Archives de catégorie : Méditation

sur un aspect de spiritualité : Christ, Vierge Marie, Église dans le monde…

Soyez attentifs à ne pas scandaliser

Jésus - tradition indienne
Jésus – tradition indienne

Les scandales blessent les cœurs et tuent les espérances et les illusions. «Il est inévitable que les scandales arrivent», selon les paroles de Jésus dans l’Évangile du jour, mais «gare à Celui à cause duquel elles arrivent».

Jésus lance cet avertissement à ses disciples : «’Soyez attentifs à vous-mêmes’, c’est-à-dire le scandale est mauvais parce que le scandale blesse, il blesse la vulnérabilité du peuple de Dieu, et il blesse la faiblesse du peuple de Dieu, et souvent ces blessures sont portées pour toute la vie. Et non seulement le scandale blesse, mais il est capable de tuer : tuer les espérances, tuer les illusions, tuer les familles, tuer tellement de cœurs… »

«’Soyez attentifs à vous-mêmes’» est donc un conseil adressé à tous, surtout pour celui qui se dit chrétien mais vit comme un païen. C’est cela, «le scandale du peuple de Dieu». «Combien de chrétiens éloignent les gens avec leur propre incohérence : l’incohérence des chrétiens est l’une des armes les plus faciles que le diable a pour affaiblir le peuple de Dieu, et pour éloigner le peuple de Dieu du Seigneur. Dire une chose et en faire une autre.»

Ceci est «l’incohérence» qui provoque du scandale, et qui soit aujourd’hui nous faire nous demander «comment est ma cohérence de vie ? Ma cohérence avec l’Évangile, avec le Seigneur ?» Exemple d’entrepreneurs chrétiens qui ne paient pas avec un juste salaire et se servent des gens pour s’enrichir, et aussi scandale des pasteurs dans l’Église qui ne prennent pas soin des brebis et s’en éloignent.

«Jésus nous dit que l’on ne peut pas servir deux maîtres, à la fois Dieu et l’argent, et que quand le pasteur est attaché à l’argent, il scandalise. Chaque pasteur doit se demander : comment est mon amitié avec l’argent ? Ou le pasteur qui cherche à se promouvoir, la vanité le pousse à grimper, au lieu d’être doux, humble, parce que la douceur et l’humilité favorisent la proximité à l’égard du peuple. Ou le pasteur qui se sent seigneur et commande tout le monde avec orgueil, et non pas le pasteur serviteur du peuple de Dieu.»

«Aujourd’hui, ce peut être une belle journée pour faire un examen de conscience sur ce thème : est-ce que je scandalise, ou non, et comment ? Et ainsi nous pouvons répondre au Seigneur et nous rapprocher un peu plus de Lui.»

Le Pape François – homélie de ce lundi matin, 13 novembre 2017

Soyons toujours prêts à la rencontre avec Dieu

Francken, Jérôme le jeune - Parabole des vierge avisés et folles - 1616
Francken, Jérôme le jeune – Parabole des vierge avisés et folles – 1616

Frapper à la porte du royaume des cieux est à la portée de tous, à condition de s’y préparer. L’évangile de ce dimanche retrace la parabole des 10 jeunes filles qui au milieu de la nuit devaient se rendre à la rencontre de leur époux. Elles le firent en prenant une lampe à huile, mais seule la moitié d’entre elles a pensé prendre une réserve d’huile.

Et les autres, parties à la recherche d’un peu d’huile, ont raté le rendez-vous avec l’époux. Elles n’étaient pas prêtes à la rencontre avec le Seigneur. «C’est là toute la signification de la sagesse et de la prudence. Il ne s’agit pas d’attendre le dernier moment de notre vie pour collaborer à la grâce de Dieu, mais il faut le faire maintenant.»

Il n’y a pas que la foi qui compte pour préparer la rencontre avec le Seigneur, mais également une vie chrétienne riche en amour pour le prochain. «Si nous nous laissons guider par ce qui nous semble le plus commode, par la recherche de nos intérêts, notre vie devient stérile.»

Être vigilants, au contraire, en cherchant de répandre le bien autour de nous avec des gestes d’amour, de partage, en aidant notre prochain en difficulté, permet d’assumer une certaine tranquillité dans l’attente de la venue du Seigneur.

Il pourra alors se présenter à tout moment,, «sans que nous ne soyons effrayés par le sommeil de la mort», parce que nos bonnes œuvres de chaque jours constituent la réserve d’huile, la réserve de charité qui alimente notre foi.

Au terme de l’Angélus, le Saint Père a évoqué la béatification, samedi à Madrid, de Vicente Querait Lloret et de ses 20 compagnons martyrs, ainsi que celle de  José Maria Fernandez Sanchez et de ses 38 compagnons martyrs.

Certains de ces bienheureux étaient membres de la Congrégation de la Mission tandis que les autres appartenaient à l’Association de la Médaille Miraculeuse. Tous ont été tués pour leur foi au cours des persécutions religieuses de la guerre civile espagnole entre 1936 et 1937.

Pape François Angélus du 12-11-2017 source : Radio Vatican

la parabole de l’intendant malhonnête

La parabole de l'intendant malhonnête © Dan Lewis 2009
La parabole de l’intendant malhonnête © Dan Lewis 2009

L’Évangile de Luc de ce jour évoque une histoire de corruption avec la parabole du gérant malhonnête.

«Ils sont puissants, ceux-ci ! Quand ils font les « cordées » de la corruption ils sont puissants, jusqu’à arriver aussi à des attitudes mafieuses. C’est l’histoire. Mais ce n’est pas une fable, ce n’est pas une histoire que nous devons chercher dans les livres d’histoire antique.»

«Nous la trouvons tous les jours sur les journaux, tous les jours. Ceci arrive aussi aujourd’hui, surtout avec ceux qui ont la responsabilité d’administrer les biens du peuple, pas leurs biens propres, parce que celui-ci était l’administrateur des biens des autres, et non des siens.»

Défendre ses propres biens, en revanche, ce n’est pas être corrompu.

La conséquence que Jésus tire de cet Évangile, c’est justement la plus grande ruse des «fils de ce monde» par rapport aux «fils de la lumière» : leur plus grande corruption, leur fourberie, mise en avant «aussi avec courtoisie», avec des «gants de soie».

Mais «existe-t-il une attitude pour ceux qui veulent suivre Jésus, de façon à ce qu’ils ne finissent pas mal, qu’ils ne finissent pas mangés vifs – ou, comme le disait ma maman, mangés crus -, par les autres ? Quelle est la ruse chrétienne, une ruse qui ne soit pas un péché, mais qui serve à me faire avancer dans le service du Seigneur, et aussi dans l’aide des autres ?»

Oui, il y a un «flair chrétien pour avancer sans tomber dans les cordées de la corruption» et, dans l’Évangile, Jésus l’indique avec certaines métaphores, comme quand il parle des chrétiens qui sont «comme des agneaux parmi les loups», ou «prudents comme le serpent et simples comme la colombe.»

Et donc, comment faire concrètement ? Avec trois attitudes : la première, c’est une «saine défiance», être attentif donc face à celui qui «promet trop» et «parle trop», comme «ceux qui te disent : ‘fais un investissement dans ma banque et je doublerai tes intérêts’.»

La deuxième attitude, c’est la réflexion, devant les séductions du diable qui connaît nos faiblesses.

Et enfin, la troisième attitude, c’est la prière. «Prions aujourd’hui le Seigneur pour qu’il nous donne cette grâce d’être fourbes, des fourbes chrétiens, d’avoir cette ruse chrétienne. S’il y a une chose que le chrétien ne peut pas se permettre, c’est d’être naïf.»

«En tant que chrétiens, nous avons un trésor à l’intérieur : le trésor qu’est l’Esprit Saint. Nous devons en prendre soin. Et un naïf, là, il se laisse voler l’Esprit. Un chrétien ne peut pas se permettre d’être naïf»

«Demandons cette grâce de la ruse chrétienne et du flair chrétien. C’est aussi une bonne occasion pour prier pour les corrompus», afin qu’ils trouvent «la sortie de cette prison dans laquelle ils ont voulu entrer.»

Le Pape François, lors de l’homélie de la messe du vendredi 10 novembre 2017, à la Maison Sainte-Marthe, au Vatican