Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

Soyez patients jusqu’à l’Avènement du Seigneur

« Soyez donc patients, frères, jusqu’à l’Avènement du Seigneur » (Jc 5, 7).

chemin de la patience
chemin de la patience

Avec ces paroles, l’Apôtre Jacques nous indique l’attitude intérieure pour nous préparer à écouter et accueillir à nouveau l’annonce de la naissance du Rédempteur dans la grotte de Bethléem, mystère ineffable de lumière, d’amour et de grâce. ..

Chers amis, saint Jacques exhorte à imiter le laboureur, qui « attend patiemment le précieux fruit de la terre » (Jc 5, 7)… L’invitation à attendre Dieu est-elle vraiment hors du temps ? Et, de façon encore plus radicale, nous pourrions nous demander : que signifie Noël pour moi ; est-il vraiment important pour mon existence, pour la construction de la société ?

A notre époque, nombreuses sont les personnes, qui donnent voix à la question de savoir si nous devons attendre quelque chose ou quelqu’un; si nous devons attendre un autre messie, un autre dieu ; s’il vaut la peine d’avoir confiance en cet Enfant que, la nuit de Noël, nous trouverons dans la crèche entre Marie et Joseph.

L’exhortation de l’Apôtre à la constance et à la patience, qui pourrait laisser un peu perplexe à notre époque, est en réalité la voie pour accueillir en profondeur la question de Dieu, le sens qu’il a dans la vie et dans l’histoire, car c’est précisément dans la patience, dans la fidélité et dans la constance de la recherche de Dieu, de l’ouverture à Lui, qu’Il révèle son Visage.

Nous n’avons pas besoin d’un dieu générique, indéfini, mais du Dieu vivant et vrai, qui ouvre l’horizon de l’avenir de l’homme à une perspective d’espérance ferme et certaine, une espérance riche d’éternité qui permette d’affronter avec courage le présent sous tous ses aspects.

Mais nous devrions alors nous demander : où ma recherche trouve-t-elle le véritable Visage de ce Dieu ? Ou mieux encore : où Dieu lui-même vient-il à ma rencontre en me montrant son Visage, en me révélant son mystère, en entrant dans mon histoire ?

Chers amis, l’invitation de saint Jacques : « Soyez donc patients, frères, jusqu’à l’Avènement du Seigneur » nous rappelle que la certitude de la grande espérance du monde nous est donnée et que nous ne sommes pas seuls et que nous ne sommes pas les seuls à construire l’histoire.

Dieu n’est pas loin de l’homme, mais il s’est penché sur lui et s’est fait chair (Jn 1, 14), afin que l’homme comprenne où est le solide fondement de tout, l’accomplissement de ses aspirations les plus profondes : dans le Christ (cf. Exhortation apostolique Verbum Domini, n. 10).

La patience est la vertu de ceux qui s’en remettent à cette présence dans l’histoire, qui ne se laissent pas vaincre par la tentation de placer toute leur espérance dans l’immédiat, dans des perspectives purement horizontales, dans des projets techniquement parfaits, mais éloignés de la réalité la plus profonde, celle qui donne sa dignité la plus élevée à la personne humaine: la dimension transcendante, être une créature à l’image et à la ressemblance de Dieu et porter dans le cœur le désir de s’élever vers Lui.

Il y a, toutefois, un autre aspect que je voudrais souligner ce soir. Saint Jacques nous a dit : « Voyez le laboureur: il attend patiemment » (5, 7). Dieu, dans l’incarnation du Verbe, dans l’incarnation de son Fils, a fait l’expérience du temps de l’homme, de sa croissance, de son devenir dans l’histoire.

Cet Enfant est le signe de la patience de Dieu, qui le premier est patient, constant, fidèle à son amour pour nous; c’est Lui le véritable « laboureur » de l’histoire, qui sait attendre. Combien de fois les hommes ont-ils tenté de construire le monde seuls, sans ou contre Dieu ! Le résultat est marqué par le drame des idéologies qui, en fin de compte, se sont révélées contre l’homme et sa dignité profonde.

La constance et la patience dans la construction de l’histoire, tant au niveau personnel que communautaire, ne s’identifie pas avec la vertu traditionnelle de la prudence, dont on a certainement besoin, mais c’est quelque chose de plus grand et de plus complexe.

Être constants et patients signifie apprendre à construire l’histoire avec Dieu, car ce n’est qu’en édifiant sur Lui et avec Lui que la construction possède de solides fondements, qu’elle n’est pas instrumentalisée à des fins idéologiques, mais qu’elle est véritablement digne de l’homme.

Rallumons alors ce soir de façon encore plus lumineuse l’espérance dans nos cœurs, car la Parole de Dieu nous rappelle que la venue du Seigneur est proche, et même que le Seigneur est avec nous et qu’il est possible de construire avec Lui.

Dans la grotte de Bethléem, la solitude de l’homme est vaincue, notre existence n’est plus abandonnée aux forces impersonnelles des processus naturels et historiques, notre maison peut être construite sur le roc: nous pouvons projeter notre histoire, l’histoire de l’humanité, non pas dans l’utopie, mais dans la certitude que le Dieu de Jésus Christ est présent et nous accompagne.

Courons avec joie vers Bethléem, accueillons dans nos bras l’Enfant que Marie et Joseph nous présenteront. Repartons de Lui et avec Lui, en affrontant toutes les difficultés. A chacun de vous, le Seigneur demande de collaborer à la construction de la ville de l’homme, en conjuguant de façon sérieuse et passionnée foi et culture.

C’est pourquoi je vous invite à chercher toujours, avec constance et patience, le véritable Visage de Dieu… Chercher le Visage de Dieu est l’aspiration profonde de notre cœur et également la réponse à la question fondamentale qui émerge sans cesse aussi dans la société contemporaine…

Chers amis, ce soir, hâtons-nous ensemble avec confiance sur notre chemin vers Bethléem, en portant avec nous les attentes et les espérances de nos frères, afin que tous puissent rencontrer le Verbe de la vie et s’en remettre à Lui…

Apportez à tous l’annonce que le véritable visage de Dieu se trouve dans l’Enfant de Bethléem, si proche de chacun de nous que personne ne peut se sentir exclu, personne ne doit douter de la possibilité de la rencontre, car Il est le Dieu patient et fidèle qui sait attendre et respecter notre liberté.

Nous voulons ce soir lui confesser avec confiance le désir le plus profond de notre cœur : « Je cherche ton visage, Seigneur ; viens, ne tarde pas ! » Amen.

HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI lors de la CÉLÉBRATION DES VÊPRES avec les UNIVERSITAIRES ROMAINS Basilique Vaticane Jeudi 15 décembre 2011

© Copyright 2011 – Libreria Editrice Vaticana

Dieu nous aime comme un père

Ce jeudi 14 décembre, lors de l’homélie durant la messe à la Maison Sainte-Marthe, le Pape François est revenu sur le thème de la “tendresse de Dieu”, évoqué dans la première Lecture, tirée du Livre du prophète Isaïe : «Sa tendresse s’étend sur toutes ses créatures».

L’image présentée par Isaïe est celle d’un Dieu qui nous parle comme un père avec son enfant, en abaissant la voix pour la rendre le plus possible similaire à la sienne. Et, avant tout, il le rassure en le caressant : «N’aie pas peur, moi, je te viens en aide.»

Girolamo dai Libri (1474-1555), Dieu le Père bénissant le monde. Washington Gallery of Art, Washington DC. ©D. R.
Girolamo dai Libri (1474-1555), Dieu le Père bénissant le monde. Washington Gallery of Art, Washington DC. ©D. R.

Dieu à la fois un père et une mère. «Il nous porte dans ses propres viscères. C’est le Dieu qui avec ce dialogue se fait petit pour se faire comprendre par nous, pour que nous ayons confiance en Lui, et que nous puissions lui dire, avec le courage de Paul : ‘Papa, Abba…’ C’est la tendresse de Dieu.»

«C’est le Dieu grand qui se fait petit, et dans sa petitesse il ne cesse jamais d’être grand. Il est à la fois grand et petit dans cette dialectique : c’est la tendresse de Dieu. Le grand qui se fait petit, et le petit qui est grand. Noël nous aide à comprendre cela : dans cette mangeoire, le Dieu petit…»

«Il me vient à l’esprit une phrase de saint Thomas d’Aquin, dans la première partie de la Somme théologique. En voulant expliquer cela : ‘Qu’est-ce qui est divin ? Quelle est la chose la plus divine ?’, il dit:  ‘Non coerceri a maximo  contineri tamen a minimo divinum est’, c’est-à-dire, ne pas s’effrayer des grandes choses, mais tenir compte des petites choses. Ceci est divin : les deux ensemble.»

Dieu non seulement nous aide, il nous fait aussi des promesses de joie, pour nous aider. Dieu est vraiment un «papa», invitant chacun à s’interroger sur sa relation à Dieu:

« »Je suis capable de parler comme ça avec le Seigneur, ou j’ai peur ? Chacun répond. Mais on peut se demander : ‘Mais alors quel est le lieu théologique de la tendresse de Dieu ? Où est-ce que je peux bien trouver la tendresse de Dieu ? Quel est l’endroit où se manifeste le mieux la tendresse de Dieu ?’» «Les plaies». C’est à travers nos plaies que Dieu nous guérit.

Le Pape est revenu sur la parabole du Bon Samaritain. Quelqu’un s’est incliné sur l’homme agressé par des brigands, et il l’a secouru en nettoyant ses plaies, et en payant pour sa guérison. Voici «le lieu théologique de la tendresse de Dieu : nos plaies. Et le Pape a conclu en exhortant à penser durant la journée à l’invitation du Seigneur : ‘Allez, viens me faire voir tes plaies. Je veux les guérir.’»

les vertus du repos dominical

Pourquoi aller à la messe ? Le Pape François a répondu en détail à cette question lors de l’audience générale du 13 décembre, poursuivant sa série de catéchèses sur la messe, et s’arrêtant sur l’importance de s’y rendre chaque dimanche.

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 13 décembre 2017


Frères et sœurs, la célébration dominicale de l’Eucharistie est le centre de la vie de l’Église. Dès l’origine, les premiers disciples se sont réunis le premier jour de la semaine, jour où Jésus est ressuscité des morts, pour vivre en communion avec lui. C’est pourquoi le dimanche est pour nous un jour sanctifié par la célébration eucharistique, présence vivante du Seigneur parmi nous qui vient à notre rencontre.

C’est la Messe qui fait le dimanche ! Que représenterait pour un chrétien un dimanche privé de cette rencontre avec le Seigneur ? Sans le Christ, nous sommes dominés par la fatigue du quotidien, par la peur du lendemain. La rencontre dominicale nous donne la force de vivre l’aujourd’hui avec confiance et courage, et de marcher dans l’espérance vers le dimanche sans couchant de la vie éternelle, lorsque nous vivrons pleinement et pour toujours avec le Seigneur.

La Messe nous parle aussi de ce repos bienheureux à venir. Il est vrai que la qualité de notre vie chrétienne se mesure d’abord à notre capacité d’aimer. Mais comment pourrons-nous pratiquer l’Évangile sans aller puiser, dimanche après dimanche, à la source de l’Eucharistie ?

Alors qu’en ce temps de l’Avent nous préparons nos cœurs à la venue du Seigneur, rappelons-nous qu’il vient à notre rencontre tous les dimanches dans la célébration de l’eucharistie, et que nous avons besoin d’y participer pour recevoir sa grâce et aller à sa suite. Que Dieu vous bénisse !


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