Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

Le Pape dénonce une société de la méfiance

« Sans nous en rendre compte, nous nous sommes habitués à vivre dans la “société de la méfiance” ». Le Pape François a célébré la messe en la fête de la Vierge de Guadalupe ce lundi 12 décembre 2016 en la basilique Saint-Pierre.

Dans son homélie, centrée sur la figure de la Vierge qui apparut à l’indien Juan Diego en 1531 près de Mexico, le Pape est revenu sur la situation sociale qui prévaut dans la majorité des pays américains. Il a dénoncé ainsi une « société toujours plus marquée par les signes de la division et de la fragmentation », qui laisse « hors–jeu » toutes celles et ceux qui ne parviennent pas à boucler les fins de mois.

C’est une société, en somme qui installe progressivement « une culture de la désillusion, du désenchantement et de la frustration chez tant de nos frères ». Comment parler de bien-être quand tout le continent latino-américain s’habitue à voir « des milliers et des milliers d’enfants et d’adolescents qui mendient dans les rues et dorment dans les gares, les stations de métro ou là où ils trouvent un abris ».

Le Pape regrette ces images où se pressent ces enfants exploités, contraints de laver les parebrises des automobiles, où les familles sont « marquées par la douleur de voir leurs enfants victimes des marchands de mort ». Il fustige aussi cette société où les personnes âgées sont rejetées, contraintes de vivre seules, « simplement parce qu’elles ne produisent plus ».

Dans ce contexte bien sombre, il est important de célébrer la Vierge pour montrer que « nous ne sommes pas un peuple orphelin » car « nous avons une Mère ». Le Pape évoque alors les mères latino-américaines qui combattent pour leurs enfants comme le fait la Vierge face à une « société de la méfiance et de la cécité, du laisser-aller et du désordre ». La Vierge est une femme qui « lutte pour donner chair à l’Évangile ».

C’est pourquoi « la contempler, c’est sentir la forte invitation à imiter sa foi… Sa foi nous porte à la réconciliation en nous donnant la force pour générer des liens sur notre terre bénie d’Amérique latine, en disant oui à la vie et non à tout type d’indifférence, d’exclusion, de mise à l’écart des peuples et des personnes ». Le Pape invite enfin à ne pas avoir peur de regarder autrui avec ses mêmes yeux qui ne voient en nous que des frères.

partager la joie du Salut de Dieu

Lors de l’Angélus de ce dimanche 11 décembre, troisième dimanche de l’Avent, c’est le moment traditionnel où les enfants de Rome apportent les statues de Jésus enfant de leur maison à la Place Saint-Pierre pour être bénies par le Pape. Le jour est affectueusement connu comme « Dimanche Bambinelli. » 

Le Salut et l’amour de Dieu sont sources de joie. le Pape a appelé les fidèles à répondre à l’invitation de Saint-Paul : «Réjouissez-vous toujours car le Seigneur est proche!», et à partager ce sentiment d’exultation.

« Ce n’est pas une joie superficielle ou purement émotive, encore moins une joie de mondanités ou de consumérisme. » Il s’agit plutôt d’une « joie authentique, dont nous sommes appelés à redécouvrir la saveur » pendant ce temps de l’Avent. C’est « une joie qui touche à l’intime de notre être » pendant que nous sommes dans l’attente du « Messie promis, né à Bethléem de la Vierge Marie. »

Le Pape s’appuie sur l’exemple du prophète Isaïe, qui a vu une terre aride peuplée de « faibles, de cœurs perdus, d’aveugles, de sourds et de muets », se transformer en « un désert florissant, la joie et la consolation imprégnant les cœurs », signe du Salut qui s’accomplit en Jésus.

Ce même Salut présent dans le message de Jean-Baptiste : «Les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent ». Ce ne sont pas que des paroles. Quand Jésus sauve, c’est en acte, des « actes qui affectent tout l’être humain et le régénère. »

C’est de cette intervention du Salut et de l’amour de Dieu que naît la joie. « Dieu est entré dans l’histoire pour nous libérer de l’esclavage du péché, il a planté sa tente au milieu de nous pour partager notre existence, guérir nos plaies, soigner nos blessures et nous donner une vie nouvelle

Le Saint-Père invite à vivre ce sentiment d’exultation, « car un chrétien qui n’est pas joyeux, n’est pas chrétien », il lui manque cette joie « du cœur qui nous fait avancer et nous donne du courage ». Il appelle aussi à être patient parce qu’au retour du libérateur, le jour de Noël, « notre joie sera pleine ». Une joie qu’il appelle à partager avec ceux qui sont malades, les personnes seules et les malheureux.

Après la prière de l’Angélus, le Pape a évoqué la situation en Syrie. Il a fait part, en particulier, de sa proximité, par la prière, aux personnes qui vivent à Alep. «Alep est une ville où vivent des familles, des enfants, des personnes âgées ou malades». Il déplore que « nous nous soyons habitués à la guerre, à la destruction, mais nous ne devons pas oublier que la Syrie est un pays plein d’histoire, de culture et de foi. »

Un patrimoine et un peuple qui sont niés par la guerre, « accumulation d’injustices et des mensonges.» Le Saint-Père en appelle « à l’engagement de tous, parce que nous faisons face à un choix de civilisation. » Il appelle à dire « non à la destruction, oui à la paix, oui au peuple d’Alep et à la Syrie. »

Il demande ensuite de prier pour les victimes des différentes attaques terroristes qui ont frappé plusieurs pays «dans les dernières heures». « Les lieux sont différents, mais malheureusement la violence qui sème la mort et la destruction est unique. » Il appelle à une « réponse aussi unique: la foi en Dieu et l’unité dans les valeurs humaines et civiles ».

Il a exprimé sa proximité toute particulière pour son « cher frère le pape Tawadros II et sa communauté » et sa prière pour les morts et les blessés. Le Pape Tawadros II est la principale autorité de l’Église copte orthodoxe, frappée ce dimanche 11 décembre par un attentat suicide dans une église du Caire, en Égypte, faisant des dizaines de morts.

Il a enfin évoqué la béatification ce dimanche 11 décembre, au Laos, de 17 martyrs laotiens et étrangers, célébrée dans la capitale Vientiane. « Leur fidélité héroïque au Christ doit être un encouragement et un exemple pour les missionnaires et spécialement pour les catéchistes, qui dans leurs terres de missions, accomplissent une œuvre apostolique précieuse et irremplaçable. »

11-12-2016 source : Radio Vatican

Médiateurs ou intermédiaires

Saint François Xavier mourant – Goya

Le Pape François a remis aux séminaristes de Rome les icônes de saint Polycarpe, de saint François-Xavier et de saint Paul sur le point d’être décapité, en leur recommandant de vivre le sacerdoce comme d’authentiques médiateurs entre Dieu et le Peuple, joyeux également sur la croix, et non comme des fonctionnaires intermédiaires, rigides et mondains, attentifs uniquement à leurs propres intérêts et pour cela insatisfaits.

Tel est le profil authentique du prêtre tracé par le Pape lors de la Messe célébrée dans la matinée du vendredi 9 décembre dans la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, au Vatican.

En faisant observer que, dans le passage de l’évangile de Matthieu (11, 16-19) proposé par la liturgie, « il y a beaucoup de chrétiens insatisfaits qui ne réussissent pas à comprendre ce que le Seigneur nous a enseignés : ils ne réussissent pas à comprendre le noyau propre à la révélation de l’Évangile. »

S’adressant directement à la communauté du grand séminaire pontifical romain, « aux séminaristes et aux formateurs », le Pape François a posé la question de savoir si « il y a également des prêtres insatisfaits, parce que leur cœur est loin de la logique de Jésus ».

Mais « quelle est la logique de Jésus qui donne pleine satisfaction à un prêtre? » C’est « la logique du médiateur ». Jésus est « le médiateur entre Dieu et nous ; et nous devons prendre ce chemin de médiateurs et non pas l’autre figure qui lui ressemble tant mais qui n’est pas la même : celle d’intermédiaires ». Parce qu’il y a « une différence entre un médiateur et un intermédiaire ». En effet, « l’intermédiaire fait son travail et reçoit son salaire »

« Le médiateur, en revanche se perd lui-même pour unir les parties, donne sa vie, soi-même, le prix est celui-ci: sa vie, il paie de sa vie, de sa fatigue, de son travail, tant de choses. » Et « le curé » donne sa vie précisément pour « unir le troupeau, pour unir les gens, pour les conduire à Dieu ». Parce que « la logique de Jésus comme médiateur est la logique de s’anéantir soi-même. » Cela est donc « la logique : se vider, s’anéantir ». « Le prêtre est un médiateur très proche de son peuple, très proche. » Lire la suite →