Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

l’évangélisation ne se fait pas dans un fauteuil

C’est l’Esprit Saint qui pousse les chrétiens à l’évangélisation qui se bâtit sur trois verbes-clés : lève-toi, approche-toi et pars de la situation concrète.

 

Tous les chrétiens ont «l’obligation» et la «mission» d’évangéliser, en demandant la grâce d’être des «auditeurs de l’Esprit» pour «être en sortie», démontrant leur « proximité envers les gens» en partant non de la théorie mais de leur situation. C’est le sens de l’homélie du Pape François lors de la messe ce jeudi 19 avril à la Maison Sainte-Marthe au Vatican.

Léon Gérome (1824–1904) Dernière prière de Chrétiens Martyrs (détail)
Léon Gérome (1824–1904) Dernière prière de Chrétiens Martyrs (détail)

Après le martyr d’Étienne, une vague de persécutions s’abattit sur les chrétiens, poussant, au final, les disciples à aller «au-delà».

«Comme il le fait avec les graines des plantes, le vent les a pris et semé, ainsi c’est arrivé jusqu’ici: ils sont allés au delà, avec la semence de la Parole, et ils ont semé la Parole de Dieu… Ainsi, à partir d’une persécution, d’un vent, les disciples ont apporté l’évangélisation. Et ce passage des Actes des Apôtres que nous avons lu aujourd’hui est d’une grande beauté … C’est un vrai traité d’évangélisation. Ainsi le Seigneur évangélise. Ainsi annonce le Seigneur, c’est ainsi que le Seigneur veut que nous évangélisions.»

Évangélisateurs parfois jusqu’au martyre

«L’évangélisation n’est pas un plan de prosélytisme bien fait: « Allons-y et faisons tant de prosélytes, là-bas… » Non … À l’origine, c’est l’Esprit Saint qui conduit chacun des disciples. Au début il dit : lève-toi et va. Ce n’est pas une évangélisation de fauteuil.» Des hommes et des femmes ont quitté leur patrie et leur famille pour aller vers des terres lointaines porter la parole de Dieu. «Ils n’étaient pas préparés physiquement, parce qu’ils n’avaient pas les anticorps pour résister aux maladies de ces terres,» ils mouraient jeunes ou «martyrisés».

Le Pape a enfin expliqué qu’aucun «vademecum de l’évangélisation» ne sert mais qu’il faut être «proche» pour regarder ce qu’il se passe.

«Vous ne pouvez pas évangéliser en théorie. L’évangélisation est un peu un corps à corps, de personne à personne. On part de la situation, pas des théories. Et on annonce Jésus-Christ, et le courage de l’Esprit pousse à baptiser. Allez, allez, allez, jusqu’à ce que vous sentiez que votre travail soit terminé. C’est ainsi que l’évangélisation est faite. Ces trois mots sont la clé pour nous tous les chrétiens, nous devons évangéliser avec notre vie, avec notre exemple, et aussi avec notre parole. « Lève-toi, lève-toi »; « sois proche »: proximité; et « pars de la situation », le concret. Une méthode simple, mais c’est la méthode de Jésus, Jésus évangélisa ainsi. Toujours en chemin, toujours sur la route, toujours proche des gens, toujours parti de situations concrètes, du concret. Il n’est possible d’évangéliser qu’avec ces trois attitudes, mais sous la puissance de l’Esprit. Sans l’Esprit, même ces trois attitudes ne servent pas. C’est l’Esprit qui nous pousse à nous lever, à nous approcher et à partir de situations concrètes.»

le Seigneur appelle personnellement lors du baptême

Lors de l’audience générale de ce mercredi matin, tenue sur la Place Saint-Pierre, le Pape François a poursuivi son enseignement sur la baptême, en rappelant que ce rite fait sortir le chrétien de l’anonymat. Que l’on soit baptisé dans sa petite enfance ou dans sa maturité, par choix personnel, il s’agit toujours d’un rite qui ouvre à une expérience personnelle de la relation avec Dieu.

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 18 avril 2018


Frères et sœurs, la signification du baptême ressort clairement dans sa célébration. D’abord, le nom du candidat est demandé. Dieu, en effet, nous appelle chacun par notre nom, il nous aime dans le concret de notre vie. Le baptême initie une vocation personnelle à vivre en chrétien et implique une réponse personnelle.

Dieu ne cessera de prononcer notre nom durant toute notre vie, faisant résonner en nous son appel à devenir semblable à son Fils. Les catéchumènes adultes expriment eux-mêmes leur désir d’entrer dans l’Église alors que les enfants sont représentés par leurs parents, parrain et marraine.

Le rite se poursuit, pour les enfants, par le signe de la croix, le signe de l’amour de Jésus, qui est marqué sur leur front. Les catéchumènes adultes en sont marqués également sur tous leurs sens, sur les oreilles, pour écouter la voix du Seigneur, sur les yeux, pour voir la splendeur du visage de Dieu, sur la bouche, pour répondre à la parole de Dieu, sur la poitrine, pour que le Christ habite par le moyen de la foi dans les cœurs, sur les épaules, pour soutenir le joug suave du Christ.

La préparation des parents, dans le cas des baptêmes d’enfants, ou la formation des catéchumènes dans les cas de baptêmes d’adolescents ou d’adultes, doit permettre de réveiller une foi sincère en réponse à l’Évangile. La croix est notre signe distinctif : on devient chrétien dans la mesure où la croix s’imprime en nous, rendant visible, même extérieurement, notre manière d’affronter la vie.

Le baptême est le sacrement de cette foi avec laquelle les hommes, illuminés par la grâce de l’Esprit Saint, répondent à l’Évangile du Christ. – Seigneur, offre-moi le don de la foi.

Frères et sœurs, en faisant le signe de la croix quand nous nous réveillons, avant les repas, face à un danger, pour nous protéger du mal, le soir avant de dormir, nous exprimons à nous-même et aux autres à qui nous appartenons, à qui nous voulons être. Je vous invite à faire souvent dans la journée le signe de la croix. J’invite les parents à bien enseigner le signe de croix à leurs enfants. Que Dieu vous bénisse !


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Appels pour une économie inclusive et pour la défense de la vie

En évoquant au terme de sa catéchèse la réunion de la Banque mondiale qui aura lieu ce samedi à Washington, le Pape a déclaré encourager «les efforts qui, à travers l’inclusion financière, cherchent à promouvoir la vie des plus pauvres, en favorisant un développement intégral authentique et respectueux de la vie humaine».

Après avoir aussi reçu plus tôt dans la matinée les parents du petit Alfie Evans, le Pape François a également relancé son appel de défense de la vie, déjà exprimé dimanche dernier lors de la prière du Regina Coeli :

«J’attire de nouveau l’attention sur Vincent Lambert et le petit Alfie Evans, et je voudrais rappeler et fortement confirmer que l’unique maître de la vie, du début jusqu’à la fin naturelle, est Dieu ! Et notre devoir est de tout faire pour prendre soin de la vie. Pensons en silence et prions afin que soit respectée la vie de toutes les personnes et spécialement celle de nos deux frères. Prions en silence.»

Un prophète est toujours un homme d’espérance

Le Pape a parlé de saint Étienne lors de la messe matinale à la Maison Sainte-Marthe : « pour renforcer notre appartenance à Dieu, l’Église a besoin que nous soyons tous des prophètes. Le vrai prophète est capable de pleurer sur le peuple qui ne l’écoute pas. »
le martyre de Saint Étienne - BNF
le martyre de Saint Étienne – BNF

Étienne, le premier martyr de l’Église, accusait ainsi le peuple, les anciens et les scribes qui l’avaient envoyé au tribunal : «Vous opposez toujours une résistance à l’Esprit Saint. Vous n’êtes pas cohérents avec la vie qui vient de vos racines.» Ils avaient le cœur fermé, ils ne voulaient pas l’écouter, et ils ne se souvenaient plus de l’histoire d’Israël.  La liturgie d’aujourd’hui propose leur histoire dans la Première Lecture, tirée des Actes des Apôtres.

La persécution à cause de la vérité

Tout comme les prophètes précédents avaient été persécutés par leurs pères, de la même façon, ces anciens et ces scribes, «furibonds dans leur cœur», se jetèrent tous ensemble contre Étienne, «ils le trainèrent en dehors de la ville et se mirent à le lapider.» «Quand le prophète arrive à la vérité et touche le cœur, ou le cœur s’ouvre, ou le cœur devient pierre, et se déchaine la rage, la persécution.» «C’est ainsi que finit la vie d’un prophète.»

Le vrai prophète pleure son peuple

La vérité souvent inconfortable n’est pas agréable à écouter et François dit que «les prophètes toujours, ont eu ces problèmes de persécution pour le fait de dire la vérité».

«Mais quel est pour moi la preuve qu’un prophète, quand il parle fort, dit la vérité ? C’est quand ce prophète est capable non seulement de dire, mais de pleurer sur le peuple qui a abandonné la vérité. Et Jésus d’une part, les réprouve avec ces paroles dures : « génération perverse et adultère », dit-il par exemple ; et d’autre part il pleure sur Jérusalem. Ceci est le test. Un vrai prophète est celui qui est capable de pleurer pour son peuple, et aussi de dire des choses fortes quand il doit les dire. Il n’est pas tiède, il est toujours comme ça : direct.»

Ne pas seulement réprouver mais ouvrir à l’espérance

Mais le vrai prophète n’est pas un «prophète de malheur», mais doit être un prophète d’espérance :

«Ouvrir des portes, assainir les racines, assainir l’appartenance au peuple de Dieu pour aller de l’avant. Il n’est pas d’office un dénonciateur… Non, c’est un homme d’espérance. Il réprouvera quand c’est nécessaire et il ouvre les portes en regardant l’horizon de l’espérance. Mais, le vrai prophète, si il fait bien son métier, il joue sa peau.»

L’Église a besoin du service de la prophétie

Ainsi, Étienne meurt sous les yeux de Saul, pour être cohérent avec la vérité. L’un des premiers pères de l’Église, Tertullien, dit : «le sang des martyrs est la semence des chrétiens».

«L’Église a besoin des prophètes. Je dirais même plus : elle a besoin que nous soyons tous des prophètes. Non pas des critiques, ceci est une autre chose. Un chose est toujours le juge critique auquel rien ne plait : Non, ceci ne va pas bien, ça ne va pas, ceci doit être comme ça… Celui-ci n’est pas un prophète. Le prophète est celui qui prie, pleure, est capable de pleurer sur le peuple, mais il est aussi capable de bien jouer pour dire la vérité.»

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