Frères et sœurs, avec cette catéchèse, nous concluons le cycle consacré à la Messe. Après la postcommunion, elle se termine par la bénédiction et le congé du peuple. Comme elle avait commencé par le signe de la Croix, c’est encore au nom de la Trinité qu’elle s’achève.
Toutefois, nous savons bien que la messe terminée, s’ouvre l’engagement du témoignage chrétien. Nous sortons de l’église pour « aller en paix » porter la bénédiction de Dieu dans nos activités quotidiennes, nos maisons, nos milieux de travail.
Nous allons donc de la célébration à la vie, conscients que la messe trouve un accomplissement dans nos choix concrets. Nous célébrons l’Eucharistie pour apprendre à laisser agir le Christ dans nos œuvres : que ses pensées soient nos pensées, ses sentiments les nôtres et ses choix aussi les nôtres.
Parce que la présence réelle du Christ dans le Pain consacré ne se termine pas avec la messe, l’Eucharistie est conservée dans le tabernacle pour la communion des malades et pour l’adoration silencieuse. Par ailleurs, les fruits de la messe sont destinés à murir dans la vie de chaque jour.
La participation régulière à l’Eucharistie approfondit notre lien avec la communauté chrétienne et nous engage à l’égard des pauvres. Remercions le Seigneur pour le chemin de redécouverte de la Messe qu’il nous a donné d’accomplir ensemble.
Que le Christ ressuscité soit toujours votre joie et vous donne sa force pour l’annoncer autour de vous. Que Dieu vous bénisse !
Nous nous retrouvons aujourd’hui, après les célébrations solennelles de la Pâque… Au cours de la Veillée pascale, l’annonce suivante a retenti : « Le Seigneur est vraiment ressuscité, alléluia ! ». A présent, c’est lui-même qui nous parle : « Je ne mourrai pas – proclame-t-il – je resterai en vie ».
Jésus ressuscité et Marie Madeleine
Il dit aux pécheurs : « Recevez la rémission des péchés. En effet, c’est moi qui suis votre rémission ». Enfin, il répète à tous: « Je suis la Pâque du salut, l’Agneau immolé pour vous, moi votre rachat, moi votre vie, moi votre résurrection, moi votre lumière, moi votre salut, moi votre roi. Moi, je vous montrerai le Père. »
Ainsi s’exprime un écrivain du II siècle, Méliton de Sardes, en interprétant avec réalisme les paroles et la pensée du Ressuscité .
Au cours de ces journées, la liturgie rappelle plusieurs rencontres que Jésus eut après sa résurrection: avec Marie-Madeleine et les autres femmes qui étaient allées au sépulcre de bon matin, le jour suivant le samedi; avec les Apôtres réunis incrédules au Cénacle; avec Thomas et les autres disciples.
Gerard van Honthorst l’incrédulitédeThomas
Ces diverses apparitions constituent également pour nous une invitation à approfondir le message fondamental de la Pâque. Elles nous incitent à reparcourir l’itinéraire spirituel de ceux qui ont rencontré le Christ et qui l’ont reconnu lors des premiers jours après les événements pascals.
L’évangéliste Jean rapporte que Pierre et lui-même, ayant entendu la nouvelle annoncée par Marie-Madeleine, étaient accourus, presque en compétition, vers le sépulcre (cf. Jn 20, 3 et suivants).
Et que dire de Marie-Madeleine? En pleurs, elle reste à côté de la tombe vide avec l’unique désir de savoir où l’on a emporté son Maître. Elle le retrouve et le reconnaît lorsqu’Il l’appelle par son nom (cf. Jn 20, 11-18).
Nous aussi, si nous cherchons le Seigneur avec une âme simple et sincère, nous le rencontrerons, ce sera même Lui qui viendra à notre rencontre ; il se fera reconnaître, il nous appellera par notre nom, c’est-à-dire qu’il nous fera entrer dans l’intimité de son amour.
Le Seigneur a dit à Marie-Madeleine : « Cesse de me tenir, je ne suis pas encore monté vers le Père » (Jn 20, 17). C’est une expression, qui nous surprend, surtout si on la compare avec ce qui se passe, en revanche, avec Thomas l’incrédule.
Là, au Cénacle, ce fut le Ressuscité lui-même qui présenta ses mains et son côté à l’Apôtre pour qu’il les touche et en tire la certitude que c’était vraiment Lui (cf. Jn 20, 27). En réalité, les deux épisodes ne sont pas en opposition ; au contraire, l’un aide à comprendre l’autre.
Marie-Madeleine voudrait à nouveau avoir son Maître comme avant, considérant la croix comme un souvenir dramatique à oublier. Mais désormais il n’y a plus de place pour une relation avec le Ressuscité qui soit purement humaine…
C’est ce que souligne saint Bernard : Jésus « nous invite tous à cette vie nouvelle, à ce passage… Nous ne verrons pas le Christ en nous tournant en arrière » (Discours sur la Pâque). C’est ce qui s’est passé pour Thomas. Jésus lui montre ses blessures non pour oublier la croix, mais pour la rendre inoubliable également à l’avenir.
En effet, c’est vers l’avenir que le regard est désormais tourné. Le devoir du disciple est de témoigner de la mort et de la résurrection de son Maître et de sa vie nouvelle. C’est pourquoi Jésus invite son ami incrédule à « le toucher » : il veut en faire un témoin direct de sa résurrection.
Chers frères et sœurs, nous aussi, comme Marie Madeleine, Thomas et les autres apôtres, nous sommes appelés à être des témoins de la mort et de la résurrection du Christ. Nous ne pouvons pas garder la grande nouvelle pour nous. Nous devons l’apporter au monde entier : « Nous avons vu le Seigneur! » (Jn 20, 25).
Que la Vierge Marie nous aide à goûter pleinement la joie pascale, pour que, soutenus par la force de l’Esprit Saint, nous devenions capables de la diffuser à notre tour partout où nous vivons et nous œuvrons. Encore une fois, Bonne Pâques à vous tous!
BENOÎT XVI AUDIENCE GÉNÉRALE Mercredi 11 avril 2007
Lors de la prière du Regina Coeli, place Saint-Pierre à Rome, le Pape François, au lendemain de Pâques, a parlé des nouveautés qu’a apporté la Résurrection du Christ : La fraternité, le dialogue et la relation à l’autre sont les fruits de Pâques.
En ce 2 avril, lundi de Pâques, dit aussi lundi de l’Ange, le Pape François est revenu sur les faits survenus lorsque les femmes allèrent au Sépulcre et y trouvèrent le tombeau vide.
Ce sont les anges, messagers de Dieu, qui leur annoncèrent la bonne nouvelle – le Seigneur est ressuscité – de la même manière que Gabriel annonça l’Incarnation du Verbe à Marie.«Il fallait un être supérieur pour communiquer une réalité aussi bouleversante.» Deux aspects essentiels sont instaurés par Pâques.
Fraternité
La fraternité : voilà le premier fruit de la Pâque du Christ : «avec sa mort et sa résurrection, il a vaincu le péché qui séparait l’homme de Dieu, l’homme de lui-même, l’homme de ses frères». «Il a rétabli la paix, commençant à tisser la toile d’une nouvelle fraternité». C’est à la lumière de ce constat que le Pape a invité à redécouvrir cette fraternité telle qu’elle était vécue dans les premières communautés.
«Il ne peut y avoir une vraie communion et un engagement pour le bien commun et la justice sociale sans la fraternité et le partage». Ce qui est vrai pour la société, l’est aussi pour l’Église.
Dialogue et relation
Autre nouveauté, celle du «dialogue et de la relation», devenue une «responsabilité» pour les chrétiens. «Nous ne pouvons pas nous renfermer dans notre sphère privée, sur notre groupe ; nous sommes appelés à nous occuper du bien commun, à prendre soin de nos frères, spécialement les plus faibles et les exclus», car Jésus a expliqué à ses disciples qu’on les reconnaitrait au fait qu’ils s’aiment les uns les autres.
Seule cette fraternité «peut garantir une paix durable, peut vaincre les pauvretés, peut éteindre les tensions et les guerres, peut extirper la corruption et la criminalité».
Poursuivre l’expérience de la fraternité
Le Pape, enfin, a appelé la Vierge Marie, Reine du Ciel, à nous soutenir par sa prière. «Que la Vierge Marie, que nous invoquons sous le titre de Reine du Ciel en cette période de Pâques, nous soutienne par sa prière, afin que la fraternité et la communion que nous vivons en ces jours de Pâques deviennent notre style de vie et l’âme dans nos relations.»
Après la prière du Regina Coeli, le Pape a invité les fidèles à cueillir «chaque bonne occasion pour être témoins de la paix du Seigneur ressuscité en particulier envers les personnes les plus fragiles et les plus défavorisées», comme les autistes dont on célèbre aujourd’hui la Journée mondiale.
Ila enfin invoqué la paix pour tous les pays en guerre et renouvelé son appel afin que «les personnes séquestrées ou injustement privées de leur liberté soient relâchées et puissent retourner chez elles».