Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

le oui le plus important de l’Histoire

Vierge Marie vitrail_de_l’Immaculée (Bayonne)

Notre « oui » à Dieu est-il un oui « à moitié » et médiocre, ou entier et inconditionnel ? C’est la réflexion proposée par le Pape ce jeudi, lors de la prière de l’Angélus, à l’occasion de la Solennité de l’Immaculée Conception. Devant une Place St Pierre, où trônent déjà le sapin décoré de Noël et la traditionnelle crèche, le Pape François est revenu sur les lectures du jour, tirées du livre de la Genèse et de l’Évangile selon St Luc, qui présentent deux « passages cruciaux » de l’histoire des relations entre Dieu et les hommes.

« Le livre de la Genèse nous montre le ‘non’ des origines, lorsque l’homme a préféré se regarder plutôt que son créateur, qu’il a voulu n’en faire qu’à sa tête, en choisissant de se suffire à lui-même ». Une attitude qui le conduit au péché et le coupe de la communion avec Dieu ; Dieu qui n’abandonne pourtant pas l’homme au mal. Il le cherche, et lui pose la question d’un père ou d’une mère dont le fils aurait disparu : « Où es-tu ? »

Face à ce « non des origines », le passage de l’Évangile nous montre le « oui le plus important de l’Histoire », celui de l’humble jeune fille de Nazareth, Marie. Sa disponibilité et son abandon rendent possible l’incarnation du Fils de Dieu. Jésus commence ainsi « dans le sein de Marie, son chemin sur les routes de l’humanité. » « Il se fait l’un de nous, en toute chose, excepté le péché. » Et c’est pour cela qu’il a choisi Marie, la toute pure, l’immaculée, la « comblée de grâce », la créature en qui le péché ne trouve aucun espace. Son « oui » humble et fidèle « détruit le non orgueilleux des origines », « guérit la désobéissance » originelle, et « renverse l’égoïsme du péché. »

Partant de l’exemple de ce « oui » inconditionnel, le Pape s’interroge sur notre attitude, et constate : « parfois nous sommes experts des ‘oui à moitié’, nous excellons à faire semblant de ne pas comprendre la volonté de Dieu. » Mais plutôt que de dire « non », nous disons à Dieu « oui, mais… pas aujourd’hui. Demain je serai meilleur, je prierai, je ferai du bien. » Or, en agissant ainsi, « nous fermons la porte au bien », et « le mal profite de ces oui manqués. » En revanche, chaque « oui » donne naissance à une histoire de salut nouvelle et originale avec Dieu, et particulièrement en ce temps de l’Avent, où Dieu « désire nous visiter et attend notre ‘oui’. »

Au terme de la prière de l’Angélus, le Pape a évoqué le fort séisme qui a frappée l’ile de Sumatra, en Indonésie, ce mercredi. La secousse, de magnitude 6,5, a provoqué la mort d’une centaine de personnes. François a affirmé prier pour les victimes et leurs familles, pour les blessés, et ceux qui ont perdu leurs maisons. « Que le Seigneur donne force à la population et soutienne les opérations de secours.»

Attendons avec confiance la venue du Seigneur

PAPE FRANÇOIS
AUDIENCE GÉNÉRALE
Mercredi, 7 décembre 2016
condensé

Frères et sœurs, nous commençons une nouvelle série de catéchèses sur le thème de l’espérance chrétienne. En ce temps de l’Avent, temps de l’attente, il est particulièrement important de réfléchir sur l’espérance. Dans son Livre, le prophète Isaïe adresse au peuple une annonce de consolation : « Consolez, consolez mon peuple, dit votre Dieu ».

Dieu le Père console en suscitant des consolateurs à qui il demande d’encourager le peuple. Pour cela le prophète invite à préparer le chemin du Seigneur, en s’ouvrant à ses dons de salut. La consolation commence par la possibilité de marcher sur le chemin de Dieu, un chemin à préparer dans le désert pour pouvoir retourner chez soi, un chemin de salut et de libération.

Le désert est un lieu où il est difficile de vivre, mais on peut y marcher non seulement pour revenir chez soi, mais pour revenir à Dieu, espérer et sourire. La vie est souvent un désert, mais si nous nous confions à Dieu, elle peut devenir une autoroute belle et large. Il suffit de ne jamais perdre l’espérance, de continuer à croire, toujours, malgré tout. Et, comme nous le montrent ceux qui entourent

Jésus à sa naissance, ce sont les petits, rendus grands par leur foi, qui savent continuer à espérer. Laissons-nous donc enseigner l’espérance, attendons avec confiance la venue du Seigneur et quel que soit le désert de nos vies, il deviendra un jardin florissant.

A la veille de la solennité de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie, demandons-lui de nous aider à marcher dans l’espérance à la rencontre de son Fils et à accueillir avec joie sa venue. Que Dieu vous bénisse !

© Copyright – Libreria Editrice Vaticana

le pouvoir de Dieu s’exprime dans sa tendresse

le-bon-pasteur
icône du bon pasteur

Celui qui ne connaît pas la tendresse de Dieu ne connaît pas la doctrine chrétienne : c’est que le Pape a expliqué ce mardi matin, 6 décembre 2016, lors de la messe matinale à la chapelle de la Maison Sainte-Marthe.

Judas, image évangélique de la brebis perdue

Au centre de l’homélie du Pape, l’Évangile de la brebis perdue avec la joie de la consolation du Seigneur qui n’oublie jamais de nous chercher. «Lui, Il vient comme un juge, mais un juge qui caresse, un juge qui est plein de tendresse : Il fait tout pour nous sauver» : Il ne vient pas «pour condamner mais pour sauver», il cherche chacun de nous, il nous aime personnellement, «il n’aime pas la masse indistincte, mais il nous aime chacun par notre nom, il nous aime comme nous sommes.»

La brebis perdue «ne s’est pas perdue parce qu’elle n’avait pas la boussole en main. Elle connaissait bien le chemin. » Elle s’est perdue parce qu’elle avait le cœur malade», elle acceptait une «dissociation intérieure», et a fui «pour s’éloigner du Seigneur, pour assouvir cette obscurité intérieure qui la menait à une double vie.» Être dans le troupeau et s’échapper dans l’obscurité. «Le Seigneur connaît ces choses» et «va la chercher». «La figure qui me fait le plus comprendre l’attitude du Seigneur avec la brebis perdue, c’est l’attitude du Seigneur avec Judas.»

«La brebis perdue la plus parfaite dans l’Évangile, c’est Judas : un homme qui toujours, toujours avait une amertume dans le cœur, quelque chose à critiquer chez les autres, toujours en distance, a précisé le Saint-Père. Il ne connaissait pas la douceur de la gratuité de vivre avec tous les autres. Et toujours, comme si cette brebis n’était pas satisfaite -Judas n’étais pas un homme satisfait !- il s’échappait. Il s’échappait parce qu’il était un voleur, il allait de ce côté, lui. D’autres vont dans la luxure. Ils s’échappent toujours parce qu’il y a cette obscurité dans le cœur qui les détache du troupeau. Et cette double vie, cette double vie de tellement de chrétiens, aussi, avec douleur, nous pouvons de le dire, de prêtres et d’évêques. Et Judas était un évêque, un des premiers évêques. La brebis perdue ! Le pauvre. Pauvre frère Judas, comme l’appelait don Mazzolari, dans ce si beau sermon : “Frère Judas, qu’est-ce qui se passe dans ton cœur?” Nous devons comprendre les brebis égarées. Nous aussi nous avons toujours un petit quelque chose, petit ou pas si petit que ça, des brebis égarées.»

Le repentir de Judas

Ce que fait la brebis perdue, ce n’est pas tant une faute qu’une maladie qu’il y a dans le cœur et dont le diable profite. Ainsi, Judas, avec son «cœur divisé, dissocié», est «l’icône de la brebis perdue», et que le pasteur va chercher. Mais Judas ne comprend pas et «à la fin, quand il a vu ce que sa propre double vie a fait à la communauté, le mal qu’il a semé, avec son obscurité intérieure qui le poussait toujours à s’échapper, en cherchant des lumières qui n’étaient pas la lumière du Seigneur mais des lumières comme les décorations de Noël», des «lumières artificielles», il s’est désespéré.

«Il y a une parole dans la Bible qui dit que Judas s’est pendu et repenti. Je crois que le Seigneur prendra cette parole et la portera avec lui, je ne sais pas, mais cette parole nous fait douter. Que signifie-t-elle ? Que jusqu’à la fin, l’amour de Dieu travaille dans cette âme, jusqu’au moment du désespoir. Et ceci est l’attitude du Bon Pasteur avec les brebis perdues. Ceci est l’annonce, l’heureuse annonce que nous apporte Noël, et qui nous demande cette sincère exultation qui change le cœur, qui nous porte à nous laisser consoler par le Seigneur et non par les consolations que nous, nous allons chercher pour décompresser, pour fuir de la réalité, fuir de la torture intérieure, de la division intérieure.»

Le pouvoir de Dieu, c’est sa tendresse

Jésus, quand il trouve la brebis perdue, il ne l’insulte pas, même s’il a fait tellement de mal. Au Mont des Olivier, il appelle Judas «Ami».

«Celui qui ne connaît pas les caresses du Seigneur ne connaît pas la doctrine chrétienne ! Celui qui ne se laisse pas caresser par le Seigneur est perdu ! C’est ceci, l’heureuse annonce, ceci est la sincère exultation nous, aujourd’hui, nous voulons. Ceci est la joie, ceci est la consolation que nous cherchons : que le Seigneur vienne avec sa puissance, que sont les caresses, pour nous trouver, nous sauver, comme la brebis perdue, et nous ramener dans le troupeau de son Église. Que le Seigneur nous donne cette grâce, d’attendre Noël avec nos blessures, avec nos péchés, sincèrement reconnus, d’attendre la puissance de ce Dieu qui vient nous consoler, qui vient avec son pouvoir, mais son pouvoir est la tendresse, les caresses qui sont nées de son cœur, son cœur si bon, qui a donné la vie pour nous.»