Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

La foi se transmet avec le courage de la vérité

être sur terre le coeur de Dieu album Images du Sacré Coeur de Jésus
être sur terre le cœur de Dieu album Images du Sacré Cœur de Jésus

Trois mots à  identifier, selon le Pape, qui indiquent comment transmettre la foi: «folie», «témoignage» et «mère».

Dans la seconde lettre de saint Paul à Timothée (2 Tm 1,1-8), où l’apôtre évoque la «foi sans détours» de son disciple,  soulignons la «folie» de la prédication de Paul, qui lui permet de convertir Timothée. Certes, cette conversion ne se fait pas sans douleur, en témoignent les «larmes» de Timothée. Mais c’est justement parce que «Paul n’adoucit pas sa prédication de semi-vérités», qu’il devient le père de Timothée.

La bonne «folie» de la prédication

«La prédication donne une “gifle”.  C’est une gifle, une gifle qui t’émeut et te fait aller de l’avant. Et Paul, lui-même, parle de “la folie de la prédication.”»

Dire que Dieu s’est fait homme, a été crucifié, et est ressuscité, «c’est une folie». Notons le scepticisme auquel a pu faire face saint Paul à Athènes lorsqu’il annonçait la Bonne nouvelle. Ce «grain de folie» de la prédication contraste avec la «médiocrité» de la tentation et du faux bon sens, caractéristiques d’une foi «tiède».

Témoigner, ne pas calomnier

Deuxième mot-clé : le témoignage, qui donne force aux paroles. «Mais comme ils s’aiment», disait la foule en parlant des premiers disciples, reconnaissant dans cet amour leur appartenance chrétienne. Aujourd’hui, au contraire, un visiteur d’une quelconque paroisse s’exclamerait, «comme ils s’écorchent».

«La langue est un couteau pour écorcher l’autre! Et comment peux-tu transmettre la foi avec un air aussi pollué de potins, de calomnies?» À l’inverse, le témoignage dans les pas de Jésus –ne pas dire du mal des autres, faire des œuvres de charité, visiter des malades– interpelle. «C’est là que se transmet la foi», dans cette interrogation sur les origines des bonnes actions.

Le rôles des femmes

Enfin, la foi se transmet dans le giron maternel «parce que l’Église est mère», et que sa maternité se prolonge dans celle de toutes les mamans, des femmes.

Pour illustrer cette transmission, le Pape raconte l’histoire d’une sœur albanaise qu’il a connue. En prison durant la dictature, elle profitait de ses rares sorties pour marcher le long d’un fleuve. Dans l’eau de ce fleuve, elle baptisait alors, à l’insu de ses gardes, les enfants que lui portaient en secret les femmes des alentours. «Un bel exemple.»

En conclusion le Pape François s’interroge sur l’actualité de cette transmission de la foi par les mères et les grand-mères, comme ce fut le cas pour Timothée dans le passé. Il fait part de sa «tristesse» de voir des enfants ne pas savoir faire le signe de croix, faute d’une mère ou d’une grand-mère pour leur apprendre.

Le Saint-Père interroge également la préparation au mariage, se demandant si l’on informe les futurs mariées qu’elles devront transmettre la foi à leurs enfants.

De l’homélie du Pape, ce vendredi 26 janvier 2018, lors de la messe à la maison Sainte-Marthe

vêpres à Saint-Paul-hors-les-Murs pour l’unité des chrétiens

Le Seigneur est ma force et ma louange
Le Seigneur est ma force et ma louange

Le Pape a présidé les vêpres en la fête de la conversion de Saint-Paul, point d’orgue de la semaine de l’unité des chrétiens, dans la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs de Rome, comme chaque 25 janvier.

Une cérémonie présidée en présence notamment des représentants du patriarcat de Constantinople et de l’archevêché de Canterbury, mais aussi, cette année, d’une délégation évangélique luthérienne que la Pape François avait reçu ce jeudi matin au Vatican.

Il est parti dans son homélie du récit tiré du livre de l’Exode où Moïse, avec le peuple de Dieu, chante sa louange après avoir été libéré de l’Égypte. Moïse lui-même avait déjà été précédemment sauvé des eaux après que Pharaon avait ordonné de jeter au Nil «tous les fils qui naitront aux Hébreux».

Ce sauvetage de Moïse préfigure encore un sauvetage plus important, celui du peuple de Dieu qui a traversé à sec la Mer Rouge avant qu’elle ne se referme sur ses ennemis.

De nombreux pères antiques ont considéré ce passage comme une préfiguration du baptême : ce sont en effet nos péchés qui sont noyés dans les eaux vives baptismales. Beaucoup plus que l’Égypte, le péché nous menaçait de nous rendre à jamais esclaves, mais la force de l’amour divin l’a renversé.

Saint Augustin, de son côté, a interprété la Mer Rouge, où le peuple d’Israël a été sauvé, comme une préfiguration du sang du Christ crucifié, source de salut.

La liberté retrouvée

Nous tous chrétiens, nous sommes passés par les eaux du Baptême, et la grâce du sacrement a détruit nos ennemis, le péché et la mort. Sortis des eaux, nous avons retrouvé la liberté des fils, nous avons émergé comme un peuple, comme une communauté de frères et sœurs sauvés, comme des concitoyens des saints, et membres de la famille de Dieu (Eph, 2-19).

Nous partageons l’expérience fondamentale : la grâce de Dieu, sa miséricorde puissante qui nous sauve. Et c’est justement parce que Dieu a opéré cette victoire en nous que nous pouvons chanter ensemble ses louanges.

Dans la vie, nous expérimentons la tendresse de Dieu, qui chaque jour nous sauve avec amour du péché, de la peur et de l’angoisse, des expériences précieuses qui sont gardées dans le cœur et la mémoire.

L’histoire du salut

Comme pour Moïse, les expériences individuelles sont liées à une histoire qui nous dépasse, celle du salut de tout le peuple de Dieu. Quand les Hébreux élèvent leur chant vers Dieu, chacun se rend compte qu’il n’est pas seul sur les rives de la Mer Rouge, mais entouré de frères et de sœurs qui ont reçu la même grâce et proclament la même louange.

Saint Paul avait lui aussi fait l’expérience de la grâce, qui de persécuteur des chrétiens, l’a fait devenir apôtre. Cette grâce de Dieu l’a poussé lui aussi à chercher la communion avec les autres chrétiens, d’abord à Damas, puis à Jérusalem.

Quand nous grandissons dans la vie spirituelle, nous comprenons toujours mieux que la grâce nous rejoint en même temps que les autres et qu’elle est à partager avec les autres. Les différentes confessions chrétiennes ont fait cette expériences. Au siècle dernier, nous avons finalement compris que nous étions ensemble sur les rives de la Mer Rouge.

Le baptême des autres chrétiens reconnus

Dans le baptême, nous avons été sauvés, et le chant reconnaissant de la louange, que les autres frères et sœurs entonnent, nous appartient, parce qu’il est aussi le nôtre.

Lorsque nous disons reconnaître le baptême des chrétiens des autres traditions, nous confessons qu’eux aussi ont reçu le pardon du Seigneur et sa grâce qui œuvre en eux et nous accueillons leur culte comme une expression authentique de louange pour tout ce que Dieu fait.

Nous désirons alors prier ensemble, en unissant encore plus nos voix. Et même quand les divergences nous séparent, nous reconnaissons appartenir au peuple de des croyants, à la même famille de frères et sœurs aimés de l’unique Père.

Déserts spirituels et persécutions

Après la libération, le Peuple de Dieu a entrepris un long et difficile voyage à travers le désert, souvent en vacillant, mais en puisant la force dans le souvenir de l’œuvre salvifique de Dieu et de sa présence toujours proche.

Les chrétiens d’aujourd’hui rencontrent aussi sur le chemin de nombreuses difficultés, entourés de tant de déserts spirituels, qui font se tarir l’espérance et la joie.

Sur le chemin existent aussi de graves périls, qui mettent la vie en danger : combien de frères subissent aujourd’hui les persécutions au nom de Jésus !  Quand leur sang est versé, même appartenant à des confessions diverses, ils deviennent ensemble des témoins de la foi, des martyrs, unis dans le lien de la grâce baptismale.

Les chrétiens, aux côtés d’amis d’autres traditions religieuses affrontent également des défis qui avilissent la dignité humaine : ils fuient des situations de conflit ou de misère, sont victimes de la traite d’êtres humains et d’autres esclavages modernes, ils ont faim dans un monde toujours plus riche de moyens et pauvre d’amour, où augmentent toujours plus les inégalités.

Mais, comme les Hébreux de l’Exode, les chrétiens sont appelés à garder ensemble le souvenir de ce que Dieu a réalisé pour eux.

aperçus du voyage apostolique au Chili et au Pérou

Le Pape François à propos de son voyage apostolique au Chili et au Pérou, lors de l’audience générale ce mercredi 24 janvier, place Saint-Pierre, a évoqué les moments forts et l’essentiel de ses messages aux Chiliens et aux Péruviens. La prison des femmes de Santiago, les moments de tension au Chili, l’incroyable mobilisation des jeunes pour l’organisation du voyage.

PAPE FRANÇOIS

AUDIENCE GÉNÉRALE

Place Saint-Pierre
Mercredi 24 janvier 2018


Frères et sœurs, il y a deux jours, je suis rentré de mon voyage apostolique au Chili et au Pérou.

Au Chili, le thème de ma visite : « Je vous donne ma paix » évoquait le don que Jésus fait à ceux qui lui font confiance. Ce n’est pas seulement chacun d’entre nous qui a besoin de la paix, mais le monde, aujourd’hui, dans cette troisième guerre mondiale en morceaux. S’il vous plait, prions pour la paix !

Ainsi, j’ai encouragé le pays à suivre le chemin de la rencontre solidaire, capable d’inclure les diversités. J’ai invité chacun à renforcer le tissu de la communauté ecclésiale et de toute la société.

A la prison des femmes de Santiago, j’ai souligné la nécessité de la préparation à la réinsertion comme horizon qui donne sens à la peine quotidienne. Sans cette espérance de réinsertion sociale, la prison est une torture sans fin.

Mes rencontres avec les prêtres, les personnes consacrées et les évêques ont été intenses. J’ai confirmé mes frères dans le refus sans compromis des abus sexuels sur les mineurs, et en même temps dans la confiance en Dieu qui, à travers cette dure épreuve, purifie et renouvelle ses ministres.

En Araucanie, où habite le peuple Mapuche, j’ai lancé un appel pour une paix qui soit harmonie des diversités et refus de la violence. Avec les jeunes j’ai voulu répondre au défi crucial d’offrir un sens à la vie des nouvelles générations.

Au Pérou, le thème de ma visite était « Unis par l’espérance », unis dans toute la richesse des différences que nous héritons de l’histoire et de la culture. La rencontre avec les peuples d’Amazonie péruvienne en a témoigné de façon emblématique. J’ai aussi souligné deux réalités qui menacent gravement le pays : la dégradation écologique et sociale et la corruption  plus dangereuse que la grippe ! Elle se mélange et ruine les cœurs.

A Trujillo, j’ai encouragé la population durement touchée par la tempête l’an dernier et j’ai partagé avec les prêtres et les personnes consacrées la joie de l’appel et de la mission, les exhortant à demeurer fidèles à leurs racines. A Lima, j’ai rencontré les religieuses contemplatives, un poumon de foi et de prière pour l’Église et pour toute la société.

Puis, a eu lieu une rencontre de prière autour des saints du Pérou, que j’ai proposés aux jeunes comme des hommes et des femmes qui ont suivi le Christ et regardé vers lui avec espérance.

La dernière célébration eucharistique a en quelque sorte synthétisé le message adressé par Dieu à son peuple au Chili et au Pérou : Convertissez-vous et croyez à l’Évangile, ainsi vous recevrez la paix que je vous donne et vous serez unis dans mon espérance.

Alors que nous achevons la semaine de prière pour l’unité des chrétiens, je vous invite à être, là où vous vivez, des artisans de paix et d’unité. Que Dieu vous bénisse !


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Un groupe d’enfants malades ont également assisté à cette audience générale, mais depuis la salle Paul VI afin qu’ils ne prennent pas froid. Ils ont été reliés à la place Saint-Pierre par vidéo afin qu’ils puissent voir le Pape et que les fidèles de la place puissent à leur tour les voir. C’est le Pape François qui a prévenu l’assistance de leur présence.