Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

Les chrétiens ne doivent pas être statiques

Le vrai chrétien ne s’arrête pas à la première grâce reçue, mais il va toujours de l’avant, parce qu’il cherche la joie d’être avec le Seigneur. Il est invité à « cultiver son propre désir ».

Paul Véronèse - Le centurion de Capharnaüm demande à Jésus de guérir son fils
Véronèse – Le centurion de Capharnaüm demande à Jésus de guérir son fils

«Si vous ne voyez pas des signes et des prodiges, vous ne croyez pas.» Dans l’extrait de l’Évangile aujourd’hui, Jésus s’adresse au fonctionnaire du roi qui va à sa rencontre en Galilée pour lui demander de guérir son fils malade. Les gens savaient que Jésus avait déjà fait beaucoup de miracles. Et Jésus semble perdre patience, parce qu’ils ne recherchent que le miracle.

«Où est votre foi ? Voir un miracle, un prodige et dire : “Mais, toi tu as la puissance, tu es Dieu”, oui, c’est un acte de foi, mais tout petit. Parce qu’il est évident que cet homme a un pouvoir fort, mais ici commence la foi, ensuite il faut avancer. Où est ton désir de Dieu ? Parce que la foi, c’est ceci : avoir le désir de trouver Dieu, de le rencontrer, d’être avec Lui, d’être heureux avec Lui.»

Le Seigneur nous invite à la vraie joie

La première lecture tirée du livre du Prophète Isaïe l’explique : «Je vais créer un ciel nouveau et une terre nouvelle  (…), soyez dans la joie». «Quand le Seigneur passe dans notre vie et fait un miracle en chacun de nous, et chacun de nous sait ce que le Seigneur a fait dans sa vie, et là tout ne finit pas : ceci est l’invitation à aller de l’avant, à continuer à cheminer, “rechercher le visage de Dieu”, dit le Psaume, chercher cette joie.»

Tellement de chrétiens «garés au parking»

«Parce qu’il y a beaucoup de chrétiens arrêtés, qui ne cheminent pas ; des chrétiens ensablés dans les choses de chaque jour, qui sont bons, mais qui ne grandissent pas, qui restent petits. Des chrétiens garés au parking. Des chrétiens en cage, qui ne savent pas voler avec le rêve de cette belle chose à laquelle le Seigneur nous appelle.»

Le vrai chrétien prend des risques

«Comment est mon désir ? (…) Je cherche le Seigneur comme cela? Ou bien j’ai peur, je suis médiocre? (…) Quelle est la mesure de mon désir? L’entrée ou tout le festin?» Il convient de «cultiver son propre désir, ne pas trop organiser, aller un peu de l’avant, risquer. Le vrai chrétien risque, il sort de la sécurité».

Pape François, extraits de son homélie à la Maison Sainte-Marthe du Vatican, ce lundi 12 mars 2018.

dimanche Laetare : Dieu offre à l’homme salut et joie.

Ce quatrième dimanche de Carême est appelé dimanche « laetare », c’est-à-dire dimanche de la joie, car c’est l’antienne d’entrée de la liturgie eucharistique qui nous invite à la joie: « Réjouis-toi, Jérusalem […].  Exultez et réjouissez-vous, vous qui étiez dans la tristesse ». Ainsi commence la messe.

Laetare Jerusalem- manuscrit d'Einsiedeln
Laetare Jerusalem- manuscrit d’Einsiedeln

Quelle est la raison de cette joie? La raison en est le grand amour de Dieu pour l’humanité, comme nous le dit l’Évangile d’aujourd’hui: « Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne soit pas perdu mais ait la vie éternelle » (Jn 3,16).

Ces paroles, prononcées par Jésus lors de la conversation avec Nicodème, résument un thème qui est au centre de la proclamation chrétienne: même lorsque la situation semble désespérée, Dieu intervient, offrant à l’homme le salut et la joie. Dieu, en effet, ne se tient pas à l’écart, mais entre dans l’histoire de l’humanité, « s’immerge » dans notre vie, y entre, pour l’animer de sa grâce et la sauver.

Nous sommes appelés à écouter cette annonce, rejetant la tentation de nous considérer comme sûrs de nous-mêmes, de vouloir nous passer de Dieu, revendiquant de Lui et de sa Parole la liberté absolue. Lorsque nous trouvons le courage de nous reconnaître pour ce que nous sommes, il faut du courage pour cela! Nous réalisons que nous sommes appelés à faire face à notre fragilité et à nos limites.

Ensuite, il peut arriver d’être pris par l’angoisse, l’anxiété pour demain, la peur de la maladie et de la mort. Ceci explique pourquoi beaucoup de gens, à la recherche d’une voie de sortie, prennent parfois des raccourcis dangereux tels que le tunnel de la drogue ou celui des superstitions,  de rituels magiques ruineux.

Il est bon de connaître ses limites, ses propres faiblesses, il faut les connaître, mais ne pas désespérer, mais les offrir au Seigneur; et, Lui, Il nous aide sur le chemin de la guérison, nous prend par la main, et ne nous laisse jamais seul, jamais! Dieu est avec nous et pour cela je me « réjouis », nous « nous réjouissons » aujourd’hui: « Réjouis-toi, Jérusalem », parce que Dieu est avec nous.

Et nous avons la vraie et la grande espérance en Dieu le Père, riche en miséricorde, qui nous a donné son Fils pour nous sauver, et c’est notre joie. Nous avons aussi tant de tristesses, mais quand nous sommes de vrais chrétiens, il y a cette espérance qui est une petite joie qui grandit et qui vous donne de la sécurité. Nous ne devons pas nous décourager quand nous voyons nos limites, nos péchés, nos faiblesses:

Dieu est proche, Jésus est en croix pour nous guérir. C’est cela l’amour de Dieu. Regarder le crucifix et nous dire intérieurement : « Dieu m’aime ». C’est vrai, il y a ces limites, ces faiblesses, ces péchés, mais Il y a plus grand que les limites, les faiblesses et les péchés. N’oublions pas ceci: Dieu est plus grand que nos faiblesses, nos infidélités, nos péchés. Et prenons le Seigneur par la main, regardons le crucifix et allons de l’avant.

Que Marie, Mère de la Miséricorde, nous mette dans le cœur la certitude que nous sommes aimés de Dieu, qu’elle reste près de nous quand nous nous sentons seuls, quand nous sommes tentés d’abandonner face aux difficultés de la vie. Puisse-t-elle nous communiquer les sentiments de son Fils Jésus, afin que notre cheminement de Carême devienne une expérience de pardon, d’accueil et de charité.

PAPE FRANÇOIS – ANGÉLUS – Place Saint Pierre IVe Dimanche de Carême (Laetare), 11 mars 2018

La Reine de toute la création

icône de la Sainte Famille
icône de la Sainte Famille

Marie, la Mère qui a pris soin de Jésus, prend soin désormais de ce monde blessé, avec affection et douleur maternelles. Comme, le cœur transpercé, elle a pleuré la mort de Jésus, maintenant elle compatit à la souffrance des pauvres crucifiés et des créatures de ce monde saccagées par le pouvoir humain. Totalement transfigurée, elle vit avec Jésus, et toutes les créatures chantent sa beauté. Elle est la Femme «enveloppée de soleil, la lune est sous ses pieds, et douze étoiles couronnent sa tête.» (Ap 12, 1). Élevée au ciel, elle est Mère et Reine de toute la création. Dans son corps glorifié, avec le Christ ressuscité, une partie de la création a atteint toute la plénitude de sa propre beauté. Non seulement elle garde dans son cœur toute la vie de Jésus qu’elle conservait fidèlement (cf. Lc 2, 51.51), mais elle comprend aussi maintenant le sens de toutes choses. C’est pourquoi, nous pouvons lui demander de nous aider à regarder ce monde avec des yeux plus avisés.

A côté d’elle, dans la Sainte Famille de Nazareth, se détache la figure de saint Joseph. Il a pris soin de Marie et de Jésus ; il les a défendus par son travail et par sa généreuse présence, et il les a libérés de la violence des injustes en les conduisant en Égypte. Dans l’Évangile, il apparaît comme un homme juste, travailleur, fort. Mais de sa figure, émane aussi une grande tendresse, qui n’est pas le propre des faibles, mais le propre de ceux qui sont vraiment forts, attentifs à la réalité pour aimer et pour servir humblement. Voilà pourquoi il a été déclaré protecteur de l’Église universelle. Il peut aussi nous enseigner à protéger, il peut nous motiver à travailler avec générosité et tendresse pour prendre soin de ce monde que Dieu nous a confié.

Encyclique Laudato si’ n° 241-242