le bien de leurs familles religieuses et de toute l’Église.

© Copyright – Libreria Editrice Vaticana

Une Eglise sans sœurs est impossible

02-02-2014source : Radio Vatican

« Que se passerait-il s’il n’y avait pas de sœurs dans les hôpitaux, dans les missions, dans les écoles ? ». Le Pape François, lors de l’angélus de ce dimanche 2 février, solennité de la Présentation de Jésus au Temple, et XVIII° Journée de la Vie Consacrée, a rendu un hommage appuyé aux religieuses engagées au quotidien au cœur de nos sociétés. Face à une foule qui a bravé le mauvais temps et la pluie persistante, le Pape a rappelé « l’importance pour l’Église de ceux qui ont accueilli la vocation de suivre Jésus de près sur la voie des conseils évangéliques ».

Faisant le parallèle entre la présentation et la consécration de Jésus, par Marie et Joseph, à Dieu selon la loi hébraïque, et le don particulier de sa propre vie, suivant l’exemple de Jésus, « vierge, pauvre et obéissant », le Pape François rappelle qu’avant tout, « cette offre de soi-même concerne chaque chrétien, parce que nous sommes tous consacrés à Lui par le baptême ». Cette offrande de soi se manifeste dans « la famille, au travail, dans le service à l’Église, dans les œuvres de miséricorde ». Mais une telle décision « est vécue de manière particulière par les religieux, les moines, et les laïcs consacrés, qui via leurs vœux, appartiennent à Dieu de manière pleine et exclusive ».

Les personnes consacrées, dons de Dieu à son peuple

Ces personnes deviennent ainsi « totalement dédiées à leurs frères pour porter la lumière du Christ là où les ténèbres se font plus épaisses, et pour répandre son espérance dans les cœurs méfiants. » Ces personnes sont également « des signes de Dieu dans les différents environnements de la vie, elles sont le levain pour la croissance d’une société plus juste et fraternelle, elles sont la prophétie du partage avec les petits et les pauvres ».

La vie consacrée apparait donc pour ce qu’elle est : « un don de Dieu à l’Église et à son peuple ». Et le Pape François souligne avec force que ces « présences, dont nous avons tant besoin, renforcent et rénovent l’engagement en faveur de la diffusion de l’Évangile, de l’éducation chrétienne, de la charité envers les plus nécessiteux, de la prière contemplative ; l’engagement en faveur de la formation humaine et spirituelle des jeunes et des familles ; l’engagement en faveur de la justice et de la paix au sein de la famille humaine ».

Il est donc nécessaire de « valoriser avec gratitude les expériences de vie consacrée et d’approfondir la conscience des divers charismes et spiritualité. Il faut prier pour que de nombreux jeunes répondent “oui” au Seigneur qui les appelle à se consacrer totalement à lui pour un service désintéressé à leurs frères ». Pour promouvoir les vocations, le Pape a confirmé que l’année 2015 sera dédiée à la vie consacrée.

*

Après la prière de l’angélus, le Pape François a salué et encouragé les associations, les mouvements et les centres culturels qui « sont engagés dans la défense et la promotion de la vie » « Chaque enfant est le visage du Seigneur amant de la vie, don pour la famille et la société ». « Que chacun, selon son propre rôle et dans son propre environnement, se sente appelé à aimer et à servir la vie, à l’accueillir, à la respecter et à la promouvoir, spécialement quand elle est fragile et qu’elle a besoin d’attentions et de soins, du ventre de la mère jusqu’à sa fin sur cette terre ».

Le Pape a eu également une pensée pour les Italiens touchés par les intempéries à Rome et en Toscane qui ont provoqué des inondations.

Pape François – angelus du 2 février 2014

*

Nous pouvons adjoindre à notre prière les victimes du volcan Sinabung crachant tout autour sur plusieurs kilomètres des cendres incandescentes à Sumatra en Indonésie.

Jésus présenté au Temple par ses parents

Duccio_di_Buoninsegna._Maesta_Face_de_la_predelle_Presentation_au_Temple._1308-11._Museo_dell_Opera_del_Duomo_Sienne._jpegQuarante jours après la naissance du Sauveur, la Vierge se rend à Jérusalem pour obéir au précepte du Lévitique, qui prescrivait la purification des mères et le rachat des premiers-nés. Sans doute, cette loi n’obligeait point Marie, car qu’y avait-il de commun entre la souillure, et la chaste épouse du Saint-Esprit ? Mais Marie, malgré sa haute intelligence, ne discute pas les lois de Moïse, elle les observe. Bien loin de manifester au monde le prodige étonnant de sa maternité virginale, elle le couvre d’un triple voile, et veut se perdre humblement dans la foule ; elle se souvient de ses devoirs comme fille de Sion, et néglige pour les remplir ses prérogatives de mère céleste. « La Grâce, dit Saint-Augustin, a élevé Marie au-dessus de la loi ; mais l’humilité l’assujettit à la loi. »

Au moment où Joseph et Marie pénètrent dans l’enceinte sacrée avec les sicles d’argent du rachat et les colombes du sacrifice, un saint vieillard nommé Siméon, auquel il a été divinement révélé qu’il ne mourrait pas qu’auparavant il n’ait vu le Christ, entre dans le parvis par un mouvement de l’esprit de Dieu. A la vue de la sainte Famille, l’œil de l’homme juste devient inspiré ; devinant le Roi Messie sous les pauvres langes de l’enfant du peuple, il le prend dans les bras de sa mère, l’élève à la hauteur de son visage, et se met à le contempler avec saisissement, tandis que des larmes de joie roulent sur ses joues vénérables. « C’est maintenant, Seigneur, s’écrie le pieux vieillard en levant son regard vers le ciel, c’est maintenant que tu laisseras mourir en paix ton serviteur selon ta parole, puisque mes yeux ont vu le Sauveur que tu nous donnes et que tu destines pour être exposé à la vue de tous les peuples, comme la lumière des nations et la gloire d’Israël. » En achevant ces mots, Siméon bénit solennellement les époux, et s’adressant ensuite à Marie après un silence triste et grave, il ajoute que cet enfant, né pour la perte et pour le salut de plusieurs, sera en butte à la perversité des hommes, et que la douleur descendra dans l’âme de sa mère comme la pointe acérée d’un glaive.

A cette lueur inattendue qui jette une clarté sombre sur la grande destinée du Christ, les ignominies, les souffrances et les agonies de la Croix se révèlent tout-à-coup à la Vierge Sainte. Les paroles sinistres de Siméon lui font courber la tête comme un vent d’orage, et son cœur, où se passe une scène muette de martyre, éprouve quelque chose de semblable au contact d’un fer rouge enfoncé lentement dans des chairs vives et saignantes. Mais Marie sait accepter sans murmure tout ce qui lui vient de Dieu et dit ensuite avec douceur en dévorant ses larmes : Seigneur, que ta volonté soit faite !

« Si elle l’avait pu, dit saint Bonaventure, elle eût accepté pour elle-même les tourments et la mort du Christ ; mais pour obéir à Dieu, elle lui fit la grande offrande de la vie de son Fils adoré, dominant, mais avec une souveraine douleur, la tendresse extrême qu’elle lui portait. » En ce moment, il survient une prophétesse nommée Anne, fille de Phanuel de la tribu d’Aser; cette chaste veuve se tenait continuellement dans le temple, servant Dieu nuit et jour, dans le jeûne et dans l’oraison. A la vue de l’Enfant divin, elle se met hautement à louer le Seigneur et à parler de lui à tous ceux qui attendent la Rédemption d’Israël.

« Non-seulement, dit à ce propos saint Ambroise, les anges, les prophètes et les bergers publient la naissance du Sauveur, mais les justes et les anciens d’Israël font éclater cette vérité. L’un et l’autre sexe, jeunes et vieux, autorisent cette croyance que tant de miracles confirment. Une Vierge engendre, une femme stérile enfante, un muet parle, Élisabeth prophétise, le Mage adore, un enfant, même avant de naître, fait sentir sa joie, une veuve confesse cet événement merveilleux, et le juste l’attend. »

Comme la dernière cour du temple est interdite à Marie, et que l’Enfant, à raison de son sexe, doit y être offert au Seigneur, Joseph le porte lui-même dans la salle des premiers-nés, en se demandant si les scènes qui viennent de se passer à l’entrée de Jésus dans la maison sainte se renouvelleront dans le parvis des pontifes hébreux. Mais rien ne décèle l’Enfant-Dieu dans cette partie privilégiée du temple, tout y reste morne sous le rayon naissant du jeune soleil de justice. Un sacrificateur inconnu à Joseph reçoit distraitement des mains calleuses de l’homme du peuple les oiseaux ordonnés par la Loi. Il prend les colombes de Joseph, monte la rampe douce de l’autel des holocaustes, et offre au Seigneur ce simple et pauvre sacrifice.

« Après que Joseph et Marie eurent accompli ce qui était ordonné par la loi du Seigneur, dit saint Luc, ils s’en retournèrent en Galilée, à Nazareth leur ville. »

D’après Matthieu Orsini