Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

courage et patience dans la prière

«Courage et patience» : ce sont les particularités de la prière qui doit être adressée à Dieu, «en toute liberté, comme des enfants». La première lecture de ce jour, tirée du Livre de l’Exode, rapporte le dialogue entre Dieu et Moïse sur l’apostasie des Hébreux.

La « logique des pots-de-vin »

Adoration du veau d'or - série : Petrus Comestor, Bible historiale, Meermanno Koninklijke Bibliotheek, La Haye (pièce ou n° 51 / 105) Datation : 1372
Adoration du veau d’or – série : Petrus Comestor, Bible historiale, Meermanno Koninklijke Bibliotheek, La Haye (pièce ou n° 51 / 105) Datation : 1372

Le Seigneur s’enflamme contre l’infidélité du peuple d’Israël, qui «a délaissé la gloire du Dieu vivant pour adorer un veau d’or». Il promet de les exterminer, mais Moïse cherche à apaiser sa colère. Dans le dialogue audacieux qui est rapporté, le prophète argumente et rappelle au Père tout ce qu’Il a fait pour son peuple, le libérant de l’esclavage, récompensant la fidélité d’Abraham et Isaac.

Dans ses paroles, dans ce face-à-face, transparait l’implication de Moïse, l’amour qu’il éprouve pour son peuple. Il ne craint pas de dire la vérité, «il n’entre pas dans une logique de ‘jeux de pots-de-vin’», il ne cède pas à la possibilité de «vendre sa conscience». Et cela plait à Dieu ; «quand Dieu voit une âme, une personne qui prie et prie et prie encore pour quelque chose, Il s’émeut».

«Pas de pots-de-vin. Je suis avec le peuple. Et je suis avec Toi .C’est cela la prière d’intercession : une prière qui argumente, qui a le courage de dire en face au Seigneur, qui est patient. Il faut de la patience dans la prière d’intercession : nous ne pouvons pas promettre à quelqu’un de prier pour lui, s’en tenir à  un ‘Notre Père’ et un ‘Je vous salue Marie’, et ensuite s’en aller. Non. Si tu dis prier pour un autre, tu dois prendre ce chemin, et il faut de la patience.»

Patience et constance dans la prière

Il n’est pas rare de voir des gestionnaires disposés à sacrifier leur entreprise, non seulement pour sauvegarder leurs intérêts, mais aussi pour en retirer quelque avantage. Moïse n’entre pas dans cette «logique de pots-de-vin» : il est avec le peuple et lutte pour le peuple. La Bible fourmille d’exemples de constance, de capacité à avancer avec patience, comme la Cananéenne, ou l’aveugle de Jéricho.

«Pour la prière d’intercession, il faut deux choses : le courage et la patience. Si je veux que le Seigneur écoute ce que je lui demande, je dois aller, aller, et aller frapper à la porte, frapper au cœur de Dieu… parce que mon cœur est impliqué ! Mais si mon cœur n’est pas impliqué dans cette intention, ou avec cette personne pour qui je dois prier, il ne sera pas capable de faire preuve de courage ou de patience.»

L’engagement du cœur

La «route» doit être celle de la «prière d’intercession» : être impliqués, lutter, avancer, jeûner. «Que le Seigneur nous donne cette grâce. La grâce de prier devant Dieu avec liberté, comme des fils : de prier avec insistance, de prier avec patience. Mais surtout, de prier en sachant que je parle avec mon Père, et que mon Père m’écoutera. Que le Seigneur nous aide à progresser dans cette prière d’intercession.»

Pape François, extraits de son homélie lors de la messe, ce jeudi 15 mars 2018, chapelle de la Maison Sainte Marthe au Vatican.

Le Notre Père et la Fraction du Pain

Lors de l’audience générale de ce mercredi matin sur la Place Saint-Pierre, le Pape François a poursuivi sa série de catéchèses sur les rites de la messe, en s’arrêtant cette fois sur la prière du Notre Père, «la prière des enfants de Dieu», qui nous a été enseignée par Jésus en personne.

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 14 mars 2018

Frères et sœurs, les rites de la Communion, lors de la messe, commencent par la récitation communautaire du Notre Père, qui est la prière des enfants de Dieu. Quand nous prions avec le Notre Père, nous prions comme priait Jésus.

Quand nous prions le Notre Père, nous nous connectons avec le Père qui nous aime, mais c’est l’Esprit qui nous donne cette connexion, ce sentiment d’être enfants de Dieu. Il n’y a pas de meilleure prière que celle que Jésus nous a enseignée pour nous préparer à la communion sacramentelle avec lui.

Dans cette prière, nous demandons « le pain quotidien » dans lequel nous voyons une référence particulière à l’Eucharistie et dont nous avons besoin pour vivre en enfants de Dieu.

Alors que nous implorons le pardon de Dieu et que nous nous engageons à pardonner à ceux qui nous ont offensés, le Notre Père nous dispose à l’amour fraternel.

Et enfin, nous demandons à Dieu de nous libérer du mal qui nous sépare de lui et de nos frères. Ce sont là des demandes très adaptées pour nous préparer à la communion. Le geste de paix qui suit est une sorte de sceau qui exprime la communion ecclésiale et l’amour réciproque avant de communier.

La paix du Christ ne peut pas s’enraciner dans un cœur incapable de vivre la fraternité et de la recomposer après l’avoir blessée. Et c’est le Seigneur qui donne la Paix.

Puis vient la fraction du pain eucharistique accompagnée de l’invocation « Agneau de Dieu ». Dans ce pain rompu pour la vie du monde, l’assemblée reconnaît le véritable Agneau de Dieu, le Christ Rédempteur, et le supplie : Prends pitié de nous… Donne-nous la paix !

Ce sont des invocations qui, depuis la prière du Notre Père jusqu’à la fraction du Pain, nous aident à disposer l’âme à participer à l’eucharistie, source de communion avec Dieu et avec les frères.

En ce temps de préparation à la célébration de Pâques, je vous invite à enraciner la paix du Christ dans vos cœurs, afin de vivre la fraternité et de la guérir lorsqu’elle a été blessée. Que Dieu vous bénisse !


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Les chrétiens ne doivent pas être statiques

Le vrai chrétien ne s’arrête pas à la première grâce reçue, mais il va toujours de l’avant, parce qu’il cherche la joie d’être avec le Seigneur. Il est invité à « cultiver son propre désir ».

Paul Véronèse - Le centurion de Capharnaüm demande à Jésus de guérir son fils
Véronèse – Le centurion de Capharnaüm demande à Jésus de guérir son fils

«Si vous ne voyez pas des signes et des prodiges, vous ne croyez pas.» Dans l’extrait de l’Évangile aujourd’hui, Jésus s’adresse au fonctionnaire du roi qui va à sa rencontre en Galilée pour lui demander de guérir son fils malade. Les gens savaient que Jésus avait déjà fait beaucoup de miracles. Et Jésus semble perdre patience, parce qu’ils ne recherchent que le miracle.

«Où est votre foi ? Voir un miracle, un prodige et dire : “Mais, toi tu as la puissance, tu es Dieu”, oui, c’est un acte de foi, mais tout petit. Parce qu’il est évident que cet homme a un pouvoir fort, mais ici commence la foi, ensuite il faut avancer. Où est ton désir de Dieu ? Parce que la foi, c’est ceci : avoir le désir de trouver Dieu, de le rencontrer, d’être avec Lui, d’être heureux avec Lui.»

Le Seigneur nous invite à la vraie joie

La première lecture tirée du livre du Prophète Isaïe l’explique : «Je vais créer un ciel nouveau et une terre nouvelle  (…), soyez dans la joie». «Quand le Seigneur passe dans notre vie et fait un miracle en chacun de nous, et chacun de nous sait ce que le Seigneur a fait dans sa vie, et là tout ne finit pas : ceci est l’invitation à aller de l’avant, à continuer à cheminer, “rechercher le visage de Dieu”, dit le Psaume, chercher cette joie.»

Tellement de chrétiens «garés au parking»

«Parce qu’il y a beaucoup de chrétiens arrêtés, qui ne cheminent pas ; des chrétiens ensablés dans les choses de chaque jour, qui sont bons, mais qui ne grandissent pas, qui restent petits. Des chrétiens garés au parking. Des chrétiens en cage, qui ne savent pas voler avec le rêve de cette belle chose à laquelle le Seigneur nous appelle.»

Le vrai chrétien prend des risques

«Comment est mon désir ? (…) Je cherche le Seigneur comme cela? Ou bien j’ai peur, je suis médiocre? (…) Quelle est la mesure de mon désir? L’entrée ou tout le festin?» Il convient de «cultiver son propre désir, ne pas trop organiser, aller un peu de l’avant, risquer. Le vrai chrétien risque, il sort de la sécurité».

Pape François, extraits de son homélie à la Maison Sainte-Marthe du Vatican, ce lundi 12 mars 2018.