Frères et sœurs, les rites d’introduction de la Messe comprennent un acte pénitentiel. Que Dieu pourrait-il donner, en effet, à celui qui a déjà le cœur rempli de lui-même ? Seul celui qui prend conscience de ses misères et baisse les yeux avec humilité sent se poser sur lui le regard miséricordieux de Dieu.
Il est donc important que chacun reconnaisse, en se frappant la poitrine, que lui-même a péché ; également par omission. Car il ne suffit pas de dire « je n’ai fait de mal à personne » pour être sans péché ; il faut encore choisir d’accomplir le bien qu’il est possible de faire.
Cette confession générale des péchés se fait en présence des frères, car le péché nous sépare de Dieu, mais aussi de nos frères. Nous implorons ensuite l’intercession de la Vierge Marie et des Saints qui nous soutiennent sur notre chemin de communion avec Dieu.
Enfin, l’absolution du prêtre nous pardonne nos péchés. N’oublions pas, cependant, que cette absolution n’a pas la valeur du Sacrement de pénitence qui reste indispensable pour le pardon de péchés graves – dits mortels – qui ont fait mourir la vie divine en nous.
En ce début d’année, je forme le vœu pour chacun de vous, et pour vos proches, de rencontrer toujours davantage le Seigneur – y compris dans la célébration dominicale – qui vient nous relever de nos fautes, éclairer nos vies et nous donner sa joie.
Après la messe solennelle célébrée en la Basilique Saint-Pierre, le Pape François a prié l’Angélus du 1er janvier 2018 sur la Place Saint Pierre, malgré une pluie persistante. Il a formulé des vœux pour la nouvelle année : « une année de sérénité et de paix, illuminée par la constante bénédiction de Dieu. »
SOLENNITÉ DE SAINTE MARIE, MÈRE DE DIEU
JOURNÉE MONDIALE DE LA PAIX
Sur la première page du calendrier du Nouvel An que le Seigneur nous donne, l’Église pose, comme une enluminure magnifique, la solennité liturgique de sainte Marie Mère de Dieu. En ce premier jour de l’année civile, fixons les yeux sur elle, pour reprendre, sous sa protection maternelle, le chemin au long des sentiers du temps.
L’Évangile d’aujourd’hui (cf. Lc 2,16-21) nous reconduit à l’étable de Bethléem. Les pasteurs arrivent en hâte et trouvent Marie, Joseph et l’Enfant ; et ils rapportent l’annonce que leur ont donnée les anges, c’est-à-dire que ce Nouveau-né est le Sauveur. Tous s’étonnent, tandis que « Marie, cependant, retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur » (v. 19).
La Vierge nous fait comprendre comment doit être accueilli l’événement de Noël : non pas superficiellement mais dans le cœur. Elle nous indique la véritable façon de recevoir le don de Dieu : le garder dans le cœur et le méditer. C’est une invitation adressée à chacun de nous à prier en contemplant et en goûtant ce don qu’est Jésus même.
C’est par Marie que le Fils de Dieu assume la corporéité. Mais la maternité de Marie ne se réduit pas à cela : grâce à sa foi, elle est aussi la première disciple de Jésus et cela “dilata” sa maternité. Ce sera la foi de Marie qui provoquera à Cana le premier “signe” miraculeux, qui contribue à susciter la foi des disciples.
Avec la même foi, Marie est présente au pied de la croix et reçoit comme fils l’apôtre Jean ; et enfin, après la Résurrection, elle devient mère priante de l’Église sur laquelle descend l’Esprit Saint avec puissance, à la Pentecôte.
Comme mère, Marie a une fonction très spéciale : elle se pose entre son Fils Jésus et les hommes dans la réalité de leurs privations, de leurs indigences et de leurs souffrances. Elle intercède, consciente qu’en tant que mère elle peut, ou plutôt elle doit rendre présent au Fils les besoins des hommes, spécialement des plus faibles et des plus nécessiteux.
C’est à ces personnes qu’est dédié le thème de la 51eJournée mondiale de la paix que nous célébrons aujourd’hui : “ Les migrants et les réfugiés: des hommes et des femmes en quête de paix”. C’est la devise du jour. Je désire, encore une fois, me faire la voix de nos frères et sœurs qui invoquent pour leur avenir un horizon de paix.
Pour cette paix, qui est droit de tous, nombre d’entre eux sont prêts à risquer leur vie dans un voyage qui dans la plupart des cas est long et dangereux, à affronter des peines et des souffrances (cf. Message pour la Journée mondiale de la paix 2018, 1).
N’éteignons pas l’espérance dans leurs cœurs ; n’étouffons pas leurs attentes de paix ! Il est important que de la part de tous, institutions civiles, réalités éducatives, d’assistance et ecclésiales, il y ait un engagement pour assurer aux réfugiés, aux migrants, à tous, un avenir de paix. Que le Seigneur nous accorde d’œuvrer avec générosité en cette nouvelle année pour réaliser un monde plus solidaire et plus accueillant.
Je vous invite à prier pour cela, tandis qu’avec vous je confie à Marie, Mère de Dieu et notre mère, l’année 2018 à peine commencée. Les vieux moines russes, mystiques, disaient qu’en temps de turbulences spirituelles il fallait se rassembler sous le manteau de la Sainte Mère de Dieu.
En pensant à de nombreuses turbulences d’aujourd’hui, et surtout aux migrants et aux réfugiés, prions comme eux nous ont enseigné à prier : « Sous ta protection nous cherchons refuge, sainte Mère de Dieu. Ne rejette pas nos prières dans nos besoins, mais sauve-nous de tout danger, Vierge glorieuse et bénie. »
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Je désire, une fois encore, me faire la voix de nos frères et sœurs qui invoquent pour leur avenir un horizon de paix. Pour cette paix, à laquelle tous ont droit, beaucoup parmi eux sont prêts à risquer leur vie dans un voyage souvent long et périlleux, à affronter les épreuves et les souffrances… N’éteignons pas l’espérance dans leurs cœurs, n’étouffons pas leurs attentes de paix !
La Sainte Mère de Dieu – Basilique Saint-Pierre du Vatican
« Au commencement de l’année nous ressentons le besoin de repartir du centre, de laisser derrière nous les fardeaux du passé et de recommencer à partir de ce qui compte », a dit le pape François en ce premier jour de l’année 2018, lors de la messe célébrée en la basilique Saint-Pierre pour la solennité de Sainte Marie Mère de Dieu : « Voici aujourd’hui devant nous le point de départ : la Mère de Dieu. »
« L’année s’ouvre au nom de la Mère de Dieu. La Mère de Dieu est le titre le plus important de Notre-Dame. Mais une question pourrait se poser: pourquoi disons-nous Mère de Dieu et non Mère de Jésus? Certains, dans le passé, ont demandé à se limiter à cela, mais l’Église a affirmé : Marie est la Mère de Dieu. Nous devons être reconnaissants parce que ces mots contiennent une vérité splendide sur Dieu et sur nous. »
« Et c’est depuis que le Seigneur s’est incarné en Marie, depuis lors et pour toujours, il porte notre humanité attachée à lui. Il n’y a plus de Dieu sans homme : la chair que Jésus a pris à la Mère est à elle, même maintenant, et ce sera pour toujours. Dire ‘Mère de Dieu‘ nous le rappelle: Dieu est proche de l’humanité comme un enfant de la mère qui le porte en son sein. »
« Marie est exactement comme Dieu nous veut, comme il veut son Église : Mère tendre, humble, pauvre de choses et riche d’amour, libre du péché, unie à Jésus, qui garde Dieu dans le cœur et le prochain dans la vie. »
« Pour repartir, regardons vers la Mère.» Et méditons sur les « secrets de la Mère de Dieu : garder dans le silence et porter à Dieu. » Deux attitudes qui se vivent dans le « cœur ».
« Si nous voulons nous garder, nous avons besoin de silence. Nous avons besoin de demeurer en silence en regardant la crèche. Parce que devant la crèche, nous nous redécouvrons aimés, nous savourons le sens authentique de la vie. Et en regardant en silence, nous laissons Jésus parler à notre cœur : que sa petitesse démonte notre orgueil, que sa pauvreté dérange notre faste, que sa tendresse remue notre cœur insensible. »
« Ménager chaque jour un moment de silence avec Dieu, c’est garder notre âme ; c’est garder notre liberté des banalités corrosive de la consommation et des étourdissements de la publicité, du déferlement de paroles vides et des vagues irrésistibles des bavardages et du bruit. »
Marie « n’a rien gardé pour elle, elle n’a rien renfermé dans la solitude ou noyé dans l’amertume, elle a tout porté à Dieu. » « En confiant on garde : non en laissant la vie en proie à la peur, au découragement ou à la superstition, non en se fermant ou en cherchant à oublier, mais en faisant de tout un dialogue avec Dieu. Et Dieu qui nous a à cœur, vient habiter nos vies. »
« La dévotion à Marie n’est pas une bonne manière spirituelle, elle est une exigence de la vie chrétienne. En regardant vers la Mère nous sommes encouragés à laisser tant de boulets inutiles et à retrouver ce qui compte.Le don de la Mère, le don de toute mère et de toute femme est très précieux pour l’Église, qui est mère et femme. Alors que souvent l’homme fait des abstractions, affirme et impose des idées, la femme, la mère, sait garder, unir dans le cœur, vivifier.
Parce que la foi ne se réduit pas seulement à une idée ou à une doctrine, nous avons besoin, tous, d’un cœur de mère, qui sache garder la tendresse de Dieu et écouter les battements de cœur de l’homme. Que la Mère, signature de l’autorité de Dieu sur l’humanité, garde cette année et apporte la paix de son Fils dans nos cœurs, dans nos cœurs et dans le monde.
Et comme enfants, simplement, je vous invite à la saluer aujourd’hui avec la salutation des chrétiens d’Éphèse, devant leurs évêques : « Sainte Mère de Dieu! » Disons, trois fois, du cœur, tous ensemble, en le regardant [face à la statue exposée à côté de l’autel] : « Sainte Mère de Dieu! »