Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

le mystère de la création

1. « Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance» (Gn 1, 26).

«Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, il les créa homme et femme» (Gn 1, 27).

Michel-Ange-Buonarroti-La-Creation-De-L-Homme
Michel-Ange Buonarroti-La Creation de l ‘Homme (détail) Chapelle Sixtine

En cette Veillée pascale, la liturgie proclame le premier chapitre du Livre de la Genèse, qui évoque le mystère de la création et, en particulier, de la création de l’homme. Une fois encore notre attention se concentre sur le mystère de l’homme, qui se manifeste pleinement dans le Christ et par le Christ.

«Fiat lux», «faciamus hominem» [Que la lumière soit – Faisons l’homme] : ces paroles de la Genèse trouvent toute leur vérité, quand elles sont passées au creuset de la Pâque du Verbe (cf. Ps. 11 [12], 7). Pendant le calme du Samedi saint, dans le silence de la Parole, elles arrivent à la plénitude de leur signification : cette «lumière» est une lumière nouvelle, qui ne connaît pas de déclin; cet «homme» est «l’homme nouveau, créé saint et juste dans la vérité, à l’image de Dieu» (Ep 4, 24).

La nouvelle création se réalise dans la Pâque. Dans le mystère de la mort et de la résurrection du Christ tout est sauvé, et tout redevient parfaitement bon, selon le dessein originel de Dieu. Avant tout, l’homme, fils prodigue qui a dilapidé dans le péché le bien précieux de sa liberté, recouvre sa dignité perdue.

« Faciamus hominem ad imaginem et similitudinem nostram » [Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance]. Comme ces paroles résonnent vraies et profondes dans la nuit de Pâques ! Et quelle ineffable actualité elles revêtent pour l’homme de notre temps, si conscient de sa capacité à dominer l’univers, mais souvent si désorienté par rapport au sens authentique de son existence, dans laquelle il ne sait plus reconnaître les traces du Créateur ! …

4. « O vere beata nox ! » [Ô nuit de vrai bonheur !], chante l’Église dans la Louange pascale, se souvenant des grandes œuvres de Dieu accomplies dans l’Ancienne Alliance, durant l’exode des Israélites sortis d’Égypte. C’est l’annonce prophétique de l’exode du genre humain de l’esclavage de la mort à la vie nouvelle par la Pâque du Christ.

O vere beata nox ! [Ô nuit de vrai bonheur !], voulons-nous répéter avec l’hymne pascale, en contemplant le mystère universel de l’homme à la lumière de la résurrection du Christ. Au commencement Dieu l’a créé à son image et à sa ressemblance.

Par l’œuvre du Christ crucifié et ressuscité, cette ressemblance avec Dieu, ternie par le péché, a été restaurée et portée à son sommet. Et nous pouvons dire à la suite d’un auteur ancien : Homme, regarde-toi ! Reconnais ta dignité et ta vocation ! Le Christ, vainqueur de la mort en cette nuit très sainte, ouvre devant toi les portes de la vie et de l’immortalité.

Faisant écho à la proclamation du diacre dans le chant de l’annonce pascale, je redis avec joie : Annuntio vobis gaudium magnum : surrexit Dominus vere ! Surrexit hodie ! [Je vous annonce une grande joie : le Seigneur est vraiment ressuscité ! Aujourd’hui il est ressuscité !] Amen !

EXTRAITS DE L’HOMÉLIE DE SAINT- JEAN-PAUL II POUR LA VEILLÉE PASCALE du 11 AVRIL 1998

© Copyright – Libreria Editrice Vaticana

messe de la Cène dans une prison de Rome

messe de la Cène dans une prison de Rome

Après une visite à l’infirmerie de la prison Casa Circondariale “Regina Coeli”, pour  y saluer les détenus malades, vers 16h ce Jeudi Saint, le Pape François a tenu à célébrer une nouvelle fois la messe de la Sainte Cène auprès des prisonniers, auquel il s’est présenté lui-même comme un simple pécheur mais aussi comme un «ambassadeur de Jésus». Dans son homélie, le Pape a montré l’originalité du geste de Jésus, de laver les pieds de ses disciples, dans le contexte de son époque.

l’exemple de Jésus

Jésus termine son discours en disant: «Je vous ai donné un exemple, parce que, comme je l’ai fait, vous devez aussi le faire» (Jn 13, 15). Lavez les pieds. Les pieds, à cette époque, étaient lavés par des esclaves: c’était une tâche d’esclave. Les gens parcouraient les routes, il n’y avait pas d’asphalte, il n’y avait pas de pavés; à ce moment-là, il y avait de la poussière dans la rue et les gens se salissaient.

Une fois, alors qu’ils étaient en route, deux des disciples qui voulaient faire carrière avaient demandé à Jésus d’occuper des places importantes, l’une à sa droite et l’autre à gauche (Mc 10, 35-45). Et Jésus les regardait avec amour – Jésus regardait toujours avec amour – et dit: «Vous ne savez pas ce que vous demandez» (v. 38). Les chefs des nations – dit Jésus – se laissent servir, et ils vont bien (voir v. 42).

Pensons à l’époque des rois, des empereurs si cruels, qui ont faits servir les esclaves … Mais entre vous – Jésus dit – ce ne doit pas être de même: les détenteurs du pouvoir doivent servir. Votre chef doit être votre serviteur (voir v. 43). Jésus renverse l’habitude historique et culturelle de cet âge – même celle d’aujourd’hui – celui qui commande, pour être un bon leader, là où il est, doit servir.

Je pense souvent – pas en ce moment parce que tout le monde est vivant et a la possibilité de changer de vie et nous ne pouvons pas juger – mais je pense à l’histoire : si tant de rois, d’empereurs, de chefs d’État avaient compris cet enseignement de Jésus et au lieu de dominer, d’être cruels, de tuer des gens, ils l’avaient fait, combien de guerres auraient été évitées !

Service: en effet, il y a des gens qui ne facilitent pas cette attitude, des gens orgueilleux, des gens haineux, des gens qui nous souhaitent peut-être du mal; mais nous sommes appelés à les servir davantage. Et il y a aussi des gens qui souffrent, qui sont abandonnés par la société, au moins pour un moment, et Jésus va là pour leur dire: Tu es important pour moi.

Jésus vient nous servir, et le signal que Jésus sert ici aujourd’hui, à la prison de Regina Coeli, c’est qu’il a voulu choisir 12 d’entre vous, comme les 12 apôtres, pour vous laver les pieds. Jésus risque pour chacun de nous. Sachez ceci: Jésus s’appelle Jésus, il ne s’appelle pas Ponce Pilate. Jésus ne peut pas se contenter de se laver les mains: il ne sait que risquer! Regardez cette image si belle: Jésus se penche sur les épines, risquant de se blesser pour prendre la brebis perdue.

Aujourd’hui, moi qui suis un pécheur comme vous, je représente Jésus, je suis un ambassadeur de Jésus aujourd’hui, quand je me prosterne devant chacun d’entre vous, vous pensez: « Jésus a risqué en cet homme, un pécheur, pour venir me voir et dire qu’il m’aime « . C’est le service, c’est Jésus: il ne nous abandonne jamais; il ne se lasse jamais de nous pardonner. Il nous aime tellement. Regardez comme il risque, Jésus!

Et ainsi, avec ces sentiments, continuons cette cérémonie symbolique. Avant de nous donner son corps et son sang, Jésus risque pour chacun d’entre nous, et risque le service parce qu’il nous aime tellement.

 

12 hommes de provenances diverses

Au cours du rite, le Pape a lavé les pieds de 12 détenus provenant de sept pays : quatre Italiens, deux Philippins, deux Marocains, un Moldave, un Colombien, un Nigérian et un Sierra-Léonais.  Huit d’entre eux sont catholiques, mais ce groupe comptait aussi deux musulmans, un orthodoxe et un bouddhiste.

Durant la prière eucharistique, au moment du signe de paix, le Pape est sorti quelques instants du canon pour inviter à prier, en silence, pour ceux «qui nous veulent du bien» et aussi pour ceux «qui nous veulent du mal», qui «ne nous aiment pas» ou «que nous n’aimons pas», afin d’aborder la communion dans un réel esprit de paix intérieure.

Après la fin de la messe, il a rencontré quelques détenus de la 8e Section, dans laquelle sont retenus les prisonniers jugés coupables de délits sexuels.

Le sacerdoce, une vocation indissociable de la proximité

Lors de la messe chrismale de ce Jeudi Saint 29 mars en la basilique Saint-Pierre, le Pape François a loué «les pédagogies de l’incarnation et de l’inculturation» à l’adresse des prêtres du monde entier; des moyens pour eux de tisser une «proximité» charnière, tant avec Dieu qu’avec les fidèles.

Plus qu’une vertu, le concept de proximité est «une attitude qui implique toute la personne». D’emblée le Saint-Père a mis la «proximité» en clé de voûte de la mission pastorale.

Par l’incarnation et l’inculturation, les prêtres doivent s’incarner non pas seulement, «dans les cultures lointaines », mais aussi « dans la paroisse même, dans la nouvelle culture des jeunes». La raison est simple : la proximité est «clé de vérité».

Gare aux vérités-idoles

La définition de «vérité» revêt un double aspect. Elle ne permet pas seulement de nommer les situations et les choses en les tenant à distance avec des concepts et des raisonnements logiques, elle est aussi fidélité. La vérité permet de désigner les personnes par leur nom propre, «comme le Seigneur les nomme», avant de les classifier ou de définir  leur situation.

Apparaît alors un écueil, «celui de se faire idoles de certaines vérités abstraites». «La vérité-idole se déguise, elle utilise les paroles évangéliques comme un vêtement mais elle ne permet pas de toucher le cœur.»

Accompagner spirituellement, confesser, prédiquer

Pour éviter ce type de vérités fallacieuses, le Pape suggère de méditer sur trois proximités sacerdotales: l’accompagnement spirituel, la confession et, enfin, la prédication, car «l’homélie est la pierre de touche pour évaluer la proximité et la capacité de rencontre d’un pasteur avec son peuple». Nourries entre elles et mutuellement entretenues, ces proximités «réalisent la bonne nouvelle»

Proche de Dieu, proche de son peuple

Deux conseils à chaque prêtre : «Si tu te sens loin de Dieu, approche-toi de son peuple qui te guérira des idéologies qui ont refroidi ta ferveur. Et si tu te sens loin des gens, rapproche-toi du Seigneur, de sa Parole». Confession, accompagnement spirituel et prédication permettent ce rapprochement vers Dieu.

Prêtre intercesseur et prêtre proche de chair

Par cette proximité avec Dieu, « la Parole se fera chair en toi et tu deviendras un prêtre proche de toute chair.» Tandis que dans la proximité avec le peuple de Dieu, «sa chair douloureuse deviendra parole dans ton cœur et tu auras de quoi parler avec Dieu, tu deviendras un prêtre intercesseur». Deux vocations qui doivent se faire une.

MESSE CHRISMALE

HOMÉLIE DU PAPE FRANÇOIS

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